Jeudi 31 juillet 4 31 /07 /Juil 12:21

La sonnerie. Je souris. C’est la première fois que je souris en entendant ce vacarme. Cet après-midi, je retrouve Steph’. Enfin. Je me rends compte que Jordan a comblé le vide de ma vie. Après une bonne douche, je descends déjeuner. La tornade blonde est déjà là. Je passe au buffet prendre de quoi manger puis je me dirige vers sa table. Il fait la gueule. Je lui souris malgré tout mais il se lève et me plante là. Le temps de réagir, il a fuis. Je pose mon plateau et pars à sa poursuite. Je prends conscience de ce qu’il vit à chaque fois que je le repousse.  Je le rattrape dans le couloir.

« Ne me touche pas ! »

« …Jordan… »

« Quoi Jordan ?! T’es prêt à te laisser baiser? T’en as envie ? Vraiment ? »

« … »

« Même pas foutu de me donner une réponse ! »

Il me colle contre le mur. Sa bouche dévore ma bouche.

« J’ai envie de te baiser. Tant que tu ne seras pas prêt, ne t’approches plus de moi »

Il me lâche et disparait. Je tourne la tête. Claudia. Silencieuse spectatrice.

« Tu as une séance de relaxation »

« Tu crois  que j’ai la tête à çà ?! »

« Faudra bien. Va finir ton déjeuner. Je récupère Jordan »

« C’est pas une bonne idée »

Elle me sourit sûre d’elle.

Je vais déjeuner. Puis je rejoins la salle de relaxation. Je prends un tapis. Je m’allonge. C’est les hurlements de la tornade blonde qui me font me relever.

« P’tin ! Tu me casses les couilles avec ta relaxation !! Tu crois que ton cours va réussir à me calmer ?!! »

Si Claudia est confiante, moi, je ne le suis pas du tout. J’espère que la prof ne va pas nous mettre ensemble.

Il entre comme une furie dans la pièce. Il hurle, gesticule puis, pointant un index rageur dans ma direction :

« Lui !! Je ne veux pas qu’il m’approche !! C’est clair ??!! Elle est où la pouffiasse qui doit me calmer ?! »

« Je suis là »

« Tu as entendu ? Lui, loin de moi ! »

Claudia acquisse de la tête.

Le cours commence dans une ambiance survoltée. Jordan est infernal. La prof s’arrache les cheveux en tentant de rétablir le calme. Peine perdue. C’est le boxon. Elle finit par le foutre dehors. Après son départ, le calme revient progressivement. Je  me détends.

Je suis libre. C’était la seule activité de la journée. Je file dans ma chambre récupérer mes clopes et je vais m’oublier sur un des pontons. Comme à mon habitude, je m’allonge. Je fume. Je regarde le ballet des poissons rouges qui jouent au milieu des plantes aquatiques. L’image de Jordan emmêlé dans mon corps me vient à l’esprit. Il me manque. J’aime les moments que l’on partage tous les deux, allongés sur les pontons à fumer, se disputer ou se taper dessus. Mon doigt passe sur ma lèvre qui est encore légèrement meurtrie. Je souris. En retournant vers le bâtiment, une idée s’impose à moi, je ne veux plus guérir.

***

Dans le hall, Mademoiselle Henri. Je lui souris. Elle me fait fantasmer avec ses jupes plissées. Non, je plaisante!

« Monsieur Mc Coy, comment allez-vous ? »

« Très bien, merci. Et vous-même ? »

« Si vous acceptez de déjeuner avec moi mon jeune ami, ça sera parfait »

Je saisis son bras tout en lui adressant mon plus beau sourire.

« Je ne peux pas résister à votre cuisine. J’accepte avec plaisir »

Je la regarde installer notre table de fortune. Elle a préparé une salade composée. De la viande froide et de la mousse au chocolat. C’est un véritable festin.

« Vous permettez ? »

Je lui montre mes cigarettes.

« Vous savez que fumer n’arrange pas vos cordes vocales ? »

« Je peux ? »

« Oui »

Je vais m’accouder sur le rebord de la fenêtre. Devant mes yeux, le parc et les arbres. Mademoiselle Henri s’est mise au piano. Elle joue. J’aime bien. La musique qu’elle joue est assortie à ses jupes plissées. Elles vont bien ensemble.

« Pourquoi ne vous êtes vous jamais mariée ? »

« J’ai attendu toute ma vie le prince charmant. Mais un jour je me suis réveillée, j’étais passée du statut de jeune fille à celui de vieille fille. Et vous ? »

« Moi ? J’savais pas que j’attendais le prince charmant. Le réveil est dur ! Puis, j’me vois mal dans le rôle de la princesse »

Elle se met à rire.

« C’est bientôt l’heure de retrouver votre ami »

Un « déjà » a faillit franchir mes lèvres.

« Je vais vous laisser alors. Merci encore. Vous êtes une excellente cuisinière. »

Avant de la quitter, je vais déposer un baiser sur sa joue. Je l’apprécie vraiment Mademoiselle Henri.

J’ai décidé d’aller attendre Stephen, assis, sur les marches de l’immense perron. J’évite de fumer. J’évite de penser. J’ai envie de voir Jordan s’assoir à mes côtés, passer sa main dans mes cheveux. Je me rends compte du vide qu’il a crée dans ma vie. Mes pensées sont interrompues. Une grosse voiture noire américaine, conduite par Steph’. Je bondis. En moins d’une seconde, je suis devant sa portière. On est dans les bras l’un de l’autre. Il m’a manqué. Je ne veux pas rester là.

« Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? »

Il me montre ma lèvre.

« Une porte »

La réponse à l’air de lui convenir.

« Viens dans ma chambre. J’ai un tas de trucs à te raconter »

« Moi aussi. Attends, je dois prendre mon ordi »

« Ton ordi ? »

« Oui, il y a un magazine qui veut une interview »

« Quoi ? »

« Le monde entier se fait du souci pour toi »

« Le monde entier ? »

J’ai envie de lui dire que je m’en tape de ce que pense ‘le monde entier’, que je les emmerde, qu’ils me font chier à être toujours derrière moi.

« Si tu savais la quantité de pilules, sirop, pastilles pour la gorge que l’on reçoit chaque jour, incroyable ! Il y a aussi des foulards et des écharpes ! Tu te rends compte ? »

Il parle mais je ne l’écoute plus. Jordan marche dans notre direction. Je ne peux pas détacher mon regard de son regard. Alors qu’il passe très près de moi, j’ai tendu mes doigts pour le toucher. Un geste plus fort que moi. Je sens la caresse de ses doigts. Effleurage furtif. Il continue son chemin. Stephen continue son discours puis s’arrête :

« Dis-moi, le mec qui vient de passer, il ne t’a pas touché ? Il s’est pris une porte lui aussi ? »

« Quel mec ? »

« Laisses tomber. Prêt pour cette interview ? »

« Comme d’habitude »

Avant d’ouvrir la porte, une certaine appréhension s’empare de moi. Je repense aux draps. Tout est parfait. Le lit refait. Propre.

Il ouvre son ordi.

« Voilà. Réponds aux questions mon ami»

Toujours le même genre de questions. Mon manager aurait pu le faire ou Steph’. Je me plie à cet exercice ennuyeux et sans aucun intérêt à mes yeux.

« Tu te souviens des photos prises à New-York ? Elles illustreront l’interview. »

« Ok…Steph … »

« Hé, c’est l’heure ! On a rendez-vous avec le toubib.  Confiance ! Je suis certain que ça s’arrange. En avant! »

Stephen me raconte tout ce qu’il s’est passé, comment ils tentent de combler mon absence auprès des fans mais il avoue, qu’il lui tarde que je revienne. Pas moi. Je souris. Je me tais.

« Messieurs ! Bienvenue ! »

On prend place dans son bureau. Docteur Miracle, face à nous. Souriant.

« J’ai de bonnes nouvelles pour vous ! Excellentes mêmes. Bon, je ne vous autorise pas à rechanter demain, mais bientôt. Vos cordes vocales réagissent très bien au programme de rééducation. Je vous garde encore la semaine prochaine, puis, je vous libère. »

« Déjà ?! »

Steph’ et doc Miracle me fixe, un voile d’incompréhension dans le regard. Je bafouille une justification bidon :

« J’suis surpris mais content »

« J’espère que t’es content ! Danny et Lino sont impatients de te revoir. On veut tous que tu reviennes ! » 

« Lenny, j’ai établi un nouveau programme pour la semaine prochaine. Je compte sur toi pour te donner à deux cents pour cent ! »

Il nous accompagne vers la sortie. C’est fini.

« Heureux ? »

« Oui »

« Tu es sûr que tout va bien ? On dirait que tu as changé »

« C’est de vivre ici qui m’a changé. Une vie normale avec des gens normaux. Cela doit me rendre normal à moi aussi »

On reste un moment à discuter dans ma chambre. Je lui parle de Mademoiselle Henri, de Kristen, de Claudia. Mais pas de Jordan. Il comprendrait tout de suite et pour le moment, je préfère garder cela secret. C’est la première fois que je ne partage pas ma vie avec mon meilleur ami. C’est la première fois que je me détache de Stephen.

« Je dois y aller. Prends soin de toi. Je veux te récupérer à la fin de la semaine »

Je le raccompagne. On s’embrasse une dernière fois.

« Quoi qu’il t’arrive, règle ça. » et il me montre ma lèvre.

