le vampire argentique (terminée)

Dimanche 6 juillet 7 06 /07 /Juil 12:55

Je suis seul dans ce bungalow que je voulais tellement obtenir. Bill est repartit. Demain, je me renseigne pour savoir s’il y a de la place dans les prochains vols et je quitte cette île à jamais. Je dois tourner la page. Mon fils et Cindy seront toujours avec moi, dans mon cœur, où que je sois. Bill aussi.

Je suis à Paris, avec Fio. J’ai repris ma place dans son lit mais, je ne suis plus son gigolo. D’ailleurs, elle m’a dit que j'étais le seul à voir notre relation sous cet angle. Pour elle, j’ai toujours été, son compagnon.

J’ai repris la photographie, ma prochaine expo est sur la fondation de la rombière. Etonnant ? Non, si l’on considère que ceux sont les enfants qui m’intéressent. Nous avons eus une réunion tous les deux. Elle, dans son rôle de femme d’affaire et moi dans celui qui vient chercher du pognon pour ouvrir un autre endroit comme celui-ci, ailleurs, où d’autres enfants ont besoin d’aide. Avant que je parte elle m’a dit :

« Il t’aimera toujours »

« Oui, mais c’est à vous de le rendre heureux »

Je crois que c’est la première fois que l’on a parlé vraiment, elle et moi.

J’ai revu Bill pour l’exhumation du corps de Cindy. On s’est longuement concerté et on a décidé que notre fils reposerait avec sa mère.

Dans quelques mois, c’est le mariage de la rombière. J’ai demandé à Fio si c’était vraiment prudent d’y aller. Elle m’a regardé en souriant et m’a répondu qu’elle n’était pas en sucre, et qu’être enceinte n’était pas une maladie.

J’ai 30 ans et j’ai enfin compris que la vie ne dure pas une éternité. J’ai compris que jamais je n'aurai accepté ma relation avec Bill, même en l'aimant. J’ai compris que j’aime Fiona, moins que Bill, mais c’est avec elle que je m’épanouie. J’ai compris pourquoi Bill a choisit Dita. Je suis enfin devenu un homme responsable.

 fin

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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Samedi 5 juillet 6 05 /07 /Juil 17:54

On arrive enfin. On déambule dans les allées, comme on le faisait jadis, si ce n’est que ce soir, j’ai l’impression d’être avec un parfait étranger.

« Viens » et il me montre le pass de notre bungalow.

Lorsque la porte s’ouvre, c’est comme si je faisais un bond dans le passé. J’hésite un instant puis, je rentre. J’ai tellement de choses à lui dire, j’ai tellement de souffrance au fond de moi, tellement, que rien ne sort. Lui non plus, ne parle pas. Il s’est juste rapproché de moi. Il me prend dans ses bras et dépose un baiser sur mes lèvres. Léger. Puis un autre, et encore un autre. Je le désire toujours autant, alors je l’embrasse, mais pas un baiser léger, un baiser profond, un baiser comme si c’était le dernier.

 Lorsque mes mains le déshabillent, je redécouvre son corps. Toujours aussi fin, toujours aussi féminin…et je redécouvre sa force lorsqu’il me plaque contre lui, lorsque je le sens, pas soumis du tout. Ma bouche parcourt chaque centimètre de son corps, et lorsque je me m’empare de son sexe, il est surpris, recule légèrement puis…me laisse faire.

J’ai toujours eu horreur de ça, sucer des bites, enfin, pas « des », la sienne. Un truc que je n’ai jamais réussis à faire de mon plein gré, il devait toujours me supplier pour obtenir un résultat plus que médiocre…mais ce soir, j’aime le sentir remuer langoureusement, j’aime entendre les gémissements de plaisir qui s’échappent de sa bouche…j’aime lui donner du plaisir…

 « Tom…arrêtes…si tu continues, je vais éjaculer »

Ma main prend le relais, le temps que je puisse lui parler.

« As-tu envie que j’arrête ? »

 « Non…bien sûr que non, mais je sais qu’il y a des choses que tu n’aimes pas… Tom…pourquoi tu fais ça ? »

Je décide de ne pas répondre et de continuer mais il me repousse.

« Pourquoi ? »

« Elle ne te suce pas ta fiancée ? »

« Si, et elle avale »

« Ce soir je la remplace…disons que ça sera ton cadeau de mariage »

Je sais que mes paroles le blessent, mais moi aussi je suis blessé et je veux lui faire mal, autant que lui m’a fait mal en me mentant et en m’abandonnant. Ma bouche reprend possession de son sexe. L’amour a fait place au ressentiment. Je le hais et il me donne le change. C’est un rapport de force qui s’installe. Au moment où il éjacule, je suis surpris et je recule, mais ses mains m’en empêchent. Je me dégage, et me redresse. Arrivé à sa hauteur, je lui crache son sperme à la figure. Sans s’essuyer, il m’attrape et me pousse sur le lit. Son assaut me prend de cours, et je m’affale sous lui. Un sourire féroce se dessine sur ses lèvres. Il m’embrasse. Le désir revient. Ma haine disparait. J’écarte doucement les cheveux qui cachent son visage. D’une main, je les retiens tandis que de l’autre, je saisis un pan du drap, et je lui essuie le visage. Je m’approche doucement de sa bouche. Il est toujours méfiant mais, quand je l’embrasse, je sens sa résistance fondre. Je l’embrasse et je le caresse. J’ai envie de lui, de son corps, de la façon indécente qu’il a de s’abandonner, de se donner. Subitement, tout s’efface, il ne reste plus que lui et moi. Tout en l’embrassant, je le fais rouler sous moi. Je peux encore lire dans ses yeux qu’il ne m’a pas pardonné. Moi non plus d’ailleurs, mais je l’aime. Je l’aime a en crever.

« Viens, beau blond »

Sa voix, son corps, tout cela me fait mal. J’aimerai ne pas être là afin de ne pas avoir à souffrir demain, lorsqu’il sera reparti.

Il s’offre, je glisse dans son corps. Sentiment éphémère de ne faire qu’un. La chaleur de son corps, les gémissements de plaisir, ses mains sur mes fesses qui rythment mes mouvements. Sa langue qui caresse ma langue. Le plaisir qui explose au creux de mes reins. Je me retiens. Je ne veux pas que ce moment s’achève.

 « Tom…je t’aime………… » c’est un souffle qui fini dans mon cou. Je me déverse en lui. Ses paroles m’écorchent vif…alors que je me lève, il me retient.

 « Non, restes »

 Je me rallonge, silencieux.

 « Tu sais que tu suces vachement bien, beau blond »

Toujours là où on ne l’attend pas. Je souris tout en lui donnant une tape sur l’épaule, mais mon sourire s’efface rapidement. Je n’ai pas le cœur à sourire. Je veux savoir pourquoi il m’a joué cette mascarade.

 On se fait face. J’attends son explication.

« Je ne sais pas par où commencer… »

Je le regarde sans parler. Il n’obtiendra aucune aide de ma part. Je reste muet. Il approche sa main et saisit une dread qu’il commence à tripoter. Il semble perdu dans ses pensées. Puis, il se met à parler :

« J’avais l’impression que tu avais honte d’être avec moi…je sais que tu n’as jamais accepté le fait de coucher avec un homme, et à la longue, cela a commencé à me peser, je souffrais de cette situation. L’homme que j’aimais avait honte d’être avec moi, avait honte de coucher avec moi. C’était insupportable. Cette sensation de n’être jamais à la hauteur. De ne pas être la bonne personne. Je me suis torturé un moment, puis j’ai compris que ce n’était pas moi le problème, mais toi. Tant que tu n’accepterais pas ce que tu étais et ce que tu aimais, la situation ne pourrait pas s’arranger. Je me suis éloigné de toi, et tu n’as rien remarqué. L’œil toujours rivé derrière ton objectif, tu vis dans un monde de papier glacé, où tout est figé à jamais. Même moi, tu m’avais figé dans un rôle que je ne voulais pas. Quand Dita m’a proposé cette mise en scène, j’ai accepté. Non, je ne l’aime pas mais, elle ne m’a jamais jugé. Elle m’accepte tel que je suis et elle sait que je t’aime. Toi et personne d’autre. »

« Tu me considère comme un monstre égoïste et sans cœur ? »

« Non, mais tu te contentes de ce que tu vois. Tu ne vas jamais au fond des choses. La surface te suffit. Ta vie est une photo. Il n’y a qu’un recto, jamais de verso. Tu savais que les parents de Cindy étaient toujours vivants ?non, évidemment. Il ne t’est jamais venu à l’esprit qu’ils avaient envie de connaître leur petit fils ? Non, bien sûr. Tom ne se pose jamais ce genre de question. A quoi ça sert ? Avec Cindy et Bill, nous leur rendions visite lorsque tu te déplaçais à l’étranger. On vivait tous les 3, sur l’île de Dita. »

« Cindy était au courant que tu étais vivant et elle ne m’a rien dit… »

« Je lui avais fait jurer de ne rien te dire. À ce propos, j’ai promis à ses parents que le corps de leur fille serait rapatrié. Ils veulent  qu’elle repose près d’eux, avec ses ancêtres »

« Pas question que tu touche à mon fils ! Je te préviens »

« Ton fils était aussi mon fils, et c’était aussi l’enfant de Cindy ! Ne l’oublie pas ! »

Un silence s’installe. Chacun est perdu dans ses souvenirs.

