Lundi 30 juin 1 30 /06 /Juin 19:02

Je suis plongé dans le dossier de Candice. Enfin, dossier est un bien grand mot. Toutes les pistes finissent en cul-de-sac. Il n’y a rien à exploiter. Je regarde Fio.

« Tu veux que je fasse quoi avec ça ? »

« Ce que tu peux »

« Non, mais attends…l’orphelinat a brûlé…les parents adoptifs décédés…aucune trace de ses parents biologiques…à croire qu’elle n’en a jamais eut…ton dossier, c’est du vent »

Elle se raidie.

« Fais un effort »

« Je vais prendre l’air »

« Bonne idée. »

Ma première idée est d’aller revoir mes compagnons de trottoir, mais lorsque je m’arrête, je suis face à la grille du cimetière. Je n’y ai plus remis les pieds depuis leur enterrement. J’entre sans trop savoir si je suis capable de retrouver l’endroit où ils reposent. J’erre dans les allées sans vraiment les chercher. Je regarde les photos. Hommes, femmes, enfants…tous égaux face à la mort.

Finalement, je suis devant Cindy et Bill jr.

Ils me sourient. Je pleure.

Assis sur le marbre froid, je fixe des coquillages. Ils sont là, eux aussi, posés sur le marbre froid. Je tends la main pour les saisir. Ceux sont des coquillages que l’on trouve sur les plages des Maldives…j’en ai toujours ramené de mes escapades. Bill râlait, j’en semais d’en toutes les pièces. Je les ramasse d’un coup sec, je me lève et je les balance dans la première poubelle que je trouve. Ils gisent au milieu des fleurs fanées. Il est temps que je rentre.

***

Fiona n’est pas à l’appartement. Elle est au bureau. Je la rejoins là-bas. Me retrouver dans ces locaux me fait faire un bond dans le passé. Toujours autant de monde qui court dans tous les sens. L’actu, les scoops…une vraie ruche.

Elle est au téléphone mais me fait signe d’entrer.

Je m’approche. Toute cette agitation a faillit me faire oublier ce pour quoi je suis là.

« Tom, quelle bonne surprise…envie de reprendre le boulot ? »

« Je ne suis pas venu pour ça…dis-moi, t’es allée au cimetière ces derniers temps ? »

« Non, pourquoi ? »

« Y’a quelqu’un qui s’occupe de la tombe ? »

« Oui, pourquoi ? »

« C’est qui ? »

« Le gardien, tout simplement »

« Merci »

Alors que je m’apprête à ressortir du bureau :

« Tout va bien ? »

« Je te le dirai dès que j’aurai la réponse »

Elle me regarde partir.

***

Retour au cimetière. Le gardien, un quingénaire avenant.

« Bonjour »

« Bonjour monsieur. Puis-je vous aider ? »

« Absolument. C’est vous qui vous occupez de l’entretien ? »

« Oui, quand on me le demande »

« Ma femme et mon fils sont dans la parcelle B548. »

« Oui, c’est madame Fiona, qui m’a demandé de m’occuper d’eux. Une brave femme, cette madame Fiona »

« Savez-vous si il y a d’autres personnes qui s’occupent d’eux ? » la formule est bizarre mais j’ai l’impression qu’elle ne dérange que moi.

« Attendez voir…il y a tellement de monde qui circule ici… »

« Vous n’auriez jamais vu où croisait quelqu’un ? »

« Mais bien sur que oui !! Comment ais-je pu l’oublier…il y a une femme qui vient de temps en temps… »

« Vous l’avez vu ? Ou vous lui avez parlé ? »

« Non, jamais. Je me suis rendu compte qu’elle venait pour vos chers disparus, un jour où j’allais moi aussi leur rendre visite. Nettoyer leur tombe, fleurir. Elle s’était occupée de tout. A chacune de ses visites, elle dépose des coquillages. Drôle de manie…vous savez, je ne juge pas…j’ai tellement vu de choses et puis, les gens, chacun son truc pour combattre le malheur. »

Je le regarde incrédule. Pourquoi Fiona ne m’en a pas parlé ? Elle a du récupérer les coquillages dans mon bungalow. Je me rends compte que je ne la connais pas.

« Merci bien de votre aide »

« À votre service. Ne vous inquiétez pas, nous veillons sur eux,  votre amie et moi»

Je viens de me souvenir que j’ai mis les coquillages à la poubelle et j’ai honte d’être aussi con. Je file les récupérer, mais, dans la poubelle, il n’y a que les fleurs fanées. Les coquillages ont disparus. En avançant jusqu’à leur tombe, je les retrouve, gisant sur le marbre.

Dernier détour chez le gardien.

« Les coquillages, c’est vous qui les avez récupéré ? »

« Je n’ai pas bougé aujourd’hui, mais vous savez, ici, c'est comme une grand famille...»

Je repars. Pensif. Lorsque je retrouve Fio, je décide de me taire. J’attendrai qu’elle m’en parle, comme elle a fait pour son mari. J’ai tout de même une tonne de questions qui me traversent l’esprit.

« L’appartement qu’on avait à Paris, avec Bill. C’est toi qui t’en es occupée ? »

« …non… »

« Ha…et c’est qui ? »

« Dita »

« Dita ? »

« Oui. Elle m’a demandé si elle pouvait s’occuper des affaires de Bill. J’ai dit oui. J’avais assez de choses à régler et à gérer. »

« Fallait pas la laisser toucher à ses affaires !! »

« Vraiment ?!!! Tu n’avais qu’à t’en occuper toi !!! Mais non, tu étais trop triste !! Trop occupé à pleurer sur ton sort ! C’était tellement plus facile de te décharger sur moi !!! »

« Et mes affaires ? T’en as fait quoi ? »

« …c’est Dita qui s’en est occupée aussi. Elle a tellement insistée que je l’ai laissé faire »

« Quoi !!! »

« Ne me fais pas de reproches ! T’es vraiment mal placé pour ça ! Si tu n’es pas content, vas la voir et demande lui TES affaires et SES affaires, les tiennes, tu les auras peut-être, mais celles de Bill, ça m’étonnerait. »

« Et le bungalow ? Qui s’en est chargé ? »

« Pas moi »

« Est-ce que c’est encore elle ? »

« Je ne sais pas. Maki pourrait te répondre »

« Ok. Je pars là-bas. Tu m’accompagnes ? »

« Non, je pense que c’est seul que tu dois trouver les réponses aux questions que tu te poses »

« Tu sais comment faire pour le joindre ? »

« Oui » et elle me désigne son organizer.

Pendant que je cherche les coordonnées de Maki, elle me réserve un billet d’avion et un bungalow. Je lui fais comprendre que je veux ‘le mien’ mais elle secoue la tête. Il n’est pas disponible.

« Tu as un vol dans 4 jours à 12h17 »

« En 1ere classe j’espère »

« Pas difficile en plus »

« Alors ? »

« Oui, en 1ere »

« Ok. Je n’arrive pas à joindre Maki. J’ai laissé un message sur son répondeur. Tu sais où sont mes papiers ? »

« Oui. Je les ai récupéré lorsque tu as atterrit dans la rue. »

Elle se lève et se dirige vers son bureau.

«Voilà, tout est là. »

« Merci »

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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Commentaires

advienne que pourra ! (pense à me rapeller d'acheter une boie de mouchoir...)
commentaire n° :1 posté par : Elle Sid le: 03/07/2008 à 11h14

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