Dimanche 7 septembre 7 07 /09 /Sep 11:11

La première fois, j’avais 16 ans. Je l’ai rejoint comme il m’arrivait de le faire sous differents prétextes. J’ai toujours aimé dormir prés de lui. Sentir son odeur. Toucher sa peau. Ce soir là, s’est nue que je me suis glissée dans son lit. Je me suis collée contre lui. J’ai posé mes lèvres sur ses lèvres. Il s’est reculé mais j’ai posé ma main dans son dos, pour le retenir. Je lui ai expliqué qu’il m’avait appris à lire, à écrire, à nager et à faire du vélo et que je trouvais normal, qu’il m’apprenne à faire l’amour. Je pensais qu’il faudrait argumenter et peut-être même essuyer un refus, mais contre toute attente il m’a embrassé. Avec la langue. Je n’oublierais jamais notre premier baiser. Je me suis pressée un peu plus contre lui. Tout s’est enchainé naturellement. C’était il y a trois ans.  Ce soir là, en découvrant l’amour, je suis devenue sa femme-enfant.

***

« Eve, j’suis rentré »

Je bosse encore sur mon devoir. Un truc sur le droit constitutionnel. Je veux devenir avocate.

Par cass - Publié dans : mauvaise fille - Communauté : A l'ombre des romances...
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Samedi 6 septembre 6 06 /09 /Sep 12:45

 « Tu l’aimes bien le toubib ? »

« Il est sympa, pourquoi ? »

« Parce que, si tu dépasses les limites, il se pourrait que tu le revois plus tôt que prévu »

« Doit-on réserver cette chambre pour nous, à l’année ? »  En disant çà, sa main est venue emprisonner mon cou. S’il voulait m’étrangler, il ne s’y prendrait pas autrement « je t’ai laissé faire une fois, mais il n’y en aura pas deux »

La menace est claire mais je ne compte pas me laisser faire.

« Il se pourrait bien que la prochaine fois, il n’y ait aucun goût »

Sa main s’est resserrée.

« Victoria, ça va mal finir »

Je déglutis tant bien que mal. Il n’a pas relâché son étreinte. Je saisirais volontiers ses parties intimes pour les broyer entre mes doigts mais il m’aura étranglé avant que je les atteigne. Je tente tout de même. J’avais raison, sa main m’étrangle un peu plus.

« Si tu veux jouer avec, il me reste un préservatif dans la poche de mon jean »

Aucune envie de baiser. Encore moins dans ses conditions. Soudain, il me relâche et se retourne. Je décide de rejoindre mon lit mais il me dit :

« Non, restes avec moi »

Il ne s’est pas retourné. Je me colle contre lui, dépose un baiser sur son épaule,  passe l’une de mes mains sur son ventre. Il l’emprisonne. Je ne me comprends pas. Je ne le comprends pas. On s’endort.

Par cass - Publié dans : La tasse de thé (terminée) - Communauté : Les Archanges de Sade
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Samedi 6 septembre 6 06 /09 /Sep 12:37

En traversant le hall, j’aperçois le docteur qui s’occupe de nous. Une fois dehors, j’appelle Paul pour le rassurer. Alors que je vais allumer ma clope, une voix m’interpelle :

« Tu ne devrais pas »

Je me retourne en souriant. C’est le docteur. Je prends mon briquet et j’allume ma cigarette. Contre toute attente, il sort un paquet de clope et s’en grille une. On s’est assis sur le rebord d’un gigantesque bac de fleurs en béton.

« Tu as laissé Lucas ? »

« Oui, le temps de fumer et d’appeler un pote »

« J’ai reçu le résultat de la toxicologie »

« … »

« C’était du raticide »

Je fume sans le regarder.

« Le plus étrange, c’est que ce produit ne ressemble en rien à du sucre en poudre »

« … »

« En plus, depuis quelques années, les fabricants rajoutent du bitrex-une substance extrêmement amère-afin d’éviter l’ingestion »

Je me tais toujours.

« Tu as bien du le trouver amer toi aussi »

« J’ai pensé qu’il avait trop infusé »

« Et Lucas, comment a-t-il fait pour avaler un truc pareil ? Il doit vraiment t’aimer »

« … »

« Vous vouliez-vous suicider tous les deux ? »

« Non !! »

« Tu veux en parler ? »

« Je vais retrouver Lucas maintenant »

« Je suis là, si tu as besoin »

Je retrouve Lucas, toujours allongé sur le lit. Je pense à ce que le toubib vient de me dire.

«Pourquoi tu as bu le thé alors que tu savais très bien que j’avais mis quelque chose dedans ? »

« … »

J’ai repris ma place à côté de lui.

« Pourquoi tu as bu ? »

« Je l’ai mérité. Je t’avais fait du mal. J’espérais seulement que tu m’avoues avoir mis une saloperie dans mon thé »

Demain Lucas ne fera plus partie de ma vie. Je me presse un peu plus contre lui.

« Vicky… »

C’est la deuxième fois qu’il m’appelle ainsi. Je caresse son torse. Ma main descend lentement vers son boxer. Mes caresses lui font de l’effet. Je souris.

« Tu ne voudrais pas te mettre nue ? »

Je regarde la porte de la chambre.

« Pas de souci. Jusqu’à minuit, on est tranquille. L’infirmière est passée pour me le dire. Rassurée ? »

 « Oui »

« Alors… »

Je commence à m’effeuiller, puis, je m’arrête. Lui d’abord. Je lui retire son boxer. Pour le t-shirt, j’ai un problème avec sa perf.

« Je vais la retirer. On la remettra après »

« Il ne faut pas faire ça»

« Il ne fallait pas faire ça non plus…»

Je le regarde retirer sa perf.