« Tu ne sais pas aimer Tom. Tu n’as jamais su. Tu crois aimer les gens mais, tu les aime mal. Tu les fais souffrir. »

« Pourtant, je t’aime. Je t’aime comme je n’ai jamais aimé personne… »

« Je sais…n’empêche, tu ne sais pas aimer »

Ses mots me font mal, mais je sais qu’il dit la vérité. Je sais que j’ai toujours eu du mal à accepter notre relation et l’amour que je lui porte n’y a jamais rien changé. Je voulais qu’il change aussi afin de ne plus voir en lui ce que j’avais été. Je ne lui en veux plus de m’avoir quitté, à sa place, j’aurai fait la même chose. Je réalise que je l’ai fait souffrir, tout comme j’ai fait souffrir Fiona et Cindy. Je passe ma main derrière son cou et je l’attire à moi. Je l’embrasse. Je le rapproche encore plus prés  moi. Il n’offre aucune résistance.

« Pourquoi tu ne m’as pas tout simplement  quitté ? »

« Parce que je ne pouvais pas. Il fallait trouver une solution définitive. Quelque chose qui m’empêche de revenir vers toi »

« Mais tu es revenu… »

« Oui, parce que tu étais seul, et ça, je ne l’avais pas prévu. J’étais sûr que ta vie était toute tracée avec Cindy. Le destin en a décidé autrement. Si tu savais le nombre de nuits que j’ai passé à tes côtés, à veiller sur toi quand tu étais dans la rue »

« C’est vrai cette histoire de fiançailles et de mariage ? »

« C’est son idée »

Je suis toujours contre lui avec le sentiment qu’un fossé nous sépare maintenant. Je préférais le croire mort. La vraie souffrance s’insinue en moi.

Je m’écarte de lui.

« Ça va ? »

« Oui, j’ai envie de fumer », en disant ces mots, je tâtonne à la recherche de mes clopes. Une fois le paquet attrapé, je me lève.

« Tu peux fumer dans le lit »

« Non, j’ai besoin de quitter ce lit, de me lever, de m’éloigner »

En croisant son regard, je comprends que mes paroles lui font mal. Il doit encore se sentir rejeté. Je m’arrête près de lui

« Hé, j’ai juste envie d’aller fumer à la fenêtre, rien d’autre. Ok ? »

« … »

Tout en fumant, je regarde le ciel. Mon esprit est vide ou tellement plein qu’aucune pensée claire n’émerge. Je sens sa présence dans mon dos, je lui tends la clope mais il murmure :

« Tom…ton joli p’tit cul me met dans tout mes états»

Effectivement, je sens bien son ‘état’ posé contre mes reins. J’écrase ma cigarette dans le cendrier qu’il m’a apporté, et me retourne. Je suis quasiment assis sur le rebord de la fenêtre, il se tient entre mes jambes. En souriant je lui dis :

« Je crois que c’est ton tour »

« Tom et sa façon très prude de me dire ‘baise moi’… ça ne va pas t’arracher la bouche, tu sais »

« Baises- moi alors »

« Tu vois, suffit de demander »

 

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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Vendredi 4 juillet 5 04 /07 /Juil 14:26

Le lendemain, je vire, je tourne. Je me sens oppressé. J’ai l’impression que les heures défilent à toute vitesse.

« C’est l’heure, Tom. Viens te préparer »

Je n’arrive pas à chasser cette boule qui s’est nichée au fond de ma gorge et qui me gène pour respirer.

Maki nous sert de chauffeur. Il me file une tape sur l’épaule en signe d’encouragement. Je dois vraiment faire une drôle de tête…

Il y a beaucoup de monde sur ce petit caillou. Candice me tient par la main tandis que nous allons rendre nos hommages à la maîtresse de maison.

« Mes amis, soyez les bienvenus ! »

Décidemment, cette femme m’insupporte.

« Dita chérieee !! »

Candice aussi m’insupporte…

« Tom ! Quelle bonne surprise ! »

« Tout le plaisir est pour moi. Tenez, un modeste présent »

« Une surprise ! J’adore les surprises !! » Et elle ouvre l’album que j’ai fait spécialement pour elle. Au fil des pages, je vois son sourire se forcer et carrément se figer lorsqu’elle tombe sur la photo du bureau sur lequel trône mon fils.

« N’est-ce pas une surprise ? »

Elle me regarde. Elle a compris mais les hostilités ne sont pas encore lancées. Elle se recompose un visage souriant et répond :

« Bill a toujours adoré son enfant. Il est normal que sa photo soit sur son bureau »

C’est Candice qui me retient et tente une diversion :

« J’aperçois Fio. Allons la voir » et elle m’entraîne de force.

Dès que l’on s’est  éloigné, elle murmure :

« Va falloir que tu te calmes. La soirée ne fait que commencer. Les surprises aussi et ce soir, je ne sais pas si elles seront toutes à ton goût »

« Pourquoi elle a dit que le bureau est à Bill ?!! Hein, pourquoi ?et c’est quoi ce délire avec –bill a toujours adoré son fils- ???!!! il ne l’a pas connu !! il est mort avant sa naissance !! c’est quoi ce bordel ? »

Candice se tait.

Fiona, toujours somptueuse.

« Tom, comment vas-tu ? As-tu trouvé des réponses ? »

« … Je ne comprends plus rien, Fio. Vraiment plus rien. Faute d’avoir trouvé des réponses, c’est une foule supplémentaire de questions qui m’arrivent en pleine face »

« Allez, viens »

On s’installe à l’écart de l’agitation.

« Au début, j’ai fait comme toi. J’ai pris pour argent comptant tout ce que l’on me disait. Avec le chagrin, oui, la mort de Bill m’a affecté, et puis tout ce que tu étais incapable de gérer et que j’ai dû faire à ta place, je n’ai pas eu de temps pour réfléchir. Puis, la première chose qui m’a tracassé, c’est lorsque l’on m’a dit qu’il n’y avait pas de corps. Rien. Ni Bill, ni le pilote. C’est à partir de là que j’ai mis Candice sur le coup. En enquêtant, elle a appris que ce jour-là, aucun avion n’était attendu à Malé à cette heure-là. Elle a aussi appris que Bill, ne voyageait pas seulement pour son travail. Il rendait visite à Dita… »

« Dita ?! Fio, tu te rends compte de ce que tu me dis ? »

« Simplement ce que Candice à découvert »

« Tu sous-entends qu’il me trompait avec cette truie ? »

« Je ne sous-entends rien. Je te relate les faits. Et oui, elle a des preuves de ce qu’elle avance »

« C’est pas possible… » 

« En continuant ses investigations, elle a constaté que ses comptes bancaires n’avaient pas été clos et qu’il y avait des mouvements dessus. »

« Quoi ?! »

« Que deux comptes avaient été ouverts, l’un pour Bill jr et l’autre pour Cindy, et que l’argent provenait du compte de Bill. A chaque pas de son enquête, elle était confrontée à Bill. Il était toujours présent. Au début, elle a cru que c’était Dita, mais non. C’était bien Bill.»

« Bill ? Non, mais c’est quoi ce délire ? »

« Les coquillages au cimetière, c’est lui. »

« Le gardien m’a parlé d’une femme. J’ai cru que c’était toi »

«Tom…ne t’est-il jamais arrivé de prendre Bill pour une femme ? »

Je pâlis en repensant à cette fameuse scène au restaurant.

