Vendredi 31 octobre 5 31 /10 /Oct 16:12

Vendredi…

« Vous désirez boire quelque chose, monsieur ? »

« Un verre d’eau plate, s’il vous plait »

Dans quatre heures j’atterris sur le sol français. Mon homme de loi new-yorkais a fait passer les documents concernant la cession de ma galerie à mon notaire parisien. Avec Jean et Andreï, nous devons signer les documents.

Personne ne m’attend à l’aéroport. J’ai décliné l’offre de Jean. Je veux rester seul, enveloppé par le souvenir de ma nuit avec Evan. Le taxi me conduit à l’hôtel. Une fois la clé de ma chambre récupérée, je sors me perdre dans la ville.

***


Il est 21h00 lorsque je les retrouve à la galerie. Le souvenir de ma dernière entrevue avec And’ s’efface lorsque je le retrouve main dans la main avec Jean. Je suis soulagé. Je craignais une crise de larmes ou je ne sais quoi d’autre. On passe une bonne partie de la nuit à parler et à boire. Les nouvelles toiles d’Andreï sont de pures merveilles. La prochaine exposition sera une réussite.

***

Samedi…

Il est tôt lorsque je rejoins mon hôtel. Dans quelques heures on signe les documents et je rentre à New-York.

***

Dimanche…

A peine arrivé, j’appelle Steven. Tout va bien. Aucun changement. Pour l’instant, aucun grain de sable ne vient gêner le bon déroulement de notre plan. Je préfère ça. Je ne peux pas échouer dans ma mission. Cela remettrait notre avenir en cause. Sur ce coup-là, je ne suis pas seul à perdre si je me manque. Je file à mon appart pour me doucher et me changer. Mon portable clignote. Je regarde les lumières. Evan. J’inspire un bon coup. Attrape les clés de ma voiture. Descends. Dans quelques heures mon destin sera scellé. A jamais.

Les grilles imposantes, comme d’habitude. Et comme d’habitude, les gardes qui patrouillent. Qui surveillent. Qui guettent. Evan qui m’attend sur les marches du perron, qui monte dans ma voiture et moi, qui conduit jusqu’au bungalow. Cette routine si familière. Si rassurante. Cette vie qui va bientôt voler en éclat. J’ai arrêté la voiture. Je suis toujours assis. Immobile.

« Tu comptes rester là, agrippé au volant ? »

Je sors sans répondre. Une fois à l’intérieur, c’est lui qui lance la conversation.

« Alors, qu’avais-tu de si important à me dire ? »

Il est froid et distant. Il est Evan. Je m’assois sur le lit. Il reste debout. Face à moi. Bras croisés. Visage fermé.

J’ai parlé longtemps. Il m’a écouté.

« Tu sais tout… »

Je me lève, fouille dans ma poche, en sors un porte-clé avec une tour eiffel en plastique argenté, le pose sur le lit et pars.


***

Je rentre chez moi. La nuit va être longue…

***

Lundi…

Avec Steven nous avons monté et démonté des centaines de fois nos armes. Vu et revu le plan. Déroulé l’action dans nos têtes des dizaines de fois pour conclure par une seule phrase à laquelle je n’ai pas répondu :

« Es-tu sûr de vouloir le faire ? »

Comme à chaque veille d’assassinat, je reste seul. Concentré sur ce que je dois faire. Oubliant ma vie. Oubliant ma part d’humanité pour ne devenir qu’une machine à tuer.

 

Mardi…

*mardi...si tout va bien, sera publié mardi lol.*

Par cass - Publié dans : angel's heart -yaoi- terminé - Communauté : Les Romances Explosives
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Mercredi 29 octobre 3 29 /10 /Oct 16:44

Sur le parvis, le soleil m’éblouis. Je reste un moment à savourer ses rayons qui m’aveuglent et me réchauffent. Des pas. Une présence.

« Tu sors de ta tanière… »

« Tu as besoin d’aide »

« On a tous besoin d’aide. J’ai cours là. »

Je me retourne et lui souris.

« Tu vas certainement rencontrer ma grand-mère. Elle est férue de bondieuseries. Anaïs Saint Johns. D’ailleurs avec un tel nom, je me demande comment je ne suis pas plus pieuse. Faut vraiment que j’y aille. »

« A bientôt »

« T’as pas peur toi…Tu t’appelles comment ? Pas ton nom de prêtre. Ton vrai prénom »

« Mon vrai nom maintenant est père Mathieu »

Je secoue la tête en signe d’incompréhension.

« Laisse tomber. Tu m’agaces là »  

***

Retour à la fac. Arnaud.

« Tu étais passé où ? »

« Je suis allée invoquer l’aide divine »

« Et… »

« J’attends »

Il éclate de rire.

