Mercredi 18 juin 3 18 /06 /Juin 15:40

La première chose que je ressens, c’est le froid. Le froid de cette ville en hiver. Le froid de ma vie. Je déambule dans les rues. Passant fantôme d’une vie fantôme. J’ai laissé derrière moi mon âme. Je suis redevenu le pantin de Fiona. Et je me rends compte que cette condition qui avant ne me posait pas de problème m’est devenue insupportable.

Je suis chez le tailleur, un artiste renommé de Paris. Mon image se reflète à l’infini dans un kaléidoscope de miroir. Le teint bronzé. Les cheveux blondis par le soleil. En réajustant le col de ma veste, l’homme qui s’occupe des essayages, soulève mes dreads, et dans l’instant qui suit mon cœur se remet à battre comme lorsqu’il était là, lui et sa manie de toujours me tripoter les cheveux. Je donnerais n’importe quoi, pour qu’à cet instant précis, il soit là.

Mais je suis seul face à moi-même.

Je me retrouve dans l’appartement. Le costume me sera livré dans quelques heures. Fiona est là, au téléphone. Elle se retourne vers moi, un large sourire lui barrant le visage

« Tu ne devineras jamais…tu vas exposer !!! Exposer tes photos Tom !!! Ce n’est pas génial ?! »

Je suis abasourdi. Je ne suis pas sur d’avoir compris.

« Wow »

« Oui, wow, les photos que tu as ramené des Maldives. »

Je n’en reviens toujours pas.

« Incroyable… »

« Non, c’est ton talent qui est incroyable »

La photo que j’ai faite de Bill dans le jacuzzi me revient à l’esprit.

« Merci, Fio. T’es géniale »

« Je sais »

Et elle éclate de rire.

Mon costume est arrivé. L’heure de se rendre à cette putain de soirée de merde aussi. J’ai horreur de ça, mais ce soir, exceptionnellement, je souris. Je n’en reviens pas, je vais avoir la chance d’exposer mon travail.

Je suis sur un  nuage.

On arrive devant un hôtel particulier. La petite sauterie aura lieu là. Toujours les mêmes pouffiasses siliconées aux bras d’amants qu’elles rétribuent largement. Il y a aussi pas mal de vieux cons qui trainent de jeunes pétasses avides de fric.

je me reconnais dans chacun d'entres eux.

Dans ce genre de soirée, on se sépare toujours avec Fio. C’est un accord tacite entre nous. Chacune des deux parties y trouvent son compte.

C’est une voix qui attire mon attention. Mes yeux se posent sur une masse que je connais bien.

La rombière de Bill, mais sans Bill…elle est particulièrement étonnante ce soir.

Toute de soie orange vêtue. Un agrume transgénique.

Je lui adresse un signe de la main tandis que Fio, tout bras tendus se dirige vers elle. C’est une vraie pro pour ce genre d’exercices. Moi, je préfère m’éclipser dehors.

Tandis que je dévale les marches qui mènent au jardin, une voix m’interpelle :

« Où cours-tu comme ça, beau blond ? »

Je me retourne et souris à Bill.

« Fumer »

« Quelle bonne idée »

Il me rejoint et l’on disparait dans l’obscurité.

« Par ici, y’a un banc »

On s’installe. Me retrouver à ses côtés fait rejaillir une foule d’émotions que je croyais bien enfouies.

« Tu m’as manqué » et tout en parlant, il saisit une dread, ce qui me fait sourire.

« Toujours cette sale manie… »

« Toujours envie de te baiser»

Je sens son souffle chaud dans mon cou.

« Il faut qu’on se casse de là. Allez, magnes-toi »

Je ne comprends rien, mais je le suis. On se retrouve sur le perron. Les invités sont là, grelottants dans leurs tenues légères.

C’est lorsque je vois une gerbe lumineuse zébrer le ciel, que je comprends.

La rombière a organisé un méga feu d’artifice. Le banc est aux premières loges…

Avant que ses obligations ne le rappellent, il me donne son numéro de portable.

Quand Fiona donne le signal du départ, je lui baiserai presque les pieds tant cette soirée m’est devenue insupportable.

