La tasse de thé (terminée)

Vendredi 17 octobre 5 17 /10 /Oct 15:05

5 ans plus tard…

« Vic…dépêches-toi ! Je vais être en retard »

C’est Olivier qui braille. Il a un tournoi de tir à l’arc.

« Oui ! Oui ! J’arrive »

« Enfin ! J’te dépose chez ta mère et je file. Je vais finir par être en retard »

Je dépose un bisou sur sa joue.

« Rhoooo !!! Toi et ton tir à l’arc »

Je suis devant la maison.

 « Ramène la médaille en or ou la coupe»

« Comme d’hab. »

On s’embrasse avant de se quitter.

***

Je frappe, puis j’entre.

« Maman ! Jean-Charles ! Je suis là »

« Vicky ! »

C’est Jean-Charles qui m’accueille.

« Ta mère est dans la cuisine »

Cela fait deux ans qu’ils sont mariés.

Jean-Charles est un mec gentil. J’ai appris à l’apprécier. La seule chose qu’on a demandé à nos parents respectifs quand on a su qu’ils voulaient se marier, c’est de ne pas faire d’enfants. On a eu peur avec Lucas, du monstre qu’ils auraient pu engendrer.

« Alors, ma puce ? Tu vas bien ? »

« Oui »

« Et Olivier ? »

« Il est à une compet’ »

 « Et les études ? »

« Ça roule»

Je vois le regard de ma mère parcourir ma silhouette.

« Tu n’aurais pas grossis ? »

« Peut-être. On bouffe mal à Londres. »

A l’évocation de ‘Londres’, je vois une ombre passer dans son regard mais je fais celle qui n’a rien remarqué.

Après ma tentative de suicide, mon retour a été difficile. Je ne suis pas retournée au lycée. J’ai fini mon année en prenant des cours par correspondance. L’ année de terminal, je l’ai suivi dans le même bahut. Lucas n’était plus là. Il était en fac. Loin de là. Avec Paul.

Olivier m’a aidé. Sans lui, je n’y serais pas arrivé.

« Vicky ? »

« Moui… »

« Tu peux rester avec nous ce week-end. Ce soir on sort mais, ensuite, nous n’avons rien de prévu. Si ça te tente… »

« C’est gentil mais j’ai du taff. Je dois remettre au propre mes notes de stage»

Pendant le repas, la conversation roule sur tous les sujets sauf sur Lucas. Lucas, sujet tabou. Mis à part le jour du mariage, nous n’avons plus jamais été réunis. Une famille recomposée-éclatée. Nos parents ne nous reçoivent jamais ensemble.

Avant de partir, ma mère insiste une dernière fois pour que je reste, mais je décline encore une fois son invitation.

« Laisses-moi te raccompagner au moins »

« Maman ! Je suis une grande fille. J’ai envie de marcher. N’insiste pas »

« Ça va ! Je n’insiste plus ! Embrasse Olivier »

J’opine de la tête.

Une fois dehors, je m’emmitoufle dans mon écharpe.

***




Je marche. Au bout du chemin, ma maison. Je souris. Sa vieille porte a la peinture écaillée. Je passe mes doigts dessus. Il a voulu la repeindre, mais j’ai toujours refusé. J’ai refusé tout les changements qu’il a voulu faire. Je l’aime comme ça, cette vieille bicoque. Je rentre. Il fait chaud. Ça sent bon le feu de bois. Je pose mes affaires dans le hall, sur la vieille patère. Je file dans la cuisine, ma tasse est là. Je prépare du thé. Toutes ces années sont passées tellement vite. Après mon séjour à l’hôpital, on a décidé, d’un commun accord avec Lucas, de prendre du recul par rapport à tout ce que l’on avait vécu. Il fallait qu’on le ‘digère’. Cela nous a permis de voir où étaient nos priorités. La mienne, c’était lui. La sienne, c’était moi. On a donc décidé de poursuivre notre relation s’en rien dire aux parents. Sans rien dire à personne. Ils avaient eu leur dose de tracas avec nous. Aujourd’hui, je vis avec Olivier. Lucas est toujours avec Paul.

 Je suis perdue dans mes souvenirs. Je ne l’ai pas entendu arriver.

« Ils vont bien ? »

« Bien sûr »

« Pas de commentaires au sujet de Londres ? »

« Non, elle a tiqué, mais n’a rien dit. Je ne suis pas sensée savoir que tu y étais »

Je ne me retourne pas. J’attends qu’il s’approche, ce qu’il ne tarde pas à faire. Il repousse délicatement mes cheveux et m’embrasse dans le cou.

Je me retourne. Je plonge mes yeux dans ses prunelles bleues glaciales, puis je descends sur sa bouche. Je ne peux m’empêcher d’aller y poser mes lèvres.

« Et toi, vous allez bien ? »

« Oui, on va bien »

Il passe ses mains sur mon ventre.

« Et pour le bébé ? »

« On avisera le moment venu… »

Je clos la conversation en l’embrassant. Lucas est le seul homme que j’aime mais le mal que l’on s’est fait est gravé en moi. Malgré tout, c’est son enfant que j’attends.

Je vis avec Olivier. Il vit avec Paul. Mais dans cette maison, la maison de sa grand-mère, celle où tout a commencé, on poursuit notre histoire, sans se soucier du mal que l’on va faire…en fait, nous n’avons pas changé.

 

FIN

 

 

 

 

 

 

 

Par cass - Publié dans : La tasse de thé (terminée) - Communauté : Les Archanges de Sade
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Vendredi 17 octobre 5 17 /10 /Oct 14:57

J’ai perdu la notion du temps dans cet établissement. Un truc pour les ados mal dans leur peau. Des psys ont tenté de me faire parler mais j’avais déjà tout raconté au toubib, celui qui nous avait soignés avec Lucas. D’ailleurs, c’est lui qui me suit. Il pense qu’il faudrait que je revois ma famille car depuis que je suis là, je n’ai vu personne. Je n’ai pas voulu revoir qui que ce soit. Pas envie de croiser leurs regards suppliants, interrogateurs et coupables.

J’ai fait la morte-vivante, mais là, il faut que je retourne à la vie.

« Alors Victoria ? »

Sa voix me ramène dans la chambre d’où mon esprit s’était évadé.

« Lucas. Je veux revoir Lucas »

A sa tête, je vois qu’il s’attendait à un « maman » mais pas à « Lucas ». Je le sens déçu et surtout légèrement inquiet.

« Tu en es sûre ? »

« Oui »

Il soupire, hausse les épaules.

« Je le préviens afin qu’il vienne te voir »

Alors qu’il atteint la porte, je lui lance :

« Je veux des préservatifs »

Il me lance un drôle de regard, je lui souris. Il sort sans ajouter un mot. Maintenant, il pourra dire que les ados sont vraiment des petits cons qui n’ont rien dans la tête.

***

Deux jours plus tard, Lucas est là.

J’appréhende autant ce moment que j’en ai envie.

Il est toujours aussi beau. Son regard toujours bleu glacial.

Avant qu’il ne parle, je l’embrasse. Je sais très bien ce qu’il va me dire. Ce qu’il va me demander. D’ailleurs, tous ceux qui vont me revoir vont me poser la même question-pourquoi ?-

« Pourquoi t’as fait ça Vicky ? »

« Parce que je t’aime »

« Tu ne recommenceras plus ? »

« Non »

« Comment je peux en être sûr ? »

« Parce que je t’aime »

Il me regarde. Je ne sais pas s’il comprend vraiment mais je ne veux pas m’expliquer. Il m’a manqué.

« Vicky… »

« Pas maintenant »

Je l’attire vers le lit, lui montre les préservatifs.

« C’est tout ce dont j’ai envie pour l’instant »

Le message est clair.

...demain je publie la fin...
Par cass - Publié dans : La tasse de thé (terminée) - Communauté : Les Archanges de Sade
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Lundi 13 octobre 1 13 /10 /Oct 19:05

« Tu es seul ? »

« Oui, pour l’instant »

« J’arrive »

Ce chemin en terre qui mène à cette petite maison j’ai l’impression de le connaitre par cœur.