« Ouais, je vais régler ça »

Je le regarde  partir. Mon interview dans son ordi.

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Mardi 29 juillet 2 29 /07 /Juil 14:04

 J’écrase ma cigarette. Je me tourne vers Jordan, je l’attire à moi et je l’embrasse. Ma langue joue avec sa langue. Je suce doucement sa lèvre, là, où elle n’est pas meurtrie. Pendant que je l’embrasse, je lui évite le soin de me déshabiller une nouvelle fois. J’en profite pour lui ôter son boxer. On est nu, l’un contre l’autre. Plus il m’embrasse, plus je sens le désir m’envahir. Jordan me caresse. Ses mains glissent le long de mon corps. Je ne résiste pas. Je laisse sa bouche reprendre possession de mon sexe.  La chaleur de ses lèvres, la douceur de sa langue, mon corps rythme ses va-et-vient. Je ne pense plus à me retenir. Je jouis dans sa bouche. Jordan se redresse. Tout en m’embrassant, il passe sur moi.

« Je te veux »

« … »

Je sais très bien ce que ses paroles signifient.  

« ça te dirait ? » sur ces mots je m’amuse avec mon piercing.

« …non…j’ai envie d’autre chose… tu n’es pas prêt…pas encore. Je vais aller me branler dans ma chambre et dormir»

« Si tu veux, tu as ma salle de bain pour ton plaisir perso »

Il hésite puis se lève. Je le vois hésitant quand à l’attitude à adopter. Finalement, il entre. Je souris. Je saisis une clope que j’allume avant d’aller assister au spectacle. Lorsqu’il me voit, il lance :

« Tu viens mater ? Tu crois que cela va m’aider ? »

« Tu m’as bien maté sous la douche et pendant que je pissais »

« Mouais »

« Quoi ’ mouais’, ça reste toujours un mec avec sa bite à la main »

Pas convaincu la tornade blonde. Son désarroi me ravis.

Je suis nu, accolé contre le lavabo. Je l’admire.

Pendant qu’il débande lamentablement, la vue de son corps me fait l’effet inverse.  Je n’avais pas prévu ça. Je finis tranquillement ma clope. Jordan s’est assis sur la cuvette des toilettes. Son air de chien  battu est craquant.

« Tu ne veux toujours pas de moi ? »

« … »

« Tu ne voudrais pas poser tes fesses ailleurs ? »

« … »

Je le tire par la main et le pose contre le lavabo. Exactement à la place que j’occupais un moment plus tôt.

Ma main saisit son sexe et commence de délicats mouvements. Je l’embrasse goulûment. Avidement. J’ai envie de lui.  Je parsème sa peau de baisers. J’effleure son sexe. Je me sens maladroit.  Jordan me rassure. Le passage de mon piercing sur son pénis lui arrache un cri de plaisir. Je souris. Décidemment mon piercing, il adore. Lentement, je commence à oublier ce qui m’entoure, qui je suis, quelle est ma vie et mes obligations. Lentement je prends du plaisir à lui donner du plaisir. Ma tornade blonde est de plus en plus excité.

« …Len’ …j’ai envie de toi… »

Je m’arrête. Mes yeux atterrissent dans ses yeux. Les battements de mon cœur résonnent au fond de mes oreilles. Je recule. Jordan interprète mon geste comme un refus. Il passe devant moi, retourne dans la chambre. J’entends le bruit de son agitation. Je suis toujours agenouillé dans la salle de bain. Impossible de me relever. De parler. Je suis tétanisé. Le claquement de la porte me fait sursauter. Je sors de ma léthargie. Je rejoins ma chambre. En voyant le lit, un sourire se dessine sur mes lèvres. Jordan a éjaculé sur mes draps.

Je repousse les draps souillés et je m’affale. Le sommeil ne tarde pas à venir. 

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Mardi 29 juillet 2 29 /07 /Juil 13:55

Après ma cigarette, je file sous la douche puis direction, ‘le restaurant’.

Jordan est déjà là. Alors que je vais le rejoindre, je suis intercepté par la vieille folle qui me prend pour une fille chaque fois qu’elle me croise.

« Mais ça a l’air d’aller mieux, jeune fille. Il y a un nouvel éclat dans vos yeux. Amoureuse ? »

Je souris et je passe mon chemin sans lui répondre, comme à chaque fois.

Je l’entends dire :

« En plus, la pauvre petite a des problèmes d’auditions »

« Tu te fais draguer ? »

« Elle craque complètement pour moi ! J’l’ai rend toutes dingues ! » et j’éclate de rire.

« Hé ! Elles sont raides dingues de moi, mais cela ne veut pas dire que je suis raide dingue d’elles. Tu en as eu la preuve, non ? »

  Il retrouve le sourire.

« On va manger ? »

« Oui »

On se dirige vers le buffet. Pendant que je scrute chaque plat, Jordan, moins difficile que moi, se sert généreusement de tout.

« Goûte ça, j’suis certain que tu vas aimer »

Je fais la moue.

« Que tu es difficile. Si t’aimes pas, tu me le fileras »

J’écoute ses conseils et je me sers un peu de chaque plat.

Jordan sourit en voyant mon plateau.

On n’est pas très bavard pendant le repas. Je mets dans son plat tout ce que je n’aime pas. à chaque fois qu’il voit arriver quelque chose, il sourit. Il est vraiment très beau. C’est naturellement que l’on finit sur un ponton. On s’allonge et l’on fume. On ne s’est pas touché. Ni embrassé. On ne parle pas. J’écoute le bruit de l’eau. Une main se pose sur mon torse. Je pose ma main sur sa main.

« On rentre ? »

« Pas tout de suite. »

Alors la main se libère et commence à vagabonder sur mon corps. C’est sa façon à lui de me dire qu’il VEUT qu’on rentre. Comme je ne réagis pas comme il le souhaite, il devient plus entreprenant. Je le laisse faire. Sans bouger. Je sens qu’il perd patience. J’en profite pour passer sur lui. Il est surpris.

« Quoi ? »

« Rien »

Je passe mes doigts sur la fine cicatrice qui lui fait un collier à peine visible.

« On rentre ? »

On se lève et on rentre, sans se toucher.

Les couloirs sont vides, comme tous les soirs.

Le calme avant la tempête.

Devant la porte de ma chambre, je le regarde, mais il me prend par la main et continue. Ce soir, on dort dans sa piole.

Il est calme. Du moins, en apparence.

Moi aussi, je semble calme mais à l’intérieur  c’est l’agitation la plus totale.

Jordan ouvre la porte sans me lâcher la main. Il m’entraine vers le lit. Ses mains passent derrière ma nuque et m’attire vers lui. J’aime le contact de sa bouche, j’aime la caresse de sa langue. Je le caresse. Mes mains se baladent sur son dos pour finir sur ses fesses. Je le presse contre moi.

« Je veux plus que tout à l’heure. Es-tu prêt ? »

« Je ne sais pas, mais on peut essayer »

Sa langue s’amuse avec mon piercing. J’aime. Lui aussi.

« Je n’ai jamais… »

« Je m’en doute. Tu n’as jamais eu de relation sexuelle avec un mec. Hormis tout à l’heure, avec moi »

« exact  »

« Oubli alors tout ce que tu as entendu, lu ou vu comme conneries sur le sexe. Fais ce dont tu as envie, comme tu en as envie. »

« …plus facile à dire qu’à faire… »

« Non, laisses-toi aller. Quoi que tu fasses, ça sera bien »

Il me sourit. Je lui rends son sourire.

« Laisses-toi aller bébé… »

Je manque d’éclater de rire… bébé…

Jordan est redevenu sérieux. Il m’allonge sur le lit. Mes vêtements quittent mon corps à une allure incroyable. Il se déshabille prestement et revient sur moi. Ses mains prennent possession de mon corps. Je gémis de plaisir. Je tente de le caresser, mais il emprisonne mes mains.

« Laisses-toi faire…laisses-moi faire… »

Je suis pris dans un tourbillon de plaisir. Sa bouche caresse mon corps. Lorsque je sens son souffle sur mon sexe, je l’arrête.

« C’est vraiment ce que tu veux ? Que j’arrête ? »

Je fais non de la tête comme si je n’osais pas entendre ma réponse. Il fait celui qui n’a pas compris.

« Non »

« Quoi non ? »

« Je veux que tu continues »

« Pourquoi ? »

« Parce que j’en ai envie »

« Tu vois, ce n’est pas très compliqué de dire ce que l’on aime et ce que l’on ressent »

Je me suis redressé sur les coudes. Jordan est toujours entre mes jambes. Je le regarde. J’admire la courbe de son dos qui finit magnifiquement. Il est superbe. Lorsque sa bouche prend possession de mon sexe, je ferme les yeux tout en basculant la tête en arrière. Je soupire de plaisir. Inconsciemment j’effectue de légers mouvements avec mon bassin. Je sens la main de Jordan me caresser le ventre. J’ai l’impression que ma tête va éclater tant j’ai du plaisir. Je me retiens mais plus pour longtemps. Je ne veux pas éjaculer dans sa bouche. C’est plus fort que moi. Je n’ose pas.

« …arrêtes… »

Il se redresse.

Entre deux respirations, je murmure :

« Je vais éjaculer »

« C’est fait pour… »

« … »

« Tu ne voudrais pas faire comme tous les mecs, penser avec ta queue et non avec ta tête »

A ces mots je le repousse.

