le dernier mot -yaoi-

Jeudi 15 octobre 4 15 /10 /Oct 21:48

 

L’après-midi défile à toute vitesse. On la passe avec mes potes. Jean-phi complètement admiratif devant le moindre mot de Maximilian. Medhi toujours aussi silencieux et moi, qui regarde défiler les heures sans pouvoir les arrêter. L’angoisse me serrant les tripes à me rendre malade. Je leur ai dit que Max repartait le lendemain. Ce qui est vrai.

***

Il fait sombre. Plus aucune feuille ne traine sur mon bureau. Il fume à la fenêtre. Ni le froid ni le tabac ne peuvent le tuer. C’est moi demain qui mettrais fin à ses jours, une deuxième fois.

Je me suis endormi, assis sur mon lit et quand j’ouvre les yeux, je suis seul et il fait jour. Mes yeux se portent sur mes vêtements. J’ai toujours mes converse aux pieds. Ça n’arrive pas à me faire sourire. Un objet attire mon regard. Sur mon bureau, son stylo,  posé en évidence. Dévaler les escaliers pour aller le retrouver ne sert à rien, je sais qu’il n’est pas. Qu’il n’est plus là.

Après une douche et des vêtements propres sur le dos, je suis plus apte à affronter la journée. Je glisse le stylo dans ma poche, attrape mon skate et roule jusqu’à la bibliothèque. Toujours le même cerbère mais plus sympathique qu’au début même si elle fronce les sourcils en voyant ma planche. Si elle savait que je vais gribouiller son précieux manuscrit, elle me sauterait à la gorge.

Le manuscrit. Je pourrais le prendre les yeux fermés. Si ce n’est qu’aujourd’hui je tremble. J’ai envie de faire demi-tour, de ne pas écrire ce putain de mot sur ce putain de feuillet. Je pense à lui puis, d’une main mal assurée, j’écris.

J’écris le mot fin et tout devient clair. Les mots deviennent des phrases. Les phrases deviennent un texte et je comprends enfin.

***

Je regarde mes mains, puis la terre que j’ai commencé à gratter. Désespérément. A main nue. J’ai aussi frotté la pierre où le nom est quasiment effacé. J’ai pleuré aussi. Même si les garçons ne pleurent pas…surtout devant les autres. Finalement je suis rentré chez moi. Seul. Sale.

***

Ma mère n’a fait aucun commentaire en me voyant. Je ne lui ai donné aucune explication. Je suis simplement monté dans ma chambre et j’ai écris. Ce n’est qu’une fois mon devoir terminé que j’ai réalisé. Il faisait nuit. C’était fini.

***

Par cass - Publié dans : le dernier mot -yaoi- - Communauté : Les Romances Explosives
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Lundi 23 février 1 23 /02 /Fév 14:17

Je me suis endormi, hanté par des rêves qui ne sont pas les miens. Subissant une vie qui ne m’est pas destinée et qui pourtant commence à être mienne. Le bruit du papier que l’on froisse. D’une plume que l’on maltraite sur une feuille raturée. Maximilian écrit. Inlassablement. Je me suis redressé sur un coude. Je regarde sa chevelure négligemment remontée sur sa nuque en un chignon improvisé et tenu par un crayon. Un sourire nait sur mes lèvres mais vite effacé par ses mots.

-J’ai bientôt fini. Tu seras enfin débarrassé de ma vie.

Je ne dis rien, ne sachant pas quoi dire. Aucune insulte ne franchit mes lèvres et ne vient à mon secours pour me donner une contenance. Finalement, je me lève, enfile mes vêtements et descends dans le salon. Il est tôt. J’allume la télé. Je regarde la première connerie que je trouve. Je m’endors devant l’écran.

Une main qui me secoue.

-J’ai fini. C’est en haut si tu veux aller lire.

Je le regarde ébahi.

-Hein ?

Voilà la seule chose intelligente qui franchit mes lèvres.

-Je sors.

-Où ?

Je vois sa silhouette disparaitre sans me donner plus d’information. Je bondis enfin du canapé et commence à sauter dans la pièce.

-Il a fini !!! FINIII !!!

Je lève les bras au ciel en signe de victoire et monte 4 à 4 les escaliers qui mènent à ma chambre. Je vais directement vers mon bureau et m’empare des feuilles. Je ne les lis pas. Je les feuillette vite fait, un sourire de satisfaction sur les lèvres.

-Haaaaaaaaaa…je n’ai plus qu’à recopier et le tour est joué…

Je pousse un hurlement de joie puis revenant à la réalité, je scrute l’écriture de Maximilian.

-Putain, mais c’est quoi ça !!!

J’avais oublié que c’était illisible et il s’est barré en plus. Ma mauvaise humeur légendaire refait surface. Je suis trop impatient pour attendre son retour. Je décide de me rendre à la bibliothèque. La femme qui est là-bas pourra certainement m’aider. Le manuscrit dans une pochette. La pochette sous le bras et moi sur mon skate, je file sur les trottoirs.

Je suis toujours impressionné par le silence qu’il règne là-dedans. Souriant et heureux, je me dirige vers la femme qui bizarrement sourit en me voyant. Je jette rapidement un coup d’œil à ma tenue. Ça va. Je suis comme d’habitude. Qu’est-ce qu’elle a à faire cette tête ?

Plus je m’approche, plus elle sourit et plus j’angoisse de la voir sourire d’ailleurs, c’est elle qui vient à ma rencontre, franchissant les derniers mètres qui nous sépare.

-Vous venez voir la suite n’est-ce pas ?

Je la regarde sans comprendre.

-Vous avez du entendre la nouvelle…venez voir…c’est …c’est…

L’émotion se lit sur son visage. L’incompréhension sur le mien.

-Incroyableeeeeeeeeeee

Sans plus de cérémonie, elle m’attrape par le bras et m’entraine vers les archives. Les vieux documents. D’une main sûre, elle prend le manuscrit de Maximilian. Mon cœur s’arrête de battre.

Je suis devant la table, elle parle, elle parle…je ne capte que quelques mots.

-Vous vous rendez compte…ces feuillets étaient là depuis des d’années….personne ne les avez trouvé…quand je pense que l’on croyait cette œuvre inachevée…et elle est là…n’est-ce pas miraculeux ??

Je baisse les yeux sur les gribouillis de Maximilian. Je tourne les feuilles. Les unes après les autres. Lentement.

-Je vous laisse…c’est fantastique, non ?...quand j’y repense…

Elle me laisse enfin seul, contemplant les feuillets jaunis recouverts de cette écriture illisible.

Un regard pour m’assurer qu’elle est loin. Je prends ma pochette et l’ouvre afin d’en ressortir les feuilles que Max a écrit durant tout ces jours.

Entre mes doigts glissent des feuilles blanches. Immaculées. Si je ne les avais pas rangées moi-même dans cette pochette, j’aurai pensé que l’on m’avait fait une mauvaise plaisanterie.

Je suis planté devant cette table. Incapable de réfléchir. Me retrouvant au point de départ. Juste le temps en moins. D’un mouvement rageur, je referme ma pochette et sans un regard vers la femme, je rentre chez moi.

****

Ma mère est installée sur le canapé avec Maximilian. Ils doivent parler littérature. Moi aussi, j’ai deux mots à lui dire…l’avantage de ne pas avoir à parler, c’est que je peux penser –grouilles-toi de monter- tout en souriant à ma mère.

Il n’est pas monté tout de suite. M’a bien laissé mijoter. M’énerver. Commencer à déplumer et réduire en bouillie touts les objets qui sont passés à ma portée.

-Enfin !!!