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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Mardi 17 juin 2 17 /06 /Juin 17:50

Je suis sous la douche Je regarde obstinément l’eau qui coule sur mon corps. L’absolution ne vient pas et je sais qu’après cette nuit elle ne viendra plus jamais.

Lorsque je lui ouvre, je suis en boxer. Pourquoi m’habiller pour finir à poil ?

Son visage est toujours fermé et cela amplifie mon malaise.

La pénombre règne dans le bungalow. Il me pousse vers la chambre, puis me pousse sur le lit.

Il n’a toujours pas ouvert la bouche. Il se déshabille.

« T’as toujours envie de moi ? » me dit-il d’un ton légèrement menaçant.

Aucun son ne sort de ma bouche.

« Tu vois ma rombière, elle ne réfléchis pas 2h avant de répondre ! »

« Oui, mais elle, tu ne veux pas l’enculer !! »

Je sens son poing s’abattre contre mon visage.

Il est furieux.

« C’est tout ce que je t’inspire, hein ?? »

Il se lève ramasse ses affaires. Je me précipite hors du lit pour le retenir mais j’ai à peine posé la main sur son bras qu’il m’en décoche un autre.

Je sens ma lèvre gonflée.

« Ok,ok,  j’l’ai mérité. J’suis vraiment nul. Désolé. J’veux que tu restes, vraiment »

« Vraiment ? T’es sûr que t’as envie de devenir un enculé ? »

Je le regarde en souriant, ma lèvre me fait mal mais je réponds :

« J’trouve que le terme t’irait mieux… »

«C’est bien là que réside tout le problème… J’crois que tu m’as mal compris  beau blond. C’est toujours la même chose avec mon allure d’androgyne. On ne voit en moi qu’une meuf, mais j’suis pas une poupée. J’suis un mec. Un mec qui a envie de toi. J’te fais un dessin ?... »

Son sourire me glace. Il s’approche de moi, pose un baiser sur ma lèvre tuméfiée.

« Tom….t’es vraiment qu’un sale con parfois »

Je prends conscience de sa masculinité. Son corps aussi grand que le mien pèse sur moi de tout son poids d’homme. Tout ce qui en lui me paraissait sensible et féminin a disparut.

La légère pression qu’il exerce sur mes poignets m’intime l’ordre de ne pas bouger. Je tente de le faire passer sous moi, mais la violence de sa réaction me cloue sous lui.

Il s’approche de ma bouche et saisit ma lèvre tuméfiée entre ses dents. Il ne serre pas, mais à ce moment précis ses yeux sont plongés dans les miens.

« C’est comme si mon corps refusait de te donner ce que moi, je suis prêt à accepter. »

Il me sourit.

« Tom, arrêtes de penser et laisses toi aller, par pitié »

Mais à ce moment précis, je n’ai qu’une envie, l’envoyer valdinguer parterre. Loin de ce lit, loin de mon corps.

Ce mec est un véritable prédateur.

Je ferme les yeux.

Il en conclut que sa proie capitule…

Ses mains libèrent lentement mes poignets. Je sens son souffle sur mon visage.

« Regardes moi, Tom. Regardes moi quand je te fais l’amour ».

« Tom !!Tom !!! »

On frappe à la porte du bungalow...

J’ai l’impression de sortir d’un  rêve…C’est la voix de Fiona.

« Tom !! Ouvres!! Dépêches-toi, on a un avion à prendre ! »

Je regarde Bill, je regarde la porte de la chambre.

« C’est bon, j’me casse »

Regard étonné.

« Par la salle de bain. Pourquoi tu comptes faire les présentations ?  »

Je lui lance un regard mauvais.

Je ne sais pas comment je me retrouve devant Fiona, souriant et nu.

« Quel accueil…Je t’ai tant manqué que ça ? »

Il y a dans sa voix un soupçon d’ironie.

« Plus que ce que tu peux imaginer »

Je la soulève dans mes bras et la porte jusqu’au lit. Lit ou quelques minutes auparavant j’étais allongé sous le corps de Bill…

« Non, Tom, poses moi. Je t’ai dit que l’on avait un avion à prendre. Allez, ouste, dépêches-toi. Je t’emmène loin de cette île. Paris nous attend. »

Je jette mes affaires dans ma valise. Fiona fait le tour de ma piole tout en égrenant des commentaires dont je n’ai rien à faire.

