angel's heart -yaoi- terminé

Lundi 10 novembre 1 10 /11 /Nov 22:33

Nous sommes installés dans notre nouvelle vie. Nous habitons dans une immense demeure. Un grand bâtiment en forme de U. Avec Evan nous avons une aile, Jo et Steven, en ont une autre et la troisième est dédiée aux invités de passage. Cette partie de la maison ne désemplit pas. Jean et Andreï, la mère d’Evan, des investisseurs, même Veronica est venue avec sa fille et son mari.

C’est Evan qui s’est chargé de l’aménagement intérieur. Pour certaines choses, je lui fais entièrement confiance. C’est lui aussi qui a recruté le personnel de maison…là, par contre, je n’aurai pas du le laisser faire. Il n’a engagé que de vieilles indiennes obèses. Les hommes ne sont pas en meilleur état.

« Je les ai engagé pour les efficacités. Quelques choses à redire ? »

« Bien sûr que non, mon amour…»

La vie s’écoule paisiblement. Je suis assis. Minette sur les genoux. C’est le nouveau membre de notre famille. Un sac à puce qui est tombé amoureuse de moi dès que je suis apparu. Ses grands yeux émeraude m’ont fait craquer. Tandis qu’elle ronronne sous mes caresses, des mains se posent sur mes épaules.

« Toujours avec ce sac à puce ? »

« Evan…ne me dis pas que tu es jaloux de cette créature ? »

D’un geste de la main, il éjecte Minette qui va trainer sa mauvaise humeur plus loin tandis qu’il prend sa place sur mes genoux.

« Dis-moi mon ange… » Sa main passe dans mes cheveux puis sa bouche vient sur la mienne.

« Si l’on trouvait un endroit plus intime pour poursuivre… »

 

Ainsi va notre vie dans cette grande maison remplie de vie, remplie d’amis, remplie d’amour.

 

 

fin

 

 

 Je ne vous oublierai pas les filles...mais chuttt...Evan est toujours aussi jaloux lol...je vous aimeeeeeeee...Brian

Par cass - Publié dans : angel's heart -yaoi- terminé
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Mardi 4 novembre 2 04 /11 /Nov 15:42

Mardi…

Je suis en position depuis plusieurs minutes déjà. Steven aussi. La cible arrive, entourée de ses gardes du corps. Quatre en tout. Il est sorti de la voiture et je suis chacun de ses mouvements au travers de mon viseur.

« Aucun regret ? »

« Aucun »

J’ajuste mon arme. Premier tir, il s’écroule. Deuxième tir, un garde du corps s’écroule à son tour. J’ai remballé mon matériel. Je quitte l’endroit, empruntant d’interminables couloirs, descendant des centaines de marches pour me retrouver quelques pâtés de maison plus loin. Je retrouve l’agitation de la rue. Me fonds dans la masse. Passant anonyme. Mission accomplie. Je pense à Amélia.

Je suis dans mon appartement. Il m’a rejoint. On est silencieux. Je le laisse un moment pour revenir avec une paire de ciseaux. Je les lui tends.

« Coupe »

« Je ne suis pas coiffeur »

« Coupe »

« J’aime tes cheveux »

« Coupe je te dis. Ils repousseront »

« Brian… »

« Je les laisse pousser depuis que j’ai quitté l’armée. Je commence une nouvelle vie. Je me libère de mon passé. Alors, coupe !!! »

Il soupire puis se met à la tâche. J’entends le crissement des lames avancer péniblement dans la masse argentée. En baissant les yeux, je vois les mèches s’amonceler sur le sol. La sonnerie de son portable. Il décroche. Prononce quelques mots.

«Je finis et je files »

Seul le bruit du ciseau résonne dans la pièce.

« Voilà »

Je passe une main dans ce qu’il me reste de cheveux. Je souris. Étrange sensation.

« Merci »

Il incline simplement la tête, remet sa veste et part.

***

La journée touche à sa fin. Avant de rejoindre Steven à la marina, je suis allé faire un tour chez un coiffeur. Un vrai, cette fois. Le résultat me plait. C’est comme si un nouveau Brian était né. En arrivant au restaurant, je vois que ma nouvelle coupe laisse Steven perplexe.

« Brian, tes cheveux… »

« Ça repoussera »

« …j’étais tellement habitué à te voir avec tes cheveux longs… »

Je lui souris.

« C’est du passé…alors…le fric est sur notre compte ? »

« Oui. J’ai transféré l’argent, clôturé les comptes, détruit toutes traces de nos anciennes activité. Nous n’existons plus »

« Parfait »

***

Les jours suivants, je retourne à mes activités. Je peaufine l’exposition de Ruby. La presse est enthousiaste même si la nouvelle de la mort du magnat de la finance, Erik Jansen, fait la une des journaux. Une enquête est ouverte mais, l’homme n’ayant pas que des amis dans le milieu des affaires, le nombre des suspects est impressionnants…autant que la foule qui se presse lors de ses funérailles. La mère d’Evan, droite et silencieuse. Amélia lui tient la main. Je m’approche et présente mes condoléances. Amélia va ouvrir la bouche, mais je lui fais signe de se taire. Je me baisse à son niveau, l’embrasse et lui murmure :

« Ils vont repousser »

Je me relève, sers d’autres mains puis, me poste un peu plus loin. Le regard rivé sur sa silhouette. J’ai fait ça, pour lui. Par amour. Pour ne pas le perdre. Pour ne plus jamais perdre un être que j’aime. Je repense à ce fameux dimanche soir, où malgré les engueulades de Steven, j’ai tout raconté à Evan. Je lui ai dit que j’étais tueur à gage à mes heures perdues et que mon prochain contrat, c’était lui. Lui que son cher papa voulait liquider pour récupérer Amélia et la société. Je lui ai raconté comment, grâce à Amélia il avait eu la vie sauve, la première fois. Que c’était le destin, mais que si je ne respectais pas le contrat, son père trouverait d’autres personnes pour le descendre. Il pouvait fuir, mais tôt ou tard, il serait rattrapé et tué. Pour qu’il puisse vivre tranquillement, on devait se débarrasser de lui. J’ai eu peur de le perdre mais il a accepté. Le lendemain, Steven s’est chargé de lui expliquer nos plans. Evan était à mes côtés lorsque je l’ai abattu. Il a vendu ses sociétés. Il est maintenant avec nous. Sur nos projets. Nous avons décidé de nous installer en Inde. A Pontdicherry. Nous voulons créer des usines de tissage d’un côté et de confection de l’autre. Johanna a toujours rêvé de créer des vêtements pour enfants. Elle a pleins d’idées. Jo en créatrice, Evan en gestionnaire, Steven en banquier, moi en VRP et Amélia en essayeuse et donneuse d’avis sur les futurs modèles. Chaque membre de notre famille a un rôle dans notre future vie. Steven s’est occupé de nos futurs lieux de vie et usines tandis qu’ici, on réglait les derniers détails.

