mauvaise fille

Dimanche 4 janvier 7 04 /01 /Jan 13:16

Je regarde par le hublot. Arnaud écoute de la musique, ses écouteurs rivés aux oreilles. Je souris. Une impression de déjà vu…si ce n’est que cette fois, je ne suis plus animée par les mêmes sentiments. Plus sereine. Plus responsable. Je pose ma main sur sa main, l’emprisonne et l’amène à mes lèvres. Je retourne son poignet pour y déposer un baiser à l’intérieur. Il me sourit. Je lui rends son sourire pour reporter mon regard vers le hublot.

Doucement, l’azur disparait pour faire place à l’image de Greg. Debout devant l’adjoint au maire. Dania à ses côtés, vêtue d’un tailleur parme. Le reste, est flou. Seule la sentence « je vous déclare mari et femme » résonne dans ma tête.

Je n’ai pas pu m’approcher. Ni le toucher. Juste sourire. Anaïs est venue m’aider. Adorable. Digne.

Malgré tout, je ne voulais pas partir comme ça. Le laisser croire que je ne l’aimais plus. Qu’il n’avait plus sa place dans ma vie. Alors, je suis allée vers elle et j’ai simplement dit :

« C’est à vous de prendre soin de lui maintenant. Il s’est toujours occupé de moi. J’ai été sa priorité pendant tellement d’années qu’il en a oublié de vivre. Il est temps qu’il pense à lui et à son bonheur. Vous êtes la personne idéale pour le rendre heureux. Je vous souhaite beaucoup de bonheur »

Une main. Arnaud. L’aéroport est en vu…

 

FIN

Par cass - Publié dans : mauvaise fille
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Mercredi 17 décembre 3 17 /12 /Déc 16:22

« Allez grouille, on est en retard »

Main dans la main, on court. Je suis rentrée en France. Avec Arnaud. Ce n’est pas définitif, juste momentané.

« T’es sûre que c’est là ? »

Je m’arrête, essoufflée, l’obligeant à s’arrêter. Je tente de reprendre ma respiration. Je sors mon portable de mon sac, et regarde pour la énième fois le message de ma grand-mère.

« Ben, oui, c’est là »

On regarde le grand bâtiment. Il commence à entrer mais je le retiens. Inconsciemment mais fermement. Il me fixe.

J’opine de la tête et le suis. Le bruit de mes talons résonne dans le couloir interminable que l’on suit. Puis, dans les escaliers.

Depuis que je suis partie, je n’ai plus jamais reparlé à Grégorie. Je l’ai évité. Je n’ai jamais voulu écouter l’un de ses messages, les effaçant systématiquement. C’est ainsi qu’au fil des jours, au fil des mois, je me suis détachée. Douloureusement. J’ai coupé le cordon qui l’étranglait. L’empêchait de vivre. J’ai fait ce que les parents font quand ils laissent partir leurs enfants, si ce n’est que moi, c’est mon père que j’ai laissé partir.

Avec Anaïs on a passé un accord tacite. Elle ne me parle pas de son fils sous peine de ne plus jamais avoir de mes nouvelles. Mais là, l’accord a été rompu. Elle se devait de m’informer. Libre à moi de venir. Elle a juste insisté sur le fait que  mon père voulait que je sois là, à ses côtés.

Je me suis décidée il y 2 jours. Anaïs a réservé les billets d’avion. Me revoilà en France.

Les bruits qui viennent de la grande salle m’indiquent que nous sommes enfin arrivés. Surtout moi. Le bout de mon voyage. Un étrange sentiment. Je regarde sur la porte la plaque en laiton qui brille, qui semble me narguait en affichant en lettres capitales « SALLES DES MARIAGES ».

Par cass - Publié dans : mauvaise fille - Communauté : Les Archanges de Sade
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Mardi 9 décembre 2 09 /12 /Déc 11:44

« Nous survolons les Pyrénées »

La voix du commandant de bord commente le paysage.

Arnaud, les oreilles cachées sous son casque écoute de la musique. Moi, le nez collé au hublot, je regarde les kilomètres défilés.

Aéroport d’El Prat.

Je traine mes valises. Ma vie. Mon chagrin. Le tout avec le sourire. Dans deux semaines c’est Noël.