Il lève ses bras afin que je puisse continuer à le déshabiller. J’aime son corps. Un moment plus tard, moi aussi je suis complètement nue. Je n’éprouve aucune gêne, aucune honte. Juste du désir. Je suis à cheval sur lui. Je couvre son torse de baisers. Je m’attarde sur ses seins. Je passe ma langue sur ses tétons. Je le vois fermer les yeux de plaisir et un léger râle sort de sa bouche. Je continue mon exploration en descendant sur son ventre. Il est chaud. Je parsème son bas ventre de petits baisers tandis que ma main caresse son sexe. Doucement, ma bouche descend vers son sexe.

« Vicky…tu n’es pas obligée »

« Je sais »

Lorsque mes lèvres se posent sur son sexe, il se cambre légèrement. Je ne sais pas trop comment faire car c’est la première fois que je fais ça. Je décide d’agir au feeling  et de laisser venir. Lucas a l’air d’apprécier. Ma bouche caresse son sexe. Ses mouvements s’intensifient.

« Vicky, arrête »

« Tu n’aimes pas ? Ce n’est pas bien ? C’est la première fois alors… »

« J’aime énormément, c’est pour cela que je veux que tu arrêtes. Si tu continues, je ne vais pas pouvoir me maitriser et je ne veux pas éjaculer. Viens »

Il passe sur moi. Sa bouche me couvre de baisers. Sa bouche, ses lèvres. Je voudrais que jamais cela ne s’arrête.

« J’ai envie de toi »

Il me tend un préservatif.

« Il était dans la poche de mon jean »

C’est à moi que revient le plaisir de l’habiller. Cette image me fait sourire. Il passe sur moi. On s’embrasse. On s’embrasse à se couper le souffle. On s’embrasse comme si c’était la dernière fois. Car c’est la dernière fois. J’aime le sentir en moi. J’ai posé ses mains sur ses fesses. Pour l’empêcher de partir ? Non, pour qu’il aille plus profond, plus fort. J’entends mes gémissements de plaisirs qui se mêlent à la respiration de Lucas. On jouit ensemble.

Je n’ose pas parler. Lucas est silencieux. Je n’ai pas envie que demain arrive. 

*** 

 « Il faut que je t’avoue quelque chose »

Je reste silencieuse.

« Tu es la première fille avec qui j’ai des rapports sexuels »

« Tu plaisantes ? »

« Non. Je préfère les mecs »

« Es-tu en train de me dire que t’es gay ? Non, mais c’est bien avec toi que je viens de baiser ?!! Et c’est bien toi qui a commencé ce petit jeu sordide ?!! Homo !! p’tain Lucas ! »

« Je suis avec Paul depuis un an »

Je n’avais pas rêvé dans la salle de bain.

Ce n’est pas grave ! Demain, c’est fini cette mascarade. Effacé Lucas et toute la merde qu’il fout dans ma vie. 

« Je veux que tu restes avec nous »

« Nous ?!! Nous ?!! Jamais de la vie !! Et c’est quoi le programme ? Ménage à trois ??!! »

« Paul ne te touchera pas »

 « Je le regarderais t’enfiler ? Ou je te regarderais l’enfilais ? »

« Vicky »

« Ah, oui, excuses. Je devrais plutôt dire enculer. Suis-je bête. Tu comptes m’appliquer le même traitement ? »

« Vicky »

« Quoi ? »

« Je ne te laisserai pas partir »

« Paul doit –être fou de savoir que tu te tapes une fille »

Il me sourit.

« Paul est bi chérie. Il m’a donné des conseils. Dans la salle de bain, il venait juste voir comment je me débrouillais et il m’a embrassé pour m’encourager »

 Je lui balance une claque. Je frappe tellement fort que j’ai mal à la main. J’ai du lui faire mal car il a porté sa main sur sa joue.

« D’après la façon dont tu m’as sucé, j’ai cru que tu m’appréciais. »

« D’après la façon dont tu m’as baisé, j’ai cru que tu étais hétéro »

«Le sujet est clos. Tu restes avec nous»

« Pourquoi m’avoir dit que je serai tranquille alors ?

« J’étais sûr qu’après le moment qu’on allait passer, tu ne voudrais plus partir. Tu es compliquée toi aussi !  Parfois tu te donnes comme si tu m’aimais et le moment d’après tu m’empoisonnes »

« Tu accepterais Olivier ?... »

« Dans mon lit ? »

« Non, dans mon lit »

« Je ferai quoi, moi ? »

Je lui souris.

« Tu t’occuperais avec Paul, de ton côté, loin de moi »

«Oui »

« Oui de chez oui ? Tu ne changeras pas d’avis ? »

« Et toi non plus. Tu restes avec nous. Avec ou sans Olivier »

« Ok »

La porte s’ouvre, c’est l’infirmière. Elle constate que Lucas n’est pas branché à sa perf. Elle va pousser une gueulante mais se ravise. Il est tard, elle est fatiguée. Ces jeunes l’emmerdent.

« Il est minuit ? »

Je regarde ma montre.

« Oui, il est minuit passé. Pourquoi ? »

En me souriant il dit :

« Tu es à nous maintenant »

Par cass - Publié dans : La tasse de thé (terminée) - Communauté : Les Archanges de Sade
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Vendredi 5 septembre 5 05 /09 /Sep 14:40

J’ai quitté la propriété tôt ce matin.

A peine arrivé chez moi, j’ai appellé Steven. Il est installé en face de moi. Deux gobelets de café brûlants posés devant nous.

« J’aimerai savoir ce qui se passe chez Jansen. Il y a une armada de gardes. Pas n’importes quels gardes. Les mecs ont du métier. Ceux sont des pros. »

« J’me renseigne et j’t’appelle »

« ‘Sven… il faudra lui raconter un jour »

Il me regarde et part sans un mot.

***

A la galerie, Johanna a commencé à plannifier la future expo. Elle a pris rendez-vous avec plusieurs journalistes. Je veux que des photos des tableaux et des articles soient publiés dans la presse avant le vernissage.