 

***

Plusieurs mois après…

Du coin de l’œil, je l’observe. Elle sourit. Propose des boissons. Des couvertures. Elle sourit. Elle me sourit beaucoup aussi. Elle est belle et baisable. Un regard sur ma gauche. Il dort. L’hôtesse s’approche. Son sourire s’agrandit.

« Vous désirez quelque chose? »

Je m’apprête à lui répondre lorsqu’une main se pose sur mon avant-bras :

« Demandes-lui une couverture mon ange »

Un large sourire vient barrer mon visage. Je fais un petit signe désolé à la charmante hôtesse et dit :

« Pourriez-vous apporter une couverture. C’est pour mon chéri. Il est frileux. Merci beaucoup »

Au mot ‘chéri’, elle a pâlit. Désolé ma belle, je n’irais pas te culbuter dans un recoin de l’avion. Je suis un homme ‘casé et fidèle’. Tandis qu’elle s’éloigne, je tourne la tête vers Evan.

« Tu ne me fais toujours pas confiance ? »

« … »

« Evan bordel, il me semble t’avoir prouvé par mon geste que je tenais à toi… »

« … »

« Tu fais chier, tu le sais ? »

« Excuses-moi »

Je passe ma main derrière sa nuque et l’attire d’un coup sec vers moi.

« Je t’ai… »

« Monsieur votre couver… »

« Poses-la là et dégages »

« Mais… »

Je détache mon regard des prunelles noires d’Evan pour la dévisager.

« Je suis occupé alors…je n’excuse plus, j’exécute »

Elle se recule et déguerpit. Je reviens sur Evan. Ma main reprend sa place sur sa nuque mais cette fois, je l’attire doucement vers moi.

« Je n’aime que toi. Ne désire que toi. Je peux te le prouver sur le champ… »

« Ce ne serait pas convenable »

« Tu crois ? »

Je me lève, le saisit par le main et l’entraine vers les toilettes.

« Messieurs, vous ne pouvez pas entrer à deux dans les toilettes, c’est interdit. Messieurs, vous ne pouv… »

Pendant qu’elle parle dans le vide, j’ai poussé Evan à l’intérieur. L’hôtesse tape contre la porte que je viens de fermer. Je la réouvre et sors la tête :

« C’est bien chérie, continue à taper contre la porte, cela couvrira les gémissements de mon mec »

D’un geste je referme la porte.

« Par ici beau brun… »

Par cass - Publié dans : angel's heart -yaoi- terminé - Communauté : Les Romances Explosives
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Vendredi 31 octobre 5 31 /10 /Oct 16:12

Vendredi…

« Vous désirez boire quelque chose, monsieur ? »

« Un verre d’eau plate, s’il vous plait »

Dans quatre heures j’atterris sur le sol français. Mon homme de loi new-yorkais a fait passer les documents concernant la cession de ma galerie à mon notaire parisien. Avec Jean et Andreï, nous devons signer les documents.

Personne ne m’attend à l’aéroport. J’ai décliné l’offre de Jean. Je veux rester seul, enveloppé par le souvenir de ma nuit avec Evan. Le taxi me conduit à l’hôtel. Une fois la clé de ma chambre récupérée, je sors me perdre dans la ville.

***


Il est 21h00 lorsque je les retrouve à la galerie. Le souvenir de ma dernière entrevue avec And’ s’efface lorsque je le retrouve main dans la main avec Jean. Je suis soulagé. Je craignais une crise de larmes ou je ne sais quoi d’autre. On passe une bonne partie de la nuit à parler et à boire. Les nouvelles toiles d’Andreï sont de pures merveilles. La prochaine exposition sera une réussite.

***

Samedi…

Il est tôt lorsque je rejoins mon hôtel. Dans quelques heures on signe les documents et je rentre à New-York.

***

Dimanche…

A peine arrivé, j’appelle Steven. Tout va bien. Aucun changement. Pour l’instant, aucun grain de sable ne vient gêner le bon déroulement de notre plan. Je préfère ça. Je ne peux pas échouer dans ma mission. Cela remettrait notre avenir en cause. Sur ce coup-là, je ne suis pas seul à perdre si je me manque. Je file à mon appart pour me doucher et me changer. Mon portable clignote. Je regarde les lumières. Evan. J’inspire un bon coup. Attrape les clés de ma voiture. Descends. Dans quelques heures mon destin sera scellé. A jamais.

Les grilles imposantes, comme d’habitude. Et comme d’habitude, les gardes qui patrouillent. Qui surveillent. Qui guettent. Evan qui m’attend sur les marches du perron, qui monte dans ma voiture et moi, qui conduit jusqu’au bungalow. Cette routine si familière. Si rassurante. Cette vie qui va bientôt voler en éclat. J’ai arrêté la voiture. Je suis toujours assis. Immobile.

« Tu comptes rester là, agrippé au volant ? »

Je sors sans répondre. Une fois à l’intérieur, c’est lui qui lance la conversation.

« Alors, qu’avais-tu de si important à me dire ? »

Il est froid et distant. Il est Evan. Je m’assois sur le lit. Il reste debout. Face à moi. Bras croisés. Visage fermé.

J’ai parlé longtemps. Il m’a écouté.

« Tu sais tout… »

Je me lève, fouille dans ma poche, en sors un porte-clé avec une tour eiffel en plastique argenté, le pose sur le lit et pars.


***

Je rentre chez moi. La nuit va être longue…

***

Lundi…

Avec Steven nous avons monté et démonté des centaines de fois nos armes. Vu et revu le plan. Déroulé l’action dans nos têtes des dizaines de fois pour conclure par une seule phrase à laquelle je n’ai pas répondu :

« Es-tu sûr de vouloir le faire ? »

Comme à chaque veille d’assassinat, je reste seul. Concentré sur ce que je dois faire. Oubliant ma vie. Oubliant ma part d’humanité pour ne devenir qu’une machine à tuer.

 

Mardi…

*mardi...si tout va bien, sera publié mardi lol.*

Par cass - Publié dans : angel's heart -yaoi- terminé - Communauté : Les Romances Explosives
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Mercredi 15 octobre 3 15 /10 /Oct 15:49

Cela fait déjà un moment que je suis arrivé devant l’immeuble de Miss A+. Je fume dans ma voiture. Les voyants de mon portable clignotent. On cherche à me joindre. Je ne réponds pas. Je reste là, confiné. L’esprit enfumé. Après plusieurs cigarettes, je monte. Elle me reçoit, le sourire aux lèvres. Elle n’est pas maquillée. Elle est belle, naturelle. Je l’embrasse. Elle se recule, surprise, ouvre la bouche pour parler, mais je la fais taire en l’embrassant, encore. Mon attitude la déstabilise. Je la traite comme un être humain. Je la caresse, la regarde, l’embrasse. Je m’enfonce en elle. Chair chaude et accueillante. Je n’ai pas l’impression de baiser mais de faire un câlin sexuel. C’est bien. C’est bon. C’est tout à fait ce dont j’ai besoin. Je reste dormir avec Véronica. Pas envie de me retrouver seul. Pas envie d’être demain car demain me rapproche du but et m’éloigne d’Evan.