***

Je vis dans un grand appartement avec 9 autres colocataires dont Arnaud. Une vraie tour de Babel. On a déniché un sapin de Noël. Pendant que certains s’activent à le décorer, d’autres se sont mis aux fourneaux.

J’ai opté pour la décoration. Je ne suis pas vraiment un cordon bleu. Anaïs s’est toujours chargée de faire la cuisine.

Anaïs. La maison. Ça me manque. Les odeurs de pâtisserie et d’épices qui flottaient dans l’air. Moi qui piquais un gâteau à chaque passage dans la cuisine et ma grand-mère qui inlassablement disait « Eve ! » à chacun de mes larcins.

Greg que je bourrais de gâteaux en lui disant « Vas-y goûte ! Sont meilleurs que l’année dernière, non ? »

Papi, imperturbable au milieu du bordel ambiant. Tranquillement assis. Lisant le journal et buvant du café.

Le sapin que je décorais, n’oubliant pas de mettre toutes les horribles décorations que j’avais fait enfant, sachant que cela ferait hurler Anaïs avec un sempiternel « Encore ces horreurs ! » auquel papi répondrait « Mais enfin, c’est la petite qui a fait ça pour son père. Tu ne voudrais pas qu’on les jette ? Mets-les ma chérie, ton père les adore »

J’ai l’impression d’entendre leurs voix. Mais ce ne sont que les voix de mes colocs qui me ramènent dans cet appartement qui n’est pas le mien. A fêter Noël avec une bande d’inconnu.

Je laisse les guirlandes et pars dans notre chambre. Besoin de quelques minutes d’isolement.

« Hé, tout va bien ? »

Je fais ‘oui’ de la tête car je sais qu’aucun son ne sortira de ma bouche.

« Je comprends que cela puisse être difficile pour toi. Tu es tellement proche de ton père. C’est la première fois que vous êtes séparés. Mais…en règle générale, les enfants arrivent à résoudre leur Œdipe vers 5/6 ans. Tu en as 19. Il serait temps que tu coupes le cordon, tu ne crois pas ?...J’aime à croire que tu m’as suivi parce que tu m’aimes et non, parce qu’il se marie. Je veux bien être patient. Compréhensif. Mais je ne suis pas ton père. Je ne suis pas son remplaçant. Je suis ton mec. Si tu cherches un ‘papa’, ça va pas le faire. »

Il n’est pas rentré. Il est resté sur le pas de la porte. Sa tirade finie, il quitte la chambre.

Je ne pourrais jamais lui expliquer. Jamais lui parler. Ni à lui. Ni à un autre. Car avec toute la compréhension du monde, jamais personne ne pourra comprendre ni pardonner mon acharnement.

***

Minuit. Ouvertures des cadeaux.

Arnaud découvre des clubs de golf. Moi, un bracelet en forme de menotte. Je ne sais pas comment prendre son geste. Finalement, je lui tends mon poignet et me laisse enchainer.

***

 

Par cass - Publié dans : mauvaise fille - Communauté : Les Archanges de Sade
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Vendredi 5 décembre 5 05 /12 /Déc 13:51

Je m’applique à l’éviter. Pas lui. La confrontation. Jour après jour. Jusqu’à mon départ. Dans une semaine. Il est venu plusieurs fois. J’ai vu sa voiture. Je suis repartie. Trainant de rues en pubs afin d’être sûre qu’il ne soit plus là à mon retour. Et je rentre tard, sous l’œil désapprobateur de ma grand-mère.

Ce soir, comme d’habitude, il est là. Comme cette boule qui se noue au creux de mon estomac. Comme ce manque si difficile à accepter. Et comme chaque soir je vais repartir lorsque sa voix retentie dans l’obscurité.

« Reste là ! »

J’entends ses pas venir dans ma direction. Sa main me saisir le bras, me retourner et me trainer à l’intérieur.

Je sais qu’il est en colère. Cela fait une semaine que je me fous de lui en l’évitant. Je me retrouve dans le hall d’entrée. Il est furieux.

« Tu comptais fuir encore longtemps ?! »

« Je n’ai rien à te dire »

 « Je suis ton père. Je pense avoir droit à un minimum de respect »

« Ok. J’ai été occupé. Des devoirs par-dessus la tête. Mon départ à planifier. Le permis à passer. Ma nouvelle vie à organiser. Toi et … à ne pas déranger »

Il soupire.