Lorsque je regarde ma montre, il est 19h00. Jo est épuisée. Je la renvois chez elle. Puis, j’appelle Evan.

« Monsieur Jansen, comment allez-vous ? »

« Brian, ça t’amuses ? »

En riant je réponds :

« Absolument. Tu viens diner chez moi ce soir ? »

« J’aimerai mais je ne veux pas laisser Amélia seule en ce moment…mais tu es le bienvenu »

« 21h. Tu préviens tes chiens de garde »

« Tu as encore une artiste à voir ? »

« Non, j’ai du travail. Rassuré ? »

Un silence.

« À ce soir »

Je n’ai pas le temps de répondre, il a raccroché.

***

Je finis de boucler mes plannings. 20h30. Il est temps que je m’arrache d’ici. Je quitte la galerie. Direction la propriété d’Evan. Il est plus de 21h lorsque j’arrive. Après un contrôle rapide, je me retrouve à l’intérieur. Il m’attend dans son bureau. Amélia dort. Je m’affale dans un fauteuil. Je fouille dans mes poches à la recherche de mes clopes. Je recrache la première bouffée et mon regard s’attarde sur lui.

« Tu peux m’expliquer ce qui se passe? »

« Pas ici. Allons dans ma chambre »

Je m’installe par terre, dos contre le lit. Il s’assoit en face de moi, dos au mur.

« Cela fait plusieurs mois que le malaise règne. Tout à commencer avec un appel de ma mère. Elle voulait revoir Amélia. Au début, j’ai refusé puis je me suis dit que je n’avais pas le droit de la priver de revoir son unique petite fille. Elle ne m’a jamais défendu face à mon père mais elle ne m’a jamais traité comme lui, non plus. J’en ai parlé à Amélia, elle était ravie. Avant que tout se mette en place, un bon mois s’est écoulé. J’ai eu plusieurs contacts téléphoniques avec elle. Elle n’habite pas en ville. Elle nous avait envoyé des cadeaux. Une robe pour Amélia et un truc pour moi »

Je le vois sourire à l’évocation de ce souvenir.

« Une robe rose ? »

« Non, une robe bleue »

 «Je lui avais promis qu’on porterait ses cadeaux lors de nos retrouvailles »

Ses yeux s’assombrissent.

« Ce matin là, rien ne s’est déroulé comme prévu. Tout a commencé avec Amélia. J’étais absorbé par un dossier que mon avocat m’avait fait parvenir, elle n’arrêtait pas de gesticuler. Elle est venue s’assoir sur moi pour finir son déjeuner. Le résultat ne s’est pas fait attendre. Son bol de céréales a fini sur sa robe ainsi que sur ma chemise. Tu vois la scène… on est remonté se changer. Amélia pleurnichait et pour couronner le tout, ma mère n’est pas venue, prétextant que son avion n’avait pas reçu l’autorisation de décoller. Elle vit dans les Hampton. Mon père a repris ses actions en justice pour la garde d’Amélia. J’ai bien peur qu’un jour il n’obtienne gain de cause. Depuis ce fâcheux épisode, je n’ai eu aucune nouvelles de ma mère. Cela me conforte dans l’idée que quelque se trame.»

Il a quitté son mur et s’est installé à côté de moi.

« Parles-moi de Chris maintenant»

« Qu’est-ce que tu veux savoir ? »

« Je lui ressemble ? »

« Non »

« Alors pourquoi tu m’as appelé Chris ? »

« Je ne sais pas »

Je passe ma main dans ses cheveux mais il se recule.

« Ok. Je vais rentrer chez moi »

« Tu pars parce que je te repousse ? »

« Tu me repousses parce que je n’ai pas répondu à ta question ? »

D’un mouvement, je suis passé sur lui. Mes bras encadrent son visage.

« Chris ressemblait à un enfant qui aurait grandi trop vite. Toujours souriant. Des yeux bleus rieurs. Des cheveux blonds et courts. Toujours son foutu épi sur la tête. Rien à voir avec toi beau brun taciturne et tourmenté »

Je l’embrasse dans le cou.

« Tu es le premier mec qui me touche depuis sa mort. Le premier et le seul que j’embrasse. Tu es un privilégié en quelque sorte. »

Je m’approche pour l’embrasser sur la bouche mais il recule encore une fois. Je continue  d’avancer jusqu’à ce qu’il ne puisse plus reculer. Je pose mon front contre son front.

«Je ne peux t’offrir que du sexe pour…»

J’atterris loin de lui. Il vient de me repousser de toutes ses forces.

« J’ai compris. Vas-t-en »

Tout en parlant, il s’est relevé. Moi aussi. Furieux. Je fonce sur lui, je l’empoigne.

« Ton père ne voit en toi qu’un sale pédé et toi, tu ne vois en moi qu’un sale connard. On traine tous une croix. Il est temps que je parte mais avant… »

J’écrase ma bouche contre sa bouche. Je force le passage de ses lèvres tout en le maintenant. Cela fait longtemps que je ne me suis pas servi de ces méthodes pour maitriser qui que ce soit. Je quitte sa bouche sans toutefois le relâcher.

« Oui, tu me fais bander et oui, j’aime te baiser tout comme j’aime quand tu me baises. Si cela fait de moi un connard, alors soit »

Je retourne sur sa bouche. Doucement. Tendrement. Je dégage sa mèche de cheveux et la replace derrière son oreille.

« Il est temps que je parte maintenant »

Par cass - Publié dans : angel's heart -yaoi- terminé - Communauté : Les Romances Explosives
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Jeudi 4 septembre 4 04 /09 /Sep 13:33

Il ne s’est pas retourné. Il n’a pas bougé. Je quitte la pièce sans me retourner. Je pensais que cela me ferait du bien de lui faire du mal, mais il n’en est rien. Je suis dehors. Je réalise que je n’ai pas envie qu’il meure par ma faute. Je rentre pour aller le retrouver lorsque je vois arriver Paul. Je suis étonnée. Il m’agite son portable sous le nez.