« Tu vois, il a fait comme toi. Si tu lui avais demandé, si parfois, une personne l’accompagnait, il t’aurait décrit celle qui nous reçoit ce soir même…Dita…en la prenant pour sa mère… »

« C’est un truc de malade ce que tu me racontes là ! Bill m’aurait abandonné pour Dita ? Il se serait fait passer pour mort ? Y’a un truc qui cloche…ça va pas cette histoire. Il lui suffisait de me quitter, c’était plus simple, non ? »

« Je ne sais pas…»

Cette nouvelle m’a sonné. Ce n’est pas possible…Bill n’aurait jamais agit de la sorte. Candice se trompe.

***

 

C’est la voix de cette pouffiasse que me ramène sur terre.

« Mes amis ! Mes très chers amis ! Approchez ! Approchez ! Ce soir, vous êtes ici pour partager mon bonheur. Allez, venez ! Approchez ! »

La foule dispersée se compacte autour de la maîtresse de maison, juchée, pour l’occasion, sur une estrade.

« Mes amis, je ne vous présente plus mon …fiancé ! » à ces mots un tonnerre d’applaudissement « hé, oui ! Vous êtes ici pour célébrer nos fiançailles. Bill, chéri, allez, viens. Viens me rejoindre, mon chéri...Notre amour a affronté pas mal de tourmentes, mais le pire moment de ma vie, fût ce jour où j'ai crû l'avoir perdu à jamais. j'ai mis en oeuvre toute mon énergie pour le retrouver, et quand des pêcheurs m'ont dit qu'ils avaient trouvé un homme, j'ai accouru, et il était là. Il ne se souvenait plus de rien, mais lorsque je me suis approchée de lui, il a murmuré mon prénom, et à cet instant, j'ai su que plus rien, ni personne ne nous séparerait »

Toujours ce tonnerre d’applaudissement qui éclate dans ma tête et la rombière qui me fixe triomphante tandis que Bill la rejoint sur l’estrade. Je suis pétrifié. C'est quoi ces conneries qu'elle nous sert? elle croit que je vais gober son barratin?

Dans la foule s’élève une clameur :

« Le mariage ! Le mariage ! »

 « Mes amis ! Nous avons prévu cela pour cet été, ici même ! N’est-ce pas un beau scoop, ma chère Fiona ? »

Fiona acquisse en soulevant sa coupe de champagne. La rombière continue à déblatérer sur l’amour, si elle savait que son mec était en train de me baiser hier soir, je ne suis pas sûr qu’elle parlerait encore mariage. J’ai envie de l’éclairer sur sa situation mais je trouve qu’elle n’en vaut pas la peine et qu’ils forment un sacré couple d’enfoirés. Je saisis mon paquet de clopes dans le mini sac de Fio, et je vais méditer sur l’amour et le mariage, seul sur la plage.

Assis sur le sable. Eclairé par des torches. Je fume. Je suis rejoins par Bill. Il s’agenouille derrière moi, passe ses bras autour de mes épaules. Je sens qu’il tripote mes dreads. Toujours cette sale manie. Je suis incapable de parler. Trop de questions se bousculent dans ma tête. Il me murmure un « je t’aime » puis se relève et va rejoindre sa future femme.
***

Fiona. Je pars à sa recherche. Elle est là, avec la masse des invités. Elle parle, elle sourit. Je vais la rejoindre. Arrivé à sa hauteur, je dépose un baiser sur son épaule, elle me regarde, surprise.

« Tu es somptueuse »

Elle me sourit. Je suis littéralement absorbé par ses longs cheveux noirs. Je passe mes doigts dans cette masse soyeuse. Peu m’importe qu’elle soit en pleine conversation avec d’autres personnes. Je fais glisser des mèches dans le creux de ma main, pour les laisser ensuite se répandre et rejoindre le reste de sa chevelure. Un peu plus loin, sur la piste de danse, quelques couples. Je prends sa main et l’entraîne.

« Tom, je suis en train parler… »

« Viens, cela fait une éternité que je n’ai pas dansé »

Elle ne résiste pas longtemps. On danse, collé l’un à l’autre. Ses cheveux sont parfumés. A chacun de ses mouvements, je sens leur parfum. Alors qu’elle veut parler, je l’embrasse. Je n’en ai pas envie. Pas ce soir. Pas maintenant. Elle va encore croire que je fuis. Tant pis. Je préfère remettre les explications à plus tard. Lorsque je serai prêt à affronter Bill. Je danse, mon corps tellement prés du sien que je sens son cœur battre contre ma poitrine. Je l’entrainerai bien sur la plage mais je sais qu’elle va refuser.

« Je rentre demain à Paris, avec l’avion privé de Dita. Tu comptes rentrer quand ? »

« Dés que j’ai une place sur un vol »

« Parfait »

« J’ai envie de t’embrasser…et de te baiser… »

« La musique s’est arrêtée. On se retrouve à Paris »

« Oui. À Paris. Je vais rentrer maintenant. Tu préviens Candice que j’ai regagné le bungalow.»

« Candice rentre avec moi demain »

« Ok »

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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Jeudi 3 juillet 4 03 /07 /Juil 21:12

 Maki m’apprend qu’il va y avoir une grande réception sur l’île de Dita. C’est l’effervescence générale.

J’attends le moment propice pour aller visiter le bungalow. Mon bungalow. J’ai quelques difficultés  à escalader le mur. Je m’écrase lamentablement sur le sol de la salle de bain. La porte de communication est ouverte. J’hésite à pénétrer dans cette chambre... Je quitte l’endroit avec autant d’élégance que pour y rentrer…

Je fixe l’océan. Masse claire et mouvante. Je peux entendre le bruit de l’eau qui s’échoue sur le sable.

Je repense à ce que j’ai trouvé. Rien. Rien que des coquillages dispersés sur les meubles, une odeur de tabac  flottant dans l’air, une penderie vide et un lit défait.

Assis, je fume. Il faut que je trouve un moyen de me rendre à cette fichue réception. Des sandales à talons hauts atterrissent à mes côtés en soulevant un nuage de sable.

« Tom, quelque soit l’endroit, j’te retrouve toujours assis par terre ! »

Pas la peine que je me retourne. C’est Candice.

« Peux pas faire gaffe avec tes chaussures ? »

« T’as déjà essayé de marcher avec des talons dans le sable ? »

 Elle se fout de moi ou quoi ???

« Mais bien sûr, tous les jours. Si t’es venue jusqu’ici pour dire des conneries, valait mieux rester à Paris »

« Je serai ta cavalière demain soir. Dita donne une grande fête »

« Et en quel honneur, on est invité ? »

« ‘Je ‘ suis invitée. Pas toi. Toi, tu m’accompagnes »

« Et si je ne veux pas ? »

« Tu n’as pas le choix. Ha, je séjourne dans ton bungalow. Tout était complet »

« Quoi ? Pas question ! »

« Tom, caches ta joie », elle récupère ses chaussures et avant de s’éloigner en direction de ma piole, elle me lance :

« T’as 5 minutes pour rejoindre Maki. Tu retournes à la fondation de Dita…allez, tu te bouges !!! Prends ton appareil photo, tu trouveras bien un autre bobard à raconter pour entrer. Rentre dans le bureau cette fois. Ok ? »

« C’est quoi encore ce délire ? »

« Rentre dans le bureau. A ce soir »

Manqué plus qu’elle…

***

 

Je n’ai pas le choix. Je récupère en vitesse mon matos et je file retrouver Maki.

La soirée organisée par Dita est un argument de taille. Je suis accueilli avec le sourire. J’explique que j’ai besoin de plus de clichés. Quand on passe devant le bureau, elle me regarde interrogative.

« Oui, j’aimerai bien rentrer cette fois. Je n’ai pas osé la dernière fois, je ne voulais pas à abuser de votre gentillesse, mais de la porte, la lumière n’est pas très bonne. Je peux? »

« Mais bien sûr »

Je lui adresse un superbe sourire, tout en faisant celui qui cherche le meilleur angle…n’importe quoi ! Surtout pour un bureau quelconque dans une pièce quelconque. Je suis tout de même les conseils de Candice, et je fais le tour. Je m’arrête net. Si mon appareil n’était pas attaché par une sangle, je pense que je l’aurais lâché…je compose un sourire et demande :

« Quel enfant charmant »

« N’est-ce pas. C’est…en fait, je devrais dire, c’était le fils de Monsieur. Le pauvre ange est au ciel. Une tragédie. Monsieur ne s’en ai pas remis. C’est pour cela qu’il a voulu créer ce centre, pour les enfants. »

« Je crois que j’ai tout ce qu’il me faut. Merci encore de votre coopération »

Au bateau, d’un signe de main, j’arrête les questions de Maki.