« Plus que quelques jours et je disparais.»

« Comment peux-tu croire que je veuille me débarrasser de toi ? »

« C’est toi qui voulais que je prenne un appartement ! »

« Un appartement en ville, pas te tirer à l’étranger !!! »

Le ton monte. On s’énerve.

« Bon, tu as fini ? »

« Non ! »

Il se rapproche.

« Je n’ai jamais rien fait comme les autres. Un enfant à 17 ans. Coucher avec toi. Là, j’en ai marre. J’aspire à une certaine normalité. Ouais, une vie de vieux con rangé. Ça m’irait parfaitement. Alors tu peux faire cette tête aussi longtemps que cela te chante, c’est ainsi. Ton père va devenir un vieux con rangé et… épouser Dania »

« T’as fini ? »

« … »

« Quoi...? Tu pensais que j’allais me rouler par terre ? Pleurer ? Te supplier ? Hé bien, non. D’ailleurs, je trouve que tu as raison. A bientôt 40 ans, il est temps que tu deviennes un vieux con rangé. Ça ne pouvait pas durer de te faire sucer par mes amies entre deux audiences. Tu m’excuseras, mais j’ai du travail et encore quelques affaires à préparer. Embrasse ta future femme de ma part »

« Eve…ça ne pouvait plus durer. Rester avec toi c’était t’empêcher de vivre. De rencontrer un homme avec qui tu auras des enfants. Une vie normale quoi. »

« C’était la vie que j’avais choisi. Là, j’ai la vie que tu m’as imposée. »

« Je fais ça parce que  je t’aime »

« Moins qu’elle apparemment »

Je n’attends pas sa réponse. J’en ai assez entendu. Je veux retrouver ma chambre. Son silence. Sa solitude.

***

 

 

 

Par cass - Publié dans : mauvaise fille - Communauté : Les Archanges de Sade
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Jeudi 20 novembre 4 20 /11 /Nov 17:47

 

Je n’ai pas voulu diner avec mes grands-parents et leurs invités. Des vieilles de la paroisse et leurs conjoints. J’ai préféré manger dans ma chambre. J’ai du boulot. J’ai le cafard. Aucune envie de sourire et encore moins de faire la conversation. C’est l’envie de fumer qui me fait sortir me geler sur le pas de la porte. Saleté de manie. Pour ne pas geler sur place, je sautille tout en fumant lorsque je suis rejointe. Un vieux qui veut aller rejoindre dieu plus vite que prévu en choppant et un cancer et la crève.

« Tiens, toi ici. Tu squattes chez ta grand-mère ? »

En souriant, je me retourne pour faire face à mon interlocuteur.

« Et toi, mon père, tu fais le pique-assiette ? »

Il se met à rire.

« C’est dans mes attributions de visiter mes paroissiens »

« Ouais, c’est ça. A d’autres… »

Il allume sa clope et tire sa première taffe avec une mine rayonnante. A croire qu’il vient d’apercevoir les anges et le paradis.

« Tu n’ais pas revenu me voir »

« Je t’ai manqué ? »

Il tire une taffe et s’amuse à faire des ronds de fumée. La porte s’ouvre.

«  Ha, mon père. Je vois que vous avez fait connaissance avec ma petite fille Eve. »

« Oui, une jeune fille charmante et bien élevée »

Je vois Anaïs tiquer à ces compliments mais comme à son habitude, elle reste imperturbable.

« Oui. Charmante »

J’exécute une petite révérence tout à fait irrévérencieuse qui a l’avantage de faire rentrer ma grand-mère après qu’elle ait marmonné un… « mon père, nous vous attendons pour le dessert»

Il a fini sa clope.

« Le gong a sonné. Va manger ton dessert »

Il sourit et rentre.

***

Par cass - Publié dans : mauvaise fille - Communauté : A l'ombre des romances...
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Mercredi 19 novembre 3 19 /11 /Nov 11:28

Anaïs est venue me chercher. Je lui ai demandé l’hospitalité pour les semaines à venir. Elle a accepté. Sans me faire la morale. Sans me faire de reproche. Je suis passée devant notre chambre mais elle m’a installée dans la chambre d’amis. Je n’ai pas émis d’objection.