« Pour Barcelone ? »

« Pas besoin de Dieu pour ça, mon père est d’accord »

« C’est génial !! »

Il me prend dans ses bras et m’embrasse.

***

Je rentre chez moi. Il est tard. Greg est là. Dania aussi. Ils parlent et rient dans le salon. Deux verres sur la table basse. Une bouteille. Des dossiers. Sur la pointe des pieds je file dans ma chambre. J’ai du travail et aucune envie de le voir sourire et boire avec elle. Cette voleuse.

Par cass - Publié dans : mauvaise fille - Communauté : A l'ombre des romances...
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Mardi 28 octobre 2 28 /10 /Oct 15:49

On rentre dans la maison. Cela fait tellement longtemps que je ne l’ai pas vu franchir le seuil de notre demeure. Il m’a tellement manqué. Je glisse ma main dans la sienne. Je ne veux plus le lâcher. Je ne veux plus qu’il me quitte. Je veux rester soudée à lui. Pour toujours. Je l’entraîne vers la chambre. Il s’arrête.

« Je n’ai pas changé d’avis. Je veux que tu prennes un appartement. Je ne veux plus que l’on couche ensemble. Tu dormiras dans ta chambre maintenant. Quant à ton séjour en Espagne avec Arnaud…c’est ok »

Sur ses paroles, il me lâche la main, me lance un misérable « bonne nuit » et part s’enfermer dans sa chambre.

***

Je n’ai pas dormi. J’ai cherché toute la nuit une solution, une idée pour le récupérer. J’en ai trouvé des dizaines que j’ai réfutées quelques minutes après. En désespoir de cause, c’est vers Dieu que je me suis tournée.

***

Je profite d’un moment entre deux cours pour rendre visite au père ‘Absolution’, c’est ainsi que je l’appelle. Un vieux curé qui doit voir en moi le diable réincarné. Je souris. L’église est ouverte. Je me dirige vers le confessionnal. Deux vieilles attendent elles aussi. En les regardant, je me demande ce qu’elles ont bien pu faire vu l’état de fraîcheur relative dans lequel elles se trouvent. Certainement pas le péché de chair. Pendant qu’elles déballent leurs vies, je révise.

***

Je déteste les formules qu’il faut prononcer. Je ne crois pas en Dieu, je veux juste qu’il exauce mes vœux. C’est lorsque j’entends la voix que je réalise que je n’ai pas le curé ‘Absolution ‘ devant moi.

« Excusez-moi…où est le prêtre qui officie d’habitude ? »

« Père Anselme est malade. Je le remplace »

« Ok. Je veux juste de l’aide. Je veux que Dieu m’aide à reprendre ce qui m’appartient »

« Il faut prier pour cela »

« T’as pas compris, je crois. C’est toi qui prie et moi qui demande »

« La colère est mauvaise conseillère et… »

Je balance un coup de poing dans  la paroi qui nous sépare. Il sursaute, surpris par l’assaut.

La voix est jeune. Je quitte ma place et rejoins mon interlocuteur. Je tire le rideau afin de le voir.

« Alors, tu vas prier pour moi ?… »

Je me tiens devant lui. Je le dévisage.

« Mon enfant, il… »

« Si j’étais toi, j’éviterais ce mot…»

Il me regarde, sans comprendre. Je décide alors de lui expliquer. Je m’approche de lui. Près. Très près. Tellement près que je sens le malaise qui l’envahit.

« Je couche avec mon géniteur »

A sa mimique, il pense que je mens.

« Tu ne me crois pas ? Tu penses que je te provoque ? »

« Je crois que la colère t’égare »

« Je crois que tu es coupé de la vraie vie depuis trop longtemps. Tu as quel âge ? »

« 26 ans »

« Tu es jeune pour tant d’abnégation »

« Il n’y a pas d’âge pour être au service de Dieu »

« Si tu le dis…mon père »

« … »

« File moi l’absolution et récite des prières pour moi »

Je le laisse là, pensif.


-ptite pensée pour deadly lol-

Par cass - Publié dans : mauvaise fille - Communauté : A l'ombre des romances...
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Dimanche 19 octobre 7 19 /10 /Oct 12:37
Salut la compagnie !

J'espère que la fin de 'la tasse de thé' vous aura plu. Je pars une semaine à Djerba, mais quand je rentre, je mettrai un lemon pour 'et si...' ( pleure plus Saya lol) et la suite de 'angel's heart'. Je n'oublie pas 'mauvaise fille' mais faut juste que l'envie d'écrire tout ce que j'ai dans la tête vienne lol.
Je voulais aussi vous dire, qu'il m'arrive de répondre à vos coms...si! si!
merci de lire mes délires.
kissouilles
bonne semaine et si tout va bien...à lundi 27...