Je ne frappe pas, j’entre directement.

La marche m’a frigorifiée. Je dépose ma veste et mon écharpe sur le porte-manteau dans l’entrée. Je souris. J’aime cette maison vieillotte.

Lucas est dans la cuisine, à sa place. Il travaille.

« Du thé ? »

« S’il te plait »

Je m’approche.

 « … »

« Je suis venue pour toi. Je t’aime. Je t’aime à la folie. Cet amour est en train de me tuer. C’est la première et dernière fois que je fais ça. Parce que je t’aime et que ça me détruit »

C’est moi qui accueille Paul. Je l’embrasse. Je lui donne ce qu’il veut. Ce qu’ils veulent.

« donnant/donnant »

Il acquiesce.

Je reste surprise lorsqu’il me soulève dans ses bras. Un sourire timide barre son visage :

« J’en avais envie depuis longtemps »

Je lui rends son sourire.

Drôle de ‘bébé’.

Lucas a disparut. Je suis seule avec Paul. Mal à l’aise malgré tous les efforts qu’il déploie. Lorsque Lucas réapparait, il tient ma tasse. Le voir caresser le corps de Paul me rend folle de jalousie. Je tente d’occulter ce sentiment. Si je me lève, je ne reviendrais plus jamais. Pas la peine de demander ce qu’il y a dans le breuvage. J’en ai besoin.

Ensuite, tout s’enchaîne- se déchaîne.

Les mains de Paul sur mon corps. Sa bouche. Sa langue. Il embrasse bien. Puis, Lucas entre en scène. Il vient m’embrasser.

« Je t’aime. Je t’aime à la folie moi aussi »

« Arrêtes ton baratin, tu as obtenu ce que tu voulais »

Il pose son front contre mon front.

« Tu es agaçante Victoria »

Ses mains  se posent sur mon corps avant d’aller se poser sur le corps de Paul.  Puis, je le vois passer derrière lui. Paul ramène mon regard sur lui. Lucas nous tient tous les deux. Paul est dans mon corps. Lucas dans le sien. Paul ne bouge plus. Cette situation est tellement irréelle pour moi. Lucas commence à remuer. Ses mouvements se répercutent en moi. Je ferme les yeux. Je les entends jouir. Le corps de Lucas bascule à côté du mien. Sa bouche cherche ma bouche. Le poids du corps de Paul disparait de mon corps. Je reprends ma respiration. Je me lève ramasse mes affaires et vais rejoindre Paul dans le salon. Je m’assois à côté de lui.

« Je suis désolée »

« De quoi ? »

Haussement d’épaules.

« J’ai aimé vous avoir tous les deux. Lucas attendait ce moment depuis longtemps »

« C’est à ton tour avec Sara »

« Oui, je suis son cadeau d’anniversaire »

« En quelque sorte. Tu es au courant pour les fêtes de Noël ? »

« Oui, c’est génial »

« Tu ne fêtes pas Noël en famille ? »

« Chérie, je suis musulman »

Je souris. Sourire qui s’efface à la vue de Lucas. Il me fixe et dit :

« Faut qu’on rentre »

« Ok »

On quitte la petite maison.

Paul sur sa moto. Moi avec Lucas.

« Merci »

Je le regarde.

« Merci d’avoir accédé à mon envie »

C’est les seuls mots qu’il va prononcer.

A la maison, on trouve ma mère et son père amoureusement installés dans le canapé. Ils ne bougent même pas en nous voyant. Je file dans ma chambre. Lucas sur les talons.

« Vicky… »

Je me retourne. Je l’aime. Je me déteste de l’aimer. Je me déteste d’avoir fait ça. Je le déteste mais lorsqu’il m’embrasse, mes lèvres s’ouvrent. Mes bras l’enlacent. Je sens tout mon corps le désirer. Il me soulève. Je m’enroule autour de lui. J’oublis qu’un moment auparavant je le détestais. Seul l’amour reste.
Je suis contre Lucas. Ma bouche sur sa bouche. Je veux oublier ce qu'il me fait subir. Je l'aime.

« Tu  n’as pas pris rendez-vous »

Je le regarde. Je ne sais pas s’il dit ça pour rire ou pour me faire chier.

« Tant pis »

« Non, pas tant pis. Tu es sûr de ne pas avoir d’échange téléphonique ce soir ? »

« … »

« J’suis fatigué. J’vais dans ma chambre »

Je me recule. Je ne le supplierai pas. Je ne ferai plus rien. Jamais ça ne sera simple entre nous. Il sort. Je vais jusqu’à  mon bureau. J’écris de petits messages sur des post-it. Rien ne sert d’en dire plus. Je n’ai plus rien à dire. Je regarde le plancher de ma chambre. Direction la salle de bain. Première chose, je m’enferme. Je fais couler l’eau dans le lavabo. Je pousse le tapis de bain d’un coup de pied. Je trouve ce que je cherche dans le placard. J’évite de faire du bruit. J’ai réussit à casser la protection. Je suis assise par terre. J’hésite. Je tremble un peu mais, cela ne change rien au résultat. Je m’entaille les poignets. Je ne veux pas être sauvée. Je ne veux plus vivre cet enfer. Je n’ai pas trouvé d’autre solution. Personne ne peut m’aider. Des coups contre la porte.

« Tu te magnes !! »

Jusqu’au bout il va me faire chier.

« Y’a une autre salle de bain !! Vas-y ! »

« Mes affaires sont là ! Ouvres ! »

Je viens de voir le sang. Je plaque ma main contre ma bouche. J’ai faillit crier de surprise. Cette odeur m’écœure.

« Victoria !! Si tu n’ouvres pas cette porte, je l’enfonce !! »

« Reviens dans 10 minutes. S’il te plait. J’aurai fini »

« Ouvres, bordel !! »

"Fous-moi la paix! La paix..."

S’il continue à taper la porte avec autant de violence, elle va s’ouvrir. Je ne veux pas qu’elle s’ouvre. Pas tant que je vis.  Je me rends compte que c’est long de mourir. J’ai ramené mes genoux sous mon menton. Je ne veux plus voir mes poignets. J’ai peur. Le silence enfin. La porte  vole en éclat. Lucas hurle :

« Papa ! Papa ! Viens vite !! »

Je sens Lucas me soulever. Il me semble que je le supplie de me laisser. Puis, plus rien.

J’ai gâché l’anniversaire de Sara et les belles de fêtes de Noël.

Par cass - Publié dans : La tasse de thé (terminée) - Communauté : Les Archanges de Sade
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Vendredi 10 octobre 5 10 /10 /Oct 19:55

De retour dans ma chambre. Lucas est assis à la même place. Même position. Même regard. Je lui montre la porte. Il me montre le lit. Je m’avance vers lui. Je m’approche. Mes lèvres à quelques millimètres des siennes.

« On n’a pas pris rendez-vous »

Et je me recule.

Il me sourit, regarde sa montre.

« Il est 00 :12. Rendez-vous à 00 :13 »

Je fais celle qui réfléchit et réponds :

« Cela ne va pas être possible. J’ai déjà un rendez-vous. Avec un mec  normal. Un mec qui ne veut pas que je couche avec son pote pendant qu’il l’encule »

Le mot magique ‘enculer’. Lucas déteste. Je le sais alors je l’utilise.

« Victoria »

Il est furieux. Ça aussi j’ai l’habitude.

« Dégages de ma chambre »

« Et si je refuse ? »

Je lui souris en haussant les épaules.

Je prends mon portable, je cherche dans mes contacts. Nathan. Un mec avec qui je m’entendais plutôt bien. Je n’ai plus qu’à espérer qu’il n’ait pas changé de numéro. Pendant que ça sonne, je m’installe confortablement. Je m’assois dos contre la tête de lit.

