Jeudi 5 juin
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/Juin
11:03
C’est la
faim qui me pousse vers le restaurant mais je ne veux pas tomber sur lui. Il n’a plus de mégot en stock mais je préfère l’éviter. Je sais très bien ce qui me gène. Il a faillit me faire bander ce
connard. C’ est vrai que je l’ai pris pour une femme, mais tout de même, les mecs ne me font aucun effet d’habitude. Le restaurant ressemble à une immense pagode ouverte sur l’océan. De grands
ventilateurs brassent l’air chaud en un doux ronronnement qui se fond aux murmures des conversations. Je choisis une table légèrement à l’écart. En attendant ma commande, je m’amuse avec mon
paquet de cigarettes, je regarde les torches qui brûlent, les couples aux tables alentours. C’est à ce moment là que je me rends compte que je suis observé. Deux yeux noircis de khôl me regardent
par-dessus une épaule dénudée. Regard mi-amusé, mi-moqueur. Il est conscient du pouvoir
qu’il a sur les autres mais mon regard est sans ambiguté. Je lui fait comprendre –rêves pas , la seule personne que tu baiseras, c’est ta
vieille rombière »-.Ses paupières se ferment légèrement et retournent se poser sur la dite rombière aux épaules dénudées.