***

Dès le lendemain, je reprends contact avec l’auto-école. Je dois absolument passer mon permis avant mon départ. C’est le père d’Elisa le moniteur. Il me case pour la semaine suivante. Lentement mais sûrement l’étau se resserre.  Arnaud est super excité à l’idée de notre prochain départ. Je tente de me montrer aussi enthousiaste que lui.

***

Greg a réussi grâce à ses relations à me dénicher une place dans la même université qu’Arnaud. Tout s’enchaîne. Plus rien ne me retient.

***

Allongée sur le lit, je fume. De temps en temps, mon regard s’attarde sur lui. Je me penche, écrase mon mégot dans un mug.

« Il faut que j’y aille »

« Déjà ? »

« Oui, déjà. Elle a organisé un diner pour certains membres de la paroisse. J’ai promis de l’aider. »

« Tu es un amour »

Un sourire moqueur se dessine sur mes lèvres pendant que je m’extrais du lit et que je me rhabille.

« À demain »

Je dépose un baiser sur ses lèvres. Arnaud est un mec bien. Je ne le mérite pas.

« Oui, à demain »



***

Lorsque j’arrive chez mes grands-parents, Anaïs est déjà en train de s’activer dans la cuisine.

« Tu as passé une bonne journée ma chérie ? »

J’admire la façon dont cette femme gère la situation. Imperturbable. Inébranlable.

« Oui, oui…je fais quoi ? »

Elle me montre des légumes à éplucher. C’est dans mes capacités. Absorbée par ma tâche et mes pensées, sa voix me fait revenir dans la cuisine.

« Eve, ton père n’arrive pas à te joindre. Il aimerait te parler »

Je lève la tête.

« Moi, pas. Je n’ai rien à lui dire. »

« Eve »

« Quoi, Eve ?!! Il m’a largué pour cette pouffiasse !! »

« Eve !! Tu parles de ton père »

« Non ! Je parle du mec avec qui je couche…couchais »

« Eve ! S’il te plait. Tu dépasses les bornes »

« Ça fait longtemps que j’ai dépassé les bornes. Atteint le point de non retour. Et quand je parle de Greg, je parle de mon amant. Pas de mon père. Même si c’est la même personne. »

« Chérie, cette situation est malsaine. Cela ne pouvait pas continuer. Ça ne se fait pas d’entretenir de telles relations avec son père. Non, ça ne se fait pas »

Elle ne crie pas. N’est même pas en colère. Elle énonce seulement ce qui pour elle doit se faire, ou non. Elle a raison. Je le sais mais je ne l’admets pas. Pas encore. Cette relation sera finie lorsque je l’aurais décidé et non quand LUI l’aura décidé. Elle s’est approchée de moi et m’a prise dans ses bras. Comme lorsque j’étais enfant.

« Écoutes chérie, ton père et Dania se connaissent depuis des années. Lorsque tu étais jeune, ils ont eu une relation. Pendant des années. Puis, ils se sont séparés… »

« Tu veux dire qu’il l’a largué quand on a commencé à coucher ensemble ? »

Elle soupire, un brin agacée.

« Oui, je suppose »

Je la repousse.

« Tu dois être contente, il m’a largué pour se remettre avec elle !!! »

« Eve ! Ça suffit. Tu es une adulte. Grégorie est ton père. Qu’est-ce que tu t’imaginais ma petite fille ?! Que vous alliez vous marier, avoir des enfants et vivre heureux ???!!! Réveilles-toi ! »

Je me tais.

«Bon,  les légumes ne vont pas s’éplucher tout seuls. On se remet au travail ? »

Je regarde ma grand-mère. Les légumes. Une envie de tout envoyer chier mais je reprends mon économe et me remets à ma besogne.

« Et je ne veux plus t’entendre parler de ton père comme ça »

« Je l’aime trop. C’est le seul problème »

« Je sais chérie. Appelle-le. Il est temps que vous ayez une bonne explication. Alors, ce repas, on le prépare ? »

« Oui mamie »

Par cass - Publié dans : mauvaise fille - Communauté : A l'ombre des romances...
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Dimanche 2 novembre 7 02 /11 /Nov 17:01

Je fais une pause. Mon cerveau bug. Je fume et m’envole avec la fumée loin de cette chambre, loin de cette maison mais sans savoir où je vais finir.

Un bruit furtif. Un parfum. Greg.

« Tu viens diner ? »

« On est seul ? »

« Dania reste diner…»

Je soupire et secoue la tête.