***

Jeudi…

Lorsque j’arrive à la galerie Johanna est déjà là, souriante. Elle me bondit dessus en m’embrassant.

« On accepte ta proposition. Je suis sûre que c’est de la folie car avec toi, c’est toujours de la folie et puis, avec Steven on est curieux d’assister à la naissance du nouveau Brian »

« Mais c’est qu’ils me prennent pour un animal de foire ou une expérience de laboratoire ces deux-là ?! »

« Oui…en quelque sorte »

Elle éclate de rire. Je fais de même. Puis redevenant sérieuse,

« Tu es notre seule famille. On ne veut pas te perdre, et puis, j’aime bien savoir ce que tu fais, histoire de ne pas te laisser seul dans la nature à faire n’importe quoi… »

« Tu te prends pour ma mère ? »

« Bien, parfois…oui »

Je secoue la tête en signe de résignation…les femmes et leur instinct maternel…

« Par contre, pourrais-tu me donner quelques informations sur ce que tu comptes faire ? Parce que là, on part à l’aventure… »

« Tu te souviens de nos rêves, de nos projets lorsque nous faisions nos études ? »

« …oui…bien sûr… »

« Je me suis dit qu’il était tant de les réaliser »

« Mais, il faut des capitaux, des gestionnaires, des financiers, toute une armada de personnels compétents. C’est une grosse machine qu’il faut mettre en route… »

« Je sais mais je pense avoir une personne pour boucler le projet… »

« Je suppose que chercher à connaitre son nom serait une tentative vaine ? »

« Oui »

« Dans ce cas, il ne me reste plus qu’à me remettre au travail. D’ailleurs, j’ai bouclé l’exposition de Ruby. J’aimerai ton avis »

« En priorité, un café et buvable, si possible. Après, je fais tout ce que tu veux »

« Toi alors… »

Pendant que je souris, elle va me préparer un café. Je file dans mon bureau, me larve dans mon fauteuil. Grâce à Jo et à sa bonne humeur, j’ai retrouvé le sourire. Je n’étais pas vraiment bien luné ce matin. La réaction d’Evan me rend dingue. Son mutisme est intolérable. Je ne supporte pas qu’il boude comme une gonzesse. En plus, je me sens frustré sexuellement. J’ai bien baisé avec Veronica, mais c’est le cul d’Evan qui me manque. Fais chier bordel de merde. Je vais finir par le descendre à cause de mes frustrations et de mon dépit amoureux. D’un crime crapuleux, je vais en faire, un crime passionnel. L’idée m’amuse et c’est souriant que Johanna me retrouve.

« Voila ton café buvable »

« Merci chérie. Et toi, où en es-tu avec Steven et la procréation ? »

« On progresse. Nous allons voir un psychothérapeute »

Haussement de sourcils.

« ‘Sven en psychothérapie ? »

« Ne te moque pas ! Il vient de son plein gré »

« J’ai du mal à l’imaginer, c’est tout…mais bon, il t’aime, c’est pour ça qu’il doit faire ça. Quand il aura enfin trouvé le mode d’emploi et qu’il t’aura mise en cloque, je veux être le parrain »

Johanna manque de s’étouffer.

« Toi ? »

« Quoi moi ? Tu ne me vois pas en parrain gâteau ? »

« Ben…vu la vie de débauché que tu mènes, je ne pense pas que tu sois un bon exemple »

« Je t’ai dis que j’allais changer de vie…normalement »

« Parce que ce n’est pas certain ? »

« Si…mais, il me reste quelques détails à régler »

Mon regard s’est durcit et mon sourire a disparut. Evan est apparut dans mon esprit. Jo s’est rapprochée de moi.

« Tu sais, si tu as besoin de parler… »

« C’est gentil mais personne ne peut m’aider. Bon alors, cette exposition ? »

J’ai changé de sujet. Y revenir ne servirait à rien. Elle le sait. Elle abdique.

« Voilà les plans… »

On ne voit pas le temps passer à régler et peaufiner tous les détails. Surtout que le soir de l’inauguration les tableaux seront présentés en musique et qu’il y aura aussi des danseurs qui mettront en scène l’histoire retranscrite au travers de la peinture. Il doit y avoir des répétitions dans la galerie afin d’être sûr que le projet soit réalisable et viable. Lorsqu’on lève la tête des plans et de l’ordi, il est déjà tard. La pièce où l’on travaille est jonchée de papiers et des restes de notre repas. Je constate que Johanna est épuisée. On range tout notre bordel, puis on rentre.

***

J’erre à la recherche d’un mec. Bar à putes et endroits glauques. Tout juste bon pour choper une MST. Finalement je me retrouve devant les grilles de la propriété d’Evan. Mon portable clignote depuis plus d’une heure. Une vraie guirlande de Noël. L’imposante grille s’ouvre. Je m’engage sur l’allée. Il m’attend au bas du perron. Me fait signe de ne pas arrêter le moteur. Il monte. Sans un mot. M’indique la direction du bungalow.

« Tu comptes hurler de plaisir ? »

Il me foudroie du regard. Joyeuse soirée en perspective. Je commence à regretter le travelo qui voulait me sucer…

***

Il est à peine entré qu’il laisse éclater sa fureur. Je me suis assis sur le lit.

« Jamais tu ne réponds au téléphone ?!!! Ça fait deux jours que je tente de te joindre !! Putain Brian, j’ai déjà un job qui m’use, je n’ai pas besoin d’un mec qui m’épuise nerveusement. Je croyais que…»

« Pourquoi tu ne me retiens jamais, tu me laisses partir sans un mot ? »

« Tu es tellement insaisissable…tellement indépendant. J’ai peur qu’en tentant de te retenir, tu fuis d’avantage »


Je lui tends la main pour qu’il me rejoigne. Quelques secondes d’hésitation puis il s’approche et me prend enfin la main. Je l’attire à moi jusqu’à le faire basculer sur mon corps. Son visage collé au mien.

« Qu’avais-tu de si important à me dire pour que ça te mette dans tous tes états? »

« Je ne veux plus te revoir »

Je ne peux m’empêcher de sourire.

« Et c’est pour ça que tu m’as fait venir ici, dans ton bungalow ? Il te suffisait de ne pas m’ouvrir. Je n’aurai pas insisté »

« Je sais »

« Tu voulais que je te baise une dernière fois, c’est ça ? »

Mon ton légèrement moqueur et sarcastique réveille sa colère.