Je suis prêt.

Maki est là, devant la porte avec mes valises contenant mon matos.

Je fuis. Je fuis contre ma volonté ce que tout à l’heure je voulais laisser de mon plein gré.

Je suis dans l’avion. Fiona voyage toujours en 1ére, et moi, son bagage à main, je voyage avec elle.

Regarder en arrière ne sert à rien. Tenter vainement de localiser mon île au milieu de ces chapelets de minuscules cailloux est impossible. Penser que Bill est sur la plage et qu’il me dit « au revoir » tient du délire.

Fiona débite un flot de paroles.

Je l’entends parler des clichés « fan-tas-tiques » que j’ai pris. Ils ont fait la Une, un véritable succès. De la soirée de samedi soir, il y aura toute la jet-set, je dois passer chez le tailleur, prendre mon costume. Elle veut aussi que j’aille chez le coiffeur.

Je tourne la tête dans sa direction.

« Quoi ? »

« Le coiffeur, chéri. Tu sais le monsieur qui te coupe les cheveux, qui te fait une tête présentable, quoi »

« Je sais ce que fais un coiffeur, ce que j’aimerai savoir, c’est ce que tu veux que j’aille foutre chez un coiffeur ? »

« Tu ressembles à un véritable sauvage avec tes dreads »

« Oublies ça Fio. »

« C’était juste une idée comme ça »

« Mauvaise idée »

Je me retourne, pose sur mes yeux ce ridicule petit masque en tissus pour dormir.

Je ne veux plus l’entendre. Je ne veux plus rien entendre.

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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Lundi 16 juin 1 16 /06 /Juin 19:02

Avant de nous séparer de Cindy, on passe boire un verre au bar.

Tout en buvant, nous nous racontons nos pires aventures, ce qui a le pouvoir de nous faire rire.

Soudain, Bill se lève, fait un signe de la main. Cindy me regarde et murmure :

« C’est foutu pour ce soir. Faudra changer vos projets… »

Effectivement, j’entends la voix de sa rombière susurrer :

« Billouuuu, chéri. Je te cherche depuis 1h.Viens vite, j’ai une surprise pour toi. Tu vas A-DO-RER !!!! »

Elle prend sa main et l’entraîne dehors. Je le vois s’éloigner avec cette pétasse siliconée.

« J’suis libre ce soir »

Je souris à Cindy. Très généreux de sa part de s’offrir comme lot de consolation.

Cindy a repris son service. Je suis seul, attablé devant un énième whisky.

J’ai l’esprit embué mais cela me va très bien. Je veux oublier, oublier Bill et sa rombière. Je me rends compte que l’imaginer avec elle me fait mal.

Je n’aurai jamais crû, qu’un jour j’envierai une pétasse liftée.

J’ai tellement bu que Cindy est impuissante face à cette situation.

C’est la voix de Bill qui m’extirpe de ma torpeur.

« Tom » il passe sa main sur mes cheveux…p’tin cette manie qu’il a…

« J’vais te raccompagner à ton bungalow. Allez, viens »

« Pourquoi, t’es là ? »

« Cindy est venue me chercher. Elle m’a dit que tu n’allais pas bien. »

« Elle t’as laissé partir ta rombière ? »

« Elle savait qu’elle n’avait pas le choix »

« Pourquoi tu l’as suivi alors tout à l’heure ? »

« Parce qu’à ce moment là, c’est moi qui n’avait pas le choix. Allez, on rentre. »

Il m’aide à me lever, et appuyer contre lui, on se dirige vers mon bungalow.

« Le pass pour ouvrir la porte, tu l’as mis où ? »

Je lui montre la poche de mon pantalon. 

« Ok »

« J’suis malade, merde »

« Ça y est, c’est ouvert »

On pénètre à l’intérieur. Je ne suis vraiment pas bien. Bill me conduit dans la salle de bain. Il entreprend de me déshabiller. Puis me pousse sous la douche. Lorsque je réalise ce qu’il veut faire, j’essaye de sortir du bac mais tandis que d’une main il me maintient, de l’autre, il ouvre l’eau.