« J’t’expliquerais plus tard, ok ? »

Je n’ouvre pas la bouche pendant le trajet du retour. Maki ne pose aucune question. On se sépare, toujours sans un mot.

Candice ne perd rien pour attendre…

Je la trouve sur la plage. Je lui balancerai bien mes chaussures à la figure mais je tente de me calmer.

« Tu peux m’expliquer ce qu’il se passe ? »

« visite instructive ? »

« Alors ? Qu’est-ce qui se passe ?!! C’est quoi cette histoire ! Dita veut me rendre dingue ??! Elle va finir par y arriver ! »

« Tu as vu les photos… »

« Et toi, comment savais-tu qu’il y avait des photos de mon fils sur ce bureau ? »

« Cela fait bientôt 1 an que j’enquête. Quand Fiona a commencé à se poser certaines questions et qu’elle ne trouvait pas de réponses satisfaisantes, elle a fait appel à moi. Je bosse pour elle depuis des années. Je suis détective privé. L’histoire qu’on t’a servi au sujet du membre de ma famille a retrouvé, c’était juste pour te tirer de la rue. Un prétexte quoi. Quand tu arrivais et que tu trouvais le travail ‘tout mâché’, tu ne t’es jamais demandé qui bossait en amont ? »

J’ai l’impression de sortir d’un coma dans lequel on m’aurait plongé.

« Bien sûr que non…plus facile d’arriver sans se poser de questions. Le problème, c’est qu’à force d’avancer dans ta vie avec des œillères, t’as rien vu, et même lorsqu’on te met face à l’évidence, tu ne la vois pas »

« J’comprends rien »

« Comme d’habitude »

Après une pause, elle reprend :

« Fiona sera là demain soir. En tant que rédactrice en chef de son magazine. Il parait que Dita à une déclaration à faire. Elle doit annoncer une grande nouvelle. D’ailleurs, à l’heure qu’il est, il est fort probable que Fio soit déjà sur l’île. »

«Et que viens faire mon fils là-dedans ? »

« Demain, tu le découvriras.»

 Je ne sais pas pourquoi, mais je n’ai aucune envie que demain arrive…

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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Mercredi 2 juillet 3 02 /07 /Juil 18:12

Sur la plage, les bouteilles d’alcool et les pétards circulent de bouche en bouche. Les bouches aussi commencent à circuler de bouche en bouche. C’est un joyeux bordel qui s’installe. Ma nouvelle copine, dont je ne sais toujours pas le nom, me chevauche à moitié nue. Je souris béatement lorsqu’une voix annonce :

« Bain de minuit !!»

Je ne suis pas sûr que dans nos états, se mettre à l’eau soit raisonnable…d’un autre côté, vu la partouze qui s’annonce…on est sûr que les poissons n’iront pas caftés.

Dans l’eau, ce ne sont que mains, bouches, sexes qui se frôlent, se touchent, se pénètrent.

Ma nouvelle copine a une imagination débridée et beaucoup de souffle. Me sucer sous l’eau…pour moi, c’est une discipline à inscrire aux jeux olympiques.

Alors que mon athlète remonte à la surface reprendre sa respiration, une voix lui dit très gentiment :

« Dégages… il est à moi »

Elle me laisse là, sans même se battre pour moi. Je suis légèrement déçu.

« On t’as jamais dit beau blond, que les requins chassent la nuit ? » le souffle de sa voix s’écrase contre ma nuque. Je sens ses mains sur mon sexe. Son souffle plus saccadé contre ma peau. Son sexe contre mes reins. Sensation oubliée d’un homme contre mon corps. Il me fait pivoter lentement. Je lui fais face. Alors que je vais parler, mes mots se diluent dans sa bouche. L’obscurité nous entoure. Autour de moi, des silhouettes gémissantes. Je ne distingue rien de plus que des ombres mouvantes. Je me sens soulevé. Mes jambes s’enroulent autour de sa taille. Lorsqu’il me pénètre, c’est ma gorge qui se serre, la honte qui ressurgit et le plaisir qui m’envahit.

« Ça fait tellement longtemps, beau blond »

Sa voix est cassée. Mélange de tristesse et de je ne sais quoi.

Alcool+drogue=mauvais trip. Dans un moment de lucidité, je me demande qui est en train de me baiser…

Il m’entraine sur la plage. Sans son aide, je me serais vautré sur un amas de corps.

« Tu te joins à nous ? » c’est une voix d’homme qui me parle tout en me tendant une bouteille et un pétard. Alors que je saisis la bouteille, je suis tiré en arrière :

« Tu fais quoi, là ? T’as besoin de te saouler et de te shooter pour te faire baiser par un mec? »

« Non, c’est pas çà »

« T’en es sûr ? »

« Oui. » Je porte le goulot à ma bouche, décidé à avaler autant d’alcool que possible, mais il ne l’entend pas de la sorte. Il m’arrache la bouteille.

« p’tin, tu fais chier ! »

Je ne comprends pas sa réaction. J’ai envie de le planter là mais il continue :

« Je dois partir. J’te ramène dans ton bungalow»

« J’veux pas rentrer.»

« Oh, que si tu vas rentrer. Pas question que je te laisse avec cette bande de pervers, t’es une proie trop facile »

« Oué, c’est vrai…les requins chassent la nuit… »

« Oui, ils chassent la nuit. Allez viens »

« Non…je ne rentrerai pas…pas avant de t’avoir baisé»

« Dans ton état, tu crois que tu vas réussir à bander ? »

Je le prends dans mes bras et je nous fais tomber au sol. Mon geste l’a surpris. Je pèse de tout mon poids sur lui.

« Alors ? Je bande suffisamment pour toi ? »

Pour toute réponse il m’embrasse. Toujours la même façon impudique de se donner. Je me redresse, j’ai l’impression d’être avec un fantôme.

« Tout va bien ? »

Je me fais un mauvais trip.

« Arrêtes de penser et viens beau blond »

***

 « Tom ! Tom ! Allez, viens. Reste pas là. Faut rentrer maintenant. T’es complètement parti mon pote. Heureusement que ce brave Sony est là pour veiller sur toi »

***

Le soleil commence à poindre. Je regarde autour de moi. Je suis allongé sur mon lit.

Dès que je peux poser un pied au sol sans avoir la tête à l’envers, je pars à la recherche de Sony. En passant devant la grande salle à manger, je me souviens que l’on m’attend là-dedans. Je soupire et j’entre. Jasmine me fait un petit signe de la main. Je lui renvois un sourire.

« La soirée a était dure, on dirait ? »

« Mouè. Je cherche Sony »

« Dans son bungalow »

« Où ? »

« À côté du port »

« Merci »

« Tom ? Tu ne déjeunes pas ? »

« Si, bien sûr. Qu’as-tu préparé de bon ? »

Pendant qu’elle parle, je pense à Sony. Faut que je sache.

J’expédie le p’tit déj avec un grand sourire et de nombreux compliments et je me précipite en direction du port. Je ne mets pas longtemps à le dénicher. Il boit un café, installé sur une chaise, il semble regarder les bateaux ou l’horizon.

« Sony »

« Tom, mon pote. Pas trop mal à la tête ce matin ? »

« Bof, j’ai eu pire »

« Du café ? »

« Non, c’est bon, Jasmine a tenu à me faire déjeuner… »

« Houlà ! »

« Oué, houla !...au sujet de hier soir… »

« Quel chassé-croisé …l’alcool et la fumette, ça donne rien de bon. C’est le néant total dans mon esprit. J’sais que j’ai baisé…mais qui…impossible de m’en souvenir…ha, si, me souviens juste de toi » et il se met à rire.

Je ne sais pas si je dois rire moi aussi…

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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Mardi 1 juillet 2 01 /07 /Juil 21:41

Je retrouve instinctivement mes repères. Je fais abstraction de ma vie pour me mettre en phase avec la vie qui grouille autour de moi. J’adore ce caillou vivant et coloré. Mes photos me portent de rues en ruelles, jusqu’à une grille imposante surmontée d’un écriteau ‘fondation D. de Fürstenberg ‘. Je m’immobilise. Encore elle ! Il y a des enfants qui jouent dans la cour. Ils sont tous en uniformes. Je les photographie à travers les barreaux de la grille. J’aime cette vision. Je suis tellement absorbé que je ne remarque pas la femme qui s’avance vers moi.

« Puis-je vous aider ? »

« Je suis un ami de Dita de Fürstenberg. Je suis photographe. J’aimerai prendre quelques clichés de sa fondation et en faire un album. Je veux lui faire une surprise. Elle adore les petites attentions » »

Je la vois hésiter.

