Après ma cigarette, je file sous la douche puis direction, ‘le restaurant’.
Jordan est déjà là. Alors que je vais le rejoindre, je suis intercepté par la vieille folle qui me prend pour une fille chaque fois qu’elle me croise.
« Mais ça a l’air d’aller mieux, jeune fille. Il y a un nouvel éclat dans vos yeux. Amoureuse ? »
Je souris et je passe mon chemin sans lui répondre, comme à chaque fois.
Je l’entends dire :
« En plus, la pauvre petite a des problèmes d’auditions »
« Tu te fais draguer ? »
« Elle craque complètement pour moi ! J’l’ai rend toutes dingues ! » et j’éclate de rire.
« Hé ! Elles sont raides dingues de moi, mais cela ne veut pas dire que je suis raide dingue d’elles. Tu en as eu la preuve, non ? »
Il retrouve le sourire.
« On va manger ? »
« Oui »
On se dirige vers le buffet. Pendant que je scrute chaque plat, Jordan, moins difficile que moi, se sert généreusement de tout.
« Goûte ça, j’suis certain que tu vas aimer »
Je fais la moue.
« Que tu es difficile. Si t’aimes pas, tu me le fileras »
J’écoute ses conseils et je me sers un peu de chaque plat.
Jordan sourit en voyant mon plateau.
On n’est pas très bavard pendant le repas. Je mets dans son plat tout ce que je n’aime pas. à chaque fois qu’il voit arriver quelque chose, il sourit. Il est vraiment très beau. C’est naturellement que l’on finit sur un ponton. On s’allonge et l’on fume. On ne s’est pas touché. Ni embrassé. On ne parle pas. J’écoute le bruit de l’eau. Une main se pose sur mon torse. Je pose ma main sur sa main.
« On rentre ? »
« Pas tout de suite. »
Alors la main se libère et commence à vagabonder sur mon corps. C’est sa façon à lui de me dire qu’il VEUT qu’on rentre. Comme je ne réagis pas comme il le souhaite, il devient plus entreprenant. Je le laisse faire. Sans bouger. Je sens qu’il perd patience. J’en profite pour passer sur lui. Il est surpris.
« Quoi ? »
« Rien »
Je passe mes doigts sur la fine cicatrice qui lui fait un collier à peine visible.
« On rentre ? »
On se lève et on rentre, sans se toucher.
Les couloirs sont vides, comme tous les soirs.
Le calme avant la tempête.
Devant la porte de ma chambre, je le regarde, mais il me prend par la main et continue. Ce soir, on dort dans sa piole.
Il est calme. Du moins, en apparence.
Moi aussi, je semble calme mais à l’intérieur c’est l’agitation la plus totale.
Jordan ouvre la porte sans me lâcher la main. Il m’entraine vers le lit. Ses mains passent derrière ma nuque et m’attire vers lui. J’aime le contact de sa bouche, j’aime la caresse de sa langue. Je le caresse. Mes mains se baladent sur son dos pour finir sur ses fesses. Je le presse contre moi.
« Je veux plus que tout à l’heure. Es-tu prêt ? »
« Je ne sais pas, mais on peut essayer »
Sa langue s’amuse avec mon piercing. J’aime. Lui aussi.
« Je n’ai jamais… »
« Je m’en doute. Tu n’as jamais eu de relation sexuelle avec un mec. Hormis tout à l’heure, avec moi »
« exact »
« Oubli alors tout ce que tu as entendu, lu ou vu comme conneries sur le sexe. Fais ce dont tu as envie, comme tu en as envie. »
« …plus facile à dire qu’à faire… »
« Non, laisses-toi aller. Quoi que tu fasses, ça sera bien »
Il me sourit. Je lui rends son sourire.
« Laisses-toi aller bébé… »
Je manque d’éclater de rire… bébé…
Jordan est redevenu sérieux. Il m’allonge sur le lit. Mes vêtements quittent mon corps à une allure incroyable. Il se déshabille prestement et revient sur moi. Ses mains prennent possession de mon corps. Je gémis de plaisir. Je tente de le caresser, mais il emprisonne mes mains.
« Laisses-toi faire…laisses-moi faire… »
Je suis pris dans un tourbillon de plaisir. Sa bouche caresse mon corps. Lorsque je sens son souffle sur mon sexe, je l’arrête.
« C’est vraiment ce que tu veux ? Que j’arrête ? »
Je fais non de la tête comme si je n’osais pas entendre ma réponse. Il fait celui qui n’a pas compris.
« Non »
« Quoi non ? »
« Je veux que tu continues »
« Pourquoi ? »
« Parce que j’en ai envie »
« Tu vois, ce n’est pas très compliqué de dire ce que l’on aime et ce que l’on ressent »
Je me suis redressé sur les coudes. Jordan est toujours entre mes jambes. Je le regarde. J’admire la courbe de son dos qui finit magnifiquement. Il est superbe. Lorsque sa bouche prend possession de mon sexe, je ferme les yeux tout en basculant la tête en arrière. Je soupire de plaisir. Inconsciemment j’effectue de légers mouvements avec mon bassin. Je sens la main de Jordan me caresser le ventre. J’ai l’impression que ma tête va éclater tant j’ai du plaisir. Je me retiens mais plus pour longtemps. Je ne veux pas éjaculer dans sa bouche. C’est plus fort que moi. Je n’ose pas.
« …arrêtes… »
Il se redresse.
Entre deux respirations, je murmure :
« Je vais éjaculer »
« C’est fait pour… »
« … »
« Tu ne voudrais pas faire comme tous les mecs, penser avec ta queue et non avec ta tête »
A ces mots je le repousse.
« T’es vraiment qu’un sale con ! »
Je tente de quitter le lit mais Jordan me retient.
« Pardon »
« … »
« Je te demande pardon, je veux juste de donner du plaisir et toi, tu n’arrêtes pas de réfléchir »
« Je vais retourner dans ma chambre. C’est mieux »
« Ne m’oblige pas à te supplier »
Une boule vient de se loger au creux de mon estomac. Je n’arrive plus à réfléchir. Ma tornade blonde profite de ce moment pour revenir à la charge. Il s’approche doucement. M’embrasse.
« Len’…excuses-moi. »
« Non »
Je me lève, j’enfile mon jean, je récupère le reste de mes affaires et je quitte sa chambre. Torse nu et pieds nus, je rejoins ma chambre.
« Mais…vous n’êtes pas une jeune fille… »
Pourquoi faut-il toujours que je rencontre cette vieille folle quand j’ai envie d’être seul.
« Ben, non, j’ai un pénis, je me maquille, je ne peux plus chanter et je suis pédé. »
La vieille scandalisée file à toute allure dans le couloir. Je l’entends pousser un cri un peu plus loin. En regardant dans sa direction, j’aperçois Jordan, en boxer. Je ne peux m’empêcher de sourire. J’entre dans ma chambre lorsque je vois débouler la tornade blonde. La porte va s’éclater contre le mur. Il a du courir. Plié en deux, il reprend sa respiration.
« J’comptais la laisser ouverte, t’avais pas besoin de courir »
Pendant qu’il tente de s’oxygéner, je décide de l’enfumer en allumant une clope.
Je m’assois au bord du lit, loin de lui mais il lui faut plus que quelques centimètres pour le décourager. Il vient s’assoir prés de moi, prend ma cigarette, tire une taffe, et me la rend.
« Combien de fois devrais-je te déshabiller en une journée ? »
Je souris.
« C’est nouveau pour moi. Laisses-moi le temps de m’habituer »
« On n’a pas le temps »
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