« Calmes-toi beau brun. J’fais ça juste pour te mettre en rogne et ça marche à tous les coups. J’aime la couleur que prennent tes yeux lorsque tu es en colère. Je pense avoir mérité un petit baiser, non ? »

« Tu as entendu ce que je t’ai dit ? »

« Tu ne plaisantais pas ? »

« Non »

« C’est vrai, toi et la plaisanterie, ça fait deux…vires-toi de là alors. J’ai un travelo à récupérer »

Tout en parlant, je l’ai poussé de dessus moi et me lève tranquillement mais il ne l’entend pas de la même façon et m’agrippe pas le bras.

« Un travelo ? Tu comptes aller baiser un travelo ?!!! »

« Non, juste me faire sucer. Pourquoi, tu veux le remplacer ? »

« C’est ça, cette attitude que je ne supporte pas !! Tu n’es là que pour me baiser, tu n’as aucun sentiment pour moi. Et moi, comme un con, j’suis tombé amoureux de toi… »

Un long silence emplit la pièce. Ses paroles résonnent dans ma tête. Il m’a lâché le bras mais je n’ai pas bougé. Je m’approche alors de ses lèvres jusqu’à les frôler. Ma main  glisse sur sa nuque. Je l’attire à moi. Ma bouche contre sa bouche. Immobile. Rongé par l’envie de l’embrasser, de le pénétrer, de l’aimer. Je glisse ma langue entre ses lèvres qui m’acceptent. Je l’embrasse jusqu’à manquer d’air. Mes mains le caressent. Avec envie. Avec frénésie. Grisé par son corps et son odeur je murmure… « Je t’aime ».

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Samedi 4 octobre 6 04 /10 /Oct 15:31

J’ai repris le chemin de la galerie.
« Jo…si j’arrêtais tout, que je change d’activité, tu me suivrais ? »

Elle me jette un regard incrédule.

« Pour faire quoi ? Maquereau ? Tenancier de bordel ?»

En éclatant de rire je réponds :

« J’vois que tu as une super bonne opinion de moi ! »

« Alors ? »

« Je ne sais pas, mais, il est temps que je change »

« Tu es sûr que tu n’es pas malade ? »

« Bon, réfléchis-y. Je suis sérieux…et… un café…s’il te plait »

Je lui envoi un petit baiser et file dans mon bureau.

***

Hier avec Steven, nous avons établi notre plan d’attaque. Exceptionnellement, il sera avec moi. Tir groupé. La cible se déplace avec des gardes du corps. Il faut être deux pour brouiller les pistes. D’ailleurs, il y aura deux tirs. Il m’a longuement demandé si j’étais sûr de vouloir le faire. J’ai répondu par l’affirmative. Même si c’est la première fois que je suis lié à ma cible.

***

« Brian…ton café »

Johanna me tire de mes pensées.

« Merci »

« Tu étais sérieux tout à l’heure ? »

« Oui. J’ai besoin de savoir car, je vais changer de vie. J’aspire à quelque chose de plus ‘rangé’. La galerie de Paris est pour Jean et Andreï. Je leur dois bien ça. J’attends ta réponse pour savoir si tu me suis ou si je te donne cette galerie»

« Faut que j’en parle avec Steven…il est déjà au courant ? »

« Oui »

« Faut tout de même que l’on en parle »

« Ha, dernière chose…si tu veux que je t’augmente, va falloir apprendre à faire le café… »

« Ho, toiiiii !!!! »

***

Après avoir réglé les derniers détails de mes donations avec mon avocat et mon notaire, j’appelle Evan. On décide de se retrouver ce soir chez lui. Cela fait longtemps que je n’ai pas vu Amélia. Elle me manque.

***

Je suis accueilli par les rires d’Evan et d’Amélia. Alors que j’avance dans le hall, un boulet rose me bondit dessus.

« Brian !! J’ai cru que tu m’avais oublié ! »

« Mais non chérie, c’est juste que j’étais occupé »

Elle plonge ses prunelles noires dans mes yeux.

« Hum…pour te faire pardonner…tu me liras une histoire ce soir »

« Avec plaisir princesse »

« Nan ! Je t’ai déjà dit…je ne suis pas une princesse mais une fée ! Ha, les garçons, y comprennent rien ! Mamie ! Mamie !! L’ange est arrivé !! Viens voir ! »

« Oui, ma mère est ici. »

« Présentations officielles ? »

« p’tin Brian, tu ne changeras pas »

Je lui souris.

« Mamie ! »

Je me retourne et fais face à une femme.

« Brian Radcliffe. Enchanté »

Je lui tends la main, mais elle s’approche et m’embrasse.

« Je suis heureuse de faire la connaissance de l’ami de mon fils »

« Je suis heureux de faire la connaissance de la mère de mon amant. »

Elle sourit.

« Evan m’avait prévenue. Vous restez diner ? »

« Oui, et dormir »

Son sourire s’agrandit.

Le diner se passe dans la bonne humeur. La mère d’Evan est une femme charmante. On parle d’art. Amélia me rappelle à mes obligations. Pendant qu’elle monte se préparer pour la nuit, je suis enfin seul avec lui. Je me lève pour aller l’embrasser mais la petite fée entre en trombe, me prend par la main et m’entraine dans sa chambre.

***

Je suis installé à côté d'Amélia. Elle a posé sa tête sur mon torse. Elle regarde les images tout en suçant son pouce. Je lis. Quelques minutes plus tard, j’entends son souffle régulier. Elle s’est endormie.

***

Je rejoins Evan. Il est allongé sur son lit. Habillé. Il fume.

«T’en as pour longtemps ? »

Il me montre sa clope tout en recrachant la fumée vers moi. Je m’avance, lui prends sa cigarette, l’écrase dans le cendrier et me jette sur sa bouche.

« J’passe à la douche…tu n’as qu’à t’en allumer une autre »

Ses yeux sont sombres.

« Racontes-moi ce qui s’est passé avec Chris. J’ai besoin de savoir »

« Pas maintenant »

« Si, maintenant »

« Dimanche soir, je te raconterai tout »

« Pourquoi dimanche ? »

Il y a une pointe d’exaspération dans sa voix.

« Parce qu’une fois que je t’aurai parlé notre avenir sera scellé »

« Tu m’agaces Brian ! »

« Tu m’excites Evan ! »

« Soit tu racontes, soit tu dégages …»

« Du chantage ? »

« … »

« Tu veux savoir ce qui s’est passé ? Hein, tu veux savoir qui je suis vraiment ?!! Un connard. Un pourri sans cœur. J’ai laissé crever Chris. Sans bouger. »

Je le fixe sans aucun sentiment.