« Il est où ? »

« Dans le bureau »

Il rentre comme un fou. Je reste pétrifiée sur place. Je les vois ressortir. Avant de partir Paul m’ordonne de ne pas bouger.

« Je le dépose et je reviens te chercher ! T’as intérêt à être là ! »

Paul est revenu me chercher. On arrive aux urgences. Ils ont déjà pris en charge Lucas. Le médecin veut me parler. Alors que Paul me suit, il lui fait signe que non. Il me conduit près de Lucas. Je suis très mal à l’aise. Normal, je culpabilise à mort. Le médecin veut savoir ce que j’ai mis dans son thé. C’est Lucas qui vient à la rescousse.

« J’ai expliqué au médecin que ma grand-mère avait la fâcheuse habitude de mettre des coupelles pleines de sucre en poudre mélangé avec du poison dans les placards depuis qu’elle avait vu une souris rôder. Il veut connaître la quantité que tu as mise dans la tasse »

« J’ai mis au moins une cuillère à café »

« Ok »

« Et le thé, il n’y avait que du thé dans le pot ? »

Je regarde Lucas en l’interrogeant du regard.

« Je suppose que oui »

« Oui, là, il n’y a que du thé »

« Parfait. Tu vas avoir droit à un lavage d’estomac. Ce n’est pas très agréable mais c’est la seule chose efficace contre le poison. » Puis se tournant vers moi :

« Et toi ? Tu en as bu ? »

« Si, mais sans sucre »

« Parfait. Je vais m’occuper de ton ami. Il faudrait prévenir ses parents »

« On va s’en occuper »

Je regarde Lucas partir avec le médecin. Je rejoins Paul dans la salle d’attente mais à peine arrivée, il me pousse vers l’extérieur.

« Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qu’est-ce que tu lui as fait ? »

« Tu ne te faisais pas tant de soucis lorsqu’il me violait dans la salle de bain. Préviens ses parents. Je rentre chez moi. Dis-toi que j’aurai pu le laisser crever »

Alors que je vais partir, j’entends le médecin qui m’appelle.

« Mademoiselle ! »

Je retourne le voir.

« Votre ami m’a dit que vous en aviez bu dans sa tasse. »

« Juste une goutte »

« Je ne peux pas vous laisser partir. Je vais vous garder en observation »

« Je vous assure, je n’ai quasiment pas bu »

« Tant mieux mais je préfère vous garder. Vous serez dans la même chambre »

Lorsqu’il parle d’observation, ce n’est pas derrière une vitre. Non. J’ai droit à une prise de sang. Après ça, on me conduit dans une chambre. Il y a deux lits. Le mien et celui de Lucas. L’infirmière me dit que si je ne vais pas bien, je n’ai qu’à appuyer ‘là’, et elle me montre un interrupteur. Elle me demande aussi si j’ai prévenu mes parents. Je lui réponds pas encore car je n’étais pas sensée être malade. Elle me laisse enfin. Je m’assois sur le lit en attendant le retour de Lucas, rejointe bientôt par Paul. Je n’ai pas envie de parler et encore moins qu’il me fasse chier. Il s’assoit sur l’autre lit et reste muet. C’est moi qui brise le silence.

« Tu as prévenu les parents de Lucas ? »

« Tu veux que je leur dise que tu as essayé d’empoisonner leur fils unique ? »

Je ferme les yeux et c’est le visage de Lucas que je vois. Un bruit de roulettes dans le couloir. C’est lui qu’ils ramènent. Paul se lève et sourit à son ami qui a l’air fatigué. Ils lui ont enfilé un tuyau dans la gorge jusqu’à l’estomac, ensuite balancer des litres d’eau et tout est ressorti. Même le poison.  

Il est sur le lit. L’infirmière me dit qu’il va avoir du mal à parler. Qu’il lui faut du repos. Qu’on va passer la nuit ici. Demain, si tout va bien, on sort. Elle nous laisse enfin seuls.

J’ai envie de m’excuser, de lui dire que je regrette mais ses parents sont là. Son père me regarde surpris, mais il se ressaisit et se dirige vers son fils. Je sais à qui Lucas ressemble. C’est tout le portrait de sa mère. Elle a les yeux rouges. Elle a dû pleurer. Elle semble si fragile. Je sors de la chambre pour les laisser seuls. Je n’ai pas envie de les entendre. Je n’ai toujours pas appelé ma mère, je ne voulais pas qu’elle se retrouve dans la même pièce que le père de Lucas. Il me rejoint dans le couloir, me dit bonjour et me demande comment ça s’est passé. Je lui raconte la version de Lucas. C’est la seule que je raconterai.  Sa femme lui demande de rentrer. Je reste seule. Je commence à avoir mal au ventre. Je pars à la recherche de l’infirmière mais je n’ai pas à chercher longtemps. Elle est là. Je ne dois pas avoir aussi bonne mine que lorsque je suis arrivée car elle m’entraîne vers la chambre.

« J’ai envie de vomir, c’est normal ? »

« Oui, c’est normal »

Je rentre en trombe dans la chambre, je m’engouffre dans la salle de bain. J’ai tout juste le temps de visualiser la cuvette des toilettes que je vomis. J’ai l’impression de gerber mes tripes. J’entends des voix dans la chambre, ça parle fort. Je sens une main qui me retient les cheveux. C’est Lucas. Il a poussé l’infirmière qui braille. Ses parents aussi lui gueulent dessus et moi, je dégueule. Je me relève enfin. L’infirmière a bipé le docteur car Lucas a arraché sa perf pour venir me rejoindre. C’est le toubib qui met tout le monde d’accord en les virant de la chambre.