« T’es vraiment qu’un sale con ! »

Je tente de quitter le lit mais Jordan me retient.

« Pardon »

« … »

« Je te demande pardon, je veux juste de donner du plaisir et toi, tu n’arrêtes pas de réfléchir »

« Je vais retourner dans ma chambre. C’est mieux »

« Ne m’oblige pas à te supplier »

Une boule vient de se loger au creux de mon estomac. Je n’arrive plus à réfléchir. Ma tornade blonde profite de ce moment pour revenir à la charge. Il s’approche doucement. M’embrasse.

« Len’…excuses-moi. »

 « Non »

Je me lève, j’enfile mon jean, je récupère le reste de mes affaires et je quitte sa chambre. Torse nu et pieds nus, je rejoins ma chambre.

« Mais…vous n’êtes pas une jeune fille… »

Pourquoi faut-il toujours que je rencontre cette vieille folle quand j’ai envie d’être seul.

« Ben, non, j’ai un pénis, je me maquille, je ne peux plus chanter et je suis pédé. »

La vieille scandalisée file à toute allure dans le couloir. Je l’entends pousser un cri un peu plus loin. En regardant dans sa direction, j’aperçois Jordan, en boxer. Je ne peux m’empêcher de sourire. J’entre dans  ma chambre lorsque je vois débouler la tornade blonde. La porte va s’éclater contre le mur. Il a du courir. Plié en deux, il reprend sa respiration.

 

« J’comptais la laisser ouverte, t’avais pas besoin de courir »

Pendant qu’il tente de s’oxygéner, je décide de l’enfumer en allumant une clope.

Je m’assois au bord du lit, loin de lui mais il lui faut plus que quelques centimètres pour le décourager. Il vient s’assoir prés de moi, prend ma cigarette, tire une taffe, et me la rend.

« Combien de fois devrais-je te déshabiller en une journée ? »

Je souris.

« C’est nouveau pour moi. Laisses-moi le temps de m’habituer »

 « On n’a pas le temps »

 

Par cass - Publié dans : et si...
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Mardi 29 juillet 2 29 /07 /Juil 13:43

Jordan s’est tut. Plus de questions sur ma vie privée, qui est inexistante. J’en ai plus depuis une semaine que durant les cinq années qui se sont écoulées. J’ai pu embrasser Kristen sans avoir une meute de paparazzis collés à mes basques, ni faire la Une de tous les magazines pour ados. En fait, je revis. Je peux même dormir avec un mec sans qu’on me traite de tafiole. Je souris tout seul. Je flotte. J’ai la sensation de flotter. Je suis léger. Heureux et libre.

« Pourquoi tu souris ? »

« J’suis bien. ça faisait longtemps que je n’avais pas été aussi bien »

« L’herbe magique, y’a que ça de vrai »

« J’ai faim »

« T’as faim ? »

« Ouais, y’a un con qui m’a éclaté la bouche ce midi, je n’ai pas mangé du coup »

 « Attends »

Il se lève, titube légèrement, fouille dans son bordel et revient sur le lit avec un paquet de gâteau.

« Pour me faire pardonner »

« Tu crois que ça va suffire ? Tu rêves ! »

 Mais pour l’instant, j’ai vraiment les crocs. Ma lèvre me rappelle à l’ordre constamment. Je me suis accoudé pour manger. Jordan pioche dans le paquet. Ça va mieux. Je pourrais tenir jusqu’à ce soir.

Je me renverse. Le ventre plein. La tête dans une sorte de nébuleuse, je sens des lèvres se poser sur mes lèvres. Délicatement. Lorsque sa langue tente de franchir la barrière de mes lèvres, je réagis, mais pas comme je devrais. J’outre-ouvre les lèvres. Je le laisse pénétrer. Sa bouche a le goût du chocolat.

« C’est toi qui me plait. Pas elle. Elle ne m’a jamais plut. J’étais jaloux. C’est tout »

Je le repousse. Je me lève et je quitte la chambre sans me retourner.

Dans le couloir, je marche. Je marche de plus en plus vite sans savoir où je vais.

***

 

 Je suis devant les grilles. De l’autre côté se trouve ma vie. Mes obligations. Le paraître. Ici, contrairement à ce que je croyais au début, la liberté. Je profite des dernières heures de l’après-midi  pour me perdre dans l’immense parc. Me perdre pour mieux me retrouver. J’aperçois le grand bâtiment blanc. Je regagne cette immaculée conception. Les couloirs sont vides. La plupart des pensionnaires quittent les lieux pour le week-end. Pourquoi pas moi ? Tout à mes pensées, je n’ai pas remarqué Jordan, assis par terre. Il bondit dès que j’arrive.

« Ne me touches pas ! »

 Mes paroles ne servent à rien, il me pousse dans ma chambre. La porte claque. Il me tient par le poignet.

« Tu crois que tu vas t’en sortir comme ça ? »

«   Pardon ? Tu me traites de fiote depuis que je suis arrivé et là, tu m’avoues que je te plais. T’es un grand malade, toi !»

« Tu ne m’as pas repoussé lorsque je t’ai embrassé »

« Avec toute l’herbe que j’avais fumé, je ne savais plus ce que je faisais »

« Des excuses !! Voilà ce que tu cherches ! Des excuses !  »

« C’est la vérité »

Il s’approche de moi, furieux.

« La vérité…hein, la vérité… »

Il s’approche, je recule mais cette chambre est minuscule. Je sens le lit derrière moi. S’il continue d’avancer, je vais m’écrouler sur mon pieu et je n’en ai aucune envie. Seulement la tornade blonde, lui, n’a qu’une idée, m’expédier sur mon lit. D’un geste, il me pousse, je perds l’équilibre et je finis là où je ne voulais pas être. Il se laisse tomber sur moi. Le poids de son corps me coupe le souffle. Je tente de le repousser, mais il a plus de force que moi. Il m’a emprisonné les poignets.

« Si je t’embrasse, maintenant que tu as l’air d’avoir les idées un peu plus claires, tu ne devrais pas apprécier, n’est-ce pas ? »

« Tu ne vas pas remettre ça ! Je ne vais pas te laisser faire ! »

Il s’est calmé.

« Je ne sais pas si tu as remarqué, mais tu n’es pas en position de force »

Je tente de me dégager mais les mouvements que j’effectue pour le faire gicler de dessus moi, le font sourire.

« Arrêtes, tu m’excites »

Je me fige instantanément.

 Il se baisse pour m’embrasser.

« Tu vas le regretter si tu t’approches »

« …tsss…tu ne disais pas ça tout à l’heure »

Quand il parle, je sens son souffle sur mon visage. Je commence aussi à sentir la partie sensible de son anatomie qui durcit dangereusement. Il a remarqué mon étonnement car il susurre :

« Je te l’avais bien dit que tu me faisais de l’effet »

Mon regard est rivé sur sa bouche. Sa lèvre tuméfiée. Si je continue, j’ai bien peur que moi aussi je me mette à durcir…tellement concentré sur moi, je ne bouge pas quand il pose ses lèvres sur mes lèvres. Revenant à la réalité, je reste de marbre en espérant qu’il se lasse mais Jordan, ne se lasse jamais. Jordan, n’abandonne jamais.

Il passe sa langue sur mes lèvres. Au contact mouillé de celle-ci une onde de chaleur me parcourt.

« Arrêtes. S’il te plait »

« …»

« Non ! »

J’en profite pour le repousser et il se laisse faire.  Je m’assois sur le lit. Je sens sa main dans mon dos. Elle passe sur mon torse, descend sur mon ventre. Alors qu’elle s’égare sur mon sexe, je la stoppe. Je l’ai à peine relâchée que sa main reprend son exploration.

« Cela fait combien de temps que tu te bats  pour paraître ‘normal’ ?»

« Je suis normal »

« … »

« Alors laisses-moi faire »

Sa main est remontée sur mon torse, et doucement il me fait basculer sur le lit.

« Len… »

« Je n’ai pas le droit »

« Tu n’as pas le droit ? »

« Non, je n’ai pas le droit d’avoir une vie privée. Je n’ai pas le droit d’avoir quelqu’un dans ma vie et encore moins un mec. Lenny Mc Coy appartient à ses fans »

« Hé bien, disons que ce soir, Lenny Mc Coy m’appartient »

Il clôt la discussion en m’embrassant. Sa langue joue avec mon piercing. Ça a l’air de l’éclater ce truc. Puis, sérieusement, il se redresse et me fixe :

« Et si ton opération n’avait servi à rien ? Et si la rééducation ne servait à rien ? Et si tu ne pouvais plus jamais rechanter ? …»

« Je serai enfin libre »

Je sais aussi que lorsqu’il revient sur ma bouche c’est pour ne plus la lâcher. Il me déshabille tout en m’embrassant. Je fais la même chose, mais beaucoup plus maladroitement. J’appréhende de me retrouver nu.