« Bonsoir…je t’ai manqué ? »

« Vic chérie »

« Je n’arrive pas à dormir alors j’ai pensé que toi et moi on pourrait… s’occuper»

« Wow bébé. Ça fait longtemps »

« Je sais. Trop longtemps »

Je regarde Lucas. Il est livide. A croire que ce soir, c’est sa couleur favorite. Il me regarde. Je coupe le son et lui murmure :

« C’est Olivier »

Il pâlit un peu plus.

« Je croyais que tu ne faisais plus ça »

« Chuttt…et si on commençait… »

J’entends Nathan respirer un peu plus fort tandis que Lucas semble ne plus respirer.

« Tu es nu ? »

« Juste un boxer »

Je coupe le son encore une fois et demande à Lucas :

« Tu veux que je mette le haut-parleur ? »

Il me foudroie du regard.

« J’disais ça comme ça »

Je sens qu’il a envie de me frapper. Je passe ma langue sur ma lèvre meurtrie tout en le fixant. Il fulmine. Ses poings sont tellement serrés que ses phalanges sont blanches. Je vois ses veines ressortir sous sa peau. Parfait. Qu’il crève ce connard. Retour vers Nath.

« Retires-le bébé. Mets-toi nu »

Je l’entends gigoter.

« Ça y est. Et toi ? »

« Juste un peignoir »

« Vire-le »

«Et si j’écartais simplement les jambes…je suis nue dessous »

« Oh, oui… »

« Tu bandes ? »

« P’tin, j’ai mal tellement je bande »

« Parfait. Caresses-toi…doucement, lentement. Fermes les yeux et imagine ma bouche sur ton sexe. Chaude. Humide »

Tout en parlant je fixe Lucas. Toujours livide. Je lui souris. Je lui tends ma main et pose mon index et mon majeur sur ses lèvres et murmure :

« Suces »

D’un revers de la main, il me repousse.

« Comme tu veux »

Je commence à sucer mes doigts. J’entends toujours Nath se branler et gémir. Arrive le moment le plus difficile pour moi. La masturbation. Je suis nulle. Je n’ai jamais réussis à prendre mon pied et ce n’est pas faute d’avoir essayer. Ce soir, j’innove. Il va falloir que je simule. Pas question que je déçoive mon public.

J’introduis mes doigts dans mon corps. Rien. Je commence de légers va et vient. Je fais semblant.

"Oh, bébé...tu me manques tellement. Je t'aime"

Je ferme les yeux tout en me masturbant. Ma porte claque. Je suis enfin seule. Je raccroche. Je balance mon portable contre le mur.

Game over.

***

J’attends mon tour. Assise dans les couloirs gris de la clinique. Je viens voir le médecin qui nous a soignés, Lucas et moi.

« Victoria »

Je me lève en souriant.

« Bonjour »

Il me fait entrer dans son bureau. Je le regarde.

« Ça vous dérange si on va en bas fumer ? J’suis pas malade et là, j’me sens mal à l’aise »

« Pas de souci »

Il saisit ses clopes et l’on sort. Je m’assois sur le rebord d’une énorme jardinière en béton. Il prend place en face.

« Comment va Lucas ? »

« Bien »

J’ai faillit dire ‘trop bien’ mais je n’ai pas osé.

« Et toi ? »

« J’arrive plus à gérer. Ma vie est devenue un véritable calvaire »

Tout en parlant, j’arrache des herbes qui dépassent du bac.

« J’aurai besoin d’aide…mais pas question que j’aille voir un psy, qu’il soit chologue ou chiatre »

Il sourit.

« Je t’écoute. Parle si tu en ressens le besoin »

Je commence à parler. Je lui raconte tout depuis le début jusqu’à hier soir. Le mal-être qui me gagne. Le dégoût de moi.

« Pourquoi tu fais ça ? »

Je le regarde en haussant les épaules.

« J’sais pas »

Il me sourit.

« Téléphones-moi quand tu veux. Je dois y aller. »

« Vous ne me filer pas des cachetons pour remettre de l’ordre dans ma tête »

Il hésite puis dit :

« J’ai vu ce que tu as fait avec le raticide…cela ne serait pas raisonnable »

Son bip retentit. Il part en m’adressant un signe de la main.

***

 

Dans le salon, je découvre ma mère, Jean-Charles et Lucas devant l’écran de l’ordi.

« Chérie, où étais-tu passée ? »

« Je m’occupe du cadeau de Sara »

Pas la peine de lui raconter que je reviens de l’hosto où j’ai parlé avec un toubib.

« Ha, oui, c’est vrai que le 21 c’est son anniversaire »

Je suis toujours sur le seuil de la porte. Je n’ose pas entrer dans le salon. Je me sens ‘en trop’ en les voyants tous les trois, souriants.

« Viens dire bonjour, chérie »

J’avance lentement. J’embrasse ma mère, j’hésite avec le père de Lucas puis, je lui fais une bise. Lucas est concentré sur l’écran de l’ordi. Je l’ignore.

« On a une bonne nouvelle à t’annoncer chérie »

Je souris à ma mère. Je m’attends au pire.

« Corinne et Marc passeront Noël avec nous. Comme ça, tu seras avec Sara. Lucas a invité Paul. Vous êtes toujours ensemble. On s’est dit que cela vous ferez plaisir. »

« Excellente idée. J’ai du travail à finir. Je vais dans ma chambre »

Mon portable git toujours éclaté au pied du mur.

Je m’installe à mon bureau, je sors mon travail. Je fixe mes feuilles manuscrites sans rien voir. Je suis incapable de me concentrer sur quoi que ce soit. La porte s’ouvre. Lucas. C’est le seul qui ne frappe pas avant d’entrer.

« Je vais rejoindre Paul chez ma grand-mère »

Je reste silencieuse. La tête résolument baissée.

« Viens »

Je sais ce que ‘viens’ signifie. Je ne prends pas la peine de répondre. Je commence à travailler. Je le sens bouger, s’activer. Il dépose mon portable sur mon bureau.

« Je veux pouvoir te joindre quand j’en ai envie»

La porte se referme. Je suis seule.

Par cass - Publié dans : La tasse de thé (terminée) - Communauté : Les Archanges de Sade
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Mardi 7 octobre 2 07 /10 /Oct 09:43

 « Vicky chérie. Tu es prête ? »

« Oui »

« Tu es toute blanche…tu trembles ? »

Je me force à sourire. Je me tiens les mains pour les empêcher de trembler .Tout mon corps tremble.

« J’viens de jouer à la WII, combat de boxe contre Lucas, je suis épuisée »

« Non, mais ! On n’a pas idée de se mettre dans des états pareils !ta lèvre… »

« C’est rien »

Je ramasse mon sac et je sors. La voiture du père de Lucas est garée devant la maison. Je monte. Lucas est assis à côté de moi. Il est livide lui aussi.

***

« Vicky chérie ! Tu rêvasses ! La serveuse attend pour prendre ta commande »

Je relève la tête. Je suis au restaurant.

« J’prends comme toi »

« Ben voilà ! On y arrive »

Je tends la carte à la fille tout en lui demandant où se trouve les toilettes. Elle me désigne une porte, au fond de la salle. Je prends mes clopes dans la poche de ma veste.

Après la porte, il y a un couloir et au bout, une autre porte.

Mon visage dans le miroir. Je ne supporte pas cette vision, je ressors illico. Il faut que j’aille dehors, prendre l’air. Le froid me surprend. Je n’ai que mon pull. J’allume ma clope. Je ne suis pas la seule à venir m’intoxiquer dehors. Je tente de chasser de mon esprit les images de Paul, Lucas et de moi-même. Je commence à grelotter, le froid, la vie, ce que je suis en train d’en faire- enfer-

Je suis accoudée à la rambarde. Mon blouson vient se poser sur mes épaules. Je me dégage et m’installe un peu plus loin. Son corps vient se plaquer contre mon corps et m’écrase contre la rambarde. Ses bras de chaque côté m’emprisonnent. Ma mère vient à mon secours bien malgré elle.

« Rentrez, c’est servi !»

Il est obligé de me libérer.