 Une multitude de gouttes s’abattent sur ma peau. Cela n’a pas les vertus purificatrices des autres fois. Il est vrai que cette douche, c’est mon démon qui me la donne…

Il me sèche et me met au lit.

« J’veux que tu restes »je suis surpris par mes paroles.

« Tom… » Il se rapproche et se met à califourchon sur moi. Ses mains se posent de chaque côté de mon visage.

« Tom, tu sais ce que je veux. J’te parle pas d’une simple branlette mais de relations sexuelles »

Il fait une pause, puis enchaîne :

« J’aimerai bien que tes désirs ne soient pas le seul fait de l’alcool .Dessaoules d’abord, beau blond, après je te baiserai »

Il dépose un baiser sur mon front et disparait.

Je décide de ne plus jamais écouter aucun conseil.

Des coups frappés à la vitre de ma chambre résonnent jusque dans ma tête.

J’émerge difficilement. Je titube jusqu’à la fenêtre. La lumière du jour m’aveugle. Je distingue Maki. Je lui fais signe de faire le tour. Je lui ouvre la porte.

Un flot de paroles m’assaille puis c’est le silence. Il me regarde médusé.

« Wow !! T’as fait quoi cette nuit ? »

« Affronter mes démons »

Silence.

« T’es pas là pour prendre de mes nouvelles, je suppose ? »

« Non, t’as des photos à faire aujourd’hui. J’ai récupéré tout ton matos. Tu te prépares et on y va.heu…prends le temps de boire un café noir, bien serré.je serai au bateau »

En partant, il me laisse une enveloppe,  les instructions de Fiona.

Des peoples sont arrivés.

Je dois prendre des clichés d’une célèbre actrice et de son nouveau mari. Ils passent une semaine sur une île privée avec leur bébé.

Puis, il y aura une princesse toxico. Je suis là pour qu’éclate au grand jour sa déchéance.

Encore quelques clichés et Fiona sera comblée.

Son message m’indique aussi que mon séjour se termine bientôt et je pense immédiatement à Bill.

Alors que je rentre au bungalow, j’aperçois Bill sur la plage, ses énormes lunettes lui mangeant la moitié du visage.

Je lui fais signe que je me change et que j’arrive.

Il me renvoie un « ok »

Je le rejoins sur la plage. Je m’allonge à ses côtés. Son visage est fermé. Je l’observe. Je me prends à regretter sa manie de me tripoter les cheveux. Je suis presque tenté de les lui agiter sous le nez, mais je n’en fais rien.

Je reste là, immobile et silencieux à le contempler.

Tandis que je saisis mon paquet de clopes, sa main s’abat sur la mienne.

Je tente de la retirer mais il serre plus fort en me disant :

« Je suis libre ce soir. Evite de te saouler ».

Son étreinte se relâche. Il se lève et part.

L’empreinte de son corps sur le sable continue à me tenir compagnie.



Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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Lundi 9 juin 1 09 /06 /Juin 20:16

Je décide de rester là. Dans ce coin d l’île, j’ai peu de chances de les rencontrer. Je me pose à l’ombre d’un palmier, je pense avoir eus ma dose de soleil pour la journée.

Je repense aux paroles de Maki «  affronter mes démons… »

Je connais le démon qui me hante. Je ne suis pas sûr de vouloir l’affronter. Je pense que le combat est perdu d’avance…

Absorbé par mes pensées, je n’ai pas entendu le sable crisser.

« Tu te caches ? »

C’est Bill.

« J’ai l’air de me cacher ? »

« Oué. J’ai du faire le tour de l’île pour te retrouver »

« J’t’ai rien demandé »

« J’sais »

Il s’allonge à côté d moi. Je glisse un regard sur lui. Il avance sa main, saisit une dreads. C’est une manie chez lui. Il ne peut pas s’empêcher de me tripoter les cheveux. J’ai envie de le rembarrer, mais j’en fais rien.

« Pour hier soir… »

« Laisse tomber. J’veux pas en parler »

« T’es sur ? »

« Oui. Sûr et certain »

« Un p’tit bain alors ? »

« Moué » et voilà comment j’affronte mon démon…

 

Je décide de profiter de ce moment. Petit à petit, je me détends. Il en profite pour me couler.