Cass (couilles lol)
Par cass - Publié dans : blabla
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Vendredi 17 octobre 5 17 /10 /Oct 15:05

5 ans plus tard…

« Vic…dépêches-toi ! Je vais être en retard »

C’est Olivier qui braille. Il a un tournoi de tir à l’arc.

« Oui ! Oui ! J’arrive »

« Enfin ! J’te dépose chez ta mère et je file. Je vais finir par être en retard »

Je dépose un bisou sur sa joue.

« Rhoooo !!! Toi et ton tir à l’arc »

Je suis devant la maison.

 « Ramène la médaille en or ou la coupe»

« Comme d’hab. »

On s’embrasse avant de se quitter.

***

Je frappe, puis j’entre.

« Maman ! Jean-Charles ! Je suis là »

« Vicky ! »

C’est Jean-Charles qui m’accueille.

« Ta mère est dans la cuisine »

Cela fait deux ans qu’ils sont mariés.

Jean-Charles est un mec gentil. J’ai appris à l’apprécier. La seule chose qu’on a demandé à nos parents respectifs quand on a su qu’ils voulaient se marier, c’est de ne pas faire d’enfants. On a eu peur avec Lucas, du monstre qu’ils auraient pu engendrer.

« Alors, ma puce ? Tu vas bien ? »

« Oui »

« Et Olivier ? »

« Il est à une compet’ »

 « Et les études ? »

« Ça roule»

Je vois le regard de ma mère parcourir ma silhouette.

« Tu n’aurais pas grossis ? »

« Peut-être. On bouffe mal à Londres. »

A l’évocation de ‘Londres’, je vois une ombre passer dans son regard mais je fais celle qui n’a rien remarqué.

Après ma tentative de suicide, mon retour a été difficile. Je ne suis pas retournée au lycée. J’ai fini mon année en prenant des cours par correspondance. L’ année de terminal, je l’ai suivi dans le même bahut. Lucas n’était plus là. Il était en fac. Loin de là. Avec Paul.

Olivier m’a aidé. Sans lui, je n’y serais pas arrivé.

« Vicky ? »

« Moui… »

« Tu peux rester avec nous ce week-end. Ce soir on sort mais, ensuite, nous n’avons rien de prévu. Si ça te tente… »

« C’est gentil mais j’ai du taff. Je dois remettre au propre mes notes de stage»

Pendant le repas, la conversation roule sur tous les sujets sauf sur Lucas. Lucas, sujet tabou. Mis à part le jour du mariage, nous n’avons plus jamais été réunis. Une famille recomposée-éclatée. Nos parents ne nous reçoivent jamais ensemble.

Avant de partir, ma mère insiste une dernière fois pour que je reste, mais je décline encore une fois son invitation.

« Laisses-moi te raccompagner au moins »

« Maman ! Je suis une grande fille. J’ai envie de marcher. N’insiste pas »

« Ça va ! Je n’insiste plus ! Embrasse Olivier »

J’opine de la tête.

Une fois dehors, je m’emmitoufle dans mon écharpe.

***




Je marche. Au bout du chemin, ma maison. Je souris. Sa vieille porte a la peinture écaillée. Je passe mes doigts dessus. Il a voulu la repeindre, mais j’ai toujours refusé. J’ai refusé tout les changements qu’il a voulu faire. Je l’aime comme ça, cette vieille bicoque. Je rentre. Il fait chaud. Ça sent bon le feu de bois. Je pose mes affaires dans le hall, sur la vieille patère. Je file dans la cuisine, ma tasse est là. Je prépare du thé. Toutes ces années sont passées tellement vite. Après mon séjour à l’hôpital, on a décidé, d’un commun accord avec Lucas, de prendre du recul par rapport à tout ce que l’on avait vécu. Il fallait qu’on le ‘digère’. Cela nous a permis de voir où étaient nos priorités. La mienne, c’était lui. La sienne, c’était moi. On a donc décidé de poursuivre notre relation s’en rien dire aux parents. Sans rien dire à personne. Ils avaient eu leur dose de tracas avec nous. Aujourd’hui, je vis avec Olivier. Lucas est toujours avec Paul.

 Je suis perdue dans mes souvenirs. Je ne l’ai pas entendu arriver.

« Ils vont bien ? »

« Bien sûr »

« Pas de commentaires au sujet de Londres ? »

« Non, elle a tiqué, mais n’a rien dit. Je ne suis pas sensée savoir que tu y étais »

Je ne me retourne pas. J’attends qu’il s’approche, ce qu’il ne tarde pas à faire. Il repousse délicatement mes cheveux et m’embrasse dans le cou.

Je me retourne. Je plonge mes yeux dans ses prunelles bleues glaciales, puis je descends sur sa bouche. Je ne peux m’empêcher d’aller y poser mes lèvres.

« Et toi, vous allez bien ? »

« Oui, on va bien »

Il passe ses mains sur mon ventre.