Il entre paisiblement. Comme si de rien n’était.

-C’est quoi ce bordel ??? À la bibliothèque…ils ont le manuscrit complet !! Je fais quoi moi maintenant ??

-Tu écris le mot « fin »

-Pardon ?? Tu te fous de moi en plus ?

-Non. C’est la condition pour que je puisse repartir…je dois repartir. Ma place n’est pas ici. N’est plus ici.

Je n’ai pas parlé. J’ai juste senti une boule venir se loger dans mon estomac. Ce genre de truc qui vous dit que vous allez avoir mal.

-Et je dois l’écrire où, ce mot ?

-Sur le dernier feuillet de mon manuscrit.

-Et pourquoi tu ne le fait pas toi ?

Ma voix résonne presque comme un cri.

-Parce que c’est toi qui a ouvert le passage. C’est à toi de le refermer.

Je m’approche de lui.

-Et si je ne veux pas ?

Doucement mes mains caressent ses bras, remontent vers ses épaules, encadrent son visage et l’approchent du mien. Jusqu’à ce que nos bouches se rejoignent. Avides. Tristes. Dans un souffle je murmure :

-Demain ça ira ?...

-Demain sera parfait.

La boule a grossit. Mélange d’angoisse. De peine. De déception. Attendre demain n’est qu’une illusion. Un peu plus de déchirement pour la suite. Mais tant pis. Je ne peux pas le faire aujourd’hui. Je veux le garder encore un peu. Avant qu’il ne parte définitivement.

 

 

 

 

 

Par cass - Publié dans : le dernier mot -yaoi- - Communauté : Les Romances Explosives
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Lundi 12 janvier 1 12 /01 /Jan 17:17

Je l’embrasse. Mes mains s’emmêlent dans ses cheveux. Puis, je me recule, pose mon front contre le sien.

« Je suis jaloux. Je ne supporte pas les mecs qui te parlent. Qui te touchent. Et ce sentiment est incontrôlable. J’ai l’impression qu’il s’intensifie. C’est insupportable. Ce n’est pas moi, ça. Non, ce n’est pas moi. Il faut que ça s’arrête.»

Mes lèvres sont revenues se poser sur les siennes. Mon corps brûlant de désir.

« Ce n’est pas toi. C’est moi. Mes sentiments. Les ressentis de ma vie antérieure. Toute cette souffrance accumulée. Ces désirs refoulés. La pression sociale. Ma vie quoi… »

« Je veux que cela s’arrête !! J’ai l’impression de devenir fou… »

 

« Ça s’arrêtera dès que j’aurai fini et que je repartirai »

« Alors dépêches toi d’écrire et de finir ce satané  manuscrit»

Je m’éloigne de lui tout en fouillant dans ma poche à la recherche de mon portable.

-Tu fais quoi là ?

Sans le regarder, je réponds, moqueur :

-Depuis quand tu me demandes ce que je fais ?...Tu ne le devines pas ?

Une main s’abat sur moi, saisissant mon portable et l’envoyant sur le bureau.

Aucun son ne sort de ma bouche entrouverte. Trop surpris par cet accès de rage.

-Mauvaise idée. Mauvaise personne.

Toujours muet, mais animé d’un regard froid, je m’approche de mon bureau où je tente de récupérer mon téléphone.

-Va te faire foutre ! Je fais ce que je veux avec qui je veux.

Alors que je pense devoir me battre pour avoir droit de faire ce que je veux, il se recule. Me plante là, sans discuter. Se retourne et va s’assoir au bureau. D’un geste vif, il me balance mon portable. Je le vois s’emparer des feuilles gribouillées. Les lire. Puis, il se met à écrire. Je suis immobile. Je le fixe. Incapable de faire un mouvement. Incapable de partir. De quitter cette chambre que je voulais fuir quelques minutes plus tôt.

Je quitte finalement la pièce, mon skate sous le bras, en claquant la porte.

Il est trop tard pour le Skate Park, alors, je m’éclate sur les trottoirs vides. Jusqu’à ce que mes jambes ne puissent plus me porter. Jusqu’à ce que je sois obligé de rentrer. Fatigué. Exténué.

Je me sens sale et con. Je me sens différent. L’eau qui coule sur ma peau n’y change rien. Après une bonne douche, une serviette enroulée autour de la taille, je regagne ma chambre. Silencieusement même si cela ne sert à rien.

Il est toujours attablé. Noircissant des pages. En jetant d’autres au sol.

Je m’avance doucement. Il a attaché ses cheveux. Je m’approche. Me colle contre lui. Posant mes lèvres sur sa peau. Il a arrêté d’écrire mais n’a toujours pas bougé. Je recule son siège et me glisse entre lui et le bureau. Je dénoue ma serviette qui tombe sur le sol, dévoilant mon érection.  Mes fesses se posent sur le bureau. Mes yeux ancrés dans les siens. J’ai envie de sa bouche sur mon sexe. J’écarte les cuisses.

-Suces-moi

Les mots sont sortis sans que je puisse les arrêter. Un sourire se dessine sur son visage qui s’approche de moi. Jusqu’à sentir son souffle chaud sur mon sexe, puis ses lèvres qui titillent le bout de mon gland, relayées bientôt par sa langue. Chaude et humide. Mes mains se posent sur sa tête. Caressant ses cheveux. Me cambrant chaque fois que sa bouche m’aspire. M’arrachant des gémissements. Je m’enfonce en lui. Plus profondément à chaque fois. Ses mains effleurent l’intérieur de mes cuisses. Faisant de légers va et vient jusqu’au fesses. Je suis proche de la jouissance. Sa bouche me rend fou. De plaisir. De désir. D’envie.

Je jouis.

Mon corps se relâche. Je le regarde remonter le long de mon corps. Dégrafer son pantalon. Ouvrir sa chemise et venir m’embrasser.

Je glisse une main dans son boxer. J’attrape son sexe dressé. D’un geste sensuel, je le caresse tout en l’embrassant. Ecartant encore plus mes jambes. Le désir est toujours là. Différent mais présent. Nullement apaisé. Je délaisse son sexe quelques secondes, le temps de descendre son pantalon, puis mes mains se posent sur ses fesses. Je le plaque contre moi. Mes jambes s’enroulent autour de ses hanches. Invitation muette. Je dévore sa bouche. Mordillant sa lèvre inférieure. Mes mains effectuent des mouvements de plus en plus intenses sur son sexe tendu. Ensuite, tout s’enchaine. Ses mains qui m’amènent au bord du bureau. Ses doigts qui s’insinuent en moi. Les gémissements qu’ils m’arrachent. Puis lui. Qui me pénètre. Première fois qui me parait la centième. Mon corps qui réagit à ses coups de reins. Qui se cambre. Qui frissonne. Qui a du plaisir. Des désirs murmurés et étouffés contre sa peau. Contre ma peau. Sa bouche qui mordille mes tétons. Qui parcoure mon épiderme créant des trainées de volupté. Mon sexe durcit par le plaisir qui frotte contre sa peau.

Il s’arrête. Je le fixe. Sans comprendre. Mon regard rivé au sien. Interrogateur. Je reprends ma respiration.

Doucement ses mains dégagent les mèches de cheveux qui sont collés sur mon visage. Je fais pareil avec les siennes.

Même ce geste anodin, me fait frissonner.

