CASS-TETE yaoi
Les cours donnés et 40 euros en poche, je file à la bibliothèque. Je commence à connaitre cet endroit par cœur et regrette d’y avoir un jour mis les pieds. Je pars à la recherche d’autres ouvrages de Maximilian. Je ne sais pas exactement ce que je cherche. Je suis incapable de comprendre celui qu’il n’a pas fini, alors les autres, s’il y en a, risque d’être un grand mystère aussi. Je découvre des recueils de poésie et l’image de ma mère et son sourire béat me traverse l’esprit. Voilà ce qu’elle lisait. Voilà pourquoi elle le remerciait. Tu m’étonnes ! Il fait de la pub pour ses bouquins. Il ne manque pas d’air. J’ouvre rapidement un livret. Je jette un coup d’œil. Je ne suis pas prêt d’aimer la poésie ni de comprendre. Alors que je m’apprête à le ranger, je m’aperçois que les premières pages sont en fait, une biographie de l’auteur. Je commence à lire. J’apprends qu’il est né le 23 avril 1860. Que personne ne connait le jour exact de sa mort mais seulement l’année. 1880. Il avait 20 ans. Issu d’une famille aristocratique, Lombardi n’est pas son vrai nom. Il s’appelle en fait Maximilian de Bernal-Thullier. Il est comte. Son nom d’écrivain vient de la région d’où sa mère, une princesse italienne, est originaire – la Lombardie- . Ses frasques homosexuelles l’ont éloigné de sa famille.
« Si tu m’avais demandé, je t’aurais répondu »
Je referme le livret d’un geste brusque.
« Tu me suis ma parole ???!!! »
Alors que je vais continuer à l’incendier, je vois apparaitre la tête de la bonne femme qui surveille ce sanctuaire.
« Ça ferme. Vous pourrez revenir cette après-midi »
Je range le livre. Ramasse mes affaires et commence à quitter les lieux en l’ignorant. Je hais ce type.
***
J’avance sans le regarder. Je tente de ne pas penser mais plus je m’acharne à faire le vide, plus les pensées arrivent et se bousculent dans ma tête. Mon portable n’arrête pas de vibrer. Cela s’ajoute à mon énervement. D’un geste vif, je le retire de ma poche. Jean-Phi innonde ma messagerie vocale de messages pour Maximilian. Malgré la folle envie d’envoyer l’engin valdinguer sur le bitume, je me retiens et le donne au principal concerné. Sans le regarder. Toujours. J’accélère le pas. Je ne veux pas entendre leur conversation. Je me barre. Sans réfléchir cette fois. La tête enfin vide. J’avance sans me retourner. Quand je m’arrête enfin, je suis devant chez Medhi. Seul.
Je sonne. Il vient m’ouvrir. Toujours impassible, quelque soit les circonstances. Quelque soit la tête que je tire. Il me laisse entrer. Ni l’un, ni l’autre ne brisons le silence. Comme à notre habitude, on s’assoit par terre. Côte à côte. Je sors mes clopes. Lui en file une. On fume. Ce n’est qu’au bout d’un long moment que je me décide à parler.
« Alors, t’as toujours envie que je t’aide pour ton DS de physiques ? »
« Bien sûr »
C’est comme si la vie revenait. On se lève. On se met au travail. On se vanne. Mon sourire est revenu.
***
Je passe l’après-midi au Skate Park avec Medhi. Je retarde l’heure de rentrer. Mais la pensée de ma mère s’inquiétant pour moi, me fais rejoindre la maison. Même si lorsque j’arrive, je la trouve souriante et loin de s’inquièter pour son rejeton. Un sentiment de haine me traverse. Rageur, je monte dans ma chambre. Je balance mon blouson sur le sol, vite rejoint par mon écharpe et mes gants dans lesquels je shoote rageusement.
« Hunter chéri. Tout va bien ? »
Ma mère est entrée sans que je l’entende.
« Je croyais t’avoir dit de FRAPPER avant d’entrer !! Et OUI, je vais bien. Ça ne se voit pas ? »
Mon ton la surprend. Il me surprend aussi. Je ne lui ai jamais parlé de cette façon.
« Excuse. Je ne sais pas ce que j’ai en ce moment…Le stress sûrement »
Je m’approche d’elle. La serre dans mes bras et dépose deux gros baisers sur ses joues.
« Le repas est prêt. Je travaille ce soir…Si tu as un souci, tu sais que tu peux m’en parler… »
J’acquisse tout simplement.
Le repas se passe dans la bonne humeur. Je fais un effort pour être agréable. Je ne suis pas sûr que ma mère soit dupe, mais elle se contente de cette façade. Je la vois partir travailler avec soulagement. Je peux tomber le masque.
***
« Pas content de me pourir la vie, en plus, tu accapares ma mère !!! Tu la dragues ou quoi ? »
« Ou quoi… »
« Putain, arrêtes avec ça !! Et ton maudit bouquin, tu vas le finir. Tu vas dégager ?! Parce que là, je sature. »
Je suis retourné chercher mon paquet de clopes dans la poche de mon blouson. En espérant ne pas l’avoir réduit en poussières. Fébrilement, j’en extrais une. L’allume et tire dessus comme un malade tout en m’adossant contre le mur.
« Je ne suis plus moi-même depuis que tu es là »
Aucune colère. Aucune rage. Juste une immense lassitude qui me gagne. Je lève un regard interrogateur vers lui.
« Alors ?... »
Il se rapproche. J’ai bien envie de lui dire que je ne suis pas sourd, mais le sourire qui se dessine sur ses lèvres me fait comprendre qu’il sait déjà ce que je vais dire. J’attends sa réponse qui tarde à venir.
« Alors ?!... »
« …Je suis une enveloppe vide. Vide de vie. Vide de sentiments. Vide de tout ce que j’étais. Mais j’ai besoin de vie et de sentiments pour écrire, alors je les prends là » tout en parlant, il pose sa main sur ma poitrine « Car c’est ici maintenant qu’est mon âme et c’est en toi que je puise la souffrance de la vie qui m’aide à écrire. »
Je ne dis rien. Je finis ma clope. L’écrase dans le cendrier. M’approche de lui et l’embrasse.
arrêtesssss de dire des trucs comme ça !!!
tu m'énervesssssssssss
jcomprends mieux ta fic lol.
kissouilles