Retour à l’intérieur. Je me retrouve devant mon assiette. Ma mère et son régime, elle a commandé un steak avec des haricots verts. J’aurai du m’en douter.  Aucune envie de manger. Dans ces cas-là, je massacre la nourriture. Ce soir ne déroge pas à la règle. Je ne suis rien de la conversation mais d’un seul coup, c’est une phrase qui me fait reprendre  pied dans la réalité.

« On a loué un chalet pour les vacances de Noël. On s’est dit que cela serait super de passer Noël ensemble »

Je regarde ma mère ahurie.

« Quoi ? »

Lucas est pâle.

« Vous n’avez pas fait çà ? Et la mère de Lucas ? Vous y avez pensé ? Elle va passer les fêtes toute seule ? »

« Non, elle n’est pas seule. Elle aussi a quelqu’un dans sa vie »

C’est son père qui est intervenu.

Je jette coup d’œil à Lucas. Il n’a pas bronché mais je vois bien qu’il est au bord de l’explosion. Comme tout à l’heure, chez  sa grand-mère quand j’ai gâché sa petite sauterie.

***

Par la vitre de la voiture je regarde défiler les maisons. Il fait nuit. Il pleut.

Ce soir, le père de Lucas reste dormir à la maison.

« Ça ne te déranges pas ? »

« Non, maman »

« Vous prenez vos précautions avec Lucas »

« Oui maman »

Le sujet est clos. Je trouve cette situation malsaine. La mère avec le père et la fille avec le fils. Je suis mal à l’aise. Je monte dans ma chambre, mais avant de quitter la pièce j’ajoute :

« Quoi que tu entendes, je t’interdis de venir dans ma chambre. Promis ? »

« … »

« Promets »

« Promis »

Je quitte la pièce pour rejoindre ma chambre où Lucas m’attend.

Je suis accueillie par son regard bleu glacial. Je balance mon blouson sur un tas de vêtements qui dissimule une chaise.

« Qu’est-ce qui t’as pris tout à l’heure ! Pourquoi as-tu traité Paul de la sorte ?! »

«Et toi, comment est-ce que tu me traites ? Espèce de connard !! Sale enfoiré ! Je n’ai pas pu ! Ah, non, c’était au-dessus de mes forces. Impossible de laisser Paul me toucher. »

J’entends encore ses paroles qui résonnent dans ma tête. Il voulait que je ferme les yeux, que je pense à Lucas, mais je n’y arrivais pas. J’entendais Lucas. C’était impossible. Impossible. Alors, je l’ai repoussé. J’ai prononcé des mots blessants. Lucas était hors de lui. Il a poussé Paul et on en est venu aux mains. Dès qu’il a été à ma portée, je lui ai balancé une gifle. De toutes mes forces. La réponse se voit encore sur ma lèvre. Paul a du nous séparer avant que l’on s’étripe. Il m’a ordonné de dégager de la chambre. Je me suis exécutée sans rien dire. Il y avait du vrai dans le combat de boxe. Ensuite, j’ai entendu Paul et Lucas se disputait…

Mon regard revient sur Lucas.

« Tu ne vois pas que cette situation fait souffrir tout le monde ?!! Paul souffre, toi tu souffres, moi aussi je souffre et j’ai peur que Sara apprenne tout»

Il m’attrape les poignets et m’attire vers lui.

« Il te suffit de te laisser faire »

« Vas te faire foutre »

« Victoria »

« Je ne t’empêche pas de coucher avec Paul, mais je ne veux pas être là pendant vos relations sexuelles »

« Que faut-il que je te dise pour que tu acceptes ?! »

« Rien. Tu restes avec Paul. Je retourne avec Olivier»

« J’pensais qu’en te disant-je t’aime-cela déclencherait en toi une vague de sentimentalisme et que tu ferais tout ce que je veux. Les filles fonctionnent bien comme ça. Certains mecs aussi d’ailleurs…» 

« Le problème c’est que je ne t’aime pas. Alors quoi que tu me dises, je m’en tape. Je vais prendre une douche, à mon retour, tu es prié de ne plus être là. La chambre d’amis est un peu plus loin. Il y a des draps dans l’armoire »

«Tu vas revenir en rampant »

Je le regarde en souriant.

« On parie ? »

Je suis dans la salle de bain. Assise par terre. J’ai l’impression d’étouffer. Mon sourire a disparut. Je repense aux paroles de Lucas. Je saisis mon téléphone. Je retrouve le numéro.

« C’est Victoria. Vous m’aviez dit de vous appeler si j’allais mal…je vais mal »

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Vendredi 3 octobre 5 03 /10 /Oct 12:52

Une fois dans ma chambre, je me larve sur le lit et j’appelle Sara.

« Tu as fini de faire la gueule ? »

« … »

« Sara ! »

« Quoi ?! »

« Arrêtes de faire la gueule ! »

« Facile ! Tu fous le bordel et tu ne voudrais pas que je t’en veuille ! »

« En quoi tu es concernée toi ? »

« Marine ! Marine et encore elle ! Elle recommence à tourner autour de Lucas mais Lucas ne veut pas d’elle donc, il la refile à Paul. Histoire d’avoir la paix. Résultat, fini ma tranquillité. Elle me pourrit la vie. »

« Wow »

« Ouais, wow !! Putain, tu fais chier Vic »

« On se voit demain chez Lucas ? »

« Parce que tu viens ? »

« Il m’a invité »

« Il est maso »

« Non, il m’aime »

Je l’entends éclater de rire.

« C’est bien ce que je disais, il est maso »

« On est ensemble »

« Ha ! C’est repartit… »

« Oui »

Un cri vient me transpercer le tympan.

« Super génial !!!! Je t’aime toi. Bisous ! Bisous ! À demain »

Je raccroche avec le sourire. Je ne supporte pas de rester fâchée avec ma meilleure amie.

Lorsque j’entends arriver ma mère je dévale les escaliers pour la trouver en compagnie du père de Lucas.

« Ma chérie, on va au restaurant. Tu veux te joindre à nous ? »

« Non, c’est gentil mais je préfère restée à la maison »

Après avoir fait la razzia sur les yaourts, je remonte dans ma chambre. J’ai du travail pour la semaine prochaine. J’en profite pour m’avancer. Au moment où mes yeux se mettent à piquer et à pleurer, je comprends qu’il est tard et que la fatigue me gagne. Je ferme livres et classeurs et je file dormir.

Le week-end. Enfin.

Je traine, je glande jusqu’en début d’après-midi. Il fait un temps de chien. C’est Corinne qui nous accompagne avec Sara chez Lucas. Elle doit passer me prendre vers 14h15. A force de glander, je suis à la bourre. Comme d’hab.’.

Dans la voiture, Sara me lance des coups d’œil complices. Elle est super contente. Elle va pouvoir retrouver son ‘chéri’ en tête à tête. D’ailleurs, c’est Paul qui nous accueille. Il fait la gueule. Sara s’accroche mais un moment après je la vois revenir au bord des larmes.

« Il m’a jeté…c’est la première fois qu’il me parle sur ce ton…je n’ai rien fait pourtant… »

« Ce n’est pas de ta faute, j’en suis sûre. Je vais lui parler »

Je dépose un bisou sur sa joue. En me dirigeant vers Paul, j’aperçois Lucas qui fait aussi la tête.

Je n’ai pas le temps d’ouvrir la bouche, il m’aboie dessus :

« Quoi ?! »

« Sara est toute retournée. Elle est sensible. Je ne te laisserais pas lui faire du mal »

Il soupire.

« J’suis désolé. Je n’aurai pas du »

« C’est à elle que tu dois présenter des excuses »

« Tout ça à cause de toi ! Tu ne pouvais pas rester avec Olivier ? Tu bousilles mon couple ! Lucas passe plus de temps avec toi qu’avec moi. J’en ai marre. On s’est disputé hier soir. C’est la première fois en un an qu’on se dispute !! Tu te rends comptes ?! p’tin mais qu’est-ce que tu as de plus que moi ? »

Je le regarde en souriant et répond d’une voix angélique :

« Un vagin »

Il est furieux. J’ai le don de les rendre dingues lui et Lucas.