« Tu sais, c’est la première fois… »

« Je ne ferai rien que tu ne veuilles et si tu ne veux pas ou que quelque chose te mette mal à l’aise, dis –le et j’arrêterai »

Nos corps sont collés l’un contre l’autre. Je sens ses mains explorer chaque parcelle de ma peau. Lentement, je me détends. J’apprécie. Lorsque sa main se pose sur mon sexe, j’ai un léger mouvement de recul. Il s’arrête aussitôt mais je l’encourage à poursuivre en le caressant moi aussi. Le désir et le plaisir me submergent. On éjacule presque en même temps. Cela n’a rien à voir avec tout ce que j’imaginais. Je sais aussi que c’est de la masturbation. Certes à deux, mais cela n’est que de la masturbation. Avant de se lever et d’aller prendre une douche, il m’embrasse et murmure :

« J’ai été sage malgré tout ce que j’avais envie de te faire »

« Tu avais intérêt à rester sage. Je ne suis pas prêt à tout accepter »

« Pas encore »

« Pas encore ou peut-être jamais »

Pendant qu’il prend sa douche, je regarde mon corps maculé de nos spermes.

J’ai envie de fumer. Mais si je bouge, je vais en mettre partout. Du sperme. Ma tornade blonde revient de la salle de bain. Il sourit en me voyant.

« Tu ne pourrais pas me passer mes clopes ? Juste là. Merci »

« Je vais chercher des vêtements propres dans ma chambre. On se retrouve en bas ? »

J’opine de la tête.

Je le regarde quitter ma chambre. Je ferme les yeux et je continue à fumer. Jordan revient près du lit.

« Tu ne t’endors pas, beauté ? »

« Non »

Cette fois, il est parti.

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Lundi 28 juillet 1 28 /07 /Juil 18:18

Je suis d’humeur vagabonde. Je décide de passer au club. C’est un club privé pour hommes riches. On y trouve calme et tranquillité. Aucune femme. Juste de bons cigares et de bons alcools que l’on peut savourer, confortablement installé dans des canapés Chesterfield.

C’est Timothy qui m’accueille. Après les banalités d’usage, je file dans le fumoir. Je retrouve quelques connaissances. On parle d’art, de politique, de voyage. Il est l’heure de rentrer. Je suis fatigué.

***

A la galerie, Johanna s’active déjà. Elle m’attend. On doit aller voir deux artistes. Elle me tend leurs portfolios. Deux filles.

La première artiste a mis sur pied une expo interactive avec le public. Les toiles racontent une histoire qui est sur un livret. Il y a aussi de la musique pour dynamiser le tout. Elle aimerait que lors de l’inauguration, des danseurs viennent faire un spectacle. Elle a déjà la troupe et me montre une ébauche du projet. J’aime assez le concept-peinture/écriture/musique et danse. Je lui propose de se revoir dans quelques jours à la galerie. Je veux qu’elle vienne avec son projet élaboré et fini.

La deuxième artiste fait plutôt des collages et conglomérats de toutes sortes sur ses toiles. J’aime moins mais, cela peut être intéressant.

Je laisse Johanna à la galerie. Ma journée est finie. Avant de rejoindre mon appartement, je fais une halte chez un libraire. Je suis à la recherche d’un livre pour Amélia. Je lui explique ce que je veux et l’âge de l’enfant. Il me propose différents titres. Mon choix s’arrête sur une petite luciole.

***

 

C’est l’anniversaire d’Amélia. J’ai récupéré à la galerie une sanguine représentant une petite fille et son chaton. Je souris en pensant à la tête d’Evan lorsqu’il verra le tableau. Pour l’occasion, il y a un voiturier ainsi que plusieurs domestiques. Je vois mal Evan préparant le gâteau d’anniversaire.

Lorsque j’arrive, il y a déjà une armada de fées et de princesses accompagnées par leurs parents. Je croise le regard d’Evan. Il est superbe. Chemise noire et pantalon noir. J’arrête de le regarder ou je vais me retrouver à l’étroit dans mon boxer. Amélia me saute dessus et m’embrasse puis rameute ses copines.

« C’est l’ange de mon livre »

Je suis entouré par des gamines admiratives. La voix d’Evan s’élève soudain.

« Monsieur Radcliffe, soyez le bienvenu »

Je vais rétorquer mais à côté de lui se tient une ‘chose’. Un truc maniéré et pédant qui arbore une moue dégoûtée. Certainement son chéri. Faut bien que son ‘tuyau’ lui serve à autre chose qu’à pisser.

« Monsieur Jansen »

Puis sans un regard de plus pour ce couple mal assortit, je vais rejoindre les autres parents. Je retrouve ma brune qui mérite un A+. Quelques minutes plus tard, elle m’a présenté à toutes les personnes de l’assistance. Evan et sa chose nous ont rejoints. Les adultes discutent tandis que les enfants jouent. Il règne une ambiance joyeuse. Je regarde Amélia dans sa robe de fée. C’est Evan qui la lui a offerte. Elle n’a pas encore déballé ses autres cadeaux. J’ai appris que la brune s’appelle Veronica. Elle a une fille de 6 ans et un mari en voyage d’affaires. Il y a comme une invitation dans ses mots. J’évolue d’un groupe à l’autre. Je parle avec les uns et les autres jusqu’à ce que je me retrouve face à Evan. Mes yeux fixent sa bouche. Une furieuse envie de l’embrasser-encore- mais je reste impassible. Un énorme gâteau arrive. Une monstruosité rose. Les fillettes applaudissent. Amélia est ravie. C’est le moment d’ouvrir ses cadeaux. Elle découvre des bijoux, des poupées, des carnets pour y gribouiller ses secrets et des boites pour les y enfermer. La sanguine, qui lui arrache un cri de ravissement. Puis le livre ‘carole la luciole’, l’histoire d’une petite fée.

Evan a sourit en voyant la sanguine puis a perdu son sourire quand Amélia m’a demandé de rester ce soir afin que je lui lise l’histoire de Carole la Luciole. La ‘chose’ aussi a pâlit. Moi, j’ai accepté.

L’après-midi s’est terminée dans une ambiance ‘bon enfant’. Avant de partir, Véronica m’a laissé son numéro de portable…au cas où…

Je l’ai glissé dans ma poche…au cas où…

Une femme a emmené la petite fée prendre son bain. Je reste avec Evan. Sa chose s’est volatilisée. Ni lui, ni moi, ne faisons des efforts pour débuter une conversation. Je fume, tranquillement assis sur les marches d’escaliers. Une odeur de savon et de parfum arrive à mes narines. Amélia est de retour. Elle vient s’installer sur mes genoux. Passe ses bras autour de mon cou.

« Brian…mon histoire »

« En avant p’tite fée »

Je m’assois et me calle contre le dosseret de son lit. Elle s’installe contre moi. La tête sur mon torse. Je commence à lire :

« Carole la Luciole se lève quand les autres habitants du jardin s’endorment. C’est une sorte de fée. Elle aime les «pique-nuits» qui sont comme des pique-niques, sauf qu’ils se passent la nuit et en l’air plutôt que sur l’herbe… »

Au fur et à mesure que je lis, je sens qu’Amélia s’endort. Quelques minutes plus tard, elle s’est endormie en suçant son pouce. Je reste quelques instants avec elle, je l’installe pour la nuit et quitte sa chambre. Je retrouve Evan, à la même place dans les escaliers.

« Une histoire avant de t’endormir ? »

« Et si je répondais-oui- »

Je me suis assis derrière lui. J’ai envie de le toucher, de l’embrasser mais quelque chose dans son attitude me retient.

« Carole la luciole, ça te plairait ? »

« Non, je préfère l’histoire de l’ange »

« Ici ? »

« Non, dans ma chambre »

On se lève. Il va lui-même récupérer le livre dans la chambre de sa nièce qui dort paisiblement puis me le tend.

« Et ‘la chose’ qui t’accompagnait cet après-midi, il ne sait pas lire ? »

Il me lance un regard noir. Ouvre la porte de sa chambre. Allume. C’est une pièce moderne et sobre.

Il se jette sur son lit. Je m’installe à ses côtés.

« Tu veux voir les images ? »

« p’tin Brian, arrêtes de me prendre pour un con ! Si t’as pas envie de lire, tu te casses »

Je vais répondre que l’ange a envie de baiser mais je me tais.

Je commence à lire. Il a fermé les yeux. Je lis tout en l’observant. Il est magnifique. Enigmatique. L’histoire est finie. Je referme le livre. Evan ne dort pas. Je me lève. Il ne fait aucun geste pour me retenir. Je ne fais rien pour rester. Je quitte sa chambre. Dans les escaliers je croise ‘la chose’.

« Hé toi ! Tu sais lire ? »

« Pardon ? »

« Tu sais lire ? »

« Oui, pourquoi ? »

« Tiens »

Je lui donne le livre de conte que j’ai toujours dans la main.

Par cass - Publié dans : angel's heart -yaoi- terminé - Communauté : Les Romances Explosives
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Lundi 28 juillet 1 28 /07 /Juil 17:56

Devant la porte du Docteur Miracle, Jordan est assis sur le banc. Il attend. Je n’ai aucune envie de lui adresser la parole. Ce mec m’horripile.

« J’suis là pour toi. Si tu veux, j’peux rester avec toi »

Je le regarde incrédule.

« J’ai pas besoin de toi. Casses-toi »

Alors qu’il se lève le docteur ouvre la porte et nous accueille en souriant.

« Je vois que Jordan est venu avec Lenny. C’est bien de se soutenir mutuellement. Entrez jeunes gens »

Manquait plus que ça. J’aimerai être à des millions de kilomètres d’ici. L’angoisse me serre la gorge. Je redoute le verdict. J’ai bien peur que Docteur Miracle perde sa réputation avec moi. Cette sensation de ne plus rien maîtriser me tue lentement. Ça me mine le moral.