« Ce n’est pas grave. J’irai lui rendre visite et lui demanderai de vous prévenir de ma venue. »

Alors que je vais partir, elle me dit :

« Entrez donc. Si vous la prévenez, cela ne sera plus une surprise »

Je lui souris tout en la remerciant. Pendant que je fais des photos, elle me raconte l’origine de cet établissement. Il a ouvert il y a quelques mois. C’est un endroit pour les enfants. C’est Monsieur qui s’en occupe. Il adore les enfants et les enfants l’adorent. Madame l’accompagne rarement. C’est lui qui a suivi le projet et qui le mène à bien. Il est très soucieux de leur bien-être. Alors qu’on longe les couloirs, elle s’arrête devant une porte  et l’ouvre :

« Le bureau de Monsieur »

Rien d’extraordinaire. Un bureau simple en bois sur lequel trônent des cadres photos. Sans y pénétrer, je le photographie par politesse. Il est temps que je m’éclipse. Avant de prendre congé, je la remercie chaleureusement.

J’arrive en retard au bateau.

« Désolé»

« Je sais, t’as pas vu l’heure. A ces artistes ! Allez, on y va ! J’ai une femme et des enfants… » À ces mots, il s’arrête.

« Non, t’en fais pas. Ça va »

Comme à chaque fois qu’il doit me laisser sur l’île, il réitère son invitation que je décline.

« J’dois trouver les occupants du bungalow »

Il secoue la tête en signe d’incompréhension.

Le temps de déposer mon matos, de prendre une douche, je suis devant la porte du bungalow. Je frappe mais je n’obtiens aucune réponse. Je commence à perdre patience. L’obscurité qui descend doucement me donne une idée. Je fais le tour et je me retrouve devant les murs de la salle de bain. Quelle bonne idée d’avoir conçu des pièces à ciel ouvert…

« Tom, alors ce p’tit dej ? »

C’est Jasmine.

« J’l’ai pris au bar »

« Demain, prends-le dans la salle à manger. J’y serai. Tu fais quoi, là ? »

« J’allais au bar. Tu m’accompagnes ? »

« Non, j’ai pas le droit. On se voit demain »

« Ok »

Mais elle ne me lâche pas pour autant…elle fait le chemin avec moi. Je remets mes plans d’escalade à plus tard.

***

Le bar est bondé. Sony est là. Toujours souriant.

« Tom, mon pote. Prêt pour une soirée de folie ? T’as vu l’ambiance. »

« Oué, c’est plutôt chaud ! »

« Tu vois la rousse, là-bas, elle m’a filé un rencard. Wow, mon pote, ce soir, c’est l’extase »

Je lui souris. Sacré Sony. J’en profite pour commander un rhum/coca. Les gens s’amusent autour de moi. Je bois. La chaleur, la fatigue, j’ai la sensation de ne plus tenir l’alcool mais je m’entête à continuer. Je me retrouve avec cette foule qui s’amuse. Je me fais carrément draguer par une femme. L’alcool aidant, je baisse ma garde. Je n’ai pas envie de me prendre la tête. C’est comme si tout devenait plus facile. Lorsqu’elle me donne une cigarette ‘ fait maison’, je souris. Un pétard + de l’alcool, j’espère que le trip sera bon. La joyeuse bande à décider de continuer la fête sur la plage. Ma nouvelle copine, m’entraîne avec elle. Je ne lui résiste pas.

Avant de partir, je vais voir Sony.

« T’en as pour longtemps ? »

« Non, j’ai fini. On se retrouve sur la plage »

« Oui, si on arrive à se retrouver » et on éclate de rire.

 

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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Mardi 1 juillet 2 01 /07 /Juil 21:17

Les potes sont super sympas et je suis immédiatement intégré au groupe. Mes dreads peut-être. Elles me donnent un look cool de fumeur de substances illicites...

Une fille s’approche de moi, elle me tend une assiette de nourriture appétissante. J’ai vraiment la dalle.

« Merci »

« Sony m’a dit que tu étais affamé »

« Il exagère…non, j’ai faim…j’crois bien que j’ai  oublié de manger aujourd’hui… »

« Vas-y  mange »

«  c’est délicieux »

Je me suis assis sur un banc, à côté d’autres personnes. Elle s’assoit à mes côtés.

« Jasmine »

« Tom »

« T’es en vacances ? »

« Oui, en quelque sorte. Et toi, tu bosses à l’hôtel ?  »

« Oui, je travaille en cuisine. Demain matin, lorsque tu prendras ton petit déjeuner, dis-toi que c’est moi qui l’aurai préparé » et elle se met à rire.

« J’y penserai » et je lui adresse mon plus charmant sourire.

« Connaitrais-tu une personne susceptible de me renseigner…cela concerne mon ancien bungalow ? »

« Attends voir…Hilda ! Viens s’il te plait »

Une grosse métisse s’approche de nous.

« Tu t’occupes bien des bungalows sud ? »

« Oui »

« Tu sais qui est dans le dernier, celui qui est face à la plage ? »

« Ah, celui-là…parait que c’est des amis de la patronne, mais je ne les ai jamais vu,  il m’est arrivé d’apercevoir une femme…mais c’est tout», puis s’adressant à Jasmine :

« Mais toi, en cuisine, t’as jamais eu de commandes avec le room service ? »

« Ben, non…»

Je lui fais signe que cela n’a pas d’importance.

« Moi, j’sais qu’un truc… » Tous les visages se sont tournés vers l’homme qui vient de parler :

« Une femme de ménage a faillit se faire virer parce qu’elle avait touché aux coquillages qui trainaient sur les meubles. Il parait que le gars était comme un fou… ces gens riches…se croient tout permis»

« Elle bosse toujours à l’hôtel, cette femme ? »

« Oui, mais dans la section nord »

« Tu penses que je pourrais aller la voir et lui parler ? »

« Ma foi, oué »

« Son prénom ? »

« Mélina »

« Merci »

Je passe une agréable soirée. J’ai presque réussis à profiter de ce moment. Demain, la plupart d’entre eux travaillent. Chacun prend congé. Je rejoins mon bungalow. Il fait doux. Demain, je me mets à la recherche de Mélina…

***

Le lendemain matin, malgré l’envie pressante que j’ai de trouver cette fameuse Mélina, je suis obligé de me freiner car, je sais très bien que les femmes de chambre ne commencent leurs travails qu’en fin de matinée.

Direction, la plage. J’ai envie de me baigner. Je dépose ma serviette et mes clopes. Lorsque je pénètre dans l’eau, je soupire de bonheur…j’aime cette sensation, lorsque mon corps est englouti par l’océan.

« Déjà dans l’eau ? »

C’est Sony qui m’interpelle.

« J’vais bosser. T’as pris ton p’tit dej ? »

Je lui fais signe que non.

« Quand t’auras fini de barboter, j’t’attends au bar »

« Ok »

Je le regarde partir tout en me laissant flotter et dériver.Une nouvelle sensation de légèreté m’envahit. C’est comme si l’océan me soulageait du poids de mon chagrin .Je caresse l’eau et je pense à Bill. Il est temps que je sorte.

Au bar, Sony, toujours souriant.

« Tiens, j’t’ai réservé cette table. Café ? Jus d’oranges ? Croissant ? »

«Je veux  tout  »

Pendant qu’il s’affaire je sors mes clopes.

« Hé, qu’est-ce que tu fais là ? Tu ne vas pas fumer avant ton p’tit dej ? »

« Ben, oui »

« Ben, non. Range moi ça. Tu devrais arrêter, c’est mauvais pour la santé »

« J’y penserai »

La réponse ne doit pas le satisfaire car il m’enlève mon paquet tout en disant :

« J’te le rends quand t’as finis »

Je n’en reviens pas…il se prend pour ma mère ou quoi ? Il est retourné à ses occupations. Il me surveille discrètement. J’ai l’impression d’avoir 4 ans !

« J’ai fini. Tu peux me filer mes clopes maintenant »

Il s’exécute avec une mauvaise grâce évidente qui me fait sourire.

« T’as prévu quoi de beau aujourd’hui ? »

«  J’dois  trouver Mélina, ensuite, j’verrai »

 « Toujours ton histoire de bungalow ? Tu sais qu’ils sont tous identiques, hein ?»

« … j’veux juste échanger, c’est tout. S’ils sont tous identiques, il ne devrait pas y avoir de problèmes pour qu’ils déménagent »

« Bonne chance, mon pote. »

« Bon, j’pars à la recherche de Mélina »

« Bonne chasse » et il se met à rire.