« Vas t’excuser auprès de Sara. Je vais voir Lucas »

Il me retient en m’attrapant le poignet.

« Je ne suis pas aussi patient que Lucas. Fais attention à ce que tu fais »

Il parle avec le sourire mais son regard est froid. Je lui rends son sourire tout en me dégageant énergiquement.

Lucas est de mauvaise humeur. Je le sens tout de suite. Il m’attire dans un coin au calme.

« On s’est disputé avec Paul hier soir. A cause de toi. Je ne supporte pas de le faire souffrir. Je suis moins disponible pour lui. Il m’a reproché d’être de plus en plus passif. Je le rejoins après avoir fais l’amour avec toi, c’est sûr que je suis moins ‘en forme’ »

« Tu fais la fille et il voudrait que tu fasses le mec ? »

« Oui, en quelque sorte »

Je m’approche pour le prendre dans mes bras mais il me repousse.

« Si tu reviens, tu reviens avec ‘nous’. Paul fait parti du lot. Je ne le quitterai pas pour toi »

« C’est une menace ? »

« Non, une mise en garde. Je te préviens que je resterai avec Paul. C’est tout »

« C’est tout ? Tu m’avoues passer plus de temps avec moi qu’avec lui et c’est avec lui que tu resterais ? »

« Je vous veux tous les deux. Soit vous faites un effort, soit, j’en largue un, et dans ce cas, cela sera toi. Tu lui plais. Tu n’as plus qu’à faire un effort »

« Tu déconnes ?! Un effort ! Tu appelles ça ‘faire un effort’. »

Je secoue la tête, dégoûtée.

« La première fois que j’ai eu un rapport sexuel, c’était cet été avec mon copain. Un vrai fiasco. J’avais décidé de ne pas recommencer, d’attendre quand tu en as décidé autrement pour moi. Dans ta salle de bain, c’était la deuxième fois. »

Il a l’air gêné.

« Une vraie torture mentale. Le mec qui avait pris mon corps sans ma permission me donnait du plaisir comme jamais je n’en avais eu. J’aime faire l’amour avec toi mais tu m’en demandes trop. Je ne suis pas certaine de pouvoir gérer cette relation. Je n’ai pas envie de me retrouver avec vous dans un pieu »

« Réfléchis et donnes-nous ta réponse ce soir »

Dans le salon, un tournoi est organisé. Lucas a une WII. Tout le monde se regroupe, les équipes se forment. Je ne vois pas le temps passé et surtout, j’oublie que ce soir, je dois donner une réponse.

18h passées.

Sara était la dernière à partir.

 Je me retrouve seule avec eux. Paul est assis sur le canapé. Lucas a disparut. Je vais m’assoir à côté de lui. Je pense à Sara. Un bruit. Lucas debout dans l’encadrement de la porte. Il nous regarde. Je sens ma gorge se serrer. Je me tourne vers Paul, pose ma bouche sur sa bouche. Ses lèvres s’entre-ouvrent. Sa langue se retrouve dans ma bouche. On s’embrasse. Je ne pense à rien. Lorsque nos bouches se séparent, je me retourne vers Lucas qui n’a pas bougé. Je lui tends la main. Il nous rejoint sur le canapé. Alors qu’il va pour m’embrasser, je me recule et je le pousse vers Paul. Il s’embrasse devant moi. C’est comme si ce n’est pas moi qui agis. Comme si tout ce qui se passe ici, dans cette pièce n’est qu’un film que je regarde. Je suis spectatrice et non actrice. Je me détache de cette scène. Pendant qu’ils s’embrassent, je me joins à eux.

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Dimanche 28 septembre 7 28 /09 /Sep 18:17

Enfin, la maison. J’essaye d’ouvrir la porte. Elle n’est pas fermée. Je rentre. Il fait bon à l’intérieur. Des rires fusent du bureau. Je me rends directement à la cuisine. Lucas est assis face à la porte. Il travaille. Il n’a pas relevé la tête. A ses côtés, ma tasse. Du thé. Je tends la main, je la saisis et je bois. C’est chaud, trop sucré à mon goût mais j’ai tellement froid que je bois. Je suis en train de me réchauffer en buvant quand Marine arrive dans la cuisine en riant. Ma présence lui coupe instantanément la voix mais elle se reprend vite.

« Et mon thé ?! »

Mes yeux vont de la tasse de thé à Lucas.

« C’est le mien »

Rassurée je continue à boire.

« Je pensais que c’était toi qui allait m’aider en maths »

Elle a pris une voix de pauvre petite fille malheureuse. Elle fait même une moue ridicule avec la bouche.

« J’ai du travail. Sors de cette pièce et fermes la porte en partant »

Le ton est sans appel. Il a baissé la tête et s’est replongé dans son boulot.

Je reste plantée à côté de la table. Dès que la porte se referme, il relève la tête.

« Puisque tu as bu mon thé, tu vas m’en préparer un autre. Files-moi ton cours et tes exos en attendant »

Je lui donne mes affaires puis je m’occupe de son thé.

« Sers-le dans ta tasse. Ça ira »

Quelques instants plus tard, je dépose la tasse fumante à côté de lui. Je prends place en face. La tête toujours penchée sur mon cours, il pousse vers moi une feuille.

« C’est mon anglais, tu peux y jeter un œil, j’crois que j’ai fait des erreurs. Merci »

C’est une traduction. Certes, il y a quelques erreurs. Je vois apparaitre un crayon à papier sous mon nez. Pour la correction, je suppose. Alors que je commence à me réchauffer, mon ventre se met à gargouiller. J’ai faim. Lucas me regarde.

« J’ai faim »

« Fallait manger ce midi »

Il replonge la tête dans mon cours.

Je corrige sa copie. Je gargouille toujours autant. J’ai vraiment la dalle.

« Prête pour les maths ? »

« Oui »

Il se lève, au passage récupère un paquet de biscuits dans un placard et vient s’assoir près de moi. Il pousse les biscuits sous mon nez.

« Manges, c’est infernal le bruit que ton ventre fait. »

« Merci »

« Tu m’écoutes en mangeant ! Compris ?! »

« Oui »

« Tu peux faire les deux ?»

« Non, mais pour qui te me prends ? »

Il ne daigne pas répondre.

« Je peux ? »

J’ai envie de tremper les biscuits dans son thé. Il met la tasse entre nous. Je lui tends un biscuit. Finalement, on mange sans parler. Le plus difficile étant d’imbiber le biscuit sans trop le ramollir afin qu’il ne finisse pas en purée au fond de la tasse.

« Rassasiée ? On peut enfin se mettre au travail ? »

Je fais oui de la tête car j’ai la bouche pleine.

Un moment après je suis complètement absorbée par ses explications.

« On va voir si tu as compris cette fois. Fais le premier exercice. Tu le fais comme je t’ai expliqué »

« Oui »

Il me surveille.

« Et je veux toutes les étapes, compris ? »

« Oui »

Il m’agace !

« C’est bien, il est juste. Au second maintenant »

Je reprends la méthode Lucas, qui soit dit au passage, est efficace. Le deuxième exo est juste aussi.

« Fais tout tes exos, je vérifie ta feuille quand tu as finis »

Il repart bosser de son côté pendant que je fais mes exos. J’ai terminé. Je lève les yeux. Lucas, concentré sur son travail. De temps en temps il passe sa main dans ses cheveux, pour trouver les réponses peut-être. Ses lèvres remuent mais aucun son ne sort de sa bouche. Il se mordille la lèvre inferieure. J’ai envie de l’embrasser. De passer ma main dans ses cheveux. D’aller me coller contre lui. J’ai envie de lui. Je n’ai pas envie de lui dire que j’ai terminé.

« Tu as fini Vicky ? »

« Non »

« Arrêtes alors de me mater et fais tes exos »

« Non »

« Pardon ? »

Son regard glacial.

Je lui tends ma feuille.

« J’plaisante »

Après un examen scrupuleux de tous mes exercices le verdict tombe :

« Parfait »

Il me rend ma feuille.