« Et pour le bébé ? »

« On avisera le moment venu… »

Je clos la conversation en l’embrassant. Lucas est le seul homme que j’aime mais le mal que l’on s’est fait est gravé en moi. Malgré tout, c’est son enfant que j’attends.

Je vis avec Olivier. Il vit avec Paul. Mais dans cette maison, la maison de sa grand-mère, celle où tout a commencé, on poursuit notre histoire, sans se soucier du mal que l’on va faire…en fait, nous n’avons pas changé.

 

FIN

 

 

 

 

 

 

 

Par cass - Publié dans : La tasse de thé (terminée) - Communauté : Les Archanges de Sade
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Vendredi 17 octobre 5 17 /10 /Oct 14:57

J’ai perdu la notion du temps dans cet établissement. Un truc pour les ados mal dans leur peau. Des psys ont tenté de me faire parler mais j’avais déjà tout raconté au toubib, celui qui nous avait soignés avec Lucas. D’ailleurs, c’est lui qui me suit. Il pense qu’il faudrait que je revois ma famille car depuis que je suis là, je n’ai vu personne. Je n’ai pas voulu revoir qui que ce soit. Pas envie de croiser leurs regards suppliants, interrogateurs et coupables.

J’ai fait la morte-vivante, mais là, il faut que je retourne à la vie.

« Alors Victoria ? »

Sa voix me ramène dans la chambre d’où mon esprit s’était évadé.

« Lucas. Je veux revoir Lucas »

A sa tête, je vois qu’il s’attendait à un « maman » mais pas à « Lucas ». Je le sens déçu et surtout légèrement inquiet.

« Tu en es sûre ? »

« Oui »

Il soupire, hausse les épaules.

« Je le préviens afin qu’il vienne te voir »

Alors qu’il atteint la porte, je lui lance :

« Je veux des préservatifs »

Il me lance un drôle de regard, je lui souris. Il sort sans ajouter un mot. Maintenant, il pourra dire que les ados sont vraiment des petits cons qui n’ont rien dans la tête.

***

Deux jours plus tard, Lucas est là.

J’appréhende autant ce moment que j’en ai envie.

Il est toujours aussi beau. Son regard toujours bleu glacial.

Avant qu’il ne parle, je l’embrasse. Je sais très bien ce qu’il va me dire. Ce qu’il va me demander. D’ailleurs, tous ceux qui vont me revoir vont me poser la même question-pourquoi ?-

« Pourquoi t’as fait ça Vicky ? »

« Parce que je t’aime »

« Tu ne recommenceras plus ? »

« Non »

« Comment je peux en être sûr ? »

« Parce que je t’aime »

Il me regarde. Je ne sais pas s’il comprend vraiment mais je ne veux pas m’expliquer. Il m’a manqué.

« Vicky… »

« Pas maintenant »

Je l’attire vers le lit, lui montre les préservatifs.

« C’est tout ce dont j’ai envie pour l’instant »

Le message est clair.

...demain je publie la fin...
Par cass - Publié dans : La tasse de thé (terminée) - Communauté : Les Archanges de Sade
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Mercredi 15 octobre 3 15 /10 /Oct 15:49

Cela fait déjà un moment que je suis arrivé devant l’immeuble de Miss A+. Je fume dans ma voiture. Les voyants de mon portable clignotent. On cherche à me joindre. Je ne réponds pas. Je reste là, confiné. L’esprit enfumé. Après plusieurs cigarettes, je monte. Elle me reçoit, le sourire aux lèvres. Elle n’est pas maquillée. Elle est belle, naturelle. Je l’embrasse. Elle se recule, surprise, ouvre la bouche pour parler, mais je la fais taire en l’embrassant, encore. Mon attitude la déstabilise. Je la traite comme un être humain. Je la caresse, la regarde, l’embrasse. Je m’enfonce en elle. Chair chaude et accueillante. Je n’ai pas l’impression de baiser mais de faire un câlin sexuel. C’est bien. C’est bon. C’est tout à fait ce dont j’ai besoin. Je reste dormir avec Véronica. Pas envie de me retrouver seul. Pas envie d’être demain car demain me rapproche du but et m’éloigne d’Evan.

***

Jeudi…

Lorsque j’arrive à la galerie Johanna est déjà là, souriante. Elle me bondit dessus en m’embrassant.

