« Allez grouille, on est en retard »
Main dans la main, on court. Je suis rentrée en France. Avec Arnaud. Ce n’est pas définitif, juste momentané.
« T’es sûre que c’est là ? »
Je m’arrête, essoufflée, l’obligeant à s’arrêter. Je tente de reprendre ma respiration. Je sors mon portable de mon sac, et regarde pour la énième fois le message de ma grand-mère.
« Ben, oui, c’est là »
On regarde le grand bâtiment. Il commence à entrer mais je le retiens. Inconsciemment mais fermement. Il me fixe.
J’opine de la tête et le suis. Le bruit de mes talons résonne dans le couloir interminable que l’on suit. Puis, dans les escaliers.
Depuis que je suis partie, je n’ai plus jamais reparlé à Grégorie. Je l’ai évité. Je n’ai jamais voulu écouter l’un de ses messages, les effaçant systématiquement. C’est ainsi qu’au fil des jours, au fil des mois, je me suis détachée. Douloureusement. J’ai coupé le cordon qui l’étranglait. L’empêchait de vivre. J’ai fait ce que les parents font quand ils laissent partir leurs enfants, si ce n’est que moi, c’est mon père que j’ai laissé partir.
Avec Anaïs on a passé un accord tacite. Elle ne me parle pas de son fils sous peine de ne plus jamais avoir de mes nouvelles. Mais là, l’accord a été rompu. Elle se devait de m’informer. Libre à moi de venir. Elle a juste insisté sur le fait que mon père voulait que je sois là, à ses côtés.
Je me suis décidée il y 2 jours. Anaïs a réservé les billets d’avion. Me revoilà en France.
Les bruits qui viennent de la grande salle m’indiquent que nous sommes enfin arrivés. Surtout moi. Le bout de mon voyage. Un étrange sentiment. Je regarde sur la porte la plaque en laiton qui brille, qui semble me narguait en affichant en lettres capitales « SALLES DES MARIAGES ».
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