« Ah, Oué, tu veux jouer à ça ?! »

S’engage alors un corps à corps amical.

Je passe sous l’eau autant qu’il y passe.

Faut vraiment que j’arrête de voir en lui une meuf…la nuit dernière, les gémissements de Cindy disaient pourtant le contraire…

Lorsque je reprends pieds dans la réalité, il se tient devant moi.  Dangereusement  près. D’un léger mouvement, il vient se coller contre moi. Ses mains se plaquent sur mes fesses.

Je sens son sexe contre mon ventre.

La seule chose que je suis capable de faire c’est déglutir.

« Tom » sa voix est un murmure.

Mes mains se posent sur ses épaules, glissent lentement sur sa nuque. Je l’attire vers moi. J’ai décidé d’affronter mon démon.

Je l’embrasse. Je le désire tellement que mon bas ventre me fait mal.

« Hé, moi, alors ? »

C’est la voix rieuse de Cindy.

Je lâche Bill et m’éloigne de lui.

« Ha, non, chérie, ce soir, comptes pas sur nous. Avec Tom, on a des projets. »

J’admire la façon dont rien ne le gène.

Tout en se rapprochant de moi, il dit :

« On y va ? »

J’acquisse en le suivant, puis se tournant vers Cindy il ajoute :

« Tu vas pas rester là, toute seule. Rentre avec nous. »

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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Lundi 9 juin 1 09 /06 /Juin 20:15

Il fait déjà jour lorsque j’émerge de cette nuit sans rêve.

Mon seul souci est de fuir cette île-pas définitivement-mais pour la journée. 

je ne veux croiser ni Cindy, ni Bill. Surtout pas Bill.

J’appelle Maki et je lui demande de me trouver des activités, loin de l’île, et pour la journée.

« De la plongée, ça te va ? »

 « Parfait »

Il aurait pu me proposer de la danse folklorique ou tricoter des feuilles de palmiers, j’aurai tout accepté. Tout, sauf rester là.

Il passe me prendre un moment plus tard. Direction un club de plongée, puis la barrière de corail.

Je choisis un masque et un tuba. Maki me conseille de garder mon t-shirt à cause du soleil.Je l’écoute, je n’ai pas envie de voir ma peau partir en lambeau.

Après 2h de plongée, retour à la case départ.

Je demande à Maki de me trouver une autre activité.

« Je peux te trouver toutes les occupations de la terre, mais ce soir, tu te retrouveras face à toi et à tes démons. Tu pourras t’épuiser, cela n’y changera rien. Fais face à tes peurs. Affronte tes angoisses. C’est la seule façon d’avancer. »

Je n’ai pas le choix. Il me ramène sur l’île.Avant de descendre, j’entends :

« Courage, Tom »

Oué, du courage je vais en avoir besoin.

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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Dimanche 8 juin 7 08 /06 /Juin 20:15

C’est son sourire qui m’indique que c’est l’heure. On passe prendre Cindy. Elle semble ravie. Bill la prend par la main. Je les laisse passer devant. Je me demande ce que je fais là. J’ai envie de rebrousser chemin mais je les suis docilement et sans aucune conviction.

 Je les regarde entrer, se diriger vers la chambre.

 La lumière électrique inonde le lit. Bill se dirige vers les rideaux et les ouvre, puis vers l’interrupteur, il éteint la lumière. Une pâleur lunaire nous éclaire.

Ce semblant d’intimité ne me met pas plus à l’aise. Il s’en rend compte. Dit quelques mots à Cindy.

 Elle s’approche de moi. Je comprends que je suis le premier.

Bill s’éloigne, va fumer une clope. J’ai du mal à bander. L’odeur de la cigarette me rappelle qu’il est là. J’essaye de me concentrer, de faire de mon mieux mais ce soir, mon corps ne m’obéit pas.

 Ce soir, je suis lamentable, mais je m’en fous, il y a  Bill pour rattraper le coup.

Je lui fais signe que c’est son tour.