« Laissez-les tranquilles. Vous reviendrez voir votre fils demain. Plus de visite pour ce soir. »

Il rentre dans la salle de bain et nous dit :

« Lorsqu’elle aura fini de vomir, sonne l’infirmière. Elle te remettra ta perf et elle s’occupera de ta copine »

Il a raison, je n’ai pas fini de vomir, je sens une nouvelle douleur et me voilà replongeant la tête première dans les chiottes pour me vider l’estomac. Cette fois, c’est la bonne. Des larmes coulent le long de mes joues. Je m’écroule par terre. Je n’en peux plus. Lucas me récupère dans ses bras. Je pleure. Je ne sais pas combien de temps on reste comme ça.

« Vicky, chérie »

Je me redresse et je sors de la salle de bain. Je dois avoir une tête qui fait peur car ma mère pâlit.

« Je vais bien »

« Je t’ai apporté des affaires propres. Il y a aussi tes affaires de toilettes »

« Merci »

J’ai envie de lui demander si elle couche avec le père de Lucas mais, je n’en ai pas le courage. Finalement, j’ai juste envie de la voir partir. C’est le docteur qui va se charger de la mettre dehors, elle aussi.

« Où est Lucas ? »

« Dans la salle de bain »

On entend l’eau couler. Il est sous la douche.

Le médecin nous laisse mais, il repassera plus tard.

Dès que je n’entends plus le bruit de l’eau, je prends mes affaires et j’entre dans la salle de bain. Il se sèche. Je me déshabille et je file sous la douche.  Lorsque je le rejoins dans la chambre, il est allongé sur son lit. L’infirmière a du venir car il est à nouveau attaché à sa perf. Je le vois la biper, elle arrive quelques minutes plus tard. Elle me pose des questions, me prend mon pouls. Tout à l’air d’aller. Elle me donne tout de même des comprimés à avaler. Je vais me mettre sur mon lit lorsque je sens la main de Lucas sur ma cuisse. Je me retourne. Il se pousse pour me laisser une place. Je m’installe avec lui. Je vais parler mais il pose ses doigts sur ma bouche.

« Chutttt… »

Je reste contre lui. Le médecin repasse nous voir comme il l’avait dit. En nous voyant dans le même lit, il sourit. Il ausculte Lucas. Tout va bien pour lui. Dès qu’il repart, je tente de parler à Lucas, mais c’est lui qui prend les devants.

 « Je ne veux plus de faire de mal à cause de mon père et de ta mère. J’ai été injuste avec toi, ça fait longtemps que mes parents ne s’entendent plus. J’ai toujours eu l’espoir que cela s’arrangerait, la venue de ta mère dans la vie mon père m’a fait comprendre que j’espérais en vain. Je n’aurai jamais du abuser de toi. Je t’ai drogué car sincèrement, je ne voulais pas que tu ais mal. J’ai mérité ce que tu m’as fait. Tu es libre. Libre de vivre ta vie tranquillement. Libre de retourner avec Olivier. Tu n’as plus besoin d’avoir peur.  Tu ne me retrouveras plus sur ta route. »

Je suis toujours collée contre lui.

 « Je vais dehors fumer. Cela ne te dérange pas, si je te laisse seul quelques minutes ? »

« Non. Est-ce que tu peux téléphoner à Paul pour lui dire que je vais bien ?

« Bien sûr »

Je l’embrasse sur la joue.

« Vicky… »

Je l’embrasse sur la bouche.

Par cass - Publié dans : La tasse de thé (terminée) - Communauté : Les Archanges de Sade
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Jeudi 4 septembre 4 04 /09 /Sep 13:31

Du plus loin que je me souvienne, il a toujours été là pour moi. Pas comme elle. Elle qui n’a jamais voulu que je l’appelle ‘maman’. Elle trouvait que ça la vieillissait. Alors que lui, il a toujours rectifié quand on le prenait pour mon grand frère. Il répétait inlassablement « je suis son père ». La dernière fois que je l’ai vu, elle, j’avais cinq ans. Une envie subite de jouer à la poupée lui était venue. Son jouet était arrivé. Jouet, faire-valoir. Seulement ce jour là, le faire-valoir s’était mis en tête de faire la vie. Elle s’est énervée. Son jouet rechignait, pleurnichait. Elle m’a frappé et folle de rage, m’a avouait qu’elle n’avait jamais voulu de moi. Que si j’étais là aujourd’hui, à lui gâcher la vie, c’était sa faute à lui. Lui seul voulait ce bébé. Mon père est venu me chercher, je pleurais toujours. Ils se sont disputés. Dans la voiture, je lui ai raconté ce qu’elle m’avait dit. Il a avoué. C’était la vérité. Je me souviens encore de ses paroles :

« Je t’ai désiré pour deux. Ta naissance a été le commencement d’une vie nouvelle. C’est pour cela que je t’ai appelé- Eve- »

La dernière fois que je l’ai vue, elle avait 20 ans.

***

« Eve, j’y vais. Je serai là pour diner »

Il passe à côté de moi. Baisse la tête, hésite un instant. Je pose mes lèvres sur ses lèvres. Il se redresse et disparait.

Par cass - Publié dans : mauvaise fille - Communauté : A l'ombre des romances...
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Mercredi 3 septembre 3 03 /09 /Sep 16:22

Lorsque je reviens je dépose les tasses sur le bureau. J’en prends une.

« Un souci ? »

« … »

« Tu n’as pas confiance ? »

« … »

« Je t’ai fait confiance, moi »

Je saisis sa tasse et j’en bois une gorgée avant de la lui rendre. Il sourit. Cette scène doit lui rappeler quelque chose…

  « On se met au travail ? »

« Avec plaisir » je n’ai aucune envie de faire des maths…

Il commence à m’expliquer mais mon esprit est ailleurs. C’est la première fois que je reste autant de temps dans cette pièce. D’habitude c’est l’antre de Paul et Sara. Mon regard se pose sur les meubles, les tableaux, et soudain, j’aperçois des photos. Je laisse Lucas à ses explications et je me dirige vers les photos. Je découvre Lucas enfant faisant du vélo avec…

« Il a vieilli… » c’est Lucas qui vient de parler. Il est derrière moi.