-…Rassures-moi… tu ne vas pas t’arrêter… maintenant…

-…Non…

Sa bouche revient sur ma bouche. Sa langue caresse la mienne. Ses mouvements reprennent m’arrachant un cri. Puis un autre. Je les souffle contre sa peau. Dans sa bouche que j’embrasse. Bruits assourdis du plaisir qu’il fait naitre en moi, rythmés par le bruit de nos corps qui frappent l’un contre l’autre jusqu’à la jouissance. Jusqu’au dernier assaut de son corps dans mon corps. Soudain mon sperme se répand sur nos corps. Le sien se déverse en moi. Ma tête se niche dans son cou. Je suis bien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Lundi 15 décembre 1 15 /12 /Déc 16:27

Les cours donnés et 40 euros en poche, je file à la bibliothèque. Je commence à connaitre cet endroit par cœur et regrette d’y avoir un jour mis les pieds. Je pars à la recherche d’autres ouvrages de Maximilian. Je ne sais pas exactement ce que je cherche. Je suis incapable de comprendre celui qu’il n’a pas fini, alors les autres, s’il y en a, risque d’être un grand mystère aussi. Je découvre des recueils de poésie et l’image de ma mère et son sourire béat me traverse l’esprit. Voilà ce qu’elle lisait. Voilà pourquoi elle le remerciait. Tu m’étonnes ! Il fait de la pub pour ses bouquins. Il ne manque pas d’air. J’ouvre rapidement un livret. Je jette un coup d’œil. Je ne suis pas prêt d’aimer la poésie ni de comprendre. Alors que je m’apprête à le ranger, je m’aperçois que les premières pages sont en fait, une biographie de l’auteur. Je commence à lire. J’apprends qu’il est né le 23 avril 1860. Que personne ne connait le jour exact de sa mort mais seulement l’année. 1880. Il avait 20 ans. Issu d’une famille aristocratique, Lombardi n’est pas son vrai nom. Il s’appelle en fait Maximilian de Bernal-Thullier. Il est comte. Son nom d’écrivain vient de la région d’où sa mère, une princesse italienne, est originaire – la Lombardie- . Ses frasques homosexuelles l’ont éloigné de sa famille.

« Si tu m’avais demandé, je t’aurais répondu »

Je referme le livret d’un geste brusque.

« Tu me suis ma parole ???!!! »

Alors que je vais continuer à l’incendier, je vois apparaitre la tête de la bonne femme qui surveille ce sanctuaire.

« Ça ferme. Vous pourrez revenir cette après-midi »

Je range le livre. Ramasse mes affaires et commence à quitter les lieux en l’ignorant. Je hais ce type.

***

J’avance sans le regarder. Je tente de ne pas penser mais plus je m’acharne à faire le vide, plus les pensées arrivent et se bousculent dans ma tête. Mon portable n’arrête pas de vibrer. Cela s’ajoute à mon énervement. D’un geste vif, je le retire de ma poche. Jean-Phi innonde ma messagerie vocale de messages pour Maximilian. Malgré la folle envie d’envoyer l’engin valdinguer sur le bitume, je me retiens et le donne au principal concerné. Sans le regarder. Toujours. J’accélère le pas. Je ne veux pas entendre leur conversation. Je me barre. Sans réfléchir cette fois. La tête enfin vide. J’avance sans me retourner. Quand je m’arrête enfin, je suis devant chez Medhi. Seul.

Je sonne. Il vient m’ouvrir. Toujours impassible, quelque soit les circonstances. Quelque soit la tête que je tire. Il me laisse entrer. Ni l’un, ni l’autre ne brisons le silence. Comme à notre habitude, on s’assoit par terre. Côte à côte. Je sors mes clopes. Lui en file une. On fume. Ce n’est qu’au bout d’un long moment que je me décide à parler.

« Alors, t’as toujours envie que je t’aide pour ton DS de physiques ? »

« Bien sûr »

C’est comme si la vie revenait. On se lève. On se met au travail. On se vanne. Mon sourire est revenu.

***

Je passe l’après-midi au Skate Park avec Medhi. Je retarde l’heure de rentrer. Mais la pensée de ma mère s’inquiétant pour moi, me fais rejoindre la maison. Même si lorsque j’arrive, je la trouve souriante et loin de s’inquièter pour son rejeton. Un sentiment de haine me traverse. Rageur, je monte dans ma chambre. Je balance mon blouson sur le sol, vite rejoint par mon écharpe et mes gants dans lesquels je shoote rageusement.

« Hunter chéri. Tout va bien ? »

Ma mère est entrée sans que je l’entende.

« Je croyais t’avoir dit de FRAPPER avant d’entrer !! Et OUI, je vais bien. Ça ne se voit pas ? »

Mon ton la surprend. Il me surprend aussi. Je ne lui ai jamais parlé de cette façon.

« Excuse. Je ne sais pas ce que j’ai en ce moment…Le stress sûrement »

Je m’approche d’elle. La serre dans mes bras et dépose deux gros baisers sur ses joues.

« Le repas est prêt. Je travaille ce soir…Si tu as un souci, tu sais que tu peux m’en parler… »

J’acquisse tout simplement.

Le repas se passe dans la bonne humeur. Je fais un effort pour être agréable. Je ne suis pas sûr que ma mère soit dupe, mais elle se contente de cette façade. Je la vois partir travailler avec soulagement. Je peux tomber le masque.

***

« Pas content de me pourir la vie, en plus, tu accapares ma mère !!! Tu la dragues ou quoi ? »

« Ou quoi… »

« Putain, arrêtes avec ça !! Et ton maudit bouquin, tu vas le finir. Tu vas dégager ?!  Parce que là, je sature. »

Je suis retourné chercher mon paquet de clopes dans la poche de mon blouson. En espérant ne pas l’avoir réduit en poussières. Fébrilement, j’en extrais une. L’allume et tire dessus comme un malade tout en m’adossant contre le mur.

« Je ne suis plus moi-même depuis que tu es là »

Aucune colère. Aucune rage. Juste une immense lassitude qui me gagne. Je lève un regard interrogateur vers lui.

« Alors ?... »

Il se rapproche. J’ai bien envie de lui dire que je ne suis pas sourd, mais le sourire qui se dessine sur ses lèvres me fait comprendre qu’il sait déjà ce que je vais dire. J’attends sa réponse qui tarde à venir.

« Alors ?!... »

« …Je suis une enveloppe vide. Vide de vie. Vide de sentiments. Vide de tout ce que j’étais. Mais j’ai besoin de vie et de sentiments pour écrire, alors je les prends là » tout en parlant, il pose sa main sur ma poitrine « Car c’est ici maintenant qu’est mon âme  et c’est en toi que je puise la souffrance de la vie qui m’aide à écrire. »

Je ne dis rien. Je finis ma clope. L’écrase dans le cendrier. M’approche de lui et l’embrasse.

Par cass - Publié dans : le dernier mot -yaoi- - Communauté : Les Romances Explosives
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Jeudi 11 décembre 4 11 /12 /Déc 08:52

C'est Kellyan qui a eu la gentillesse de  faire ce magnifique dessin. Une véritable artiste. J'adore ses dessins. Son blog est dans mes favoris, allez y jeter un oeil. ça vaut le détour.


Les derniers mots de Max tournent dans ma tête et moi, je tourne en rond. C’est une manie, je marche en faisant des cercles et je réfléchis. Du moins, j’essaie. Les pensées tournoient et je commence à avoir envie de vomir. Je stoppe net.

« Putain, mais c’est quoi ce délire ???…t’as rien d’un fantôme…je n’ai pas eu l’impression de baiser un ectoplasme…d’ailleurs, la baffe que tu m’as filé n’avait rien d’un souffle léger caressant ma joue. Et puis, pourquoi je suis incapable d’écrire une ligne ? De savoir ce que tu as dans la tête, hein ? Pourquoi est-ce que c’est toi qui a tous les avantages et moi rien ?»