« Avant d’être l’heureux propriétaire de galeries d’art, j’étais dans l’armée. Avec Steven et Chris. On était en mission. On devait nettoyer le terrain. On est rentré dans une maison. Chris et Steven en tête. J’étais derrière eux lorsque j’ai entendu les coups de feu. Je me suis précipité pour trouver Chris dans une mare de sang et Steven mal en point. Un gamin d’une dizaine d’années allait me réserver le même sort. Je ne lui en n’ai pas laissé le temps. Je l’ai abattu. Ensuite, je me suis dirigé vers Steven. J’avais promis à Johanna de le lui ramener en vie. Alors, je l’ai fait évacué et soigner en premier. On n’a pas beaucoup de moyens lorsqu’on est en mission. Il faut faire des choix. J’ai sacrifié Chris pour une promesse faite à Jo. Quand Steven a été pris en charge, je suis allé vers lui. Je lui ai dit qu’on allait s’occuper de lui. Que tout irait bien. Je lui mentais tout en souriant. Je mentais à l’homme que j’aimais. Je me suis dégouté au plus au point ce jour là. Ce dégout ne m’a plus jamais quitté…je me suis juré que plus jamais je n’aimerai, ainsi je n’aurai plus jamais à choisir entre la raison et les sentiments…le comble, c’est que pour me rassurer, le toubib m’a dit qu’il n’aurait pas survécu. Que j’avais fait le bon choix car Steven était moins amoché…c’est moi qui ai rendu ses affaires personnelles à ses parents…des gens simples, qui m’ont accueilli comme leurs fils. Chris leur avait parlé de notre liaison. Ce jour-là, j’ai eu l’impression de le tuer une deuxième fois. Voilà, tu connais l’histoire de Chris. Maintenant, tu as une idée de ma façon d’aimer… »

Il est toujours allongé sur le lit. Silencieux. On se regarde. A ce moment, j’ai une féroce envie de le tuer. Parce qu’il me résiste. Parce qu’il en veut toujours plus. Parce que je l’aime et que je ne veux plus souffrir.

« J’y vais. Dimanche soir, il faut que l’on parle. Si tu veux...tu connais mon numéro »

Je laisse Evan, silencieux, toujours allongé sur le lit. La fureur gronde en moi. Je quitte la maison et j’appelle Véronica.

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Mardi 30 septembre 2 30 /09 /Sep 11:02

Je fume, la tête posée sur le ventre d’Evan.

« Tu restes ce soir ? »

« J’aimerai bien mais je dois rentrer »

« Amélia ? »

« Amélia et ma mère »

« Ta mère ? »

« Oui, elle est à la maison depuis hier. Après le mal entendu du rendez-vous raté, elle m’a recontacté. On s’est expliqué. Je suis heureux d’avoir retrouvé un semblant de famille. J’en ai marre d’être seul depuis la mort de mon frère, de tout gérer. Je dois y aller maintenant. Tu veux venir à la maison ? »

« Tu veux me présenter à ta mère ? »

 « Elle va croire qu’on est ensemble »

«moi en couple… »

 

Mon ton est légèrement moqueur, sa réaction ne se fait pas attendre.

 « Je dois y aller »

Il me repousse, se lève et s’habille sans m’accorder le moindre regard.

J’ai enfilé un boxer. Je le raccompagne. Alors qu’il s’apprête à ouvrir la porte, je l’en empêche.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? J’ai dit quelque chose qui t’a blessé ? »

«…»

« Evan…je n’ai jamais été avec quelqu’un. En couple. Je trouve que c’est une expression trop formelle pour une relation informelle »

«… »

« Hé… »

Il reste muet et fermé.

« J’ai attendu quatre jours que tu sois disponible pour avoir des relations sexuelles. Si tu veux y voir l’ébauche d’un couple, pourquoi pas »

Je m’approche pour l’embrasser mais sa main s’interpose entre nos bouches.

« Je suis fidèle et je demande la même chose de mon partenaire. Alors évite de laisser trainer ton cul et ta queue n’importe où »

Je souris. J’adore ce mec. Aucun sens de l’humour. Ça en devient comique à force.

« Ok, chéri »

En parlant, j’ai rajusté le col de sa chemise.

« Un cadeau de maman ? »

« Oui »

« Évites cette couleur »

En souriant, il me répond :

« Oui, mon ange. En plus, j’ai horreur du rose »

« Tu as raison, c’est mortel »

J’ai retiré ma main de la porte. Il est libre de partir. Il dépose un baiser sur mes lèvres et disparait.

***

Je reste un moment immobile devant la porte close, enveloppé de l’odeur d’Evan.

 ***

Par cass - Publié dans : angel's heart -yaoi- terminé - Communauté : Les Romances Explosives
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Vendredi 19 septembre 5 19 /09 /Sep 13:08

Après avoir récupéré les premières données récoltées par Steven, je me mets au travail. Parcours, habitudes. Je vais tout étudier. Refaire pas par pas touts ses moindres trajets jusqu’à ce que je trouve l’endroit idéal pour l’exécuter. Steven fera la même chose de son côté. Ensuite, on se concertera et l’on définira le jour et l’heure où sa vie s’achèvera. Cela fait quatre jours que je passe mon temps à étudier, réfléchir, marcher, calculer. Ensuite, je mets tout ça au clair. Le tracé se définit. L’endroit aussi. Mais j’attends les conclusions de Steven. On travaille en binôme. Toujours. Le soir, je finis en solitaire au club.

***

Encore une journée qui s’achève et qui me rapproche de mon but. Je soupire. Je fixe le mur blanc en face de moi. Le vibreur de mon portable. Un coup d’œil sur l’appelant. Je décroche.

« Oui ? »

« Je mangerais bien des pâtes »

« … »

« Brian ? »

« Je n’ai pas envie de cuisiner ce soir »

« Je ferai la cuisine. Alors ? »

« Ok »

« J’suis en bas. Ouvres-moi »

Je raccroche en souriant, m’extirpe du canapé et vais appuyer sur le bouton qui lui ouvrira la porte de l’immeuble. J’ouvre aussi la porte d’entrée. Je reste là, debout, à l’attendre. Il arrive. Magnifique comme d’habitude et surtout…souriant.

« Monsieur Radcliffe »

« Evan »

Il dépose un baiser sur ma joue et me montre la direction de la cuisine. Apparemment, il tient à cuisiner. J’attendrais. Je le suis. Je le regarde ouvrir tous les placards. Ils sont vides. Il trouve finalement le paquet de pâtes. Il part à la recherche d’un récipient pour les faire cuire. J’adore voir son petit cul aller de gauche à droite. D’ailleurs, une érection magistrale est en train de me mettre au supplice. Evan s’active aux fourneaux. Je suis sur le pas de la porte.

« Dis-moi la fée du logis, tu ne voudrais pas te transformer en fée…lation ? »

Il éclate de rire. Je n’en reviens pas.

Je m’approche de lui et colle mon bassin contre ses fesses.

« Alors ? »

« Tu n’as pas faim ? »

« Si…mais pas de pâtes »

Tout en parlant, ma langue remonte le long de son cou pour finir sur le lobe de son oreille que je saisis entre mes dents. Je le mordille. Je bande tellement que j’en ai mal.