***

Tandis que je déambule dans les allées, je me demande ce que je vais bien pouvoir lui dire lorsque je tombe nez à nez avec une femme de chambre.

« Bonjour, je suis à la recherche de Mélina. Savez-vous où je pourrais la trouver ? » Je lui adresse mon plus beau sourire, car je la sens réticente.

« Il n’y a aucun problème…j’aimerai juste avoir un renseignement…s’il vous plait »

« Elle est un peu plus loin… »

« Merci »

Je la trouve effectivement 2 bungalows plus loin, s’affairant.

« Excusez-moi…Mélina ? »

« Oui ? »

« Il parait que vous êtes la seule à pouvoir me renseigner… »

Elle me regarde étonnée.

« Je suis à la recherche de la personne qui loue le dernier bungalow, côté sud, celui face à la plage »

Son regard se voile.

« On m’a raconté ce qu’il s’est passé. Je veux juste savoir le nom des nouveaux locataires »

« Je ne les connais pas, m'sieur, mais je peux dire qu’il n’est pas commode »

« Est-ce que vous savez quelque chose d’autre ? Même une chose insignifiante ? »

Elle hésite, puis lâche :

« Le bungalow, il est réservé par Madame de Fürstenberg. Sûrement pour ses amis. Vous en savez autant que moi maintenant. Je dois retourner faire mon travail »

Pourquoi la rombière a-t-elle monopolisé MON bungalow et pas un autre ? Pourquoi n’a-t-elle pas filé la villa ? Il va falloir que j’aille lui rendre une petite visite. Le bungalow, les affaires de Bill, mes affaires…ça commence à faire beaucoup !

En rejoignant Maki au bateau, je suis de mauvaise humeur.

« Tu ne sais pas la dernière ? Mon bungalow, c’est la rombière qui le réserve !! p’tin cette femme, c’est une gangrène !! Où qu' je pose le regard, elle est là ! …et toi, du nouveau de ton côté ? »

Il secoue la tête.

« Non, rien »

« J’ai envie de faire des photos. J’ai besoin de me changer les idées. J’aimerai photographier des enfants. Je récupère mon matos et je reviens » »

En retournant à mon bungalow, je croise Mélina. Je lui souris. Elle s’approche de moi et murmure :

« Il parait que le monsieur est là »

« ? »

« L’ami de Madame de Fürstenberg. »

Je n’ai pas le temps de la remercier qu’elle s’est déjà éclipsée.

Autant ne pas perdre de temps et aller le trouver tout de suite.

Je frappe à la porte. Rien. Le bungalow est vide. J’ai du le manquer. Ce soir, je retenterai ma chance.

Cette fois, c’est avec le sourire que Maki me voit arrivé.

« Le gars, il est là ! »

« Tu l’as rencontré ? »

« Non, c’est la femme de chambre qui m’a dit qu’il était là. Il a du sortir car j’ai trouvé porte close. En revenant, j’irai le trouver et lui parler »

« Ça commence à se décanter tout ça … »

« Oué »

« Toujours prêt pour les photos ? »

« Plus que jamais »

« En route pour Malé alors»

 

 

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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Lundi 30 juin 1 30 /06 /Juin 19:09

A mon arrivée, Maki est là.

« Tom, mon ami »

Il me serre dans ses bras.

« Comment vas –tu ? »

« Bien et toi ? »

« Ca peut aller. Fiona veille sur moi »

« C’est une femme exceptionnelle »

« Je m’en rends compte maintenant »

Il me balance une tape sur l’épaule.

« Tu m’as manqué. Ce n’est plus pareil depuis que… » Et il s’arrête de parler.

« Je sais. On y va ? »

« Oué. »

« Tu sais qui loue mon bungalow ? »

« Il est loué ? »

« Oui »

« Non, aucune idée. Tu sais, je n’habite pas sur Ari, je n’en ai pas les moyens »

« Désolé, vieux »

« Faut pas. »

On prend le bateau pour gagner l’île. Lorsque je pose le pied sur le sable blanc et chaud, toute une foule d’émotions me gagnent. C’est insupportable.

« Ca va aller ? » Maki s’inquiète pour moi.

« Je n’ai pas une grande maison, mais si tu le désires, t’es le bienvenu »

« Merci, mais, non, je reste ici. J’ai des réponses à trouver »

« Si c’est vraiment trop dur pour toi, l’invitation tient toujours »

« J’en prends note »

Tout en parlant, nous nous sommes dirigés vers la réception.

«Les clés de votre bungalow, monsieur »

Il y a une nouvelle personne à la réception.

« Merci. Dites-moi, je pourrais obtenir ’mon’ bungalow ? »

« Il est loué à l’année maintenant »

« Par qui ? »

Il me regarde en me faisant comprendre qu’il ne peut pas me donner ce renseignement.

« Ce n’est pas grave. Merci quand même »

« T’es sûr que ça va aller ? » Maki a vraiment l’air inquiet.

« Oui, va rejoindre ta famille »

« Sûr ? »

« Oui, sûr et certain. Donnes- leur le bonjour de ma part »

 ***

Je me suis surestimé. Retrouvé cet endroit où j’ai aimé Bill, Cindy et où mon fils est né et a vécu, m’anéanti.

Je suis assis sur le sable. Je fume. Mon regard fixe un point imaginaire à l’horizon. J’attends tout en sachant que personne ne viendra. Il faut que je me secoue. Après une bonne douche, je vais au bar. Picoler. Faut que je boive quelque chose de fort si je veux tenir le coup dans cet endroit vide d’eux. Je commande un double whisky que je bois cul-sec. Puis, un autre, et un autre que je descends à une vitesse vertigineuse. Je suis complètement saoul.

Une voix traverse mon esprit embué :

« Viens beau blond. Dès que je te laisse, tu ne peux pas t’empêcher de faire des conneries »

Cette voix, légèrement différente… l’alcool sans doute qui perturbe mon ouïe et ma vue.  Je ne distingue qu’une silhouette.

« Je te ramène au bungalow »

Je me sens soulevé. Je vacille. J’ai du mal à mettre un pied devant l’autre. Tout est si irréel.

***

J’ai mal à la tête. Un martèlement continu me vrille le cerveau. Je décide de ne plus jamais boire…jusqu’à la prochaine fois. Je regarde autour de moi. Bill était là hier soir. Je me précipite sous la douche avant de filer au bar. Il faut que je sache. Sur le chemin, un gars m’interpelle.

« Tom, tu as l’air d’aller mieux ce matin. Tu t’es pris une de ces cuite hier soir. J’ai du te ramener dans ton bungalow. Tu délirais en plus… tu devrais faire gaffe avec l’alcool »

Je le regarde incrédule. Je ne connais pas ce type qui a l’air de me connaitre par contre.

 « Désolé pour le dérangement »

« Oh, c’est pas grave, ça arrive à tout le monde. J’te laisse, j’dois aller bosser »

Je le regarde s’éloigner, silhouette longiligne, cheveux noirs mi-longs. L’alcool aidant, la confusion était totale.

Maki vient aux nouvelles.

« Alors, cette soirée ? »

J’hésite à lui raconter. Il va me prendre pour un fou mais tant pis, je me lance :

« J’ai pris une méga cuite »

Il sourit.

«C’est pas grave »

« Oué, mais, j’ai pris le barman pour Bill… »

« Ha… il s’en remettra »  il éclate de rire et je fais comme lui. Faire tout un plat pour ça…j’suis vraiment grave.

« T’es revenu pourquoi ? »

« Pour savoir qui loue mon bungalow »

« Tu plaisantes ? »

« Non »

Il semble perplexe. Traverser la moitié de la planète pour savoir qui est dans un bungalow, c’est de la folie.

« Il y a combien de compagnies d’hydravion qui font les transferts ? »

« Deux mais quel rapport avec le locataire du bungalow ? »

« Je me dis que si on pouvait avoir la liste des passagers, on verrait ceux qui viennent plus souvent… »

« Moué…y’a aussi les bateaux»

« Je sais. »

« Par où on commence ? »

« Je cherche le locataire du bungalow, je crois savoir qui je vais aller questionner, toi,  tu te renseignes et tu vois ce que tu peux trouver »

« Ok »

***

 

Je décide de retrouver le barman qui a l’air de me connaitre. J’espère obtenir le nom du nouveau locataire. Il est au bar.