« Le privilège de la mort »

Je secoue la tête. Résigné.

« Puisque j’en suis aux révélations Blondinet, je dois t’avouer que ton cul ne m’a jamais intéressé mais c’était tellement trippant de te voir flipper. Je n’ai pas pu résister »

J’ai l’impression de recevoir une autre baffe.

« Desserres les fesses. T’es pas mon genre. Bon, maintenant que la situation est claire, je vais rejoindre Jean-Phi  mais j’aimerai revenir dormir ici.»

« Tu faisais comment la semaine dernière ?»

« Je restais chez les mecs que je baisais. Mais, je n’aime pas. Je préférerais dormir ici. »

« …y’a le canapé du salon… »

Il me sourit.

« Bonne soirée Blondinet »

Avant de partir, je le vois prendre mon portable. Appeler JP et se casser comme si de rien n’était.

***

Les mains dans les poches, je déambule. Je tourne en rond. Je m’interroge. Et soudainement, une seule chose s’impose à moi. Revenir à la réalité. A un raisonnement cartésien. Mon DM de physiques. Voilà ce dont j’ai besoin. Quelques instants plus tard, je suis plongé dans la résolution de différents problèmes. Tellement absorbé que j’oublie tout le reste.

La fatigue. Les yeux qui piquent. L’heure tardive.

4h du matin.

Demain j’ai deux cours de maths à donner. Il est temps que j’aille dormir. Avant de sombrer, je pense à Maximilian. Je me demande ce qu’il fait mais je n’ai pas le temps de m’interroger longtemps. Le sommeil m’emporte.

8h00. Le vibreur de mon portable. J’envoie la main pour l’arrêter. Je n’ai pas le temps de trainer. Je n’ai qu’une heure pour me doucher, déjeuner et me rendre chez mon premier élève. C’est ainsi que je gagne mon argent de poche. C’est avec cet argent que je voulais payer Maximilian. Il dort paisiblement. Je ne vois pas son visage. Caché par ses cheveux. En me levant, je peux distinguer de nouveaux feuillets sur le bureau. Il écrit toujours lorsqu’il rentre. Sans m’en rendre compte, j’approche mon visage de ses cheveux. Un parfum s’en dégage. Toujours le même. Il sent bon pour un mec qui s’est envoyé en l’air toute la nuit.

« ‘Cuir de Russie’, Blondinet »

Sa voix me fait sursauter.

« Hein ? P’tin, j’croyais que tu dormais ! »

« Je dormais avant que tes pensées viennent me réveiller. Mon parfum c’est ‘Cuir de Russie’ »

« Connais pas.»

« Il eut été étonnant que tu connaisses. C’était un parfumeur renommé. Nombres de gens célèbres trouvaient leur bonheur dans sa boutique. Il existe toujours. LT Piver. Tu te coucheras moins bête ce soir. »

« Ouais, mais si j'étais toi, j'éviterai de m'énerver. Tu as vu comment ça fini.»

Je ramasse mes affaires et déguerpis de la chambre à tout vitesse et surtout en évitant de penser.



Pour les curieuses...LP Piver existe. J'ai fait des recherches car il me fallait un parfumeur fin 19eme. Si vous voulez avoir une idée olfactive du parfum de Maximilian, voilà le descriptif...cette composition s’inspire de l’odeur de cuir des bottes de cosaques, imperméabilisées avec de l’écorce de bouleau. La note cuir, envoûtante et d’une irrésistible élégance, s’accompagne d’accents toniques et hespéridés - mandarine et bergamote- qui déposent sur la peau un voile de fraîcheur. Mais aussitôt des touches boisées et épicées prennent le relais avant que le miel ne vienne distiller toute sa douceur. Cette fragrance complexe qui se livre discrètement, exhalant au fil des heures toute sa splendeur.
En ce qui me concerne, même sans parfum, Maximilian me fait fantasmer lol

Par cass - Publié dans : le dernier mot -yaoi- - Communauté : Les Romances Explosives
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Mardi 2 décembre 2 02 /12 /Déc 08:59

D’un geste rageur, j’envoie mon mégot rejoindre celui de Medhi. Je suis gelé. Direction l’intérieur lorsque je me sens propulsé contre le mur que je viens de quitter. Maximilian.

« C’est lui ton bon coup ? »

Je le regarde surpris et passablement énervé.

« Quoi ?...non, mais…putain, tu lis dans mes pensées ou quoi ?! »

« …ou quoi… »

« Te fous pas de ma gueule ! »

« Alors, c’est ton coup de ce soir ? »

« T’es malade !! J’aime pas les mecs !»

Il me fixe. Souriant et énervant.

« Ce n’est pas ce qu’il m’avait semblé »

Je tente de me dégager mais sa force est telle que je reste épinglé au mur. Puis, il s’empare de ma main droite.

« Ce n’est toujours pas cicatrisé ? »

Il me désigne la petite entaille que je me suis fait à l’index avec cette maudite agrafe dans le manuscrit de ce maudit auteur.

« Ce n’est rien. Je vais survivre »

«Ça ne cicatrisera pas tant que j… »

« Ha, vous êtes là ! »

Jean-Phi. Il  va ouvrir la bouche pour continuer lorsqu’il remarque la situation. Moi, plaqué contre le mur. Max collé contre moi, ma main à hauteur de sa bouche.

« Blondinet s’est blessé. Une vraie chochotte. J’allais lui faire un petit bisou sur son bobo »

Jean-Phi hésite entre rire ou ne pas rire. Moi, entre lui balancer un coup de genou dans les bijoux de famille, ou un coup de boule pour se payer ma gueule ouvertement. Et lui, dans son délire, dépose un bisou sur mon index.

« Allez, dedans blondinet »

Et avant que je n’ai fait un geste ou dit quoi que ce soit, je me retrouve à l’intérieur.

« Lâche-moi bordel !...tu vas me lâcher ?! »

 

Il s’écarte de moi. Enfin. Je réajuste mon t-shirt et mon pull. Je souffle. Je veux qu’il comprenne qu’il m’emmerde. Jean-Phi a fait demi-tour. Il est revenu vers nous. Et là, j’explose.

« Putain JP tu me casses les couilles !! Tiens, il est à toi. Façon, je rentre. Je suis fatigué. »

Je me dirige vers notre table afin de récupérer mon blouson.

« J’y vais. Si vous avez des ‘blemes avec votre DM, vous savez où me trouver. A+ »

Je pensais me tirer sans problème, c’était sans compter sur Maximilian.

« Tu vas où ? »

« J’rentre »

« J’rentre avec toi alors »

« Tu as envie de te faire défoncer ? Une fois ne t’a pas suffit ?»

Il devient livide.

« Attends-moi là. Tu n’as pas intérêt à te casser. Compris ? »

Je le défie du regard.

« Compris ?! »

« Mais tu n’as pas d’endroit où crécher ? »

« Attends-moi là »

Son ton n’est plus ni sarcastique, ni impérieux.

« Ok. C’est bon. Puis, faut que tu m’expliques certaines choses…style, comment tu fais pour savoir ce que je pense… »

Il me sourit. Ramasse ses affaires. Lance un ‘au revoir’ à la ronde et l’on se retrouve dehors.

***

Sur le trajet du retour, je chantonne. J’évite de réfléchir. Je ne veux pas qu’il lise dans mes pensées. Je tente de faire le vide. Je récite mes tables de multiplications. Mes formules de chimie. Tout ce qui me passe par la tête mais qui n’a aucun rapport avec le sexe. Moi. Ou lui.