« Evan…tu ne voudrais pas lâcher tes casseroles pour venir t’occuper de moi ? »

« C’est prêt »

Il se retourne enfin. Je l’emprisonne.

« Je crois que je vais commencer par le dessert »

«Et c’est moi ton dessert ? »

« Oui »

« Mais… »

Je ne lui laisse pas le temps de finir. Ma bouche vient dévorer sa bouche. Il m’a manqué.

« Evan, je ne peux plus attendre. J’ai tellement envie de toi »

Son regard noir, énigmatique scrute mes prunelles grises.

« Tu m’as manqué beau brun ténébreux »

Ma bouche reprend sa bouche.

J’ai du mal à me décoller mais, je ne veux pas rester dans la cuisine.

« Viens »

Je l’entraine vers la chambre.

Son corps, sa peau, son odeur, tout chez ce mec me rend dingue. Ma bouche a repris sa bouche, tandis que mes mains le déshabillent. Je le pousse sur le lit en souriant puis je me déshabille. Je passe sur lui. J’enfouis mon visage dans ses cheveux. Je m’enivre de son odeur. Il est là, complètement offert. Mes lèvres parcourent chaque parcelle de son corps. Mes mains caressent son bas ventre et de temps en temps s’égarent sur son sexe, ce qui lui arrache des gémissements. Mes lèvres effleurent ses tétons. Parsèment son torse de baisers, descendent, descendent jusqu’à son sexe et l’emprisonnent. Ma bouche glisse le long de son sexe. C’est Evan qui donne le rythme en remuant. J’aime le sentir gémissant et abandonné.

« Arrêtes Brian…j’vais jouir… »

Je me suis reculé. Je l’admire. Ce mec est une vraie bombe.

« J’espère bien beau brun »

Ma main a pris la place de ma bouche sur son sexe. Je le caresse, puis, je glisse lentement mes doigts vers ses fesses. Je le pénètre. Il se cambre. Ma bouche revient alors sur son sexe. Tandis que le mouvement de mes doigts s’intensifie, son sexe s’enfonce de plus en plus dans ma gorge. Ses gémissements résonnent dans la chambre. Il finit par jouir. Instinctivement, je recrache. J’ai horreur d’avaler du sperme. Mes doigts sont toujours dans son corps. Je le libère le temps de mettre un préservatif et de retourner sur lui. Immobile et offert. On s’embrasse. Je le pénètre puis en souriant je lui glisse à l’oreille :

« Chéri…tu vas hurler de plaisir »

Il éclate de rire.

Le premier coup de rein transforme son rire en gémissement.

« Alors chéri, toujours envie de rire ? »

J’ai saisis le lobe de son oreille entre mes dents. Je le mordille doucement tout en continuant mes va et vient.

Je sens ses mains me caresser le dos et finir sur mes fesses. Elles exercent une légère pression. J’accentue mes mouvements puis le plaisir déferle. Le plaisir de le voir soupirer sous mon corps. Le plaisir de le voir s’offrir. Le plaisir d’être bien dans son corps. Le plaisir retrouvé de faire enfin l’amour. Cette chaleur au creux des reins, le sang qui bat aux tempes, la tête qui tourne légèrement, le souffle que je tente de reprendre entre deux baisers. Evan qui m’a manqué. Evan dont je tombe amoureux. Evan qui est ma prochaine cible.

 

 

Par cass - Publié dans : angel's heart -yaoi- terminé - Communauté : Les Romances Explosives
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Jeudi 11 septembre 4 11 /09 /Sep 18:54

Steven m’attend. Il est dans sa voiture. Je n’aime pas ça. Quand il se déplace au milieu de la nuit, ce n’est jamais pour rien. Je prends place à côté de lui. Un moment plus tard, on roule sans but précis.

« On a été recontacté »

« La somme n’a pas été triplée »

« Non »

« Tu vas faire quoi ? »

« Mon job. »

Je prends une clope puis j’enchaine :

 « Trouves-moi tous ses déplacements, ses habitudes, les endroits qu’il fréquente, enfin, la totale quoi »

Je tourne enfin la tête dans sa direction. Il est toujours soucieux. L’imperceptible tic de sa paupière m’indique qu’il n’y a pas que ça.

« …‘Sven… »

« Johanna veut divorcer. »

« Et toi ? »

« On se dispute de plus en plus souvent »

 « Il est temps de lui parler. De tirer un trait sur le passé. Toi, comme moi »

Il acquiesce.

***

Le lendemain, Johanna arrive les yeux rouges et bouffis. Cela me brise le cœur. Tous ces sacrifices et aucun bonheur. On bosse sans parler. Chacun dans ses pensées. Finalement, c’est elle qui brise le silence.

« Je n’en peux plus. Je suis à bout Brian. Je ne le comprends plus »

« Hé, viens par là, ma belle »

Je la prends dans mes bras, elle éclate en sanglots.

« Je n’en peux plus. Cela fait des années que je cherche à comprendre son refus. J’ai même cru que c’était à cause de moi. A chaque fois que je lui demande des explications, il se mure dans le silence »

« Ce n’est pas à cause de toi »

Tout en parlant je la berce dans mes bras.

« Il est temps que tu saches la vérité afin que tu puisses enfin comprendre mais il faut que Steven soit là »

Elle fait oui de la tête, s’éloigne et part s’enfermer dans les toilettes.

***

On est à la galerie. C’est Steven qui est venu nous rejoindre. On s’installe dans mon bureau. Johanna dans mon fauteuil. Steven debout. Moi aussi. Raconter ce qui s’est passé ce jour-là, c’est faire ressurgir des sentiments que l’on voulait garder bien enfouis.

« Je crois que le moment est venu de la mettre au courant »

Un simple signe de tête de la part de Steven.

« Pour faire court…c’était lors de notre dernière mission…on était dans un village…on devait sécuriser la place…Chris et Steven sont entrés dans une maison. Je les suivais. L’un avance, l’autre protège. Mais la maison n’était pas vide. Il était là, debout au fond de la pièce. Une arme à la main. Chris lui a demandé de la lâcher mais il n’a rien fait. N’a pas bougé. La procédure veut qu’on liquide sur le champ ceux qui n’obtempèrent pas. Mais ni l’un ni l’autre n’a réagi. Quand je suis arrivé, il vidait une partie de  son chargeur sur Chris, l’autre sur Steven. Avant qu’il n’achève Steven, je lui ai balancé une balle dans la tête »

« Mais pourquoi… »

C’est Johanna qui vient d’intervenir.

« C’était un gamin d’une dizaine d’années qui tenait l’arme et qui a tué Chris et amoché Steven. Je n’ai eu aucune pitié. Si j’en avais eu, il serait mort et moi aussi »

Un silence s’installe.