Je fixe toujours l’homme qui se tient à ses côtés. Ils ne se ressemblent pas vraiment tous les deux.

Le père de Lucas est opticien. Il travaille dans la même galerie marchande que ma mère. Le père de Lucas veille sur ma mère…quelle ironie du sort. Je comprends mieux pourquoi il était contrarié.

« On peut retourner bosser ? » son ton est légèrement impatient mais j’ai décidé de ne pas en tenir compte.

« Non, je n’ai pas envie de faire des maths »

« Tu te fous de moi ? »

« Non. Je suis venue car je voulais comprendre pourquoi tu étais aussi contrarié. Maintenant, je sais. »

Son regard glacial me transperce mais je lui souris crânement. J’ai décidé de le faire hurler. À mes risques et périls.

« Ça a dû te faire chier d’apprendre que ton père raccompagnait ma mère »

« Il fait bien plus que la raccompagner, il baise ensemble ! Mon père couche avec ta mère !! Ta salope de mère !! »

J’ai réussis à le faire hurler. Il est furieux.  Je lui adresse mon plus beau sourire et j’enchaîne :

« Je baise bien avec son connard de fils »

Sa colère atteint des sommets. Je jubile. Il fulmine.

« Et ma mère ? Tu y penses à ma mère ? Mes parents sont mariés !!! »

« Je n’y suis pour rien si ton père préfère ma mère. A croire que c'est de famille...»

Il me balance une claque. Je la lui rends illico. Il se jette sur moi et m’agrippe par les épaules.

« Si tu avais raconté à ta mère ce que je t’ai fait la première fois, quand elle aurait appris que j’étais le fils de son amant, elle l’aurait quitté ! Je n’aurais pas eu besoin de recommencer !! Ni de te menacer !! Pourquoi t’as rien dit ?!! Pourquoi !! »

Il me secoue tellement que j’ai l’impression que mon corps va se disloquer.

« Pourquoi ?! »

« J’avais honte ! Voilà pourquoi ! »

Il arrête de me secouer et me lâche.

« Tu m’as fait ça pour que ma mère quitte ton père ? »

« Oui. Paul m’avait dit que ce n’était pas une bonne idée. Je n’ai pas voulu l’écouter »

Je vais ramasser mes affaires. Tandis que je range mon classeur, je jette un coup d’œil à la tasse de Lucas. Elle est vide. Il est toujours immobile devant les photos.

« Je pars »

Il est toujours là. Perdu dans ses pensées.

« J’ai mis du poison dans ta tasse. Oui, j’en ai bu. Oui, je vais avoir mal  au bide. Non, je ne vais pas en mourir. Toi oui. »

Par cass - Publié dans : La tasse de thé (terminée) - Communauté : Les Archanges de Sade
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Mardi 2 septembre 2 02 /09 /Sep 15:50

Elle est agenouillée devant lui. Il ne s’est pas encore rendu compte que je suis là. Il ne s’y attend pas. Je suis censée bosser à la B.U. C’est ce que j’ai fait, deux heures durant. Puis j’en ai eu marre, j’avançais plus, ne comprenais plus, alors, j’ai décidé de rentrer chez moi. Garée dans la cour, sa voiture. Un peu plus loin, son scooter à elle. J’ai tout de suite compris ce qui se passait. Depuis le temps qu’elle me surinait avec ‘il est trop beau’, t’as trop de la chance’. Jamais je n’aurais cru qu’elle ose me faire ça. A moi. Sa meilleure amie.

Il vient de me voir. Je suis dans l’entrebâillement de la porte. Figée par la scène qui se déroule devant moi. Ses prunelles vertes se posent sur moi, un éclair de mécontentement, relayé par un ‘je ne sais quoi’ d’autre.

Il ne me lâche plus du regard. Me défi. Je lui souris. Il est vraiment beau et très sexy. Je sais qu’il pense à moi. Qu’elle n’est plus qu’une bouche. Une sensation sur son sexe. Elle a perdu son identité. J’ai pris sa place dans sa tête. Je l’observe. Il me laisse faire jusqu’à que son regard me fasse comprendre que ma présence est en trop. J’hésite à partir. Je pense à ma meilleure amie. A lui qui la baise dans mon dos. Je décide de leur gâcher cette fin tant attendue. Je referme la porte. Je me recule légèrement et j’hurle :

« Papa !!! J’suis rentrée »

***

Après avoir gueulé derrière la porte de la chambre, j’ai tranquillement regagné la cuisine, le temps qu’ils se rhabillent dans la précipitation et qu’ils trouvent une excuse merdique.

***

Elle débarque, génée et mal à l’aise. Je lui souris, comme si de rien n’était. Arrive mon père. Je fais celle qui l’ignore et je reviens vers Elisa.

« Vilaine, tu m’as laissé tomber…j’étais toute seule à la bibliothèque tandis que toi…au fait, tu fais quoi ici ? »

Un regard candide sur mon père. Je la laisse se démmerder avec son excuse. Mon cher papa ne vient même pas à son secours.

« Ce n’est pas grave, j’ai encore du travail »

Tout en parlant, je me suis levée, je l’ai prise amicalement par le bras et je la mets poliment à la porte.

« on se voit demain. Bisous. Bisous »

Son regard de chien battu fait pitié, mais il se trouve que de la pitié je n’en ai pas.

Petit signe de la main. Aucun retour possible. Elle part.


j'aimerai votre avis sur ce début. comme c'est zarb, et que 'je pousse le bouchon' un peu loin...cette fic sera courte, pcq ce genre de choz, c assez malsain à écrire lol. jsuis tordue, jle fé kan mm.
Par cass - Publié dans : mauvaise fille - Communauté : A l'ombre des romances...
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Mardi 2 septembre 2 02 /09 /Sep 15:35

Je petit déjeune avec ma mère. J’en profite pour la questionner sur son ami.