Ma mère est dans le salon. Elle lit. Ce soir, elle ne travaille pas. Elle nous accueille avec le sourire. Agite un livret en direction de Maximilian. J’ai dû rater un épisode…il est vrai que ma mère lit plus que moi.

« Je l’ai trouvé ! »

« ‘Soir ‘man »

« Ce recueil de poèmes est fantastique. Il y a tellement de sensibilité…de…enfin, je ne trouve pas les mots pour décrire ce que je ressens »

« J’vais me laver… »

Maximilian est allé s’assoir à côté d’elle. Je me sens en trop. Exclus de leur relation. Jaloux. Cette jalousie qui s’insinue en moi. Que je découvre et que je n’aime pas. Ma mère relève la tête :

« Tu ne devais pas aller te laver ? »

Non mais, c’est qu’elle veut se débarrasser de moi. Elle me fait quoi, là ?...mon premier reflexe est de venir m’incruster sur le canapé mais le recueil de poésie me fait reculer. J’ai horreur de ça.

« Ouais, j’y vais. J’vous laisse »

Je pars à la salle de bain, en maugréant. Elle m’a chassé du salon afin de se retrouver seule avec Maximilian ! Incroyable !! Il a l’âge d’être son fils. Et moi, son fils, elle m’ignore. Me chasse. Me délaisse. Pour un inconnu !!

Je sors. Me sèche. Me frotte tellement fort que je deviens écarlate. Comme un con, je passe ma colère sur moi…Lamentable. Immature.

Je n’ose pas les rejoindre car je n’ai aucune envie de parler poésie. Je me replis dans ma chambre. D’un geste rageur, j’envoie toutes ses feuilles au sol. Je fais place nette sur mon bureau. Et je reste là. Immobile. Les avant-bras posés bien à plat devant moi. Je fixe le mur. Puis, je me penche et regarde les feuilles qui tapissent le sol. Un vrai bordel. Comme dans ma vie. Une irrésistible envie de les déchirer s’empare de moi. Envie d’en faire des confettis. De les détruire. De les…de rage je serre les poings.

« La colère est mauvaise conseillère »

Sa voix me fait sursauter mais je reste face au mur.

« Tes cheveux sont encore humides… »

J’ai envie de lui répondre que ceux de ma mère sont secs mais je me tais. Je l’entends quitter ma chambre, puis revenir. Une serviette éponge s’abat sur ma tête.

« Non…mais..Qu’est-ce qu… »

Et soudain, je me tais. Je ferme les yeux. Je laisse ses mains s’activer sur mon cuir chevelu. Je soupire. Pas de lassitude. De béatitude.

« Pourquoi j’ai envie de toi ? »

« Parce que J’AI envie de toi »

« Putain, c’est quoi cette réponse de merde ?! »

« Quelle façon de s’exprimer… ne pourrais- tu pas simplement dire – je ne comprends pas ton propos- »

« Hein ?! »

« Laisse tomber blondinet »

« Sans dec, ça veut dire quoi ton charabia ? »

Il me montre sa main droite. Son index.

« Voilà »

« Quoi ? Tu t’es coupé toi aussi ?»

Il saisit mon doigt, le porte à sa bouche. Je sens une succion, fronce les sourcils mais je ne dis rien. Quand il me libère, je saigne. Je vais parler lorsqu’il me montre son index, sa coupure. Il saigne.

« On est lié toi et moi »

Je le fixe. Incrédule.

« Lié…à quel point ?...jusqu’où ?...si je meurs… tu meurs ? »

Il éclate de rire.

« Ça ne risque pas. Je suis déjà mort. Permets-moi de me présenter…Maximilian Lombardi. Le maudit auteur de ce maudit manuscrit. »

 

 

***

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Vendredi 28 novembre 5 28 /11 /Nov 08:33

Les présentations faites, Axel et Jean-Phi entament une conversation littéraire. Medhi s’est assis par terre, calé contre un mur. Il est occupé par un jeu sur sa psp. Je suis debout, à côté de lui. Après quelques minutes, je lui balance un léger coup de pied.

« Et ton DM de physiques ? »

Il lève les yeux. Me regarde. Replonge la tête dans son jeu. Découragé, je me laisse glisser le long du mur pour finir assis à côté de lui. Accaparé moi aussi par son personnage qui se bat contre une armée de mutant.

« Med…j’t’ai jamais vu avec une fille… »

« Mmm… »

«… ni avec un mec… »

« Mmm… »

« …t’es toujours qu’avec ton chien… »

Il arrête son jeu et plonge son regard dans le mien.

« À croire que je préfère la compagnie de mon chien… »

« … »

« Bon, ce DM de physiques, tu me l’expliques ? »

Pendant qu’il se larve sur mon pieu, je m’empare de mes affaires. Je lui balance une feuille et un stylo. Puis, je me larve à mon tour.

« Qu’est-ce que t’as pas compris ? »

« J’sais pas comment faire la démo »

Je me lance dans les explications, vite absorbé par ma tâche. Le matelas penche sur la droite. Jean-Phi. Puis, sur la gauche. Axel. Il en manque un. Il vient s’allonger devant nous. Majestueusement. Sensuellement. Jean-Phi le dévore littéralement du regard. Regard que ledit cousin, plonge dans le mien. Une lueur de défi irise ses prunelles.

« J’sais pas vous, mais je suis com-plé-te-ment déconcentré »

Jean-Phi et ses déclarations. Jean-Phi qui se retient de sauter sur Max.

« Et tu proposes quoi ? »

« On pourrait sortir. Rejoindre les autres au Mc Fly. Ça ne vous tente pas ?...après tout, on a 2 semaines pour faire le DM. »

On se regarde tous. Petite moue et hochement de tête. C’est bon, on lève le camp.

« Tu viens avec nous ? »

Je m’adresse à Max.

« Mais bien sûr qu’il vient ! N’est-ce pas que tu viens ? Tu ne vas pas laisser ton cousin tout seul, quand même ?!!!  »

Je me lève sans répondre. Suivi des autres. Je jette un coup d’œil sur mon portable. Mel m’a laissé des messages. Je file dans un coin pour la rappeler et lui dire que dans une trentaine de minutes, on sera là-bas. On s’emmitoufle et on file rejoindre le reste de la bande. Jean-Phi est collé à Max. Axel semble ruminer je ne sais quoi. On ferme la marche avec Medhi. Silencieux. Avant d’entrer dans le pub, il me retient. Je le regarde surpris.

« Il faut que tu parles à Mel, que tu mettes les choses au clair. Et pour toi et pour elle, et pour lui. »

Il me montre Axel du menton. Me balance une tape dans le dos et rejoint les autres, comme si de rien n’était.

Je reste un moment immobile. Pensif. J’observe les visages qui dévorent Maximilian des yeux. D’envie. De jalousie. De haine. De désir. Filles. Garçons. Et moi. Qui l’ai eu. Sans envie. Sans désir. Dans la haine. Et ce sentiment qui m’envahit. De joie malsaine à l’idée que cet objet tant convoité est à moi. Pensée interrompue par le sourire de Mel. Je lui fais signe de me rejoindre. Parler, oui. Devant les autres, non.

Je lui prends la main, et l’attire à l’écart. Je ne sais pas comment amener le sujet. Je saisis une mèche de ses cheveux et je me lance.

« Mel…je ne veux pas te blesser, ni te faire souffrir…mais, en ce moment, je suis moins disponible. Rien à voir avec toi. C’est moi. Cette foutue école que je veux intégrer après les examens de fin d’année. Ces recommandations que je dois décrocher. Ça me bouffe. Je te délaisse. Tu ne mérites pas ça…je préfère te rendre ta liberté. C’est mieux. Plus honnête.  »

Elle me sourit. Je suis soulagée qu’elle le prenne bien.