« Tu sais tout. Il ne reste plus qu’à le trainer en psychothérapie pour qu’il te fasse enfin un gosse sans qu’il ait peur que celui-ci lui tire dessus avec un flingue. Je vous laisse. Evitez de faire des cochonneries sur mon bureau »

Ils doivent avoir des trucs à se raconter. J’ai écourté l’histoire. Le principal c’est qu’elle sache qu’il avait peur des enfants depuis ce jour.

***

Après un bref passage dans mon appart, je file au club. Cela fait un bail que je n’y ai pas mis les pieds. A l’entrée, Timothy m’accueille. Je me retrouve dans le fumoir. L’ambiance calme et feutrée me permet de m’enfoncer dans mes pensées. La semaine à venir va être éprouvante. J’y passe une bonne partie de la nuit. Fumer, boire et parler. Il est tôt quand je rejoins mon domicile. Aucun message sur mon portable...

 

 

 

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Vendredi 5 septembre 5 05 /09 /Sep 14:40

J’ai quitté la propriété tôt ce matin.

A peine arrivé chez moi, j’ai appellé Steven. Il est installé en face de moi. Deux gobelets de café brûlants posés devant nous.

« J’aimerai savoir ce qui se passe chez Jansen. Il y a une armada de gardes. Pas n’importes quels gardes. Les mecs ont du métier. Ceux sont des pros. »

« J’me renseigne et j’t’appelle »

« ‘Sven… il faudra lui raconter un jour »

Il me regarde et part sans un mot.

***

A la galerie, Johanna a commencé à plannifier la future expo. Elle a pris rendez-vous avec plusieurs journalistes. Je veux que des photos des tableaux et des articles soient publiés dans la presse avant le vernissage.

Lorsque je regarde ma montre, il est 19h00. Jo est épuisée. Je la renvois chez elle. Puis, j’appelle Evan.

« Monsieur Jansen, comment allez-vous ? »

« Brian, ça t’amuses ? »

En riant je réponds :

« Absolument. Tu viens diner chez moi ce soir ? »

« J’aimerai mais je ne veux pas laisser Amélia seule en ce moment…mais tu es le bienvenu »

« 21h. Tu préviens tes chiens de garde »

« Tu as encore une artiste à voir ? »

« Non, j’ai du travail. Rassuré ? »

Un silence.

« À ce soir »

Je n’ai pas le temps de répondre, il a raccroché.

***

Je finis de boucler mes plannings. 20h30. Il est temps que je m’arrache d’ici. Je quitte la galerie. Direction la propriété d’Evan. Il est plus de 21h lorsque j’arrive. Après un contrôle rapide, je me retrouve à l’intérieur. Il m’attend dans son bureau. Amélia dort. Je m’affale dans un fauteuil. Je fouille dans mes poches à la recherche de mes clopes. Je recrache la première bouffée et mon regard s’attarde sur lui.

« Tu peux m’expliquer ce qui se passe? »

« Pas ici. Allons dans ma chambre »

Je m’installe par terre, dos contre le lit. Il s’assoit en face de moi, dos au mur.

« Cela fait plusieurs mois que le malaise règne. Tout à commencer avec un appel de ma mère. Elle voulait revoir Amélia. Au début, j’ai refusé puis je me suis dit que je n’avais pas le droit de la priver de revoir son unique petite fille. Elle ne m’a jamais défendu face à mon père mais elle ne m’a jamais traité comme lui, non plus. J’en ai parlé à Amélia, elle était ravie. Avant que tout se mette en place, un bon mois s’est écoulé. J’ai eu plusieurs contacts téléphoniques avec elle. Elle n’habite pas en ville. Elle nous avait envoyé des cadeaux. Une robe pour Amélia et un truc pour moi »

Je le vois sourire à l’évocation de ce souvenir.

« Une robe rose ? »

« Non, une robe bleue »

 «Je lui avais promis qu’on porterait ses cadeaux lors de nos retrouvailles »

Ses yeux s’assombrissent.

« Ce matin là, rien ne s’est déroulé comme prévu. Tout a commencé avec Amélia. J’étais absorbé par un dossier que mon avocat m’avait fait parvenir, elle n’arrêtait pas de gesticuler. Elle est venue s’assoir sur moi pour finir son déjeuner. Le résultat ne s’est pas fait attendre. Son bol de céréales a fini sur sa robe ainsi que sur ma chemise. Tu vois la scène… on est remonté se changer. Amélia pleurnichait et pour couronner le tout, ma mère n’est pas venue, prétextant que son avion n’avait pas reçu l’autorisation de décoller. Elle vit dans les Hampton. Mon père a repris ses actions en justice pour la garde d’Amélia. J’ai bien peur qu’un jour il n’obtienne gain de cause. Depuis ce fâcheux épisode, je n’ai eu aucune nouvelles de ma mère. Cela me conforte dans l’idée que quelque se trame.»

Il a quitté son mur et s’est installé à côté de moi.

« Parles-moi de Chris maintenant»

« Qu’est-ce que tu veux savoir ? »

« Je lui ressemble ? »

« Non »

« Alors pourquoi tu m’as appelé Chris ? »

« Je ne sais pas »

Je passe ma main dans ses cheveux mais il se recule.

« Ok. Je vais rentrer chez moi »

« Tu pars parce que je te repousse ? »

« Tu me repousses parce que je n’ai pas répondu à ta question ? »

D’un mouvement, je suis passé sur lui. Mes bras encadrent son visage.

« Chris ressemblait à un enfant qui aurait grandi trop vite. Toujours souriant. Des yeux bleus rieurs. Des cheveux blonds et courts. Toujours son foutu épi sur la tête. Rien à voir avec toi beau brun taciturne et tourmenté »

Je l’embrasse dans le cou.

« Tu es le premier mec qui me touche depuis sa mort. Le premier et le seul que j’embrasse. Tu es un privilégié en quelque sorte. »

Je m’approche pour l’embrasser sur la bouche mais il recule encore une fois. Je continue  d’avancer jusqu’à ce qu’il ne puisse plus reculer. Je pose mon front contre son front.

«Je ne peux t’offrir que du sexe pour…»

J’atterris loin de lui. Il vient de me repousser de toutes ses forces.

« J’ai compris. Vas-t-en »

Tout en parlant, il s’est relevé. Moi aussi. Furieux. Je fonce sur lui, je l’empoigne.

« Ton père ne voit en toi qu’un sale pédé et toi, tu ne vois en moi qu’un sale connard. On traine tous une croix. Il est temps que je parte mais avant… »

J’écrase ma bouche contre sa bouche. Je force le passage de ses lèvres tout en le maintenant. Cela fait longtemps que je ne me suis pas servi de ces méthodes pour maitriser qui que ce soit. Je quitte sa bouche sans toutefois le relâcher.

« Oui, tu me fais bander et oui, j’aime te baiser tout comme j’aime quand tu me baises. Si cela fait de moi un connard, alors soit »

Je retourne sur sa bouche. Doucement. Tendrement. Je dégage sa mèche de cheveux et la replace derrière son oreille.