Je n’ai plus qu’à plier bagages et me casser. D’ailleurs Paul vient d’entrer dans la cuisine suivi de Sara et de Marine.

« Elles ont fini. Je vais les raccompagner. »

« Tu as fini Vic ? »

Marine qui s’intéresse à moi…

« Oui »

Elle se tourne vers Paul et lui dit :

« Tu peux la raccompagner, elle a fini »

« Non, moi, je repars à pied. C’est sympa de t’inquiéter»

Je rassemble mes affaires. Remets ma veste. Prête à affronter le froid.

Sara ne m’a toujours pas adressé la parole. Paul me tend le casque après avoir jeté un rapide coup d’œil à Lucas.

« On y va »

Marine jubile. Elle s’est enfin débarrassée de moi. J’envoie un ‘au revoir ‘ à la ronde puis je sors.

Quelques minutes plus tard, je suis devant ma porte. Je rends le casque à Paul.

« Merci »

« Je raccompagne les autres et je reviens. Faut qu’on parle »

Hochement affirmatif de la tête.

Alors que j’ouvre la porte, j’entends le bruit de sa moto démarrer et s’éloigner.

***

Une lumière éclaire le salon. L’aquarium. Sans quitter ma veste et tenant toujours mon sac à la main, je me dirige vers le salon. Je m’assois en face de mon ‘océan’. Cela fait longtemps que je ne me suis pas assise là, à regarder le ballet interminable des poissons. Depuis que Lucas est entré dans ma vie. J’attends Paul avec une certaine appréhension. La journée a été épuisante. Je n’ai plus envie de me prendre la tête. Doucement, mon esprit se vide en suivant le va et vient incessants des poissons.

La sonnette.

Je me lève. Aucune envie de l’affronter. Pour quoi que ce soit. J’ouvre tout en me tenant derrière la porte. La maison est toujours dans l’obscurité. Aucune envie de lumière. Tandis que je referme la porte sa voix retentit dans mon corps :

« Tu es partie sans m’embrasser »

Je me retourne. Lucas.

Je me retrouve collée contre son corps. Ma bouche scotchée à la sienne. J’ai l’impression de l’aspirer ou d’être aspirée. Je ne sais plus. Ma tête tourne. Je me déshabille. Ou alors c’est lui. Cette confusion. Sans importance. Mes bras s’enroulent autour de son cou. Je sens ses mains me soulever puis me plaquer contre la porte d’entrée. Mes jambes s’enroulent autour de sa taille. Il me pénètre, enfin. C’est bon. A chaque coup de reins, je vais m’écraser contre la porte. Dans le hall d’entrée résonne le bruit de mon corps qui cogne contre la porte. Le bruit du corps de  Lucas qui cogne contre mon corps et nos gémissements. Entre deux râles, je lui montre le canapé. Il me jette dessus et vient me rejoindre. On finit de faire l’amour avec les poissons pour spectateurs.

Il est toujours sur moi. On reprend notre souffle. Je caresse le bas de son dos et ses fesses.

« Faut que je rentre. Demain, j’organise une petite fête chez moi. Tu es la bienvenue »

Il se lève. Récupère ses affaires éparpillées dans le hall et se rhabille. Avant de partir, il vient m’embrasser.

« Je t’aime »

Je le regarde sans prononcer un mot. Lorsque je me retrouve seule, je file dans la salle de bain. Je fixe l’eau qui ruisselle le long de mes jambes se mêlant à ce qu'il reste de Lucas.

Par cass - Publié dans : La tasse de thé (terminée) - Communauté : Les Archanges de Sade
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Mercredi 24 septembre 3 24 /09 /Sep 18:34

En arrivant au lycée, Olivier me saute littéralement dessus.

« Vicky ! »

« Salut ! »

« J’ai un truc à te dire…j’ai rompu avec Mandy »

Je le regarde étonnée.

« Tu sors toujours avec Lucas ? »

J’ai envie de lui dire que ce n’est pas grave, que je peux sortir avec les deux, qu’on a un accord avec Lucas mais je ne crois pas qu’Olivier comprendrait.

« C’est génial ! Tu m’as tellement manqué ! »

Je lui saute au cou. Enfin un peu de normalité dans ma vie de dépravée.

« Toi aussi tu m’as manqué »

Je dépose un baiser sur ses lèvres. Pour fêter nos  retrouvailles. Je reste avec lui jusqu’à ce que la sonnerie nous sépare. Je souris. Je suis heureuse. Olivier, mon rempart contre la folie de Lucas et la mienne.

A la récré, Olivier me rejoint.

« Tu as parlé avec Lucas ? »

« Non, pas encore. Je vais y aller »

« Ok »

Petit bisou déposé sur la bouche d’Olivier. C’est en souriant que je rejoins Lucas. J’envoie rapidement un ‘bonjour’ à la ronde puis je me dirige vers lui. C’est en me retrouvant face à ses yeux que je remarque son regard glacial. Je comprends qu’il n’est pas content. Je fais comme si de rien n’était.

« Mandy n’est plus avec Olivier »

Si son regard pouvait tuer, je serai morte.

« Tu te rappelles ce que tu m’as dit… »

Et en disant ça, mon regard se pose une fraction de seconde sur Paul. Il est furieux. Je m’approche de lui, je murmure :

« Tu fais la gueule pour un petit bisou sans la langue alors que moi j’ai dû assister à vos ébats ?!! »

Sa réaction est immédiate. Il me saisit le bras et crache :

« Restes donc avec lui. Je ne veux plus de toi. »

Son étreinte s’est relâchée. Mon cœur s’est arrêté de battre. Une boule s’est formée dans ma gorge. Je souris néanmoins. Je décide de finir de l’énerver :

« J’ai un accord avec Paul. Je compte bien le respecter. Olivier voudra peut-être prendre ta place »

Il serre les poings et les mâchoires. Instinctivement, je recule.

« Dégages »

Sa voix est un sifflement. Je réalise que je veux rester avec lui.

Je rejoins Olivier. Mon sourire artificiel me fait mal.

« Ça y est »

Ces trois mots me demandent un effort surhumain. Sourire aussi. Je sens un flot de larmes remontées. Je secoue la tête pour les chasser. Mais rien. C’est Olivier qui vient à mon secours sans s’en rendre compte. Il m’embrasse. Je ferme les yeux. Mais Olivier est gentil. Je sens sa langue s’appliquer à faire le tour de ma bouche. Rien de passionné. Rien de sexuel. Rien de vraiment bon. Sa langue tourne et tourne dans ma bouche. C’était comme ça avant?

Lorsqu’il s’arrête enfin, souriant et heureux il m’annonce :

« J’adore t’embrasser »

Je souris. Moi non, j’aime plus.

*** 

Pendant le temps de midi, Sara vient me chercher.

« Vic, j’te jure. Tu mérites des claques !! »

Je crois qu’elle a raison pour une fois.

« Tu ne vas pas rester seule. Viens avec nous »

Marine a repris son petit manège autour de Lucas qui ne semble toujours pas intéressé mais qui en me voyant arriver lui sourit.

Après avoir pris de quoi manger, je m’installe à côté de Sara et d’un gars que je ne connais que de vue. Je fixe le contenu de mon assiette. Je n’ai pas faim. Ce poids sur l’estomac. Cette boule dans la gorge. La voix de Lucas qui plaisante avec Marine. Je vais me lever mais Sara me retient. Elle a posé sa main sur ma cuisse.

« Manges »

« Je n’ai pas très faim aujourd’hui. Je vais aller fumer »

En souriant, je me lève, je dépose mon plateau et son contenu  et je sors fumer. Je vais m’installer dans un coin. Seule.  Après deux cigarettes consécutives, j’arrête. Envie de gerber. Je pose ma tête entre mes mains et je ferme les yeux. C’est la voix de Sara qui me fait me redresser. Lucas s’est adossé au mur, en face de moi. Marine se colle contre lui. Je vois ses bras l’enserrer. Sa bouche près de son oreille murmure des paroles qu'elle seule entend. Elle rit. Je me lève. J’ai un DS de maths. Il faut que je trouve quelqu’un pour m’aider. En salle de repos, je trouverai sûrement.