« Ça te dérange si…je me rapproche d’Axel ? »

« Non, c’est un mec bien. Tu as raison »

C’est si facile que je n’en reviens pas. Je m’attendais tout de même à une larme, un cri, un refus. Même pas. Elle est aussi heureuse que moi de mettre fin à notre relation. J’en suis presque blessé dans mon orgueil. Puis, je souris. Mel a rejoint sa place. Axel rapplique. Je me doutais que lui aussi allait me demander ‘ma permission’. Sont bien mes amis quand même. Ils veulent ménager ma susceptibilité. Après un bref et chaleureux échange avec Axel, on rejoint le groupe. Jean-Phi chuchote à l’oreille de Max. Mel a glissé sa main dans celle d’Axel. J’observe la salle à la recherche d’un coup. Un bon coup. Pas trop bavard. Pas trop collant. Un coup qui se laisse faire et parte le lendemain sans rien demander. Et mes yeux croisent les siens. Une invitation muette et dérangeante. Sauvé par Medhi qui me montre son paquet de clopes. Je tapote le mien dans la poche avant de mon jean. C’est le signal. On va dehors s’en griller une.

***

On se colle contre le mur. On se colle l’un contre l’autre. Il caille. Je fume tout en regardant mes pieds.

« Ton cousin…il aime les mecs ? »

« Hmmm... C’est vrai qu’ils ne se quittent pas avec Jean-Phi »

« Non, j’disais pas ça pour ça. »

Je braque mon regard sur lui, quelque peu étonné.

« … »

« C’est la façon dont il te mate »

Je pique un fard. J’espère que l’obscurité masquera la rougeur qui m’envahit.

« Rien de bien…familiale. Y’a quelque chose entre vous ? »

Je baisse un peu plus la tête.

Il me balance un coup d’épaule.

« Ahhh, laisse tomber. J’veux pas te gêner »

Il écrase son mégot sur le bitume.

« C’est pas mon cousin et j’ai baisé avec lui »

Il me regarde. Sourit et rentre.

Je reste dehors, gelé et consterné d’avoir avoué un truc pareil.

***

Par cass - Publié dans : le dernier mot -yaoi- - Communauté : Les Romances Explosives
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Mardi 25 novembre 2 25 /11 /Nov 08:26

Motivation est mon mot d’ordre. Recommandation de mon prof est mon but. Mon prof…déjà que je bande mou, l’évoquer m’a complètement ramolli.

« J’crois qu’ça va pas l’faire »

Je le repousse gentiment.

« Non, mais c’est vrai quoi. Regarde, je n’arrive même pas à bander »

Son regard est accroché au mien. Aucune expression sur le visage.

« J’ai 200 euros. J’en aurai 50 de plus dans quelques jours. Ils sont à toi. Je préfère te payer pour écrire. Je te l’ai dit, les mecs ce n’est pas mon truc. Désolé »

« Tu t’es foutu de ma gueule alors ? »

Son ton est incroyablement calme. Quasi inexpressif comme son visage.

« Non mais, tu crois qu’on devient gay en claquant des doigts ??!!! Putain Max !!!!!!!!! …. »

« Il n’a jamais été dans tes intentions de coucher avec moi. D’honorer ta parole »

« J’appelle Jean-Phi, il te donnera des adresses qui regorgent de mecs honorables »

« Laisse tomber blondinet. Tu crois vraiment que je t’ai attendu pour baiser ?! Quoi ? Ne me dis pas que tu es vexé ? Déçu ?...et ce n’est pas 250 mais 500 euros pour écrire ton devoir »

« 500 euros ?? Mais j’pour… »

« Tu ne peux pas payer. Tu ne peux pas bander. Tu ne peux pas baiser. Tu ne peux pas faire ton devoir de litté. Y’a-t-il quelque chose que tu puisses ou saches faire ? »

Une telle rage gronde en moi que je suis incapable de répondre. Sans réfléchir, j’écrase ma bouche contre sa bouche. J’enfonce ma langue. Je l’embrasse violemment. Comme un mec peut le faire. Ma main s’est emparée de son sexe. Je serre fort. Trop fort. Il me mord la lèvre. Je croise son regard. Dur. Je sens mon cœur battre contre mes tempes. Pas de plaisir. Pas d’excitation. Simplement de rage. D’impuissance transformée en baise. Je ne me reconnais pas lorsqu’en le regardant je lui enfonce mes doigts dans la bouche. Je ne me reconnais pas lorsque ensuite je les enfonce dans son corps, remuant jusqu’à lui arracher un gémissement. Puis un autre. Et encore un autre. Je ne me reconnais pas lorsque je le pénètre comme une brute. Comme un connard. Quand je me déchaine en lui. Je ne me reconnais pas et je me vomis tout en me libérant en lui. Toujours mon cœur qui bat contre mes tempes. Je me retire.

«Ça te suffit ou t’en veux encore ?  »

Pour toute réponse, sa main qui s’abat sur ma joue. Sa violence qui m’explose à la figure. La douleur qui me coupe le souffle mais qui n’est rien comparée à la sienne. Mon corps incontrôlable, qui se met à trembler. Maximilian, qui se lève, et disparait dans la salle de bain. A son retour, je suis toujours dans la même position. Je le regarde enfiler son pantalon, s’assoir et recommencer à écrire.

 ***

Je me suis endormi. C’est l’inconfort de la position qui me réveille. Je suis  à moitié assis,  à moitié couché. C’est comme si je n’avais pas bougé depuis hier soir. Hier soir et son cortège d’images qui défilent dans ma tête. Maximilian est parti. Des feuilles recouvrent mon bureau. D’autres, en boule, sont tombées à côté de la poubelle. Je m’approche. Sans toucher, j’observe  l’écriture, les ratures et les annotations. Puis, je me baisse et commence à déplier les feuilles froissées qui jonchent le sol. J’attrape des mots, des bouts de phrases, des bouts de vie pour les mettre, finalement, à la poubelle.

Direction la douche puis la cuisine. Des voix. Des rires étouffés. Ma mère et Maximilian. Je ne me sens pas capable de les affronter. Lui, à cause de ce que je lui ai fait. Elle, parce qu’elle me connait par cœur. Retour dans ma chambre. Je récupère mon blouson, mon skate, mon portable et du fric. Sur le trajet du Skate Park, j’appelle Axel. On se donne rendez-vous là-bas. Arrêt obligatoire dans une boulangerie ou j’achète de quoi me nourrir.

Je retrouve ma bande de potes et mes habitudes. Après 3 heures d’éclate non –stop, on est tous claqués, les fesses posées sur nos skate qui nous servent de sièges.

« Hunt’ j’ai besoin d’explications pour le DM de physiques »

« Moi aussi. J’ai commencé mais j’crois que je me plante »

« Ok, les gars. Tous à la baraque pour un cours collectif »

Ce n’est qu’une fois arrivé que l’image de Maximilian revient me hanter. Avec le raffut que font mes potes, pas question de passer inaperçu. Ma mère qui lisait tranquillement sur le canapé, s’est levée pour nous accueillir. Tandis qu’elle les questionne, avec Axel, on fait la razzia sur les sodas et les cookies.

« Bon, ‘man, on va dans ma chambre pour bosser »

Je la vois lever la main comme pour me dire quelque lorsque j’entends Jean-Phi revenir au galop :

« Putain ! C’est qui ce canon qui est dans ta chambre ? C’est qui hein ???!!! »

Ma mère baisse le bras en souriant et retourne dans le salon.