« On accepte ta proposition. Je suis sûre que c’est de la folie car avec toi, c’est toujours de la folie et puis, avec Steven on est curieux d’assister à la naissance du nouveau Brian »

« Mais c’est qu’ils me prennent pour un animal de foire ou une expérience de laboratoire ces deux-là ?! »

« Oui…en quelque sorte »

Elle éclate de rire. Je fais de même. Puis redevenant sérieuse,

« Tu es notre seule famille. On ne veut pas te perdre, et puis, j’aime bien savoir ce que tu fais, histoire de ne pas te laisser seul dans la nature à faire n’importe quoi… »

« Tu te prends pour ma mère ? »

« Bien, parfois…oui »

Je secoue la tête en signe de résignation…les femmes et leur instinct maternel…

« Par contre, pourrais-tu me donner quelques informations sur ce que tu comptes faire ? Parce que là, on part à l’aventure… »

« Tu te souviens de nos rêves, de nos projets lorsque nous faisions nos études ? »

« …oui…bien sûr… »

« Je me suis dit qu’il était tant de les réaliser »

« Mais, il faut des capitaux, des gestionnaires, des financiers, toute une armada de personnels compétents. C’est une grosse machine qu’il faut mettre en route… »

« Je sais mais je pense avoir une personne pour boucler le projet… »

« Je suppose que chercher à connaitre son nom serait une tentative vaine ? »

« Oui »

« Dans ce cas, il ne me reste plus qu’à me remettre au travail. D’ailleurs, j’ai bouclé l’exposition de Ruby. J’aimerai ton avis »

« En priorité, un café et buvable, si possible. Après, je fais tout ce que tu veux »

« Toi alors… »

Pendant que je souris, elle va me préparer un café. Je file dans mon bureau, me larve dans mon fauteuil. Grâce à Jo et à sa bonne humeur, j’ai retrouvé le sourire. Je n’étais pas vraiment bien luné ce matin. La réaction d’Evan me rend dingue. Son mutisme est intolérable. Je ne supporte pas qu’il boude comme une gonzesse. En plus, je me sens frustré sexuellement. J’ai bien baisé avec Veronica, mais c’est le cul d’Evan qui me manque. Fais chier bordel de merde. Je vais finir par le descendre à cause de mes frustrations et de mon dépit amoureux. D’un crime crapuleux, je vais en faire, un crime passionnel. L’idée m’amuse et c’est souriant que Johanna me retrouve.

« Voila ton café buvable »

« Merci chérie. Et toi, où en es-tu avec Steven et la procréation ? »

« On progresse. Nous allons voir un psychothérapeute »

Haussement de sourcils.

« ‘Sven en psychothérapie ? »

« Ne te moque pas ! Il vient de son plein gré »

« J’ai du mal à l’imaginer, c’est tout…mais bon, il t’aime, c’est pour ça qu’il doit faire ça. Quand il aura enfin trouvé le mode d’emploi et qu’il t’aura mise en cloque, je veux être le parrain »

Johanna manque de s’étouffer.

« Toi ? »

« Quoi moi ? Tu ne me vois pas en parrain gâteau ? »

« Ben…vu la vie de débauché que tu mènes, je ne pense pas que tu sois un bon exemple »

« Je t’ai dis que j’allais changer de vie…normalement »

« Parce que ce n’est pas certain ? »

« Si…mais, il me reste quelques détails à régler »

Mon regard s’est durcit et mon sourire a disparut. Evan est apparut dans mon esprit. Jo s’est rapprochée de moi.

« Tu sais, si tu as besoin de parler… »

« C’est gentil mais personne ne peut m’aider. Bon alors, cette exposition ? »

J’ai changé de sujet. Y revenir ne servirait à rien. Elle le sait. Elle abdique.

« Voilà les plans… »

On ne voit pas le temps passer à régler et peaufiner tous les détails. Surtout que le soir de l’inauguration les tableaux seront présentés en musique et qu’il y aura aussi des danseurs qui mettront en scène l’histoire retranscrite au travers de la peinture. Il doit y avoir des répétitions dans la galerie afin d’être sûr que le projet soit réalisable et viable. Lorsqu’on lève la tête des plans et de l’ordi, il est déjà tard. La pièce où l’on travaille est jonchée de papiers et des restes de notre repas. Je constate que Johanna est épuisée. On range tout notre bordel, puis on rentre.

***

J’erre à la recherche d’un mec. Bar à putes et endroits glauques. Tout juste bon pour choper une MST. Finalement je me retrouve devant les grilles de la propriété d’Evan. Mon portable clignote depuis plus d’une heure. Une vraie guirlande de Noël. L’imposante grille s’ouvre. Je m’engage sur l’allée. Il m’attend au bas du perron. Me fait signe de ne pas arrêter le moteur. Il monte. Sans un mot. M’indique la direction du bungalow.

« Tu comptes hurler de plaisir ? »

Il me foudroie du regard. Joyeuse soirée en perspective. Je commence à regretter le travelo qui voulait me sucer…

***

Il est à peine entré qu’il laisse éclater sa fureur. Je me suis assis sur le lit.