« Tu risques d’avoir un peu plus mal avec ta lèvre blessée »

Je veux me lever et partir, dire que tout cela n’a plus d’importance. Que j’accepte mon sort. Je redeviens anonyme. Je me fonds dans la masse mais une main se pose sur mon épaule. L’autre, toujours là quand il faut et surtout quand il ne faut pas. Mais là, je suis content qu’il soit resté même si je préfère crever que de le lui avouer. Lorsque je vois arriver le tube, je me crispe. C’est instinctif. Ce tube qui va descendre dans ma gorge. L’idée me tétanise.

« Tu es prêt ? »

Non, je ne serai jamais prêt mais je fais ‘oui’ de la tête. Je ferme les yeux. Je pense à des choses agréables, mais les images qui me viennent à l’esprit ne font qu’augmenter mon désarroi.

« C’est bientôt fini…voilà…c’est fait. Je vais pouvoir comparer maintenant. »

J’ai mal à la gorge. C’est normal. Docteur Miracle, étudie attentivement les deux enregistrements. Sa mine pensive ne m’inspire pas confiance.

« Tu peux lâcher ma main maintenant »

Je deviens écarlate.

Je n’ose pas demander si mon état s’est amélioré.

« Je dois étudier tout ça calmement. On se revoit demain avec votre ami »

Et il nous met à la porte.

Ma lèvre s’est remise à saigner.

« Viens »

Je le suis jusque dans sa chambre, du moins ce qu’il en reste. On dirait qu’une tornade a dévasté l’endroit. Je souris à cette idée mais la douleur que je ressens m’ôte rapidement le sourire des lèvres. Il revient de la salle de bain avec un gant blanc.

« T’en as pas un rouge ? »

Il le presse sur ma bouche. Ça me fait un mal de chien.

Je repousse sa main. J’ai trop mal.

« Si c’était Kristen, tu ne dirais rien ! »

« Si c’était Kristen et qu’elle me fasse mal, je ferai la même chose »

« T’en es sûr ? »

« Oui ! Putain Jordan, t’es zarbi ! »

Zarbi et têtu. Il revient à la charge.

« Si tu me fais mal, j’me casse »

Il va dans la salle de bain. J’entends l’eau couler. Il revient, et pose délicatement le gant sur ma lèvre. Je suis vraiment mal à l’aise.

« Tiens-le un instant, j’vais préparer des clopes »

« Encore ta daube d’hier soir ? »

« Non, mieux »

« ça m’a décalqué cette merde »

« J’avais un peu forcé la dose »

« J’vais finir camé, alcolo, et sans voix »

« Bienvenu dans mon monde »

Je suis assis au bord du lit. En passant, il me pousse et je me retrouve couché. Il y a un objet qui me rentre dans le dos. Je bouge pour l’enlever mais il est plus rapide que moi. Je sens sa main dans mon dos.

« Voilà.  C’était la boucle de ma ceinture. » et il balance l’objet par terre.

Je presse toujours le gant contre ma bouche. Je fixe le plafond. Une odeur de produit illicite se répand dans la chambre.

« Tiens »

« C’est pas une bonne idée. Ça me bouffe la tête ton truc »

« Pas cette fois. »

Je soupire et je tire une taffe.

« Pourquoi tu te maquilles ? »

« Pourquoi tu me touches le cul ? »

« Parce que t’as un joli p’tit grain de beauté sur la fesse »

Je souris. Quel con !

« Et toi ? »

« J’sais pas. J’pourrais te dire ce que je raconte aux journalistes »

« J’suis pas journaliste »

« … »

« Alors ? »

« Joker »

« Y’en a pas. Tu dois répondre »

« J’ai pas envie. Laisses tomber »

Je suis en train de lui fumer toute sa clope. Il ne dit rien. Lorsque je tourne la tête, il me fixe. Je la lui rends.

« Tu sais que j’ai mal aux couilles aujourd’hui. Tu me les a ratatinées hier avec ta jambe » »

J’éclate de rire.

«T’es vraiment zarbi, j’te jure »

Les effets de la cigarette magique commencent à se faire ressentir. Je me sens bien, détendu. Je ferme les yeux.

« ça fait longtemps que t’es là ? »

« Trop longtemps »

« J’ai envie de partir. De rentrer chez moi. D’être libre. Enfin, je serai libre si je ne chante plus »

Je sens sa main dans mes cheveux.

« Un insecte ? »

« Ta vie te plait ? »

« Mon rêve s’est réalisé. Je savais qu’il y aurait un prix à payer. Ma liberté. Ma vie privée. J’ai choisis. Je les ai sacrifiées »

« Jamais tu ne regrettes ? »

« Non, je n’ai jamais regretté même si parfois la solitude me pèse. »

« Des filles comme Kristen, tu peux t’en faire des tonnes »

Je le regarde.

« Je pourrais, oui, mais je ne le fais pas »

« Pourquoi ? »

« … »

« Pourquoi ? »

« Parce que je ne suis pas comme ça, voilà pourquoi »

« Tu l’as embrassé pourtant »

« Tu fais chier bordel. Je t’ai dit que si tu la voulais, elle était à toi. D’ailleurs, je me demande ce qu’elle me trouve. T’es dix fois plus canon que moi. Quand elle rentre, tu fais le nécessaire et tu arrêtes de me les briser avec ça »

« Elle ne me plait pas »

« Quoi ? Tu m’éclates la bouche parce que je veux l’embrasser et, là, tu me dis qu’elle ne te plait pas ??!! »

« Ouais, elle ne me plait pas »

« Tu mériterais que je t’en balance un autre dans la figure ! T’es vraiment qu’un sale con !»

« Tiens, tires une taffe, tu redeviens chiant»

Je m’exécute. Au point où j’en suis…

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Lundi 28 juillet 1 28 /07 /Juil 17:43

On la suit dans d’interminables couloirs. On débouche dans une salle, blanche, comme toutes les autres. On n’est pas les seuls. Il y a déjà d’autres pensionnaires assis sur des tapis de gym.

« Je t’amène les deux retardataires. Ils ont vraiment besoin de se détendre, ces deux-là. Évite de les mettre ensemble, ils se tapent dessus » puis nous regardant « j’ai quatre ados à la maison, alors les histoires de portes, j’connais. Vous me prenez vraiment pour une conne tous les deux ?! Après la séance, vous ne vous barrez pas dans la nature ! Vous allez manger, compris ?»

Elle doit avoir ses règles pour être aussi hargneuse.

« Je n’ai pas entendu votre réponse … »

« On s’barre pas, on va bouffer »

« Len? »

« Idem »

« Très bien »

« Ne restez pas planté là comme ça, prenez un tapis et installez-vous » c’est la personne qui s’occupe du cours qui vient de parler. Je récupère un tapis et je m’installe à l’opposé de Jordan.

C’est un cours de relaxation. Elle nous explique comment respirer, comment se détendre. Il y a une musique de fond, c’est le bruit de la nature, le vent, les oiseaux, l’eau. C’est comme si j’étais au bord de l’étang.

« Avant de nous quitter, on a un petit rituel. »

J’espère qu’elle ne va pas nous demander d’embrasser toute l’assemblée.

« Faire confiance à l’autre, s’en  remettre totalement à l’autre. En êtes-vous capable ? Mettez-vous deux part deux. Les retardataires, mettez-vous ensemble.  »

Elle se fout de nous ou quoi ?

« Allez ! »

Je souffle, je fais la gueule mais je vais rejoindre l’autre qui n’a pas bougé de son tapis.

L’exercice consiste à se laisser aller en arrière, l’autre nous soutenant.

Jordan se lève et ouvre ses bras. Je suis le premier à tester ce jeu à la con.

« Restes sur le tapis, si tu me lâches, je me ferai moins mal »

La tornade blonde a décidé de rester muet. Je n’arrive pas à me détendre, normal, je suis convaincu que je vais finir éclaté au sol.

« Détends-toi »

« T’es marrant, toi ! On verra lorsque c’est moi qui te soutiendrais si tu vas te détendre »

« On change, alors »

Il me redresse et me lâche.

« Bon, alors, tu m’attrapes ? »

« J’sais pas »

Cela ne le décourage pas. En fait, je ne vais pas le lâcher. Il se laisse complètement aller. Je l’admire. Je ne pourrais jamais. Le cours se termine.

« À demain »

« Demain ? »

« Oui, demain matin, je veux vous revoir ici tous les deux. Même heure, même salle»

Alors que l’on va quitter la pièce, elle rajoute :

« Vous croyez que vos tapis vont se ranger tous seuls ? »

On ramasse nos affaires et on se casse vite fait. Putain de bordel !

***

Direction ‘le restaurant’ où Kristen nous attend. Alors que je vais droit sur elle, Jordan me retient.

« Tu fais quoi, là ? lâches-moi !»

« Si tu l’embrasses, demain ton pote ne te reconnaitra pas »

« On parie ? »

« Len, ne joue pas à ça avec moi »

« va te faire foutre»

Il me sourit, je n’aime pas ça et j’ai raison, je n’ai pas le temps d’esquiver, je reçois son poing dans la bouche.

« Ben  voilà, toi aussi, tu as mal maintenant »

Un goût de sang envahit ma bouche, Kristen accoure avec une serviette en papier.