J’attrape Jean-phi par le bras :

« Non, mais, tu vas te tenir tranquille. C’est … »

« Le cousin d’Hunter »

Axel a fini ma phrase.

« Ouais, c’est mon cousin »

« Putain, c’est une bombeeeeeeeeee »

« J’croyais que t’avais trouvé un mec ?! »

« Ha, ouais…c’est de l’histoire ancienne »

« Ancienne ? Mais c’était hier ! »

« C’est ce que je dis, de l’histoire ancienne »

« Si tu… »

Je ne peux pas terminer ma phrase, il s’est rué dans ma chambre, suivi des autres qui veulent voir la tronche du cousin.

 

Par cass - Publié dans : le dernier mot -yaoi- - Communauté : Les Romances Explosives
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Vendredi 21 novembre 5 21 /11 /Nov 08:10

C’est impressionnant le nombre de jeunes qui trainent le soir dans cet endroit. J’entends les rires, les chutes, les rires moqueurs. Axel.

« Hunter !! Par ici !...jt’ai laissé des tonnes de messages sur ton portable ! Tu foutais quoi ? »

« Besoin d’oxygène. Le devoir de litté’ me rend dingue. J’angoisse à mort…Mon portable, jl’ai mis en mode silencieux pour la biblio. J’ai oublié de le réactiver. »

« Hé, mec ! Ce n’est qu’un devoir ! Maintenant que tu es là, on va s’éclater !!»

« …Jean-Phi est là ? »

« Nan, il a un nouveau copain. Ils doivent roucouler dans un coin »

« Merde ! »

« ?»

« Je l’aurai bien casé avec…mon cousin. Il est chez moi. Il est homo. Il m’aide en litté. »

« Ha, je vois…il t’aide et tu l’aides … »

« Ouais, c’est à peu près ça »

« C’est beau la famille » et il éclate de rire.

« Allez viens, on va s’envoler ce soir !!! »

S’envoler, si c’était vrai…

***

22h30. Couvre-feu pour la plupart d’entre nous. C’est à reculons que je rentre chez moi. Je le retrouve, assis à mon bureau. Absorbé par l’écriture. Il a ôté sa veste. Ses cheveux noirs tombent dans son dos. Ils contrastent sur la blancheur de sa chemise. Ses longues jambes gainées dans un pantalon noir sont étirées devant lui.

« Aéré ? »

« Oui…je vais prendre une douche… »

Il s’est retourné. Son regard de braise me fixe. Un léger sourire remonte la commissure de ses lèvres. Un prédateur. Quand je pense que ma mère m’a appelé Hunter…quelle ironie…je suis devenu une proie. Avant qu’il ne se lève ou ne parle, je file à la salle de bain. Je m’enferme. Je resterai bien enfermé ici toute la nuit, mais je ne pense pas qu’il resterait de l’autre côté sans réagir. Je regagne ma chambre. Il écrit toujours. Je m’avance vers lui. Simplement vêtu d’un boxer. Alors que je m’apprête à lire, il replie toutes les feuilles et avant que je réagisse, il est debout, face à moi.

« Je voudrais lire » 

« Quand ça sera fini »

« Trop facile…en imaginant que tu me racontes ton week-end à Disneyland, j’fais quoi moi, après ?! Je veux lire et maintenant ! »

Il me donne une feuille.

« Putain, c’est quoi ça ? »

« La suite »

« Non, cette écriture de merde ?!! Je n’arrive même pas à lire !!! Tu l’as fait exprès ?! »

Toujours ce sourire.

« Primo, j’écris. Deuxio, je te le dicterai. Ça te va ? »

« Lis ce que tu as écrit…comme preuve de ta bonne foi et que je puisse me rendre compte de ton travail »

« Et toi, quelle preuve de bonne foi me donnes-tu ? »

« Ben, j’suis là »

« Moi aussi »

 

Je sais très bien ce qu’il veut. Autant en finir tout de suite. Je m’approche de lui et je pose mes lèvres sur ses lèvres tout en me motivant mentalement « ce n’est pas un mec »… ma langue glisse dans sa bouche… « Ce n’est pas un mec »…il bande déjà ?!!... « Ce n’est pas un mec »…putain, elles foutent quoi ses mains sur mon cul ?... « Ce n’est pas un mec »…mais il me tripote…

« Je suis un mec »

Il me regarde amusé. Je sens mon visage virer au rouge.

« J’ai parlé ?... »

« Tu penses trop fort. Tes pensées me parasitent. »

« … »

« Je voudrais prendre une douche »

« Par ici.»

Je l’accompagne à la salle de bain. Lui donne gant et serviette. File à toute allure dans ma chambre. Les feuilles sur mon bureau. La suite de ce foutu roman. Putain de deal de merde !! Pendant qu’il est dans la salle de bain, direction le salon.  Je me jette sur le meuble contenant les bouteilles d’alcool. Vodka. Je débouche et j’avale. Sans respirer. Jusqu’à m’étouffer. Jusqu’à tousser. Jusqu’à recracher le liquide qui me bouffe l’intérieur. Je reprends ma respiration. Je pose la bouteille. M’essuie la bouche. Me relève et regagne ma chambre.

 

C’est nu que je le vois réapparaitre. Je tourne au rouge écarlate. Je ne suis pas prude, mais il y a des limites.

« Je vais te filer un boxer »

Il s’approche.

« Je ne vais pas en avoir besoin tout de suite… »

Sa main a emprisonné la mienne et il m’entraine avec lui sur le lit.

« Dois-je me munir de ma cravate ? »

En d’autres circonstances, j’aurai ri, mais là, je n’ai plus d’humour. Plus du tout d’autant que ses mains sont parties explorer mon corps, mes fesses en particulier. Je n’ai pas le droit de le repousser. Il a commencé à remplir sa part du marché. Il a écrit. A mon tour.

Par cass - Publié dans : le dernier mot -yaoi- - Communauté : Les Romances Explosives
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Mardi 18 novembre 2 18 /11 /Nov 17:44

Dans ma boite mail, les pages du roman. Je les imprime  puis, je commence la lecture. Incompréhensible. C’est le seul mot qui me vient à l’esprit. Exténué, fatigué et découragé, je m’endors.

***

La semaine passe trop vite et mon boulot n’avance pas vite, lui. Je sèche lamentablement sur mon devoir de littérature. Tous les soirs je me rends à la bibliothèque. Je tente de déchiffrer les annotations gribouillées sur le manuscrit sous l’œil moqueur de …

« Au fait, tu t’appelles comment ? »

« Maximilian »

« Ton nom va bien avec ton look »

Il sourit. Il a un look de dandy chic.

« La semaine touche à sa fin…ton devoir aussi ?... »

Son ton sarcastique. Je lui enverrai bien mon poing dans la gueule.

« T’occupes pas de ça…j’vais me débrouiller sans ton aide, puis, il me reste deux semaines de vacances … »

Je replonge dans mon déchiffrage tout en marmonnant…

« Fais chier bordel…connard d’auteur, pas foutu d’écrire deux mots sans ratures…et c’est quoi cette écriture de merdeeeeeeeeeee…me casse les couilleeeeeees… »

« Tu es sûr de ne pas vouloir mon aide… »

Je relève la tête et plante mon regard dans le sien.

« Ton aide oui. Le prix à payer, non »

Il hausse les épaules en signe d’indifférence. Se lève et part.