« Jamais tu ne réponds au téléphone ?!!! Ça fait deux jours que je tente de te joindre !! Putain Brian, j’ai déjà un job qui m’use, je n’ai pas besoin d’un mec qui m’épuise nerveusement. Je croyais que…»

« Pourquoi tu ne me retiens jamais, tu me laisses partir sans un mot ? »

« Tu es tellement insaisissable…tellement indépendant. J’ai peur qu’en tentant de te retenir, tu fuis d’avantage »


Je lui tends la main pour qu’il me rejoigne. Quelques secondes d’hésitation puis il s’approche et me prend enfin la main. Je l’attire à moi jusqu’à le faire basculer sur mon corps. Son visage collé au mien.

« Qu’avais-tu de si important à me dire pour que ça te mette dans tous tes états? »

« Je ne veux plus te revoir »

Je ne peux m’empêcher de sourire.

« Et c’est pour ça que tu m’as fait venir ici, dans ton bungalow ? Il te suffisait de ne pas m’ouvrir. Je n’aurai pas insisté »

« Je sais »

« Tu voulais que je te baise une dernière fois, c’est ça ? »

Mon ton légèrement moqueur et sarcastique réveille sa colère.

« Calmes-toi beau brun. J’fais ça juste pour te mettre en rogne et ça marche à tous les coups. J’aime la couleur que prennent tes yeux lorsque tu es en colère. Je pense avoir mérité un petit baiser, non ? »

« Tu as entendu ce que je t’ai dit ? »

« Tu ne plaisantais pas ? »

« Non »

« C’est vrai, toi et la plaisanterie, ça fait deux…vires-toi de là alors. J’ai un travelo à récupérer »

Tout en parlant, je l’ai poussé de dessus moi et me lève tranquillement mais il ne l’entend pas de la même façon et m’agrippe pas le bras.

« Un travelo ? Tu comptes aller baiser un travelo ?!!! »

« Non, juste me faire sucer. Pourquoi, tu veux le remplacer ? »

« C’est ça, cette attitude que je ne supporte pas !! Tu n’es là que pour me baiser, tu n’as aucun sentiment pour moi. Et moi, comme un con, j’suis tombé amoureux de toi… »

Un long silence emplit la pièce. Ses paroles résonnent dans ma tête. Il m’a lâché le bras mais je n’ai pas bougé. Je m’approche alors de ses lèvres jusqu’à les frôler. Ma main  glisse sur sa nuque. Je l’attire à moi. Ma bouche contre sa bouche. Immobile. Rongé par l’envie de l’embrasser, de le pénétrer, de l’aimer. Je glisse ma langue entre ses lèvres qui m’acceptent. Je l’embrasse jusqu’à manquer d’air. Mes mains le caressent. Avec envie. Avec frénésie. Grisé par son corps et son odeur je murmure… « Je t’aime ».

Par cass - Publié dans : angel's heart -yaoi- terminé - Communauté : Les Romances Explosives
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Lundi 13 octobre 1 13 /10 /Oct 19:05

« Tu es seul ? »

« Oui, pour l’instant »

« J’arrive »

Ce chemin en terre qui mène à cette petite maison j’ai l’impression de le connaitre par cœur.

Je ne frappe pas, j’entre directement.

La marche m’a frigorifiée. Je dépose ma veste et mon écharpe sur le porte-manteau dans l’entrée. Je souris. J’aime cette maison vieillotte.

Lucas est dans la cuisine, à sa place. Il travaille.

« Du thé ? »

« S’il te plait »

Je m’approche.

 « … »

« Je suis venue pour toi. Je t’aime. Je t’aime à la folie. Cet amour est en train de me tuer. C’est la première et dernière fois que je fais ça. Parce que je t’aime et que ça me détruit »

C’est moi qui accueille Paul. Je l’embrasse. Je lui donne ce qu’il veut. Ce qu’ils veulent.

« donnant/donnant »

Il acquiesce.

Je reste surprise lorsqu’il me soulève dans ses bras. Un sourire timide barre son visage :

« J’en avais envie depuis longtemps »

Je lui rends son sourire.

Drôle de ‘bébé’.

Lucas a disparut. Je suis seule avec Paul. Mal à l’aise malgré tous les efforts qu’il déploie. Lorsque Lucas réapparait, il tient ma tasse. Le voir caresser le corps de Paul me rend folle de jalousie. Je tente d’occulter ce sentiment. Si je me lève, je ne reviendrais plus jamais. Pas la peine de demander ce qu’il y a dans le breuvage. J’en ai besoin.

Ensuite, tout s’enchaîne- se déchaîne.

Les mains de Paul sur mon corps. Sa bouche. Sa langue. Il embrasse bien. Puis, Lucas entre en scène. Il vient m’embrasser.

« Je t’aime. Je t’aime à la folie moi aussi »

« Arrêtes ton baratin, tu as obtenu ce que tu voulais »

Il pose son front contre mon front.