« Tu fais quoi là ? »

« Je vais en salle de repos. J’ai besoin d’aide. »

« De l’aide ? Pour quoi ? »

« Rien. J’y vais. A plus »

Mais Sara est têtue lorsqu’elle s’y met.

« Vic !! Attends-moi !! C’est quoi cette histoire d’aide ? »

« J’ai un DS de maths. J’ai besoin de quelques explications. Voilà »

« Voilà ??!!! Et Lucas ? »

« Laisses tomber Lucas. Je trouverai une autre personne. Puis, il a l’air occupé »

« Comme toi ce matin ! »

Et sur ces mots elle repart rejoindre Paul.

 ***

Dans la salle de repos, je demande de l’aide. Un gars de Ts me fait signe. J’approche en souriant. Je lui explique mon problème. On décide de se retrouver cet aprème à 15h, ici même. Je ressors en souriant.

Les cours, la routine.

Pendant la récré, je reçois un sms d’Olivier. Il n’a plus cours, il rentre chez lui. Ce week-end il n’est pas là. Compétition de tir à l’arc.

Après la récré, je rejoins Adrian, le Ts qui a la délicate mission de me faire comprendre les maths. Je m’installe, déballe tout mon bordel. Les explications commencent. Je ne suis pas très concentrée. Un peu plus loin, Lucas et Paul travaillent. Je défie quiconque de deviner qu’ils sont ensemble depuis un an.

« Alors tu as compris ? »

Si je lui avoue que je n’ai que vaguement écouté, il ne va pas apprécier.

« Oui,  je crois »

« Parfait. Je dois aller en TP. Si tu as encore besoin d’aide, tu sais où me trouver. Bye »

La sonnerie retentit. Je me retrouve seule, face à mes exercices. Je me mets au travail. J’en fais un, puis deux puis j’attaque le troisième. Je suis concentrée sur ce que je fais, c’est pour cela que je sursaute lorsque la voix de Lucas me dit :

« C’est tout faux »

Il est derrière moi. Je n’ose pas me retourner.

« Tu n’as rien compris. Cela ne m’étonne pas, vu comme tu l’écoutais »

Je rougis. Je ne pensais pas qu’il m’avait vu les observer.

Il prend mes feuilles d’exercices, un fait une grosse boule.

« Poubelle »

Et il repose son œuvre d’art à côté de moi.

Je me retourne, pas très contente.

« Pourquoi tu as fait ça ??!! Je n’ai rien compris. Juste ou faux je dois les faire, maintenant, je dois tout recommencer »

« Parce que tu comptais rendre ces inepties ?!! »

« Avant que tu me dises que c’était faux, j’étais sûre du contraire »

Il secoue la tête en signe de résignation.

« Si tu veux de l’aide, tu sais où me trouver »

Et il part rejoindre Paul.

Je range mes maths. J’ai d’autres devoirs à faire, et là, je n’ai pas besoin d’aide.

17h30 – fin des cours –

Si je veux qu’il m’aide, faut que j’y aille à pied. Il fait presque nuit et il gèle. Je grelotte. J’ai la fâcheuse manie de ne pas trop me couvrir. En moto le trajet semble ridiculement court, mais à pied, j’ai l’impression que c’est à des centaines de kilomètres.

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Vendredi 19 septembre 5 19 /09 /Sep 17:21

Nous sommes début décembre. Le 21, c’est l’anniversaire de Sara. Je sais déjà ce que je vais lui offrir. D’ailleurs son cadeau est en train de baiser tranquillement dans mon dos. Oui, son cadeau, c’est Paul. J’ai moins d’un mois pour le convaincre, ou trouver un moyen de pression. Qu’il le veuille ou pas, il faudra qu’il comble Sara, ne serait-ce qu’une fois. Après, ils se démerdent.

Ils ont finis. Enfin. Ils vont me libérer. Je les entends murmurer. Je ne peux m’empêcher de sourire. Des vêtements que l’on remet. Des pas. Un souffle sur ma nuque.

« Je vais te raccompagner. Si tu veux lui dire ‘au revoir’, c’est le moment »

 Je suis toujours face au paysage. J’entends les pas de Paul s’éloigner. Lucas est toujours dans le lit. Je me retourne enfin. Il me fixe. Je m’approche du lit, de lui. J’ai des choses à lui dire, à lui demander,  mais rien ne sort.

« Embrasses-moi Vicky »

« Pourquoi ? Tu n’as pas eu ta dose avec ‘bébé’ »

Son regard glacial me fige sur place.

« Dégages avant que je me lève »

Je m’exécute.

Paul m’attend en bas, souriant. La situation est tellement glauque. Je lui rends son sourire, car je n’oublie pas que j’ai devant les yeux le cadeau de Sara.

« On y va ? »

« Oui »

Quelques minutes plus tard, je suis chez moi.

« C’était agréable tout à l’heure. Tu m’as fait frissonner. J’adore Lucas, mais j’ai vraiment envie de recoucher avec une fille »

« Mais, c’est une excellente nouvelle ! Sara n’attend que ça»

Il me sourit, me reprend le casque et ajoute avant de partir :

« Je m’en fous de Sara, c’est toi que je veux baiser. Partager la même fille que mon chéri, c’est trop fort »

Je m’approche de lui, mes lèvres à quelques millimètres de sa peau :

« C’est donnant/donnant »

« donnant/donnant »

Il met son casque et part.

 ***

Première chose que je fais, je file sous la douche. Me laver. De tout. Je décide d’appeler Sara.

« Sara »

« VICKY ! Tu m’abandonnes depuis que tu es avec Lucas »

« Je pensais que tu t’occupais avec Paul »

« Moué…il est…insensible. Tu crois que c’est à cause de moi ? »

Insensible ? Il est vrai qu’elle n’a pas l’occasion d’assister aux scènes torrides qui se déroulent entre lui et Lucas. Elle ne le supporterait pas. Moi non plus d’ailleurs.

« Non !! Ce n’est pas à cause de toi. C’est lui ! C’est un abruti ! »

« Comme tu le traites !!! »

En plus, je vais me faire jeter. Elle est vraiment accro.

« Je suis sûre que tout va s’arranger »

« J’espère. Au fait, ma mère est d’accord pour que je fasse une super fête pour mon anniversaire !! Je suis super excitée ! Ne prévois rien le samedi 20»

« Ça risque pas ! Je te réserve ma soirée. Tu as prévenu Paul ?»

« C’était le premier. Tu ne m’en veux pas ? »

« Bien sûr que non. Il vient ? »

« Il a dit qu’il ne manquerait ça pour rien au monde »

Je souris.

« Parfait »

« Je te laisse, j’suis crevée. Bisous »

Lucas m’épuise mentalement et physiquement.

« Bisous, bisous ! »

Je suis allongée sur mon lit. J’admire le plafond. J’ai collé des étoiles phosphorescentes. Elles brillent dans le noir. Jusqu’à l’arrivée de ma mère, je reste comme ça. Allongée sur mon lit, la tête dans les étoiles. La sonnerie de mon portable. Lucas.

« Oui »

« Je suis devant ta porte. Est-ce que tu peux m’ouvrir, s’il te plait ? »

Sa voix n’est pas comme d’habitude, mais c’est le « s’il te plait » qui me fait le plus bizarre.

« Vicky ? »

« Oui, j’arrive »

Effectivement, Lucas est devant ma porte. Il fait une drôle de tête. A peine la porte ouverte qu’il s’engouffre comme un dingue.

« Mes parents se séparent ! Ça y est ! Ma mère a trouvé un appartement, ils ne vivront plus ensemble. Tu te rends compte ? ILS VONT DIVORCER !!!»

« … »

Je me suis reculée. La dernière fois, j’ai finis sur le carrelage de la salle de bain, où dans son lit, m’en souviens plus trop. Je me souviens juste que je n’y étais pour rien, et que c’est sur moi qu’il a passé ses nerfs.