« Tom…ne me dis pas que tu veux de l’alcool… »

Je touche ma tête :

« j’ai oublié ton prénom…désolé… »

« Sony »

« Sony… non, un café fera l’affaire. »

« Oué, c’est plus raisonnable »

« Dis-moi, est-ce que tu connais les personnes qui loue le bungalow que j’avais avant ? »

« Non, je sais juste que parfois il y a quelqu’un qui vient. Certains disent avoir vu une femme, d’autres un homme. Moi, j’pense que c’est tout simplement un couple qui prend du bon temps séparément. »

« Oué…j’ai une amie aussi qui vient…venait ici, elle louait une villa…Dita…tu connais ? »

« Tu plaisantes ? Madame Von Fürstenberg ! Tout le monde la connait »

Certes, la rombière ne passe pas inaperçu.

« L’hôtel lui appartient ! »

Je tombe des nues ! L’hôtel … à la rombière ?

 « Mais, elle n’y séjourne plus. Elle a une île. Elle venait ici, parce que son amant de l’époque n’aimait pas la solitude de l’île. Il préférait séjourner ici, donc pour lui faire plaisir, elle résidait dans une villa. Elle est millionnaire cette femme…elle possède plein d’autres trucs dans le coin…»

 Faudra vraiment que j’aille lui rentre visite à cette pouffiasse.

« Tu crois que je pourrais entrer dans mon ancien bungalow, rien qu’une fois… »

« Alors là, mec… c’est pas facile ce que tu me demandes…j’te promets rien, ok ? »

« Moué, ok »

Après  cette conversation très instructive, je décide d’aller faire un tour sur la plage. Je me suis arrêté devant le jardin. Le jacuzzi est vide. Je n’arrive pas à détacher mon regard de cet endroit. Finalement, je finis sur la plage. Je retrouve mon endroit. Celui où je m’allongeais lorsque le soleil brûlait. Il me semble entendre la voix de Bill… le rire de Cindy et de notre fils qui s’amusent dans l’eau…un regard autour de moi  et je comprends que tout ça n’est que dans mon imagination. Comme hier soir lorsque j’ai pris le barman pour Bill…

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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Lundi 30 juin 1 30 /06 /Juin 19:02

Je suis plongé dans le dossier de Candice. Enfin, dossier est un bien grand mot. Toutes les pistes finissent en cul-de-sac. Il n’y a rien à exploiter. Je regarde Fio.

« Tu veux que je fasse quoi avec ça ? »

« Ce que tu peux »

« Non, mais attends…l’orphelinat a brûlé…les parents adoptifs décédés…aucune trace de ses parents biologiques…à croire qu’elle n’en a jamais eut…ton dossier, c’est du vent »

Elle se raidie.

« Fais un effort »

« Je vais prendre l’air »

« Bonne idée. »

Ma première idée est d’aller revoir mes compagnons de trottoir, mais lorsque je m’arrête, je suis face à la grille du cimetière. Je n’y ai plus remis les pieds depuis leur enterrement. J’entre sans trop savoir si je suis capable de retrouver l’endroit où ils reposent. J’erre dans les allées sans vraiment les chercher. Je regarde les photos. Hommes, femmes, enfants…tous égaux face à la mort.

Finalement, je suis devant Cindy et Bill jr.

Ils me sourient. Je pleure.

Assis sur le marbre froid, je fixe des coquillages. Ils sont là, eux aussi, posés sur le marbre froid. Je tends la main pour les saisir. Ceux sont des coquillages que l’on trouve sur les plages des Maldives…j’en ai toujours ramené de mes escapades. Bill râlait, j’en semais d’en toutes les pièces. Je les ramasse d’un coup sec, je me lève et je les balance dans la première poubelle que je trouve. Ils gisent au milieu des fleurs fanées. Il est temps que je rentre.

***

Fiona n’est pas à l’appartement. Elle est au bureau. Je la rejoins là-bas. Me retrouver dans ces locaux me fait faire un bond dans le passé. Toujours autant de monde qui court dans tous les sens. L’actu, les scoops…une vraie ruche.

Elle est au téléphone mais me fait signe d’entrer.

Je m’approche. Toute cette agitation a faillit me faire oublier ce pour quoi je suis là.

« Tom, quelle bonne surprise…envie de reprendre le boulot ? »

« Je ne suis pas venu pour ça…dis-moi, t’es allée au cimetière ces derniers temps ? »

« Non, pourquoi ? »

« Y’a quelqu’un qui s’occupe de la tombe ? »

« Oui, pourquoi ? »

« C’est qui ? »

« Le gardien, tout simplement »

« Merci »

Alors que je m’apprête à ressortir du bureau :

« Tout va bien ? »

« Je te le dirai dès que j’aurai la réponse »

Elle me regarde partir.

***

Retour au cimetière. Le gardien, un quingénaire avenant.

« Bonjour »

« Bonjour monsieur. Puis-je vous aider ? »

« Absolument. C’est vous qui vous occupez de l’entretien ? »

« Oui, quand on me le demande »

« Ma femme et mon fils sont dans la parcelle B548. »

« Oui, c’est madame Fiona, qui m’a demandé de m’occuper d’eux. Une brave femme, cette madame Fiona »

« Savez-vous si il y a d’autres personnes qui s’occupent d’eux ? » la formule est bizarre mais j’ai l’impression qu’elle ne dérange que moi.

« Attendez voir…il y a tellement de monde qui circule ici… »

« Vous n’auriez jamais vu où croisait quelqu’un ? »

« Mais bien sur que oui !! Comment ais-je pu l’oublier…il y a une femme qui vient de temps en temps… »

« Vous l’avez vu ? Ou vous lui avez parlé ? »

« Non, jamais. Je me suis rendu compte qu’elle venait pour vos chers disparus, un jour où j’allais moi aussi leur rendre visite. Nettoyer leur tombe, fleurir. Elle s’était occupée de tout. A chacune de ses visites, elle dépose des coquillages. Drôle de manie…vous savez, je ne juge pas…j’ai tellement vu de choses et puis, les gens, chacun son truc pour combattre le malheur. »

Je le regarde incrédule. Pourquoi Fiona ne m’en a pas parlé ? Elle a du récupérer les coquillages dans mon bungalow. Je me rends compte que je ne la connais pas.

« Merci bien de votre aide »

« À votre service. Ne vous inquiétez pas, nous veillons sur eux,  votre amie et moi»

Je viens de me souvenir que j’ai mis les coquillages à la poubelle et j’ai honte d’être aussi con. Je file les récupérer, mais, dans la poubelle, il n’y a que les fleurs fanées. Les coquillages ont disparus. En avançant jusqu’à leur tombe, je les retrouve, gisant sur le marbre.

Dernier détour chez le gardien.

« Les coquillages, c’est vous qui les avez récupéré ? »

« Je n’ai pas bougé aujourd’hui, mais vous savez, ici, c'est comme une grand famille...»

Je repars. Pensif. Lorsque je retrouve Fio, je décide de me taire. J’attendrai qu’elle m’en parle, comme elle a fait pour son mari. J’ai tout de même une tonne de questions qui me traversent l’esprit.

« L’appartement qu’on avait à Paris, avec Bill. C’est toi qui t’en es occupée ? »

« …non… »

« Ha…et c’est qui ? »

« Dita »

« Dita ? »

« Oui. Elle m’a demandé si elle pouvait s’occuper des affaires de Bill. J’ai dit oui. J’avais assez de choses à régler et à gérer. »

« Fallait pas la laisser toucher à ses affaires !! »

« Vraiment ?!!! Tu n’avais qu’à t’en occuper toi !!! Mais non, tu étais trop triste !! Trop occupé à pleurer sur ton sort ! C’était tellement plus facile de te décharger sur moi !!! »

« Et mes affaires ? T’en as fait quoi ? »

« …c’est Dita qui s’en est occupée aussi. Elle a tellement insistée que je l’ai laissé faire »

« Quoi !!! »

« Ne me fais pas de reproches ! T’es vraiment mal placé pour ça ! Si tu n’es pas content, vas la voir et demande lui TES affaires et SES affaires, les tiennes, tu les auras peut-être, mais celles de Bill, ça m’étonnerait. »

« Et le bungalow ? Qui s’en est chargé ? »

« Pas moi »

« Est-ce que c’est encore elle ? »

« Je ne sais pas. Maki pourrait te répondre »

« Ok. Je pars là-bas. Tu m’accompagnes ? »

« Non, je pense que c’est seul que tu dois trouver les réponses aux questions que tu te poses »

« Tu sais comment faire pour le joindre ? »

« Oui » et elle me désigne son organizer.