« Il est temps que je parte maintenant »

Par cass - Publié dans : angel's heart -yaoi- terminé - Communauté : Les Romances Explosives
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Samedi 30 août 6 30 /08 /Août 16:55

Malgré la fatigue je file à la galerie. Après un bref compte rendu à Johanna, je m’enferme dans mon bureau mais elle vient me déranger.

« Mademoiselle Steinebache à téléphoner. Elle rappellera vers 17h00 »

« Qui ? »

« L’artiste peintre qu’on est allé voir »

« Haaaa… »

« Elle a d’autres toiles qu’elle aimerait exposer. Elle attend ton avis »

« Ok »

Avant qu’elle ne sorte je lance :

« Faut que je dorme, évites de me déranger »

Elle sort en haussant les épaules. Je ferme les yeux tout en me calant confortablement dans mon énorme fauteuil en cuir. J’ai du dormir une bonne heure. Il est bientôt 17h00. Avant que mademoiselle je ne sais plus quoi m’appelle, je téléphone à Evan.

« J’suis rentré »

« … »

« Des pâtes ? »

« J’ai du travail ce soir »

« J’ai une artiste à voir, mais après j’peux passer »

« À voir ou à baiser ? »

« Ben, p’tre les deux, j’sais pas »

« Comment fais-tu pour baiser avec des femmes ? »

« Quand t’as trouvé le bon trou c’… »

Il a raccroché. Aucun sens de l’humour.

***

Après quelques minutes au téléphone avec Mademoiselle Steinebache, on convient de se retrouver une heure plus tard dans son atelier. Je veux passer chez moi, me doucher et me changer.

***

Les toiles qu’elle me montre sont magnifiques. Elles compléteront parfaitement l’exposition. Pendant ma visite, je sens son regard collé sur moi. Je déambule comme si de rien n’était. Je ne vais pas lui sauter dessus comme un sauvage. J’attends qu’elle soit à point. Je l’effleure plusieurs fois. Mine de rien.  Je lui montre mes cigarettes.

« Je peux ? »

« Bien sûr »

Je m’installe sur une chaise, je fume tranquillement, toujours observé.

 « Ta créativité sexuelle est-elle aussi développée que ta créativité artistique ? »

Elle devient cramoisie.

« En ce moment, je vire pédé et ça me stresse. Pourrais-tu me faire changer ? »

Elle ouvre la bouche pour dire quelque chose mais se ravise.

J’ai fini ma clope. Je la regarde à mon tour.

« Alors chérie ? On baise ici ou tu préfères un endroit plus intime ? »

« …ici… »

Je lui fais signe d’approcher. Je pose mes mains sur sa taille. Jolie fille. Je commence à la déshabiller. La fille réservée fait place à une fille survoltée. Mon charme ou alors elle est en manque. S’ensuit alors une baise époustouflante. Cette fille a du apprendre les positions du Kâma-Sûtra par cœur. Elle est infatigable et d’une souplesse remarquable. Après deux heures d’exercices non-stop, je déclare forfait. J’ai la tête qui tourne. Hypoglycémie.

« Faut que je mange. T’as rien ? »

Elle me regarde comme si je lui demandais un truc extraordinaire.

« Si tu veux que je continue à te secouer, j’ai besoin de carburant. De sucre. Alors ? »

Un sourire coquin éclaire son visage. Elle disparait dans son appartement.

Quelle salope ! Pour continuer à se faire tirer elle va me chercher de quoi bouffer, mais si je lui dis que je suis fatigué, elle me laisse crever !

Et je m’étonne d’être de plus en plus pédé…

Elle revient avec des gâteaux. Alors qu’elle va m’en donner un, je lui prends le paquet des mains et lui file le misérable biscuit avec lequel elle comptait me nourrir.

« Y’a du chocolat. C’est mauvais pour tes fesses »

Elle tire immédiatement la gueule. Je peux manger tranquillement.

Je jette un œil sur la pendule. 22h et des poussières.

« J’y vais »

« Tu ne restes pas ? »

« Non, je ne reste jamais. Que ce soit bien clair, c’est de la baise, et rien d’autre. Tu vois, je me suis tapé 16h de vol pour aller voir un peintre qui avait eu la mauvaise idée de tomber amoureux de moi. Il a voulu se foutre en l’air quand je l’ai viré. Bon, tu me diras tu n’habites pas loin, l’hosto est plus près, mais évites quand même. Je n’ai pas que ça à faire »

Tout en parlant, je me suis rhabillé.

« Pour le côté administratif, tu vois ça avec Johanna »

« … »

« Je ne sais même pas ton prénom »

« Ruby »

« C’est joli. On se reverra pour ton exposition »

Puis les montrant ses fesses :

« Évites le chocolat chérie »

Il est temps que je rentre chez moi.

***

Une sonnerie…mon portable…j’étais tellement crevé que je ne l’ai pas éteint.

« Mouais ?... »

« Je te dérange ? »

« Quelle heure il est ? »

« 4h du mat’ »

« Oh, putain. Ne me dis pas que t’as envie de baiser… »

« À part le sexe, il y a autre chose dans ta vie ? »

« Ouais, le cul »

Exceptionnellement il ne raccroche pas.

« Amélia pleure depuis une heure. Elle a fait un cauchemar. Elle croit que tu es mort. Je tente de la rassurer mais rien à faire. Ça te dérangerait de venir à la maison ? »

« Non. Passes-la moi »

« Brian ? »

La petite voix pleine de larme d’Amélia.

« Oui chérie. Je suis là »

« Tu vas venir hein, Brian ? »

 « Oui, mais il faut que tu arrêtes de pleurer. D’accord ? »

« D‘accord »

« Ça va prendre un peu de temps. Il faut que je m’habille. Ta maison est un peu loin de la mienne. Tu seras sage en m’attendant. »

« Oui »

La voix d’Evan. Il semble épuisé.

« J’ai fait mettre un dispositif de sécurité. Il y a des gardes. A l’entrée et dans le parc »

« Tout va bien ? »

« Oui. On t’attend. Merci »

Il raccroche comme à son habitude.

***

Je marche au radar. Je suis dans le coltar. Complètement à la masse. La route me parait sans fin. Lorsque je vois enfin les grilles de la propriété, je soupire. Un garde braque sa lampe torche dans ma figure. J’apprécie moyennement. Devant le perron, d’autres gardes montent la garde. C’est Evan qui m’accueille. Il a l’air aussi épuisé que moi. Sans un mot, on se dirige vers la chambre d’Amélia. Elle regarde son livre d’images tout en suçant son pouce.

« Brian »

« Je suis là p’tite fée. je lis ton histoire et ensuite, au dodo »

Je m’installe à côté d’elle. Evan est toujours sur le seuil de la porte. Je lis ‘Carole la luciole’. Elle s’amuse avec mes cheveux. Je l’entends sucer son pouce, sa tête collée contre ma poitrine. Elle s’est endormie, moi aussi.

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