« Tu le connais depuis longtemps ce mec ? »

« Depuis le mois de septembre. Il est opticien. Il a un magasin dans la galerie marchande. »

Ma mère est responsable d’une parfumerie dans une galerie commerciale.

« On finit aux mêmes horaires »

« Donc, il pourra te raccompagner s’il le faut ? »

« Vicky, tu ne crois pas que tu exagères ? »

« Peut-être »

« Dépêches-toi, tu vas arriver en retard »

« Fais-toi raccompagner encore ce soir »

« Vic… »

« Si tu peux, fais-le pour moi. S’il te plait »

Direction le lycée. Il faut que j’ai une conversation avec Lucas. Je veux comprendre pourquoi il fait ça. Cette torture mentale. Arrivée dans la cour, je repère immédiatement le groupe. Alors que je me dirige vers eux, Sara vient à ma rencontre.

« Ça va ? Alors prête à m’aider ? »

« Bien sûr »

« Tant mieux. On y va ? »

« Oui »

Je me rends compte que Lucas est de mauvaise humeur mais cela ne m’arrête pas. J’ai envie de lui gueuler dessus pour ce qu’il me fait vivre, mais je décide d’opter pour la méthode douce. Je m’approche de lui en souriant. Il est assis sur les marches d’escalier. Je me penche et je l’embrasse. Juste un petit bisou sur la bouche. Ça l’empêche d’exprimer sa mauvaise humeur même si ses yeux lancent toujours des éclairs. Je fais comme si je n’avais rien remarqué. Je me glisse entre ses jambes. Il m’observe tout en me laissant faire, ou en se laissant faire. Je n’ai pas envie de le questionner, j’aimerai que ce soit lui qui commence. En attendant qu’il veuille bien décrocher un mot, je m’amuse avec lui. Je passe ma langue sur ses lèvres. Je tente de forcer le barrage de ses dents lorsque, énervé, il me mord la lèvre inférieure.

« Aïe ! »

«J’suis pas un jouet »

« Je sais »

« Tu connais le type avec qui ta mère était hier soir ? »

« Non, c’était la première fois que je le voyais »

« Et elle t’a dit qui c’était ? »

« Oui, un ami. Il est opticien. Il bosse dans la même galerie marchande qu’elle. C’est tes potes qui t’ont dit qu’elle était accompagnée ? »

 « … »

« Dis leur que son ami la raccompagnera tant que tu profèreras des menaces »

Il pâlit et se raidit.

« Un problème ? »

Je suis toujours penchée sur lui. Je franchis les quelques centimètres qui nous sépare pour me coller contre lui. Mes mains caressent sa nuque. Je sais qu’il est contrarié, j’aimerai bien savoir pourquoi mais je préfère me taire.

« Ça va bientôt sonner. On se retrouve au self ? »

Pour toute réponse il m’embrasse. Un peu plus loin, seul dans la cour, j’aperçois Olivier.

***

Quand j’arrive au self, aucune trace de Lucas. Je vais voir Paul.

« Tu sais où est Lucas ? »

« Parce que ça t’intéresse maintenant ? »

« Oui...alors ? »

« Il est rentré chez lui »

Je regarde l’heure à ma montre. Je peux très bien faire l’aller/retour sans que quiconque remarque mon absence.

« Chez lui, pas chez sa grand-mère. Problème familial. »

Je ne dis rien. Je ne pense pas que Paul lâchera la moindre info concernant son pote. Je suis obligée d’attendre ce soir. Les heures de cours se suivent. Enfin la sonnerie. 17h30. Alors que je commence à partir, j’entends Paul s’arrêter à côté de moi et me tendre un casque. Je le prends sans hésiter. Une fois arrivée devant la maison, je commence à réfléchir, mais il est trop tard. Je me motive mentalement tout en me traitant de ‘pauvre conne qui cherche les emmerdes’. Lucas est là. Toujours sa tête des mauvais jours. A ma grande surprise, Paul ne reste pas. Un à gérer, c’est tout de même plus facile que deux. Lucas est assis dans le salon. Il fume. Il a du voir mon regard étonné car il me répond :

« J’avais arrêté »

« Tu as des soucis ? »

Je me surprends toute seule à éprouver de la compassion pour ce connard. Il a l’air surpris lui aussi mais me dit :

« Oui, quelques problèmes chez moi »

Je suis sur le seuil de la porte du salon. Je n’ose pas entrer. C’est comme si cette distance pouvait me protéger de sa folie. Je ne sais plus quoi dire mais je ne veux pas que le silence s’installe entre nous. Je m’avance donc pour aller m’assoir sur l’accoudoir de son fauteuil.

« Si tu veux en parler… »

Il a un ricanement sinistre.

« Quoi ? Je suis venue, non ? »

« Oui, et je me demande bien ce que tu as derrière la tête »

Je lui souris. Pour une fois que c’est lui qui se torture pour savoir ce que je manigance, c’est assez jouissif. Et là, contre attente, je lui dis :

« J’ai des maths à faire. Tu peux m’expliquer et m’aider, s’il te plait ? »

Je vois bien qu’il s’attendait à tout, sauf à ça. Moi aussi, je ne pensais pas dire un truc pareil. Je n’ai plus qu’à faire des maths maintenant. En lui demandant de l’aide en maths, il se retrouve à faire ce qu’il adore et donc, il se détend inconsciemment. S’il y a une chose qu’il fait super bien, à part baiser, c’est expliquer les maths. On s’est installé dans le bureau. Il y a un tableau sur l’un des murs. Pendant qu’il lit les énoncés, je lui propose d’aller faire du thé. Je sens son hésitation, alors je m’approche de lui et je me colle doucement. Je passe mes mains derrière son dos, je les arrête sur ses fesses. Son regard bleu glacial est plongé dans mes yeux. Mais cette fois il ne me glace pas. Je ne sais pas encore pourquoi, mais cette fois, c’est moi qui ai l’avantage sur lui.