Je me lève, saisis une clope et me dirige vers la fenêtre, loin du lit. Appuyé contre la fenêtre, je regarde l’obscurité.

 Alors que j’appuie mon front contre la vitre, je sens son souffle chaud sur ma nuque. Il y dépose un baiser et murmure

"Viens nous rejoindre quand t’as fini.»

Je ne réagis, ni ne réponds.

Les gémissements de Cindy, le bruit du corps de Bill qui frappe entre ses cuisses, tous ces bruits viennent s’écraser au fond de mes tympans.

Alors que je vais chercher une autre cigarette, d’un geste de la main, il me fait signe de venir les rejoindre. Je fais « non » de la tête

« T’as peur »

« Non »

« Alors viens »

Me dirigeant vers le lit, j’attrape au passage mon boxer.

« Non, nu » 

je continue ma progression. Il ne m’a pas quitté des yeux. Je m’allonge sur le lit à coté d’eux. Cindy sourit. Tout en continuant ses va et vient sur ma serveuse, il se penche sur moi, et m’embrasse.

Ses cheveux longs me caressent le visage.Je le déteste mais je me déteste plus encore de répondre à son baiser.

C’est la première fois que j’embrasse un homme.

Sa main saisit mon sexe. Je le repousse mais  il ressert son étreinte. Il s’arrête de m’embrasser et souffle

« Laisse-toi faire »

Mon refus est étouffé par sa bouche. Mon esprit bouillone.Ma main qui se promène le long de son dos rencontre parfois celle de Cindy.

Contre toute attente, je m’abandonne en un gémissement. Il me chuchote alors à l’oreille :

« Rappelles-toi, t’es pas gay... alors finis-toi seul » et il retourne définitivement sur Cindy.

Je bondis hors du lit, je sors du bungalow. Je me retrouve sur la plage.Nu.Je m’écroule. J’ai du sable dans la raie du cul, j’ai horreur de ça.

Je replie mes jambes et je pose ma tête sur mes genoux.Je ne sais plus depuis combien de temps je suis là

C’est le bruit d’un objet qui atterrit à mes côtés qui me fait relever la tête.Je suis ankylosé.C’est mon paquet de clopes.Pas besoin de me retourner. Je sais que c’est Bill qui me les a lancé et qu’il est déjà parti

Ce n’est que plusieurs heures plus tard que je me relève.

Mon corps me fait mal mais moins que ma fierté.

Je rentre dans le bungalow. Mon premier geste est de fermer la porte de la chambre.

Je vais dormir sur le canapé.

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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Vendredi 6 juin 5 06 /06 /Juin 19:50

Comme à mon habitude, je passe par le bar. Cindy, toujours occupée à slalomer entre les tables m’adresse un clin d’œil. Mon regard s’amuse à la suivre lorsqu’une silhouette qui m’est devenue familière, s’interpose entre nous.« J’peux m’assoir »« Et ta rombière ? » « Partie pour Dubaï. Un rendez important. Elle dit que c’est les affaires, je la soupçonne d’aller voir un énième chirurgien. J’me demande pourquoi elle s’entête .j’la baise pour son pognon, pas pour son physique. Décidément, j’comprendrais jamais les femmes »Il en profite pour commander un « cuba libre » puis il enchaîne :

« L’avantage, c’est que je suis libre. Elle rentre vendredi soir. Tard. Elle va être obligée de dormir sur place. Y’a pas de transfert la nuit.  Alors, c’est quoi le programme ?»

« Attends, tu comptes tout de même pas passer ton temps libre avec moi ?? Non, mais ça va pas ! D’façon, j’suis occupé. Plus exactement, je m’occupe de Cindy »

« Ok. J’vais m’en occuper avec toi alors »

Je reste silencieux. Je le regarde et je regrette qu’il ne se soit pas noyé dans son jacuzzi.

« Tu peux toujours essayé avec Cindy. Si elle accepte, c’est ok pour moi ».

 Je suis convaincu qu’après notre nuit de baise, elle sait que je parviens largement à la satisfaire. Pourquoi en vouloir un autre ? C’est donc confiant que j’observe Bill s’approchait d’elle et commençait à lui parler.Il sourit. Elle sourit. Il me monte du doigt, elle acquisse et se dirige vers moi.

