L’après-midi défile à toute vitesse. On la passe avec mes potes. Jean-phi complètement admiratif devant le moindre mot de Maximilian. Medhi toujours aussi silencieux et moi, qui regarde défiler les heures sans pouvoir les arrêter. L’angoisse me serrant les tripes à me rendre malade. Je leur ai dit que Max repartait le lendemain. Ce qui est vrai.
***
Il fait sombre. Plus aucune feuille ne traine sur mon bureau. Il fume à la fenêtre. Ni le froid ni le tabac ne peuvent le tuer. C’est moi demain qui mettrais fin à ses jours, une deuxième fois.
Je me suis endormi, assis sur mon lit et quand j’ouvre les yeux, je suis seul et il fait jour. Mes yeux se portent sur mes vêtements. J’ai toujours mes converse aux pieds. Ça n’arrive pas à me faire sourire. Un objet attire mon regard. Sur mon bureau, son stylo, posé en évidence. Dévaler les escaliers pour aller le retrouver ne sert à rien, je sais qu’il n’est pas. Qu’il n’est plus là.
Après une douche et des vêtements propres sur le dos, je suis plus apte à affronter la journée. Je glisse le stylo dans ma poche, attrape mon skate et roule jusqu’à la bibliothèque. Toujours le même cerbère mais plus sympathique qu’au début même si elle fronce les sourcils en voyant ma planche. Si elle savait que je vais gribouiller son précieux manuscrit, elle me sauterait à la gorge.
Le manuscrit. Je pourrais le prendre les yeux fermés. Si ce n’est qu’aujourd’hui je tremble. J’ai envie de faire demi-tour, de ne pas écrire ce putain de mot sur ce putain de feuillet. Je pense à lui puis, d’une main mal assurée, j’écris.
J’écris le mot fin et tout devient clair. Les mots deviennent des phrases. Les phrases deviennent un texte et je comprends enfin.
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Je regarde mes mains, puis la terre que j’ai commencé à gratter. Désespérément. A main nue. J’ai aussi frotté la pierre où le nom est quasiment effacé. J’ai pleuré aussi. Même si les garçons ne pleurent pas…surtout devant les autres. Finalement je suis rentré chez moi. Seul. Sale.
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Ma mère n’a fait aucun commentaire en me voyant. Je ne lui ai donné aucune explication. Je suis simplement monté dans ma chambre et j’ai écris. Ce n’est qu’une fois mon devoir terminé que j’ai réalisé. Il faisait nuit. C’était fini.
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