Pendant que je cherche les coordonnées de Maki, elle me réserve un billet d’avion et un bungalow. Je lui fais comprendre que je veux ‘le mien’ mais elle secoue la tête. Il n’est pas disponible.

« Tu as un vol dans 4 jours à 12h17 »

« En 1ere classe j’espère »

« Pas difficile en plus »

« Alors ? »

« Oui, en 1ere »

« Ok. Je n’arrive pas à joindre Maki. J’ai laissé un message sur son répondeur. Tu sais où sont mes papiers ? »

« Oui. Je les ai récupéré lorsque tu as atterrit dans la rue. »

Elle se lève et se dirige vers son bureau.

«Voilà, tout est là. »

« Merci »

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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Vendredi 27 juin 5 27 /06 /Juin 16:51

Je me retrouve dans le hall immense, happé par un flot d’invités, abasourdi par la musique, j’erre dans les salons lorsque mon regard est attiré par une personne. Cette silhouette, toujours la même…cette audace vestimentaire, toujours la même aussi. Elle est affublée d’un fourreau rose bonbon. C’est comme si rien n’avait changé. Il ne manque plus que lui, venant à ma rencontre et m’entraînant dans le parc, sur le banc qui est toujours à la même place. Décor immuable de ma vie misérable.

J’aperçois Fio, coquelicot ondulant dans un champ d’ordures.

En me dirigeant vers le jardin, je croise la rombière. Elle arbore un énorme sourire. Je n’ai pas envie de me forcer, et décide de la dépasser en l’ignorant mais Candice pense autrement. Elle me saisit par le bras et attire son attention :

« Chérieee…comment vas-tu ? Je ne te présente pas Tom… tu le connais… »

Tu m’étonnes qu’elle me connait, j’suis parti avec son gigolo…

« Oui, bien sûr. Comment allez-vous ? La soirée vous plait ? » Sa voix m’horripile et son sourire semble me narguer.

J’hoche la tête tout en me libérant de Candice. Je vais fumer dans le jardin.

La musique, même à cette distance, me martèle les tympans. Je ne réagis pas tout de suite, je suis trop absent pour m’en rendre compte, mais au bout d’un certain temps, il me semble que la mélodie passe en boucle…C’était le fond sonore de ma première exposition…je n’étais pas franchement d’accord pour ce genre là, mais Fio et Bill avaient tellement insistés que j’avais fini par céder.

J’intercepte Fiona mais je ne suis pas le seul. La rombière aussi est là. Elle me toise. Je sens que si elle prononce le nom de Bill, je lui flanque mon poing dans la figure, histoire qu’elle sache à quoi sert vraiment la chirurgie esthétique.

« J’adore cette musique !! »

« Original pour un anniversaire »

Fio est la championne toutes catégories lorsqu’il faut parler pour ne rien dire.

« Approchez-vous, le gâteau ne va pas tarder » et le bonbon géant se fraye un passage dans la foule compacte.

Me tournant vers Fio :

« Elle me nargue ou ce n’est qu’une impression ? Depuis le début de la soirée, j’ai comme un drôle de feeling…j’sais pas trop l’expliquer mais elle a une attitude victorieuse que je ne supporte pas…»

Fiona me regarde en me signifiant qu’elle ne comprend rien à ce que je lui raconte et décide de me planter là.

Candice parle et rit de son côté. Je ne suis pas certain que ce soit ici qu’elle trouvera des informations concernant son frère ou son père, je ne sais plus trop…ces cercles privées sont si restreints…tout le monde se  connait ou connait les parents ou un membre de la famille… pourquoi m’ont-elles traîné là ? D’où connait-elle la rombière ??

***

 

Toujours ce regard porcin collé sur moi. Alors qu’elle me dégoûte au plus haut point, je lui souris. Il est temps que je découvre ce qu’elle mijote…

Je suis au premier rang. Elle débite un discours que je n’écoute pas mais je n’oublie pas de sourire. Alors qu’elle se démène avec sa pelle à tarte, je viens à son secours. Au premier abord, je la sens réticente. Je pose alors délicatement ma main sur sa grosse main boudinée et je lui souris tendrement.

« Je suis impardonnable…je ne connais même pas votre prénom… »

Et voilà, le tour est joué. Elle se met à minauder :

« Dita »

« C’est charmant »

Grand sourire.

« Si vous permettez…joyeux anniversaire ! » et je lui colle un baiser sur les lèvres.

Je ne sais pas comment je fais pour ne pas vomir, ni m’essuyer la bouche. Je continue de l’aider. Parfait gentleman qui quelques temps auparavant gisait sur un trottoir. Son personnel a pris le relais…heureusement…

Elle m’attrape par le bras et murmure :

« Vous êtes vraiment un ange » et à mon grand soulagement elle part à l’autre bout de la pièce.

« Tu joues à quoi ? » Fio est furax.

« Je ne joue pas…j’enquête »

Je suis discrètement la rombière du coin de l’œil. Son nouvel amant, un grand black, ressort particulièrement bien sur le rose de sa tenue...

***

.

Sur le chemin du retour, nous sommes seuls avec Fio.

« Pourquoi t’as fait ça ? »

« Pourquoi j’ai quoi ? »

« L’embrasser »

« Parce que t’appelles ça embrasser, toi ? »

« Oui … tu cherchais quoi en faisant ça ? Te mettre à sa place ? Voir ce qu’il pouvait bien éprouver ? »

« Tu me fais une scène ? »

« Non…je sais que tu as du chagrin…c’est dur tout ce qu’il t’est arrivé, je veux ju… »

« Non, tu ne sais rien de ce que j’endure depuis des mois. »

« Je ne sais pas…hein….t’es tu un jour demandé de quoi avait été faite ma vie avant que tu en fasses partie ? T’es tu un jour demandé qui j’avais été avant de devenir celle que je suis ? Non, jamais ! Pour toi les choses sont telles que tu les vois. Elles ne peuvent pas avoir été autre chose et ne peuvent pas devenir quelque chose d’autre. Ton monde est immobile. Je pensais que Bill t’avait ouvert les yeux, mais je vois que tu n’as pas changé. Tu ne vis pas, tu subis…c’est tellement plus facile de traverser la vie sans se poser de questions. »

Elle se tait enfin. Nous sommes arrivés. Silencieux, on regagne nos chambres.

***

 Je suis allongé sur mon lit. Cela fait des heures que je contemple le plafond. Je me lève et machinalement, je me retrouve devant la chambre de Fio. Un rai de lumière filtre sous sa porte. J’entre. Elle est sur son lit. Elle ne s’est ni déshabillée, ni démaquillée. Elle regarde une photo. Je m’allonge à ses côtés.

« C’est qui? »

« C’était mon mari »

Elle a l’air si vulnérable. C’est la première fois qu’elle laisse entrevoir sa faiblesse.

« Il était grand reporter. Toujours sur les conflits. Un passionné. C’est lors d’une mission humanitaire que je l’ai rencontré. Je faisais des photos pour ‘médecins du monde’, lui couvrait un conflit. Un vrai coup de foudre. Six mois plus tard, on était marié. J’ai vécu 8 ans de bonheur et d’angoisse lorsqu’il s’absentait. Jusqu’à ce fameux jour…il a été fait prisonnier avec son équipe. Je peux dire que j’ai compté chaque minutes qui passait…chaque jour qui finissait et celui qui recommençait. Tu sais ce que s’est de vivre sans avoir de nouvelles ? D’avoir l’impression de mourir chaque fois que le téléphone sonne ? puis, l’espoir, lorsqu’ils commencent à relâcher des otages…tu te dis que ça sera bientôt son tour, mais ils ont oublié de te dire que les otages qu’ils relâchent, ne sont pas des français, mais d’autres journalistes…finalement, ils sont rentrés…tous, sans exception…dans des cercueils plombés…j’ai décidé ce jour là, de donner aux gens ce qu’ils aimaient le plus…des scandales, de la déchéance…et d’étaler au grand jour toute la merde du monde »

Je la prends dans mes bras et je la berce, doucement. Je sens ses larmes sur ma peau. Elle me repousse tout en les séchant d’un revers de la main. Une trace noire de mascara, lui barre la joue. Je m’approche pour l’embrasser. Elle hésite.

« J’ai déjà trop souffert… »

« Moi aussi »

Cette fois, elle ne résiste pas. Je redécouvre son corps. Elle est toujours aussi belle. Je souris en regardant son visage tout barbouillé de maquillage.

« Pourquoi tu souris ? »

« Ton visage, le maquillage a coulé »

Elle me sourit à son tour.

« Tu vas avoir une surprise toi aussi »

J’imagine…

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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