« Vous êtes vraiment malades tous les deux ! Ce n’est pas possible ! Dans quel état je vais vous retrouver dimanche soir ??!! »

« P’tin, en plus, tout à l’heure le docteur Miracle va me tripoter les cordes vocales. Cool !! Comme si cela n’était pas assez désagréable comme ça, j’ai la bouche éclatée. »

« J’te tiendrais la main si t’as peur »

« Mais fermes-la un peu espèce de connard! »

« Qu’est-ce qui se passe encore ici ? Ha, Len a finalement pris une porte lui aussi. »

Je lance un regard mauvais à Claudia. J’ai tellement mal que je n’ai pas envie de manger. Je n’y arriverai pas. Ma lèvre venait juste de commencer à guérir.

« On se revoit dimanche soir »

J’embrasse Kristen sur les joues et je quitte la salle pour aller au bord de l’eau. Seul. En passant devant la salle de mademoiselle Henri, j’entends de la musique. Je souris. Allongé sur un ponton, je fume en regardant le ciel. Demain, Steph’ vient me voir. 

Par cass - Publié dans : et si... - Communauté : Shiteki Yoku
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Vendredi 25 juillet 5 25 /07 /Juil 14:27

Je me dirige droit vers Kristen.

« Alors ? »

« Il n’a pas voulu ouvrir, mais lorsque je suis parti, il n’y avait plus de bruit »

On dine tranquillement. Kristen me raconte les projets qu’elle a pour le week-end, qui d’après ce qu’elle me dit, ne sera jamais assez long pour qu’elle ait le temps de tout faire. Après manger, on atterrit sur un ponton, au bord de l’étang. Je m’allonge, comme d’habitude et je fais signe à Kristen de s’allonger à côté de moi.

***

« Tu couchais avec tes fans ? »

Wow ! Quelle entrée en matière. Je préfère quand elle chante.

« Pourquoi ? T’es fan ? »

« Et si je réponds ‘oui’ ? »

« Non »

« Quoi, non ? »

« Non, je ne couchais pas avec mes fans. Trop fatigué après les concerts. »

 « Tu ne faisais pas que des concerts. Quand tu étais en relâche ? »

« Je n’ai plus de vie privée depuis que j’exerce ce métier. Plus d’intimité avec qui que ce soit »

« Tu veux dire… »

« Je veux dire, pas de chérie depuis des lustres »

« On peut y remédier, si tu veux »

 Je tourne la tête dans sa direction. Je lui souris. Elle s’approche. Nos lèvres se touchent lorsque la tornade blonde débarque.

« Je crois que j’arrive au mauvais moment »

« Oui, tu aurais du rester dans ta chambre. T’as fini de tout casser ? »

« Et toi, tu l’as déjà baisée ? »

« Jordan !! » c’est Kristen qui est intervenue « ne sois pas aussi vulgaire, s’il te plait »

« Bon allez, faites moi une place »

Et sans aucune gêne, il s’installe entre nous. Kristen me fait signe de laisser tomber. Au bout d’un moment, elle se lève et annonce qu’elle rentre. Je me lève pour la suivre.

« Tu n’es pas obligé. »

« Parce que tu crois que j’ai envie de rester avec ce fou furieux ? »

Elle sourit.

Le fou furieux me lance un :

« Espèce de connard »

Bonjour, l’ambiance.

«T’inquiètes la star,  j’me casse aussi. »

Quel taré ce mec !

***

Je n’ai pas envie de rentrer. Je reste seul, allongé sur le ponton. Une cigarette au bec. Je savoure ce moment de calme, même si je regrette le départ de Kristen. Je contemple le ciel. La nuit est étoilée. C’est la fraicheur qui m’oblige à quitter cet endroit que j’aime. Je traverse le parc lorsque je sens une main s’abattre sur moi.

« Putain ! Mais t’es malade ! Tu m’as fait peur !! Qu’est-ce que tu fous là ? »

« Je fume et je bois »

Effectivement, la surprise passée, je me rends compte qu’il est complètement déchiré. Je ne peux pas le laisser là. Il arrive à peine à se tenir debout. Je passe mon bras sous ses aisselles pour le soulever et le porter jusqu’à sa chambre. Il ne nous reste plus qu’à éviter Claudia, ce qui ne va pas être chose facile, vu le bruit qu’il fait. Aux abords de l’établissement, je m’arrête. Premièrement, pour reprendre mon souffle. Il est lourd, ce con. Et deuxièmement pour le faire taire.

« Fermes-la ! Si Claudia te trouve dans cet état, c’est en cure de désintox’ qu’elle va t’envoyer »

Il marmonne un « j’m’en fou » et s’avachit un peu plus sur moi. La montée des marches est un véritable enfer. Je manque d e m’étaler une bonne dizaine de fois. Avant de m’engager dans les couloirs, je décide de faire une pause. Tout est sombre. Seules les veilleuses indiquant les sorties de secours éclairent faiblement l’endroit.

Je bloque Jordan contre le mur et comme je n’ai aucune envie de le relever du sol, je coince une de mes jambes entre ses jambes, histoire de le maintenir droit.

« Tu fais quoi, là ? Tu veux me broyer les couilles ou quoi ? »

Stone mais pas assez pour fermer sa gueule…

« Si tu t’écroules, je te laisse là »

« Ok »

« On y va »

La progression dans les couloirs est un véritable calvaire.

« Fais un effort bordel ! J’en peux plus ! »

Mais il ne m’écoute pas. Je suis tellement absorbé par les efforts que je dois déployer pour le soutenir, que je n’ai pas fait attention à ce que je fais. Pour me soulager du poids de son corps, je l’ai plaqué contre le mur et je l’écrase avec mon corps afin qu’il ne glisse pas au sol. Je suis en train de reprendre ma respiration lorsque je croise son regard.

« Ça va ? Tu vas arriver à tenir debout jusqu’à ta chambre ? »

« Oui, si tu évites de ma plaquer contre les murs et de me foutre ta jambe entre les jambes »

« Espèce de sale con »

Je le lâche. Il s’écroule. Je me baisse à son niveau et lui crache :

« Alors? T’as compris pourquoi  je  te plaquais contre le mur ? Sale con !! Vas te faire foutre ! Démerdes-toi ! »

« Ouais, c’est ça ! Laisses-moi là ! »

Je me barre, le laissant au sol.

« Len’ !... Len’!! »

S’il continue à brailler comme ça, il va ameuter tout le monde.

« Excuses. Reviens »

Et je retourne me casser le dos avec ce connard.

« Tu fais vraiment chier »

Pour toute réponse, il s’avachit sur moi. Hé, merde ! Après pas mal d’effort, j’arrive à le hisser. A cette allure, il n’arrivera dans sa chambre que demain matin ! On reprend notre progression. On est dans le dernier couloir. Je souffle. Alors que je pense être au bout de ma galère, j’entends les sabots de Claudia. Manquait plus qu’elle.

« Prends ma clé dans ma poche ! Grouille ! Claudia rapplique ! »

D’un coup de hanche, je lui montre la poche dans laquelle il doit chercher.

« J’y arrive pas ! »

« Arrêtes, tu me tripotes ! Tu ne sens pas que c’est ma bite ?! »

Et là, il éclate de rire.

« Je l’ai! »

« Hé bien, vas-y, ouvres ! »

On s’écroule sur le sol. Je donne un coup de pied dans la porte pour la refermer. Sauvé ! Enfin, presque. Alors que Jordan va ouvrir sa gueule, je le bâillonne avec ma main. J’entends les sabots de Claudia faire une pause devant ma porte puis repartir. Jordan s’est hissé sur mon pieu.

« Rêves pas ! Tu vas gicler dans ta chambre. »

« Une clope faite maison ? »

Je fronce les sourcils. Il allume sa cigarette maison et commence à tirer des taffes, puis me la tend tout en me faisant signe de venir le rejoindre sur mon lit. Porter Jordan m’a épuisé, aussi, je m’écroule sur le lit et je prends sa clope. Je n’ai pas l’habitude de fumer ce genre de saloperie et je finis vite complètement destroy. Plus question que je le porte  jusque dans sa chambre.

«Tu fais quoi là ? »

«Tes mèches… »

« … »

«Pourquoi ? »

« Tu te souviens de ce que je t’ai dit ?  »

Il sourit et fait oui de la tête.

« Je ne compte pas arrêter, alors fous moi ton poing dans la gueule tout de suite »

« Et si tu dégageais dans ta chambre, t’as l’air en forme maintenant »

« Oui, je vais mieux par contre, toi… »

Moi, j’ai la tête qui tourne. Je ferme les yeux et c’est le néant qui m’engloutit.

***

La sonnerie me vrille le cerveau. C’est déjà l’heure ? J’ai l’impression que je n’ai pas dormi.  À côté de moi la tornade blonde ronfle. Je n’y crois pas. Je lui balance un coup de coude dans les côtes. Il râle mais n’ouvre pas les yeux. Je devrais peut-être en profiter pour passer sous la douche, je n’ai pas envie qu’il me mate le cul encore une fois. Je pars avec mes fringues dans la salle de bain. Je préfère être prévoyant. Pendant que je me lave je pense à Steph’. Demain je le revois enfin. Tout à mes pensées, je n’ai ni vu, ni entendu l’autre entré. Lorsque je réagis, il est en train de se passer de l’eau froide sur le visage.