« J’y crois pas !! »

« Lucas… »

« Ta mère va enfin pouvoir vivre au grand jour avec mon père ! Elle n’attend que ça, j’en suis certain ! »

Il s’énerve. Il parle en criant, il s’agite. Je m’approche de lui, doucement. Je me colle contre son corps tout en le prenant dans mes bras.

« Chuttttttttt….calmes-toi. »

Mais, il me repousse.

« Je déteste ta mère, je ne supporterai pas de la voir avec mon père, tu m’entends ?! »

« Je n’y suis pour rien ! S’ils baisent, ce n’est pas notre problème. Puis, nous aussi on baise bien ensemble. »

Son regard. Il n’a pas besoin de parler. Comme d’habitude, lorsqu’il est dans cet état, alors que je ferais mieux de me taire, faut toujours que je l’énerve d’avantage.

« Imagines qu’ils se marient, tu baiserais ta demi-sœur et …»

Je n’ai pas le temps de finir, il m’a saisit le bras.

« Victoria… »

Sa voix est un souffle glacial.

« Lulu… »

Ce surnom à la con le déstabilise une fraction de seconde, mais il retrouve vite son sang froid. Un vrai reptile ce mec.

« Demi-sœur ou sœur, je continuerai à te baiser tant que j’en aurai envie »

Je ne supporte pas d’être son objet. De subir. L’arrivée de ma mère avec le père de Lucas met fin à notre discussion. Il ne m’a toujours pas lâché et d’après la pression qu’il exerce sur mon bras, ce n’est pas dans ses intentions.

« Maman »

« Vicky chérie. Lucas »

« Mon fils ici, je pensais que tu serais avec ta mère »

« J’aide Victoria en maths. Elle est archi nulle »

« Merci »

« On y va ? »

Puis fixant son père :

« Tu restes dormir ici, ce soir ?»

La question a l’air de le surprendre et de le gêner.

« Non, parce que si tu restes, moi aussi »

Et il m’entraîne vers ma chambre.

Dès que la porte se referme sur nous, je me dégage vivement mais il me rattrape, me pousse sur mon lit. Je n’aime pas son sourire. Si on peut appeler ça un sourire.

 « Par ici…sœurette »

Je frémis en entendant ce mot puis je souris. J'écarte les jambes et je lui tends la main. Il peut me baiser tant que je veux, on ne sera jamais frère et sœur.

Quelques coups frappés contre ma porte. La poignée qui se baisse. La tête de ma mère qui apparait.

« Lucas, ton père rentre. Il t’attend »

Je regarde Lucas, déçue.

Ma mère s’est éclipsée. Lucas s’est relevé.

« Hé ! Tu as déjà oublié que tu dois m’embrasser pour me dire ‘au revoir’ ? »

Il me sourit et revient entre mes jambes. Ma bouche dévore sa bouche. Une vraie pénétration buccale. C’en est jouissif tellement c’est bon. Il me repousse doucement, me montre son pantalon. Je souris.

« Faut que je descende dans cet état maintenant… »

Avant qu’il ne quitte complètement le lit, je m’approche de lui, je pose ma bouche sur son pantalon, là où c’est ‘gênant’ et je souffle.

« Vicky…arrêtes »

Sa voix, son ton, pas vraiment convaincant.

« Tu as raison, c’est mieux. A demain Lulu »

Lulu me fixe. Il n’aime pas ce surnom. J’en ai immédiatement la preuve.

« À demain Victoria »

J’ai du mal à m’endormir. Je vire, je tourne puis je sombre enfin.


Par cass - Publié dans : La tasse de thé (terminée) - Communauté : Les Archanges de Sade
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Mardi 16 septembre 2 16 /09 /Sep 17:37

« Bébé ! Approche! »

Je suis ébahie, Lucas qui appelle Paul, bébé… J’y crois pas ! Le bébé en question mesure un bon mètre quatre vingt dix, tout en muscles. Il ressemble plus à un fauve qu’à un bébé. Il s’approche du lit. Je tente de remonter le drap sur mes seins. Pudeur oblige. Paul s’avance vers Lucas. Je ne veux pas assister à ça. Ni y être mêlée. Je n’ai pas envie de les voir s’embrasser. Inconsciemment, ma main s’interpose entre leurs bouches. Je ne supporte pas que cette bouche qui était sur ma bouche, cette langue qui caressait ma langue, se pose et caresse une autre bouche, et qui plus est, devant moi. Lucas, saisit ma main, embrasse le bout de mes doigts.

« Tu n’es pas jalouse au moins ? »

« Non, mais je préfère vous laisser seuls »

Il me sourit.

« Non, ou serait le plaisir, si tu n’étais pas là ? »

Et, sous mes yeux, ils s’embrassent.  

 Je ne sais pas si je suis dégoûtée ou jalouse. Ou les deux.

J’arrive à m’extraire du lit. Je ramasse mes vêtements que j’enfile rapidement.

« Pas la peine de te presser, Paul a verrouillé la porte. Puisque tu ne veux pas te joindre à nous, pour l’instant, je te propose d’assister à nos ébats »

Pendant que Lucas parle, Paul s’est déshabillé. Je me suis retournée, face à la fenêtre. Je regarde le paysage. Dans mon dos, je les entends. C’est très déroutant, gênant, énervant. Mes clopes. Faut que je m’occupe. Fumer sera parfait. J’allume ma clope, j’entrouvre la fenêtre, je souffle la fumée à l’extérieur. Je m’avance, de plus en plus. Je regarde la hauteur. Raisonnable. Pas raisonnable. Ils seraient capables de m’attacher. Mauvais plan. J’ai finis ma clope. Je balance le mégot dehors.  J’en reprends une illico. Ils vont me tuer ces deux-là. Ils me bouffent la vie. Je vais faire pareil. Je me retourne. La vue de Lucas, sous le corps de Paul me gêne mais je décide de passer outre tout ça. Je cherche une idée pour les énerver. Les faire débander. Les mettre en rogne. Ils sont dissimulés sous le drap. Je vais les mettre à nu. L’idée me fait sourire. Je balance mon deuxième mégot par la fenêtre et je me dirige vers le lit. Je souris à Lucas, puis, je saisis le drap et lentement, je les découvre. Je vois apparaître le dos de Paul. Au fur et à mesure que  je le découvre, mon doigt glisse sur sa peau. Des frissons. Je croise le regard de Lucas. Son regard glacial. Je continue de descendre le drap. Ses fesses apparaissent. Magnifiques. Je me penche à son oreille :

« T’as un cul magnifique »

Tout en parlant, je lui caresse les fesses. Les mains de Lucas, se joignent aux miennes. Je les écarte délicatement. Il ne supporte pas mon geste. Il ne dit rien. Il me fusille du regard. Il commence à s’agiter sous Paul, et ce n’est pas de plaisir. Je dépose un baiser sur chacune de ses fesses, puis je remonte doucement vers la nuque. Je sens que le fameux plan à trois, dans la théorie, c’est bandant, mais dans la réalité, c’est beaucoup moins facile à gérer. Je m’amuse. Après les baisers dans la nuque, je mordille le lobe de son oreille. Mes cheveux tombent sur le visage de Lucas qui les repousse rageusement. Mon idée fonctionne. Je me penche sur Lucas et je passe ma langue sur ses lèvres. Son regard me foudroie. J’insiste puis je lui demande :

« Ça ne te fais pas mal ? Ça fait quoi de se faire enculer ? »

Je ne devrais pas énerver Lucas, mais c’est plus fort que moi. La réponse est immédiate :

« Si tu n’arrêtes pas ton manège Victoria, tu vas pouvoir répondre à ta question dans les minutes qui suivent »

La menace est claire. Le ‘Victoria’ aussi.

« Je veux sortir d’ici »

« Retournes sur le rebord de la fenêtre »

Je soupire et je vais rejoindre mon poste d’observation, assise sur le rebord de la fenêtre. Je regarde les arbres. En bruit de fond, Paul et Lucas qui s’envoient en l’air.

Par cass - Publié dans : La tasse de thé (terminée) - Communauté : Les Archanges de Sade
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