***

Faut que je me défoule. Que je me dépense. Que je m’aère la tête. Que j’hurle !! Après avoir laissé mes affaires chez moi, direction le Skate Park. La nuit est tombée. L’endroit est simplement éclairé par des lampadaires. Je ne suis pas le seul à venir ici. Je retrouve des potes. Après une heure d’éclate et de chutes, je rentre. Epuisé. Demain vendredi. Demain les vacances. Plus que deux semaines. C’est la première fois de ma vie que je stresse pour un devoir de littérature.

***

Dernier jour. Je tente bien de trouver quelqu’un qui a des idées mais, le devoir n’inspire personne. Fallait s’en douter dans une section scientifique…C’est avec une certaine angoisse que je me rends à la bibliothèque. Maximilian m’attend. Un sourire vainqueur aux lèvres. Je m’installe toujours à la même table. La pochette contenant le manuscrit devant moi.

« Vaincu ? »

« Ta gueule ! »

J’ouvre la pochette, en sors les feuilles jaunies et me surprends à prier pour enfin comprendre et trouver une idée. Mais rien…rien que le souffle de Maximilian sur ma nuque. Il est derrière moi. Immobile et silencieux. Je n’ose pas bouger. Puis, sa voix s’élève, comme un murmure. Il commence à lire, puis s’arrête.

« Tu sais ce que tu dois faire pour obtenir la suite… »

« Tu ne fais jamais rien pour rien ? »

« Avant, je t’aurai dit ‘oui’ sans hésiter mais là, j’ai besoin de me sentir vivant, encore une fois et certainement, pour la dernière fois. Alors… »

« Tu crois m’impressionner mais tu ne fait que lire le texte. Je veux les annotations »

« Fallait demander…là par exemple, il écrit… ‘Penser à rappeler les liens entre… et là… ‘Je vais…’… convaincu ?»

« En un mot ou deux ? »

« À toi de choisir… »

Un semblant de rire s’échappe de mes lèvres. Je suis vraiment un con vaincu convaincu…

« Trois mots »

Il éclate de rire.

« Parfait. Il est temps de se mettre au travail alors »

***

« Maman !! J’suis là ! J’suis avec un pote. On va bosser sur un truc de littérature »

Ma mère s’active dans la cuisine avant de partir. Infirmière de nuit. Au mot ‘littérature’, elle est sortie de la cuisine. Une expression de surprise sur le visage.

« Tu as dit ‘littérature’ ? Je ne rêve pas ? Mon fils va bosser cette matière ?»

« Mamannnnn…n’en rajoutes pas…Maximilian va m’aider. »

« Bonne chance ! Hunter est réfractaire à cette matière ! »

« C’est bon, il a compris…on peut aller bosser ? »

« Oui. Le repas est prêt. Il y en a assez pour deux. Houlà !!! Je parle, je parle et l’heure tourne. Bisous mon chéri.  Maximilian. »

Pas le temps de répondre, elle a disparut.

« Tu comptes camper là ? »

Je lui lance un regard noir. Il va s’en dire qu’il est beaucoup plus impatient que moi. Je traine les pieds jusqu’à ma chambre. Lorsqu’il referme la porte, je sens mon cœur s’arrêter de battre et une boule venir se loger dans ma gorge.

« Je ne vais pas te violer. Je comptes sur ta coopération »

Son sourire narquois. Toujours. Encore. Encore plus énervant en cette circonstance.

Je réfléchis pour trouver une parade. Repousser l’échéance.

« Et si tu me montrais ce que tu sais faire avant ? »

De narquois son sourire est devenu moqueur.

« Tu en es sûr ? »

Je pique un fard.

« J’parlais pas de ça ! Écrire ! Écris un truc »

Je le vois saisir une feuille de mon imprimante, un stylo qui traine et écrire.

« Voilà »

Il me tend la feuille.

« Tu te fous de moi ???!!! Ça veut dire quoi ‘j’ai envie de baiser, je perds patience’ »

« Disons que c’est mon inspiration du moment »

« J’peux pas. Pas comme ça. Pas avec un mec ! »

Il tend le bras. Eteins la lumière. Une semi obscurité envahie la chambre. Puis, s’approche de moi. Lentement. Dangereusement. Dénoue sa cravate sans me quitter des yeux.

« Tu préfères ? »

« … »

« Ton silence vaut pour consentement »

 Il est tellement près que je sens son souffle sur ma bouche. Ses lèvres sur mes lèvres. Sa langue chaude et humide qui s’insinue dans ma bouche. Je tente désespérément de me motiver. De penser à mon devoir, à la note qui devrait me permettre d’avoir la recommandation de mon prof de littérature. Mais la seule pensée qui traverse mon esprit est-pourquoi je laisse un mec m’explorer les amygdales ?!!!- je ne dois pas vraiment mettre du cœur à l’ouvrage car il arrête de m’embrasser.

« Il va falloir te motiver blondinet »

Je manque de m’étouffer en entendant-blondinet-

« Tu crois que c’est avec ce genre de sobriquet que je vais me motiver ?! D’façon, je n’y arrive pas. Je t’ai prévenu, les mecs, ce n’est pas mon truc. Et si je te trouvais un mec qui aime ça, les mecs ? Qu’est-ce que t’en dis ? J’ai un pote, j’suis sûr que t’es son genre. Il fantasme sur les bruns, ton genre quoi. Pour me remercier, tu finis ce foutu roman. Génial, non ? »

« Non »

« Non ?...pourquoi non ? »

« J’écris pour toi donc, c’est à toi de me donner ce que je veux en échange. »

« Tu ne comprends pas !! Il en va de ma vie !! »

« Et moi, de ma mort »

« T’es un marrant toi !...j’te jure, je me motive…en plus, ça fait un mois que je n’ai pas baisé, alors crois-moi, j’en ai envie mais…j’y arrive pas. Et quand je te vois, c’est pire…non !!Non !! T’es loin d’être moche ! T’es canon ! Non ! Mais ne vas pas te faire des idées !! J’t’assure, les mecs…ce n’est pas pour moi. Désolé »

« Si me voir est le seul problème, je vais y remédier »

Je le regarde surpris tandis qu’il brandit sa cravate.

« Fermes les yeux »

« … »

« Fais-moi confiance. Fermes les yeux »

J’obéis tout en lançant une dernière offensive :

« Mon pote, c’est un super coup au pieu tu dev… »

Sa bouche est venue clore mes lèvres puis avec sa cravate il me bande les yeux.

« Voilà. »


 
Je me sens tellement mal que j’ai l’impression que mon cœur bat dans ma gorge. Je déteste cette sensation de peur panique qui m’étreint.

Il revient près de moi. Je ne le vois plus mais, je sens son sexe contre moi. C’est dérangeant. Je me concentre sur Mel, mais ce sexe me ramène sans cesse à la réalité.

« Ton sexe… »

« Je bande oui »

« J’y arrive pas… »

« Comme tu le dis si bien… Tu me casses les couilles !! »

Je me sens projetais violemment, manquant de m’étaler. Furieux, j’arrache mon bandeau.

« T’as faillit me tuer, connard !! »

« Et toi, tu m’exaspères !!! Dégage ! Sors d’ici. Va t’aérer. Je vais écrire. Quand tu reviens, tu la fermes, surtout tu la fermes et je te baiserai. Compris ? »

« … »

« COMPRIS ??!! »

« Compris. J’suis pas sourd. Pas besoin de gueuler. Tu me fous dehors, mais…j’suis chez moi ! »

Il me lance un regard meurtrier. J’attrape mon skate, mon blouson et je me casse. Je me casse de chez moi. Si un jour on m’avait dit ça…que je me ferai virer par un inconnu, je ne l’aurai pas cru…

Par cass - Publié dans : le dernier mot -yaoi- - Communauté : Les Romances Explosives
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