« Ne te gênes pas ! Fais comme chez toi !! »

« Tu ne vas pas me dire que t’es gêné ? Entre mecs… »

Je ne prends pas la peine de lui répondre, ça ne sert à rien. Lorsque je termine, il me tend une serviette. Cette proximité me dérange. Avec Stephen c’est une chose, on se connait depuis qu’on est gamin. Avec un étranger, c’est autre chose. J’attrape mes affaires pour aller m’habiller dans la chambre. Il y a un miroir. Je ne sais pas pourquoi, je me plante devant, dos à celui-ci. Je n’ai jamais vu de grain de beauté sur mes fesses, faut dire que je ne les regarde jamais …absorbé par ma recherche, je ne vois pas Jordan s’approcher et avec son index, pointer le grain de beauté.

« Il est là »

Il ramasse illico mon poing dans la figure. Je ne sais pas où j’ai tapé mais je l’ai touché. Il saigne.

« Tu m’as éclaté la bouche ! »

« Tu m’as touché le cul ! »

Il dégage hors de ma piole en se tenant la bouche. Je ne me maquille pas, j’ai enlevé mon vernis. Je me rends dans la grande salle pour déjeuner. Kristen, toujours à l’heure. Je lui souris et avant d’aller chercher quelque chose à manger, je vais vers elle et je l’embrasse sur la bouche. Je sais très bien ce que je fais et pourquoi je le fais. Les raisons sont mauvaises mais il le faut. Pour moi.

« Wow ! Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter un tel honneur ? » Son ton est rieur.

« J’en avais envie »

« Dépêches-toi de déjeuner où tu vas être en retard »

« Oui maman »

Elle finit avant moi, comme d’habitude, et moi, je ne finis pas, comme d’habitude aussi. Direction la salle de musique. Mademoiselle Henri et ses jupes plissées. Je vais finir par trouver ça sexy. L’idée me fait sourire.

« Monsieur Mc Coy avec le sourire ! C’est parfait »

Pour toute réponse je souris de plus belle. La séance se déroule dans la bonne humeur. Je prends vraiment beaucoup de plaisir à chanter faux.

J’ai une heure à tuer avant le déjeuner. Je compte bien la passer au bord de l’eau à fumer mais Claudia a d’autres projets pour moi. Je m’apprête à prendre la poudre d’escampette lorsqu’elle m’interpelle :

« Pas si vite Len’ ! »

Je me retourne pas très content, le ‘Len’, n’est pas vraiment à mon goût. Je vois Jordan à côté d’elle. Je l’ai vraiment arrangé.

« Le pauvre, il s’est encore pris une porte. Pas toi ? »

« Non, j’ai été plus prudent que lui »

« Justement, je pense qu’une séance de sophrologie vous ferez le plus grand bien à tous les deux. Allez, zou ! On y va »

 

Par cass - Publié dans : et si... - Communauté : Shiteki Yoku
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Jeudi 24 juillet 4 24 /07 /Juil 20:34

Ensuite, un long silence. Il est con ou il le fait exprès. Il croit vraiment que je suis venu pour diner ? Je n’ai pas envie de me taper une branlette, alors qu’il ait quelqu’un ou pas, ce soir, c’est moi son « quelqu’un ».

Je me dresse devant lui.

« À part diner, tu n’as pas envie d’autre chose ? »

« Vous me prenez pour qui ? »

« Pour Evan Jansen. Je me trompe ? »

Et là, il pique sa crise.

« Mais tu me prends pour qui ?! T’en as pas marre de te foutre de ma gueule ? De me prendre pour un con ??? T’en as pas marre Brian ?! »

« Wow !! Enfin, tu te lâches ! Tu me tutoies. Bon alors ? On baise sur la table où dans ta chambre ? »

« Tu m’écoutes ? »

« Tu choisis…vite. Si tu ne te décides pas, je vais décider pour toi et j’irai au plus rapide » et tout en parlant, je lui montre la table.

« Alors ? »

« Vas te faire foutre ! »

« Oh, non, ce soir, c’est ton tour » et tout en parlant, je lui saisis les poignets afin de l’attirer à moi.

« J’ai vraiment quelqu’un »

« Je ne suis vraiment pas jaloux »

Je pose ma bouche sur sa bouche pour la deuxième fois de la soirée. Je me rends compte que cela m’a manqué d’embrasser mais, cela implique plus d’intimité, et je ne suis pas encore prêt. Ses lèvres sont douces, pulpeuses. Rien que leur contact me fait bander. Et là, des sensations oubliées refont surface. Ma langue s’insinue entre ses lèvres. Il ne résiste pas. S’offre. Je prends tout ce qu’il me donne. Je l’embrasse jusqu’à en perdre le souffle. Je balaye la vaisselle qui encombre la table. J’ai décidé pour lui.

« Non, pas là…Amélia… »

« Elle est dans sa chambre »

« Elle est surtout désobéissante »

Je ne peux m’empêcher de sourire. J’adore vraiment cette gamine.

Il m’a pris la main et m’entraîne dans les escaliers, les mêmes que l’on a gravit pour se rendre dans la chambre de la petite fée, mais on continue, puis on bifurque. Un vrai dédale cette maison. Il pousse enfin une porte. La chambre est dans l’obscurité. Elle a l’air immense et masculine. Je souris, j’ai faillit imaginer Evan dans une chambre rose bonbon. Je redeviens sérieux. Je ne suis pas là pour visiter sa piole, juste pour le baiser. Rien que cette pensée me ragaillardit. Le souci, c’est qu’Evan, ne compte pas se laisser faire. Il est aussi grand que moi. C’est le seul truc qui me gonfle avec les mecs, pas question de les baiser contre un mur. 80 kilos au bout de la bite, c’est mortel.

Je reviens au corps d’Evan. Une merveille. J’aime sa peau douce et ferme. Ses muscles, légèrement dessinés. Ses cheveux. Son odeur. Sa bouche. Sensuelle. Ses baisers érotiques. Mes mains parcourent son corps. Avides. Les siennes aussi, s’égarent sur moi. Sa bouche effleure ma peau. Je pense que cela fait longtemps que je n’ai pas partagé un tel moment. Je me retrouve allongé sur le lit. Sous Evan. Il me déshabille, puis, se déshabille. Je le laisse faire. Tant qu’il croit maitriser la situation, c’est le plus important. Lorsque ses mains se faufilent sur mes fesses, je l’arrête.

« J’crois qu’on s’est mal compris tous les deux »

Il me regarde, surpris.

« J’ai dit que je voulais te baiser, pas que je voulais me faire baiser »

Je le fais passer sous moi. Son regard. Entre haine et désir. Je souris et l’embrasse. Goulument. Avidement. Ensuite, tout s’enchaîne très vite. Le désir qui me submerge. Je n’ai plus envie d’attendre. Mes doigts qui s’insèrent dans son corps. Ma langue caresse sa langue. Ses gémissements. Son corps abandonné et offert. Dans un ultime effort, j’arrive à enfiler un préservatif puis, doucement, je le pénètre.

Mon visage enfouit dans ses cheveux. J’aime leur contact. Je fais un bond dans le passé. Pourquoi lorsque je suis avec lui, j’ai l’impression de revivre une autre histoire. Mon corps prend le dessus. Mon esprit se met en veille. Je suis bien. Seuls mes mouvements et les gémissements d’Evan me guident. Mes mains ont emprisonnés son visage, mes lèvres sont collées aux siennes. Impossible de lâcher sa bouche. Mes yeux se sont habitués à la pénombre. Je l’observe. Il est beau. Très beau. Mes mouvements s’amplifient. Son plaisir aussi. J’aime l’entendre gémir, mais je veux l’entendre hurler alors, je redeviens Brian. La tendresse s’évanouit. Je le redresse brutalement. Il est surpris mais se laisse toujours faire. Je l’assois sur moi, mes mains sur ses hanches. Complètement empalé, je commence à le faire coulisser sur mon sexe. A chaque mouvement, son plaisir croît et ses gémissements aussi. J’intensifie ma pénétration afin de lui arracher ‘le cri’. Je passe une main au creux de ses reins tandis que l’autre s’empare de son sexe. Je le caresse. Ses gémissements se changent en râles puis en cri lorsqu’il se libère dans ma main. Victorieux, je peux enfin me libérer dans mon enveloppe de latex.

Je suis toujours prisonnier de son corps. Mes cheveux sont collés dans mon dos. Son sperme se mélange à notre sueur.

« Une douche, c’est possible ? »

D’un mouvement de tête, il m’indique une direction.

« Et la lumière, c’est en option ? »

Il claque dans ses mains, et la pièce se retrouve baignée d’une douce lueur.

« Tu peux me libérer ? »

Il me regarde. Depuis le début de nos ébats, aucun mot n’a été prononcé.

Je sens son corps libérer mon sexe. Avant qu’il ne s’enlève totalement, je l’embrasse une dernière fois.

Direction, la salle de bain.

Immense.

Je ne repère que la douche. Je file sous l’eau. Je regarde la mousse glisser le long de mon corps. Après m’être lavé, je saisis une serviette, certainement, celle d’Evan. Je retourne dans la chambre, ramasse mes affaires, m’habille. Il est temps que je rentre.

Il est toujours dans le lit. Il fume.

« On se revoit mercredi»

Il fume comme s’il ne m’avait pas entendu mais alors que je pose la main sur la poignée de la porte, je l’entends murmurer :

« J’croyais que t’aimais pas les mecs »

« Faut pas croire tout ce que je dis »

 Je quitte la chambre.

