Vendredi 20 juin 5 20 /06 /Juin 13:19

Dés son retour, il me rappelle et me donne rendez-vous dans un hôtel.

Je suis déjà obnubilé par un autre projet.

C’est Bill qui en est l’initiateur mais il ne le sait pas encore.

Il sera le sujet de ma seconde exposition.

J’ai parlé du concept à Fiona, elle le trouve excellent.

Il m’attend à la réception, installé dans un fauteuil.

J’ai envie de lui parler de mon projet mais il me scelle la bouche avec un baiser.

« Tu parleras après- autant que tu veux – mais après »

On est dans la chambre.

« Donnes moi ton portable »

Je le regarde, étonné.

« Donnes moi ce putain de portable »

Je le lui tends et il l’éteint. Ensuite il débranche le téléphone de l’hôtel.

« Enfin, seuls »

Il me sourit.

« Je veux juste m’assurer que cette fois, rien ne viendra nous déranger… »

Je respire un bon coup. Il n’y aura pas d’échappatoire. Pas de salut, ni de grâce.

 En souriant, il enchaîne

« Si je me souviens bien, beau blond, tu étais nu, sous moi, lorsque j’ai du me tirer par la fenêtre »

Je souris.

« On est au 7éme étage, j’compte pas voler»

Ensuite, c’est son corps sur mon corps.

Ses cheveux balaye doucement ma peau. Sa bouche descend, s’attarde sur mon ventre, puis continue sa progression. Lorsque sa langue glisse le long de mon sexe, je me crispe ce qui a comme conséquence de lui faire redresser la tête. Ses yeux. Aucun besoin de parler. Son regard est assez expressif. Il s’attend à ce que je le repousse et même si j’en crève d’envie, je lui souris, et je repose ma tête sur le drap.

La chaleur de sa bouche, la caresse de sa main, tout cela m’arrache des gémissements.

« ça te plait, beau blond ? »

Je me redresse sur les coudes. Je le fixe.

« Parce que, ce que je vais te faire maintenant, il est fort probable que tu l’apprécies moins »

Et en disant ses paroles, il sourit. Heureux d’obtenir enfin ce dont il a envie depuis longtemps.

Je n’ai pas le temps de répondre, il écarte mes jambes, les replie, suce son index et son majeur et les introduits dans mon corps. J’aimerai lui dire, ‘stop ! ça suffit’ mais aucun son ne sort de ma bouche. Un sentiment nouveau m’envahit. Aimer/détester. Puis accepter parce qu’on aime. Je le sens dans mon corps. Je me motive pour trouver du plaisir, mais je suis bloqué. Bloqué. Mon esprit d’hétéro est vérouillé. Je ne suis qu’un sale con. Cette pensée me fait débander, vu ma position, cela ne gêne en rien…

Il est remonté à mon niveau. Sa bouche prend ma bouche. Doucement. Sa langue caresse la mienne. Sa main joue avec mes dreads.

« Tom…je t’aime »

« … »

« Mauvaise réponse »

Et je sens ses doigts accélérer la cadence. Il me regarde.

« Tu vas me supplier dans un moment »

C’est sûr qu’à cette allure je ne vais pas tarder à pleurer. Pleurer sur ma connerie. Je l’attire sur moi.

« Tu es sûr ? »

« Non »

Il m’embrasse. J’oublie qui je suis pour me donner à l’homme que j’aime. Il me pénètre doucement puis commence à remuer. Aucun plaisir à l’horizon. Juste une violente douleur physique et morale.

« ça va beau blond ? »

« oui »

il marque une pause.

« vraiment ? »

« oui »

J’approche mes lèvres de ses lèvres. Ce contact réveille en moi, du plaisir. Enfin. Tout en l’embrassant, je le sens en moi. Je commence à prendre du plaisir. De plus en plus. Jusqu’à jouir.

Je reprends doucement possession de mon corps.

Bill est sous la douche. Lorsqu’il revient, je me lève et disparais dans la salle de bain.

Sous la douche, je regarde impuissant la dissolution de mon être se répandant dans les égouts.

Il est là, sur le lit, il m’attend. Je suis mal à l’aise.

Toujours.

Encore.

Je ne devrais pas mais c’est plus fort que moi.

Il agite un préservatif et me fais signe d’approcher.

Son geste me fait sourire.

«Toujours en train de penser ? »

Alors que je m’allonge à ses côtés, il saisit une dread.

« C’est une manie chez toi »

« Non »

« Non ? T’es toujours en train de me tripoter les cheveux »

«  Parce que c’est tes cheveux, que c’est toi. »

Il me regarde. Il est sérieux.

« Et c’est parce que c’est toi que je suis là. »

Silence.

« Tu te souviens de ce que je t’ai dit sur la plage… au sujet de ton prénom… »

« Oué. Tu ne peux plus le dire maintenant… »

Il se met à rire.

« J’demande jamais le nom de mes clients et je ne leur fais jamais l’amour. J’les baise, c’est tout. Jamais de face. J’supporte pas qu’ils me touchent ou m’embrassent. J’voulais que tu le saches. »

Je ne  trouve qu’une chose à lui répondre :

« Moi, aussi, c’est parce que c’est toi que je suis là »

C’est en prenant possession de son corps que je réalise à quel point je l’ai désiré et le sentir s’abandonner sous mon étreinte décuple mon plaisir.

Je suis seul. Il a du rentrer…ses obligations…

 

Je me fais face. Mon reflet dans le miroir semble me narguer.

J’écrase mon poing contre ce visage. Sa vue me dégoûte.

Je regarde ma main, les coupures, le sang. Mes doigts qui enflent. La douleur.

Je me demande si cette douleur est bien celle de ma main, ou une autre, plus sournoise.

C’est un truc qui m’arrache les tripes.

Je me vomis.

Ce flot qui sort de mon corps et que rien n’endigue.

C’est ma vie que je vomis- ma vie- moi- ce que je suis devenu.

Et malgré tout ce que je viens de gerber, il reste en moi une partie que je n’ai pas réussis à expulser – Bill- bile…

C’est Bill dont je veux me débarrasser.

Putain de merde !!

Comment j’ai pu tomber amoureux d’un mec ??!!!!!

Je prends conscience que j’ai honte. Oui, j’ai honte d’aimer un homme et honte d’avoir honte.

Honte d’avoir éprouver du plaisir et surtout, honte d’avoir envie de recommencer, encore et encore.

Je ne Le mérite pas.

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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