Arrivée à ma hauteur, elle me murmure :« J’accepte, comment refuser une telle offre. Me retrouver au lit avec 2 super canons. C’était trop tentant... Je termine mon service dans 1h.On se retrouve ici, puis on va chez toi »

Je croise le regard rieur de Bill. Je le rejoins au bar, le prends par la manche et le traîne dehors.

« Putain, c’est quoi ce délire ? »

« Tu as dit que si elle acceptait, c’était ok pour toi, non ? »

« Oué, mais je pensais que tu irais la baiser dans ta piole, pas dans mon lit, et surtout pas avec moi à côté !!!!! »

« De quoi t’as peur ? »

« De rien»

« Ben alors, y’a pas de problèmes »

Je ne réponds pas.

 « Allez, viens, on va diner »

Un diner en tête à tête avec lui qui va se finir en tête à queue dans mon pieu. J’en rirai presque… 

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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Vendredi 6 juin 5 06 /06 /Juin 19:46

J’ai beau fouillé ma mémoire, jamais, non jamais je n’avais baisé quelqu’un de la sorte. Cindy était ravie. C’était le nom de ma serveuse. Moi épuisé et penseur. Je me doutais de ce qui m’avait poussé à me dépasser. Je voulais me convaincre que seules les filles me faisaient bander. Je gardais de cette nuit le souvenir de ses longs cheveux noirs dans lesquels je m’étais réfugié plusieurs fois.

Je comptais profiter de cette journée, libre de toute obligation, pour exercer mon art, La Photographie. Je ne voulais surtout pas faire de ces clichés « carte postale », mer,  plage, palmiers.Vision floutée d’un monde qui n’est paradisiaque que pour le touriste friqué.

Je préférais de loin aller à la rencontre des gens et profiter de ces opportunités qui font parfois de la vie, des moments rares. Je m’interdisais la misère humaine, celle qui rend encore plus misérable le misérable. Je préférais les transcender et voir en eux la beauté qu’ils dégagaient.

J’avais l’impression d’être meilleur.

Lorsque je regagne l’île, je vois que la lumière me permet encore quelques clichès.

Je ne sais pas comment je me retrouve devant cette habitation. Presque machinalement, je trouve un endroit qui me permet de voir sans être vu.

Je saisis mon appareil et je commence à shooter.

Je suis avide de prendre. De prendre ces moments.Ces moments que j’ai choisis de voler.

Je suis redevenu mauvais.

Il est temps de rentrer.

 Assis sur mon lit, je regarde les visages qui défilent sur l’écran de mon appareil photo.

Je m’arrête sur l’un d’entres eux.

Il est là, dans le jacuzzi.

Il ne sait pas que je suis là immortalisant à jamais cet instant de sa vie que je lui ai volé. 

Je suis un vampire, mais pas n’importe quel vampire.

 Un vampire argentique. Un de ceux qui volent la vie de leurs victimes pour la restituer ensuite sur du papier glacé.  

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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Jeudi 5 juin 4 05 /06 /Juin 11:08

Je saisis mes clopes et ma serviette de bain. Direction la plage. Je n’ai que quelques mètres à parcourir et je me retrouve face à l’océan.

Débarrassé de mes affaires, je pique une tête.

Je nage, l’esprit vide. J’ai perdu la notion du temps, c’est la fatigue qui me ramène sur la plage où je m’écroule.

En tâtonnant, je cherche mon paquet de clopes. C’est la première bouffée de la journée. Je ne fume jamais en travaillant. Alors que je termine ma cigarette, je regarde le mégot.

 L’image de Bill s’impose à moi. Dans un geste rageur, j’écrase le mégot et je commence à l’enterrer. Puis, inconsciemment, je le déterre, le secoue légèrement et le range dans mon paquet lorsqu’une voix me dit :

« BRAVOOOOOOO !!!! »

 Bill vient s’assoir à mes côtés, un sourire moqueur aux lèvres. Je lui demande:

« T’en as fait quoi de ta rombière ? »

« C’est l’heure où elle se rend au spa. Elle adore se faire masser, palper, et je ne suis pas mécontent que le travail soit fait par d’autres…je pense avoir ma dose quotidienne de barbaque à tripoter. Ce temps de répit est un vrai bonheur »

Son regard est caché derrière d’énormes lunettes de soleil noires. J’ai moi aussi dissimulé mon regard derrière des écrans noirs. J’en profite pour l’observer tout en sachant qu’il fait la même chose.