 Dans le couloir, je fais une rencontre. Amélia avec sa baguette magique.

« Monsieur l’Ange »

« Amélia. Si Evan te voit, il va hurler »

« Il hurle toujours après moi »

« Viens par ici »

Je la prends dans mes bras. Elle plonge son regard noir dans mes prunelles grises.

Les mêmes yeux qu’Evan.

« Tu me liras l’histoire de l’ange ? »

« Tu me promets de dormir après ? »

Pour toute réponse, elle dépose un énorme bisou sur ma joue.

Elle se couche bien sagement tout en m’ayant tendu le livre de conte. Je pense que quelques jours auparavant, elle était dans mon viseur. Je lui caresse les cheveux. Je me demande, si je ne vais pas descendre son connard d’oncle. Cela serait dommage, c’est vraiment un bon coup.

« Brian…mon histoire »

Amélia me fait revenir sur terre. J’ouvre le livre et je commence à lire. Lorsque je finis l’histoire, elle dort.

Je pose le livre sur la table de chevet, dépose un baiser sur ses cheveux, éteins la lumière et quitte la chambre sans faire de bruit. Je descends tranquillement les escaliers. Une odeur de tabac flotte dans l’air. Je ne me retourne pas. Je sais qu’Evan m’observe.

 

 

 

Par cass - Publié dans : angel's heart -yaoi- terminé - Communauté : Les Romances Explosives
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Dimanche 20 juillet 7 20 /07 /Juil 14:17

Johenson ou l’art de me plomber le moral. Je me retrouve devant un écran. Il y a un petit train. Il m’explique qu’avec ma voix, je dois le faire avancer. Bien sûr, pas question que je force. Je dois faire ce que je peux. Le truc à l’air con mais je me rends vite compte que cette saleté de train n’avance pas d’un centimètre. Je vais quasiment m’épuiser pour le faire avancer de presque rien. Je suis découragé lorsque je découvre que c’est un logiciel pour les enfants. La honte ! Johenson est satisfait. Comme quoi, chacun ses valeurs. Dès qu’il me relâche, je file, clope en main  au bord de l’étang. Il n’y a personne. Même pas l’autre pour me faire chier. Parfait. Cette séance me démoralise tellement.

 Je crois que je me suis endormi. C’est une main dans mes cheveux qui me tire de mon sommeil.

« C’est ta séance qui t’a épuisé ? »

«  à croire »

« Il faut rentrer maintenant. Il est tard. Claudia va te chercher dans tous les coins »

« C’est une plaie cette bonne femme »

« Oui, mais si tu as un problème tu peux aller la trouver, elle sera toujours là pour t’écouter. On y va ? »

«  Juste un truc avant…la prochaine fois que tu me tripotes les cheveux, je te balance mon poing dans la gueule, compris ? »

 Il se lève en souriant.

« Je chassais un insecte »

Je lui lance un regard sceptique.

 

***

En rentrant dans l’établissement, le docteur Miracle attend apparemment Jordan. Il me laisse en souriant. Alors que je cherche Kristen, je tombe sur Mademoiselle Henri.

« Monsieur Mc Coy, comment allez-vous depuis ce matin ? »

« Très bien, merci »

« Je suis libre, un peu de chant vous ferez plaisir ? »

« Je peux ? »

« Oui, en attendant Jordan, j’ai parlé avec votre médecin. Il n’est pas contre si vous restez raisonnable »

« Mais, je suis raisonnable »

« Hé bien, allons-y alors »

Je souris. J’adore cette femme. Je la suis dans sa salle de chant. Avant de chanter, il faut s’échauffer la voix. Je commence avec des  ‘A’, comme d’habitude. Je fais docilement tout ce qu’elle me conseille car je sais que ma récompense sera – le chant –

« J’ai pensé que vous aimeriez chanter une de vos chansons»

Et en disant ça, elle commence à jouer la mélodie sur le piano. Je suis abasourdi. Comment cette vieille demoiselle, en jupe plissée et chemisier en dentelle connait-elle ma musique ?

« Ne faites pas cette tête là ! Vous allez me faire passer pour un dinosaure ! » et elle éclate de rire.

« Désolé »

« Pas de quoi. J’ai appelé votre meilleure ami, un garçon charmant au demeurant, qui s’est fait un plaisir de m’apporter quelques partition chez moi »

Steph’chez Mademoiselle Henri, j’aurai aimé voir ça…mais je ne suis pas au bout de mes surprises, lorsque je l’entends chanter. Là, je m’assois. Elle m’a scotché. Mais l’entendre chanter cette chanson, me fais faire un bond dans un passé pas si lointain que ça. Je me retrouve dans une salle de concert, j’entends la foule chanter, les bras qui se tendent vers moi, mon nom hurlé par des centaines de personnes…

« Monsieur Mc Coy, vous rêvez ? C’est à vous de chanter »

 « Non, je ne crois pas »

« Mais si, voyons. Allez »

Malgré la peur qui me noue l’estomac, je me lance. Je me rends vite compte que c’est un véritable fiasco. Mademoiselle Henri continue, comme si de rien n’était, mais moi, j’ai de plus en plus de mal à accepter ces sons qui sortent de ma gorge.

« Je chante mal »

« C’est le début. Il faut attendre avant de dire ce genre de chose »

« Non, ce n’est pas le début, c’est la fin »

Je me lève, la salue et pars.

Je croise Kristen sans la voir.

« Len’ ! Où vas-tu comme ça ? »

Je ne sais pas où je vais, alors, comment répondre à sa question. Je suis perdu dans ma tête.

«Lenny ! »

Elle se dresse devant moi.

« Ça va ? »

« Tu ne voudrais pas chanter pour moi ? »

Elle jette un rapide coup d’œil à sa montre.

« Pourquoi pas, mais dans la salle de chant. Claudia va péter un câble si on se barre à cette heure-ci. »

J’acquisse.

Mademoiselle Henri est toujours là. Elle sourit en nous voyant entrer.

« Cela ne vous dérange pas si je chante ? »

« Absolument pas. Je m’en allais »

« Vous pouvez rester »

« C’est gentil, mais je dois rentrer. Bonne soirée jeunes gens. A demain Monsieur Mc Coy »

« À demain, Mademoiselle »

Une fois seuls, Kristen se met à chanter. Même si cette musique m’est étrangère, le chant de Kristen m’apaise. Je m’allonge par terre, comme si j’étais au bord de l’eau et je ferme les yeux. Je me laisse porter par la musique et mon esprit s’évade pour se retrouver face à…

« Len’, enfin ! Que fais-tu allongé par terre ?! Ah, ces jeunes ! Debout ! »

Claudia ! Décidément cette femme, quelle plaie !

« Allez, c’est l’heure de diner. Vous n’avez pas faim ? »

« Oui, mais, au fait, où est Jordan ? »

A la question de Kristen, elle est légèrement embarrassée.

« Certainement dans sa chambre »

On se regarde avec Kris.

« On va le chercher ? »

Ha, les filles, toujours à jouer les mères poules.

« Il a peut-être envie de rester seul ? »

« On essaye. S’il ne veut pas venir avec nous, on n’insiste pas, ok ? »

Je n’ai pas d’autre choix que de dire « ok ».

Rien qu’au bruit qui arrive de sa chambre, on sait qu’il ne va pas bien. Kris tente tout de même une approche

« Jordan ? Ouvre s’il te plait »

Je la trouve bien courageuse car d’après les bruits, je peux dire que la tornade blonde est entrain de dévaster sa chambre.  Mais, comme Jordan, reste malgré tout Jordan, il rétorque :

« Casses-toi conasse ! Vas donc jouer à touche pipi avec l’autre fiote !! Allez ! Cassez-vous !! »

Je vais faire demi-tour quand Kristen me rattrape par le bras.

« Parles-lui, toi. Je suis sûre qu’il t’écoutera »

Elle en a de bonne. Lui parler, mais pour dire quoi ????

« J’sais pas quoi lui dire, t’es marrante, toi »

« Improvise ! » et elle me plante là.

J’ai bien envie d’employer le même vocabulaire que Jordan à son égard mais je n’en fais rien.

« Ouvres ! »

« Vas te faire foutre »

« Ecoutes, j’en ai rien à faire que tu casses tout et que tu restes enfermé là, franchement, je m’en bats. Je fais ça, juste pour Kristen. S’il n’avait tenu qu’à moi, je ne serai même pas venu jusqu’ici »

Je n’entends plus rien derrière la porte. Plus aucun bruit, ce qui ne me rassure pas vraiment. Je m’approche doucement de la porte. Rien. Le silence total. Et merde, cela aura eu le mérite de le calmer, mais je ne suis pas fier de moi.

« Excuses. Je ne voulais pas dire ça. Ouvres, s’il te plait »

La porte reste close. C’est la petite vieille qui m’a prise pour une fille, qui m’attrape par la manche et me traîne vers le restaurant et comme d’habitude elle trouve toujours la phrases qui me met de bonne humeur :

« Allons, jeune fille, ce n’est rien. Vous en aurez d’autres des querelles d’amoureux. Croyez-moi. »

Elle ne me lâche qu’une fois arrivé dans la salle.

« Bon appétit »

Je ne lui réponds même pas.

Par cass - Publié dans : et si... - Communauté : Shiteki Yoku
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