CASS-TETE yaoi
Avant de nous séparer de Cindy, on passe boire un verre au bar.
Tout en buvant, nous nous racontons nos pires aventures, ce qui a le pouvoir de nous faire rire.
Soudain, Bill se lève, fait un signe de la main. Cindy me regarde et murmure :
« C’est foutu pour ce soir. Faudra changer vos projets… »
Effectivement, j’entends la voix de sa rombière susurrer :
« Billouuuu, chéri. Je te cherche depuis 1h.Viens vite, j’ai une surprise pour toi. Tu vas A-DO-RER !!!! »
Elle prend sa main et l’entraîne dehors. Je le vois s’éloigner avec cette pétasse siliconée.
« J’suis libre ce soir »
Je souris à Cindy. Très généreux de sa part de s’offrir comme lot de consolation.
Cindy a repris son service. Je suis seul, attablé devant un énième whisky.
J’ai l’esprit embué mais cela me va très bien. Je veux oublier, oublier Bill et sa rombière. Je me rends compte que l’imaginer avec elle me fait mal.
Je n’aurai jamais crû, qu’un jour j’envierai une pétasse liftée.
J’ai tellement bu que Cindy est impuissante face à cette situation.
C’est la voix de Bill qui m’extirpe de ma torpeur.
« Tom » il passe sa main sur mes cheveux…p’tin cette manie qu’il a…
« J’vais te raccompagner à ton bungalow. Allez, viens »
« Pourquoi, t’es là ? »
« Cindy est venue me chercher. Elle m’a dit que tu n’allais pas bien. »
« Elle t’as laissé partir ta rombière ? »
« Elle savait qu’elle n’avait pas le choix »
« Pourquoi tu l’as suivi alors tout à l’heure ? »
« Parce qu’à ce moment là, c’est moi qui n’avait pas le choix. Allez, on rentre. »
Il m’aide à me lever, et appuyer contre lui, on se dirige vers mon bungalow.
« Le pass pour ouvrir la porte, tu l’as mis où ? »
Je lui montre la poche de mon pantalon.
« Ok »
« J’suis malade, merde »
« Ça y est, c’est ouvert »
On pénètre à l’intérieur. Je ne suis vraiment pas bien. Bill me conduit dans la salle de bain. Il entreprend de me déshabiller. Puis me pousse sous la douche. Lorsque je réalise ce qu’il veut faire, j’essaye de sortir du bac mais tandis que d’une main il me maintient, de l’autre, il ouvre l’eau.
Une multitude de gouttes s’abattent sur ma peau. Cela n’a pas les vertus purificatrices des autres fois. Il est vrai que cette douche, c’est mon démon qui me la donne…
Il me sèche et me met au lit.
« J’veux que tu restes »je suis surpris par mes paroles.
« Tom… » Il se rapproche et se met à califourchon sur moi. Ses mains se posent de chaque côté de mon visage.
« Tom, tu sais ce que je veux. J’te parle pas d’une simple branlette mais de relations sexuelles »
Il fait une pause, puis enchaîne :
« J’aimerai bien que tes désirs ne soient pas le seul fait de l’alcool .Dessaoules d’abord, beau blond, après je te baiserai »
Il dépose un baiser sur mon front et disparait.
Je décide de ne plus jamais écouter aucun conseil.
Des coups frappés à la vitre de ma chambre résonnent jusque dans ma tête.J’émerge difficilement. Je titube jusqu’à la fenêtre. La lumière du jour m’aveugle. Je distingue Maki. Je lui fais signe de faire le tour. Je lui ouvre la porte.
Un flot de paroles m’assaille puis c’est le silence. Il me regarde médusé.
« Wow !! T’as fait quoi cette nuit ? »
« Affronter mes démons »
Silence.
« T’es pas là pour prendre de mes nouvelles, je suppose ? »
« Non, t’as des photos à faire aujourd’hui. J’ai récupéré tout ton matos. Tu te prépares et on y va.heu…prends le temps de boire un café noir, bien serré.je serai au bateau »
En partant, il me laisse une enveloppe, les instructions de Fiona.
Des peoples sont arrivés.
Je dois prendre des clichés d’une célèbre actrice et de son nouveau mari. Ils passent une semaine sur une île privée avec leur bébé.
Puis, il y aura une princesse toxico. Je suis là pour qu’éclate au grand jour sa déchéance.
Encore quelques clichés et Fiona sera comblée.
Son message m’indique aussi que mon séjour se termine bientôt et je pense immédiatement à Bill.
Alors que je rentre au bungalow, j’aperçois Bill sur la plage, ses énormes lunettes lui mangeant la moitié du visage.Je lui fais signe que je me change et que j’arrive.
Il me renvoie un « ok »
Je le rejoins sur la plage. Je m’allonge à ses côtés. Son visage est fermé. Je l’observe. Je me prends à regretter sa manie de me tripoter les cheveux. Je suis presque tenté de les lui agiter sous le nez, mais je n’en fais rien.
Je reste là, immobile et silencieux à le contempler.
Tandis que je saisis mon paquet de clopes, sa main s’abat sur la mienne.
Je tente de la retirer mais il serre plus fort en me disant :
« Je suis libre ce soir. Evite de te saouler ».
Son étreinte se relâche. Il se lève et part.
L’empreinte de son corps sur le sable continue à me tenir compagnie.
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