« Je croyais que je te suffisais »

« Tu es ma fille. J’ai l’impression de t’empêcher de vivre en entretenant cette relation. Je n’ai jamais voulu ça. Je n’aurai jamais du céder à tes avances. Tu dois vivre ta vie de femme, mais pas avec moi. »

« Et si c’est toi que je veux ? »

« Je suis ton père et je ne serai plus que ça dorénavant»

« Je ne sais plus être ta fille »

« Tu réapprendras »

« Et si je ne veux pas ? »

Il soupire.

« Eve… »

Je profite de ce moment où sa carapace s’effrite pour me lever et aller me coller contre lui. Une éternité que je n’ai pas senti son corps contre le mien. La chaleur de sa peau. Mes lèvres se posent instinctivement dans son cou. Là où je vois sa veine battre.

« Greg… »

Ma main a glissé vers son entrejambe. Mes lèvres se sont rapprochées de sa bouche. Il est toujours immobile. Seule sa respiration m’indique qu’il est troublé.

« Embrasses-moi »

Il m’empoigne par le bras et d’un geste violent m’éloigne de lui.

« Dania m’attend. Si tu veux diner avec nous, tu sais où nous trouver…elle restera aussi dormir … »

La porte se referme. Le bruit des pas s’éloignent. Mon regard se pose sur ma cigarette qui s’est consumée toute seule dans le cendrier.

***

Je n’ai pas faim. Plus faim,  mais je descends les rejoindre. Dania est souriante, comme toujours. Je vois cette femme s’activer dans ma cuisine. Ouvrir les placards avec la complicité de Greg, ce traître. Mettre la table. Faire avec lui tout ce que nous faisions ensemble. Pendant le dîner, elle tente de m’amadouer. De me séduire, moi, la vilaine fille qui ne veut pas lâcher son papa. Je suis polie et souriante. J’alimente la conversation et finis même par lui annoncer que dans trois semaines, c’est sûr et certain, je pars à Barcelone avec mon copain. Aucune date de retour n’est prévue.

***

Je lui souris alors que j’ai envie de pleurer. Je suis calme alors que j’ai envie de lui envoyer la vaisselle à la gueule. Je fais celle qui a confiance en son avenir alors que je suis morte de peur. J’ai envie de lui arracher les yeux, à elle qui sans le savoir est en train de m’arracher le cœur.

***

Par cass - Publié dans : mauvaise fille - Communauté : A l'ombre des romances...
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Mercredi 29 octobre 3 29 /10 /Oct 16:44

Sur le parvis, le soleil m’éblouis. Je reste un moment à savourer ses rayons qui m’aveuglent et me réchauffent. Des pas. Une présence.

« Tu sors de ta tanière… »

« Tu as besoin d’aide »

« On a tous besoin d’aide. J’ai cours là. »

Je me retourne et lui souris.

« Tu vas certainement rencontrer ma grand-mère. Elle est férue de bondieuseries. Anaïs Saint Johns. D’ailleurs avec un tel nom, je me demande comment je ne suis pas plus pieuse. Faut vraiment que j’y aille. »

« A bientôt »

« T’as pas peur toi…Tu t’appelles comment ? Pas ton nom de prêtre. Ton vrai prénom »

« Mon vrai nom maintenant est père Mathieu »

Je secoue la tête en signe d’incompréhension.

« Laisse tomber. Tu m’agaces là »  

***

Retour à la fac. Arnaud.

« Tu étais passé où ? »

« Je suis allée invoquer l’aide divine »

« Et… »

« J’attends »

Il éclate de rire.

« Pour Barcelone ? »

« Pas besoin de Dieu pour ça, mon père est d’accord »

« C’est génial !! »

Il me prend dans ses bras et m’embrasse.

***

Je rentre chez moi. Il est tard. Greg est là. Dania aussi. Ils parlent et rient dans le salon. Deux verres sur la table basse. Une bouteille. Des dossiers. Sur la pointe des pieds je file dans ma chambre. J’ai du travail et aucune envie de le voir sourire et boire avec elle. Cette voleuse.