« Je vais préparer du thé » ma voix est un murmure.

Il me laisse partir sans me lâcher du regard.

Par cass - Publié dans : La tasse de thé (terminée) - Communauté : Les Archanges de Sade
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Dimanche 31 août 7 31 /08 /Août 11:30

Je suis dans ma chambre. Le vibreur de mon portable. Lucas.

« Tu n’avais pas des maths à faire ? »

« Oui »

« Tu as besoin d’aide ? »

« Sans contrepartie ? »

« Sans contrepartie »

« J’aimerai bien ton aide »

« J’arrive alors. Tu es où ? »

« … »

« Victoria ? »

« … »

« Ok. Tu ne me fais pas confiance. » Et il raccroche.

Je n’ai pas le temps de me poser de questions, je reçois un texto.

« T’as mère, elle plait bien à mes potes. J’pense qu’avant toi, ça sera elle »

Je lui renvoie :

« Vas te faire foutre connard !! »

Et j’appelle ma mère.

« Maman ? Ça va ? »

« Vicky. Tout va bien ? »

« Est-ce que tu pourrais te faire raccompagner ce soir ? »

« En quel honneur ? »

« J’ai reçu un message. Il parait qu’il y a une bande de mecs qui s’en prennent aux femmes seules. Femmes et filles. Je ne plaisante pas. S’il te plait. Juste pour ce soir, fais-toi raccompagner. »

« Je verrai »

« Non, je veux que tu me promettes que tu ne rentreras pas seule »

« Ok. »

« Merci maman »

Je n’ai pas le temps de raccrocher que Sara tente de me joindre.

« Vic ! Qu’est-ce que tu as fais à Lucas ? Il est fou ! »

« Je le sais qu’il est fou, tu ne m’apprends rien »

« Je ne plaisante pas ! Il a déboulé dans le bureau, il était furieux. Appelle-le. »

« … »

« Vic… »

Je pense à ma mère. Je sais que ce soir elle ne rentrera pas seule, mais les autres jours ?

« Vic ?... »

J’ai envie de tout lui dire mais cela ne m’aidera pas. Je raccroche et j’envoie un message à Lucas, en lui disant que je suis chez moi. Quelques minutes plus tard, j’entends la moto. Je vais ouvrir et je me retrouve face à lui.

« On bosse où ? »

« Dans ma chambre »

Si j’ai appris une chose avec Lucas, c’est que l’endroit n’a pas d’importance. Il est dangereux peu importe l’endroit.

Mes affaires sont déjà déballées. Il s’installe à ma place. Regarde les exercices que je n’ai pas compris.

« Ça va, ce n’est pas très compliqué »

Je m’assois à côté de lui. Il est vraiment très doué pour expliquer. Ce qui me paraissait incompréhensible devient facile et clair. Je fais les exercices sous sa surveillance, mais comme il ne dit rien, je suppose que c’est juste.

« Parfait. Tu as compris »

« Grâce à toi. Merci »

Il me sourit. Je m’approche. Je passe mes mains derrière sa nuque. Je me penche et je l’embrasse tout en lui retirant son t-shirt. Il n’y a rien de romantique, de sensuel. Ce n’est que du sexe. Du pouvoir. De la domination. C’est fort et intense. J’ai toujours autant de plaisir. Alors que l’on reprend notre souffle, il me regarde et murmure dans mon cou :

« Bien tenté mais c’est trop tard. Ils se sont déjà occupé de ta mère »      

Je suis toujours collée contre lui. Je n’ai pas bougé.

« Maintenant, tu peux me haïr »

Je lui souris :

« Non, maintenant, je vais te tuer »

***

 On se regarde. On est toujours nu. Je me lève et je vais récupérer mon portable sur mon bureau. Je tombe systématiquement sur sa messagerie. Je me retiens de l’envoyer contre le mur. Lucas se rhabille, je fais comme lui. Il part sans un mot. Je reste assise sur mon lit. Je fixe le mur. J’attends que ma mère rentre. Dès que je l’entends, je dévale les escaliers. Elle est dans le hall, souriante. Un homme l’accompagne.

« Victoria, je te présente Jean-Charles, un ami. Jean-Charles, je te présente ma fille, Victoria. »

Je lui serre la main tout en lui adressant un petit sourire.

« Tout s’est bien passé ?»

Ma mère se tournant vers l’homme

« Figures-toi que Vicky a reçu un message, comme quoi des jeunes agressent des femmes. Elle s’est inquiétée pour moi. Voilà, pourquoi je t’ai dérangé ce soir »

« Merci beaucoup d’avoir raccompagné maman. Les mecs qui tournent dans le quartier ne sont pas nets »

« Il faudrait prévenir la police »

« Oui, il faudrait »

« Je vous laisse. On m’attend » puis en regardant ma mère « on s’appelle » et l’homme lui dépose une bise sur la joue. « Au revoir Vic »

« Au revoir monsieur »

Une fois son sauveur parti, ma mère file dans la cuisine en chantonnant. Je n’y comprends plus rien. Le principal c’est qu’elle aille bien. Je décide de téléphoner à Sara.

« Vic ! Alors ta petite sauterie avec le beau Lucas ?... »

« …et toi, avec le beau Paul ? Je me demande si je ne vais pas être obligée d’intervenir en ta faveur… » Je sais très bien que j’ai touché sa corde sensible.

« Tu ferais ça pour moi ? »

« Tu es ma meilleure amie, non ? »

« Oh, Vic !!! Je n’osais pas te le demander parce que c’est délicat quand même ce genre de situation »

« Oui, c’est délicat et je ne te promets rien »

« Wow, c’est super sympa ! J’t’adore !! »

« À demain »

« Oui, vivement demain »

Elle raccroche en souriant. Je raccroche en  réfléchissant.

Par cass - Publié dans : La tasse de thé (terminée) - Communauté : Les Archanges de Sade
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