« Tu es agaçante Victoria »

Ses mains  se posent sur mon corps avant d’aller se poser sur le corps de Paul.  Puis, je le vois passer derrière lui. Paul ramène mon regard sur lui. Lucas nous tient tous les deux. Paul est dans mon corps. Lucas dans le sien. Paul ne bouge plus. Cette situation est tellement irréelle pour moi. Lucas commence à remuer. Ses mouvements se répercutent en moi. Je ferme les yeux. Je les entends jouir. Le corps de Lucas bascule à côté du mien. Sa bouche cherche ma bouche. Le poids du corps de Paul disparait de mon corps. Je reprends ma respiration. Je me lève ramasse mes affaires et vais rejoindre Paul dans le salon. Je m’assois à côté de lui.

« Je suis désolée »

« De quoi ? »

Haussement d’épaules.

« J’ai aimé vous avoir tous les deux. Lucas attendait ce moment depuis longtemps »

« C’est à ton tour avec Sara »

« Oui, je suis son cadeau d’anniversaire »

« En quelque sorte. Tu es au courant pour les fêtes de Noël ? »

« Oui, c’est génial »

« Tu ne fêtes pas Noël en famille ? »

« Chérie, je suis musulman »

Je souris. Sourire qui s’efface à la vue de Lucas. Il me fixe et dit :

« Faut qu’on rentre »

« Ok »

On quitte la petite maison.

Paul sur sa moto. Moi avec Lucas.

« Merci »

Je le regarde.

« Merci d’avoir accédé à mon envie »

C’est les seuls mots qu’il va prononcer.

A la maison, on trouve ma mère et son père amoureusement installés dans le canapé. Ils ne bougent même pas en nous voyant. Je file dans ma chambre. Lucas sur les talons.

« Vicky… »

Je me retourne. Je l’aime. Je me déteste de l’aimer. Je me déteste d’avoir fait ça. Je le déteste mais lorsqu’il m’embrasse, mes lèvres s’ouvrent. Mes bras l’enlacent. Je sens tout mon corps le désirer. Il me soulève. Je m’enroule autour de lui. J’oublis qu’un moment auparavant je le détestais. Seul l’amour reste.
Je suis contre Lucas. Ma bouche sur sa bouche. Je veux oublier ce qu'il me fait subir. Je l'aime.

« Tu  n’as pas pris rendez-vous »

Je le regarde. Je ne sais pas s’il dit ça pour rire ou pour me faire chier.

« Tant pis »

« Non, pas tant pis. Tu es sûr de ne pas avoir d’échange téléphonique ce soir ? »

« … »

« J’suis fatigué. J’vais dans ma chambre »

Je me recule. Je ne le supplierai pas. Je ne ferai plus rien. Jamais ça ne sera simple entre nous. Il sort. Je vais jusqu’à  mon bureau. J’écris de petits messages sur des post-it. Rien ne sert d’en dire plus. Je n’ai plus rien à dire. Je regarde le plancher de ma chambre. Direction la salle de bain. Première chose, je m’enferme. Je fais couler l’eau dans le lavabo. Je pousse le tapis de bain d’un coup de pied. Je trouve ce que je cherche dans le placard. J’évite de faire du bruit. J’ai réussit à casser la protection. Je suis assise par terre. J’hésite. Je tremble un peu mais, cela ne change rien au résultat. Je m’entaille les poignets. Je ne veux pas être sauvée. Je ne veux plus vivre cet enfer. Je n’ai pas trouvé d’autre solution. Personne ne peut m’aider. Des coups contre la porte.

« Tu te magnes !! »

Jusqu’au bout il va me faire chier.

« Y’a une autre salle de bain !! Vas-y ! »

« Mes affaires sont là ! Ouvres ! »

Je viens de voir le sang. Je plaque ma main contre ma bouche. J’ai faillit crier de surprise. Cette odeur m’écœure.

« Victoria !! Si tu n’ouvres pas cette porte, je l’enfonce !! »

« Reviens dans 10 minutes. S’il te plait. J’aurai fini »

« Ouvres, bordel !! »

"Fous-moi la paix! La paix..."

S’il continue à taper la porte avec autant de violence, elle va s’ouvrir. Je ne veux pas qu’elle s’ouvre. Pas tant que je vis.  Je me rends compte que c’est long de mourir. J’ai ramené mes genoux sous mon menton. Je ne veux plus voir mes poignets. J’ai peur. Le silence enfin. La porte  vole en éclat. Lucas hurle :

« Papa ! Papa ! Viens vite !! »

Je sens Lucas me soulever. Il me semble que je le supplie de me laisser. Puis, plus rien.

J’ai gâché l’anniversaire de Sara et les belles de fêtes de Noël.

Par cass - Publié dans : La tasse de thé (terminée) - Communauté : Les Archanges de Sade
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Vendredi 10 octobre 5 10 /10 /Oct 19:55

De retour dans ma chambre. Lucas est assis à la même place. Même position. Même regard. Je lui montre la porte. Il me montre le lit. Je m’avance vers lui. Je m’approche. Mes lèvres à quelques millimètres des siennes.