"tes dreads, j'peux les toucher?"

"si cela peux te rendre moins curieux… »

Tandis qu’il se lance dans la contemplation  d’une de mes dread qu’il roule entre son pouce et son index, mes yeux se sont arrêtés sur le grain de beauté,  posé près de sa lèvre inférieure, pas très loin de la commissure des lèvres.

Putain, mais qu’est-ce qu’il m’arrive ???Ah, non, pas maintenant…pas ça…je sens venir un début d’érection et ma gêne n’y met aucun frein.

« Ça va ?... » glousse Bill.

« Lâche-moi »

« Rougis pas. Moi aussi ça m’arrive de bander, mais pas en public, j’évite. J’espère que ce n’est pas à cause de moi ? T’aimes p’tre ça quand on te tripote les cheveux… »

« Connard, ça n’a rien à voir avec toi ! Je pense à ma serveuse couleur pain d’épice, elle doit venir me rejoindre. »

« Ça tombe bien, elle arrive »

Il se lève, fait un signe à ma serveuse puis se retournant vers moi me demande :

« Tu t’appelles comment ? J’connais toujours pas ton prénom »

« Tom »  

 « Hum…Tom…non, j’en ai jamais baisé. Tu seras le premier et passe sur le ventre, ça devient embarrassant là »

Je n’ai pas le temps de répondre qu’il est déjà parti. 

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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Jeudi 5 juin 4 05 /06 /Juin 11:04

Le lendemain matin, je me mets au travail.

 

Fiona avait loué les services d’un homme. Il me servirait de chauffeur et d’homme à tout à faire. Son premier travail fut de me conduire à Malé. C’est là-bas, dans un cyber café que je trouverai ses instructions pour ma mission.

 

Le trajet se déroula en bateau. Malé était une île qui ressemblait à une fourmilière humaine.

 

Maki, mon homme à tout faire, m’amena jusqu’au point de rendez-vous. Je découvris que ma cible était la femme bafouée d’un acteur raté en mal de chair fraîche. J’avais eu l’indélicatesse de le photographier en très jeune compagnie. Ses prouesses sexuelles avaient fait la Une du magazine. Fiona ne comptait pas en rester là. Elle avait contacté la cocufiée et lui proposa, contre rémunération de prendre sa revanche.

Elle se chargeait de tout organiser.

Ces méthodes aussi faisaient parties de mon métier.

Les  vrais –faux clichés volés. Toute une mise en scène mais qui avait le pouvoir de faire augmenter les ventes.

La fin du message m’indiquait une autre mission, mais les détails me seraient donnés vendredi.

 

Ma cible réside sur un atoll privé, loué par les soins de Fiona. Elle lui a aussi déniché pour les besoins des photos, un apollon-1m90, 90 kg de muscles. Une fois sur l’île, et après les présentations, je leur propose de se mettre au travail.

Armé de mon appareil, je commence le shooting. Nudité et sexe dans le jacuzzi-ça marche à tous les coups. Quelques clichés de nos tourtereaux dans l’eau turquoise de l’océan et le tour est joué.

Je les remercie.

Mission accomplie.

Retour au bercail.

C’est Maki qui s’occupe de trimballer mon matos. J’aime pas m’en séparer mais, dans ce cas précis, je n’ai pas le choix. C’est lui aussi qui transmettra les clichés à Fio.

Arrivé au bungalow, je file sous la douche. C’est comme un rituel. Une sorte de purification. Je me lave systématiquement après mes missions. L’eau qui ruisselle sur mon corps à le pouvoir de m’absoudre de mes pêchés. Machinalement, je baisse les yeux. Mes mauvaises pensées et mes actes infâmes tourbillonnent jusqu’à la bonde et finissent engloutit dans les égouts. Amen.

Par cass - Publié dans : le vampire argentique (terminée)
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