Par cass - Publié dans : mauvaise fille - Communauté : A l'ombre des romances...
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Mardi 28 octobre 2 28 /10 /Oct 15:49

On rentre dans la maison. Cela fait tellement longtemps que je ne l’ai pas vu franchir le seuil de notre demeure. Il m’a tellement manqué. Je glisse ma main dans la sienne. Je ne veux plus le lâcher. Je ne veux plus qu’il me quitte. Je veux rester soudée à lui. Pour toujours. Je l’entraîne vers la chambre. Il s’arrête.

« Je n’ai pas changé d’avis. Je veux que tu prennes un appartement. Je ne veux plus que l’on couche ensemble. Tu dormiras dans ta chambre maintenant. Quant à ton séjour en Espagne avec Arnaud…c’est ok »

Sur ses paroles, il me lâche la main, me lance un misérable « bonne nuit » et part s’enfermer dans sa chambre.

***

Je n’ai pas dormi. J’ai cherché toute la nuit une solution, une idée pour le récupérer. J’en ai trouvé des dizaines que j’ai réfutées quelques minutes après. En désespoir de cause, c’est vers Dieu que je me suis tournée.

***

Je profite d’un moment entre deux cours pour rendre visite au père ‘Absolution’, c’est ainsi que je l’appelle. Un vieux curé qui doit voir en moi le diable réincarné. Je souris. L’église est ouverte. Je me dirige vers le confessionnal. Deux vieilles attendent elles aussi. En les regardant, je me demande ce qu’elles ont bien pu faire vu l’état de fraîcheur relative dans lequel elles se trouvent. Certainement pas le péché de chair. Pendant qu’elles déballent leurs vies, je révise.

***

Je déteste les formules qu’il faut prononcer. Je ne crois pas en Dieu, je veux juste qu’il exauce mes vœux. C’est lorsque j’entends la voix que je réalise que je n’ai pas le curé ‘Absolution ‘ devant moi.

« Excusez-moi…où est le prêtre qui officie d’habitude ? »

« Père Anselme est malade. Je le remplace »

« Ok. Je veux juste de l’aide. Je veux que Dieu m’aide à reprendre ce qui m’appartient »

« Il faut prier pour cela »

« T’as pas compris, je crois. C’est toi qui prie et moi qui demande »

« La colère est mauvaise conseillère et… »

Je balance un coup de poing dans  la paroi qui nous sépare. Il sursaute, surpris par l’assaut.

La voix est jeune. Je quitte ma place et rejoins mon interlocuteur. Je tire le rideau afin de le voir.

« Alors, tu vas prier pour moi ?… »

Je me tiens devant lui. Je le dévisage.

« Mon enfant, il… »

« Si j’étais toi, j’éviterais ce mot…»

Il me regarde, sans comprendre. Je décide alors de lui expliquer. Je m’approche de lui. Près. Très près. Tellement près que je sens le malaise qui l’envahit.

« Je couche avec mon géniteur »

A sa mimique, il pense que je mens.

« Tu ne me crois pas ? Tu penses que je te provoque ? »

« Je crois que la colère t’égare »

« Je crois que tu es coupé de la vraie vie depuis trop longtemps. Tu as quel âge ? »

« 26 ans »

« Tu es jeune pour tant d’abnégation »

« Il n’y a pas d’âge pour être au service de Dieu »

« Si tu le dis…mon père »

« … »

« File moi l’absolution et récite des prières pour moi »

Je le laisse là, pensif.


-ptite pensée pour deadly lol-

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Mercredi 8 octobre 3 08 /10 /Oct 18:26

Le calme est revenu autour de la table. Dania mange littéralement Greg du regard. Elle a posé sa main sur sa main tout en parlant. Sa tête légèrement penchée sur le côté. Ses longs cheveux caressant son bras. Je la regarde agir. Je la regarde s’épuiser en tentant de le séduire. Grand-mère l’encourage. Je reste impassible. Je joue mon rôle de fille. De gentille fille en attendant l’heure du départ. Quand celle-ci arrive enfin…

***

Dans la voiture, je suis assise à l’arrière. Je m’en fiche. C’est l’autre qui va gicler dans quelques minutes. Je n’irai pas m’assoir à l’avant. Poser mes fesses sur sa place toute chaude. Impensable. Impossible. Elle est arrivée. Elle débite quelques politesses à mon encontre. Je fais pareil. La portière se referme. Je croise le regard de Greg dans le rétroviseur. Il redémarre.

c'est pire que court lol...allez-y, râlez !!! j'adore...
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