« On n’a pas pris rendez-vous »

Et je me recule.

Il me sourit, regarde sa montre.

« Il est 00 :12. Rendez-vous à 00 :13 »

Je fais celle qui réfléchit et réponds :

« Cela ne va pas être possible. J’ai déjà un rendez-vous. Avec un mec  normal. Un mec qui ne veut pas que je couche avec son pote pendant qu’il l’encule »

Le mot magique ‘enculer’. Lucas déteste. Je le sais alors je l’utilise.

« Victoria »

Il est furieux. Ça aussi j’ai l’habitude.

« Dégages de ma chambre »

« Et si je refuse ? »

Je lui souris en haussant les épaules.

Je prends mon portable, je cherche dans mes contacts. Nathan. Un mec avec qui je m’entendais plutôt bien. Je n’ai plus qu’à espérer qu’il n’ait pas changé de numéro. Pendant que ça sonne, je m’installe confortablement. Je m’assois dos contre la tête de lit.

« Bonsoir…je t’ai manqué ? »

« Vic chérie »

« Je n’arrive pas à dormir alors j’ai pensé que toi et moi on pourrait… s’occuper»

« Wow bébé. Ça fait longtemps »

« Je sais. Trop longtemps »

Je regarde Lucas. Il est livide. A croire que ce soir, c’est sa couleur favorite. Il me regarde. Je coupe le son et lui murmure :

« C’est Olivier »

Il pâlit un peu plus.

« Je croyais que tu ne faisais plus ça »

« Chuttt…et si on commençait… »

J’entends Nathan respirer un peu plus fort tandis que Lucas semble ne plus respirer.

« Tu es nu ? »

« Juste un boxer »

Je coupe le son encore une fois et demande à Lucas :

« Tu veux que je mette le haut-parleur ? »

Il me foudroie du regard.

« J’disais ça comme ça »

Je sens qu’il a envie de me frapper. Je passe ma langue sur ma lèvre meurtrie tout en le fixant. Il fulmine. Ses poings sont tellement serrés que ses phalanges sont blanches. Je vois ses veines ressortir sous sa peau. Parfait. Qu’il crève ce connard. Retour vers Nath.

« Retires-le bébé. Mets-toi nu »

Je l’entends gigoter.

« Ça y est. Et toi ? »

« Juste un peignoir »

« Vire-le »

«Et si j’écartais simplement les jambes…je suis nue dessous »

« Oh, oui… »

« Tu bandes ? »

« P’tin, j’ai mal tellement je bande »

« Parfait. Caresses-toi…doucement, lentement. Fermes les yeux et imagine ma bouche sur ton sexe. Chaude. Humide »

Tout en parlant je fixe Lucas. Toujours livide. Je lui souris. Je lui tends ma main et pose mon index et mon majeur sur ses lèvres et murmure :

« Suces »

D’un revers de la main, il me repousse.

« Comme tu veux »

Je commence à sucer mes doigts. J’entends toujours Nath se branler et gémir. Arrive le moment le plus difficile pour moi. La masturbation. Je suis nulle. Je n’ai jamais réussis à prendre mon pied et ce n’est pas faute d’avoir essayer. Ce soir, j’innove. Il va falloir que je simule. Pas question que je déçoive mon public.

J’introduis mes doigts dans mon corps. Rien. Je commence de légers va et vient. Je fais semblant.

"Oh, bébé...tu me manques tellement. Je t'aime"

Je ferme les yeux tout en me masturbant. Ma porte claque. Je suis enfin seule. Je raccroche. Je balance mon portable contre le mur.

Game over.

***

J’attends mon tour. Assise dans les couloirs gris de la clinique. Je viens voir le médecin qui nous a soignés, Lucas et moi.

« Victoria »

Je me lève en souriant.

« Bonjour »

Il me fait entrer dans son bureau. Je le regarde.

« Ça vous dérange si on va en bas fumer ? J’suis pas malade et là, j’me sens mal à l’aise »

« Pas de souci »

Il saisit ses clopes et l’on sort. Je m’assois sur le rebord d’une énorme jardinière en béton. Il prend place en face.

« Comment va Lucas ? »

« Bien »

J’ai faillit dire ‘trop bien’ mais je n’ai pas osé.

« Et toi ? »

« J’arrive plus à gérer. Ma vie est devenue un véritable calvaire »

Tout en parlant, j’arrache des herbes qui dépassent du bac.

« J’aurai besoin d’aide…mais pas question que j’aille voir un psy, qu’il soit chologue ou chiatre »

Il sourit.

« Je t’écoute. Parle si tu en ressens le besoin »

Je commence à parler. Je lui raconte tout depuis le début jusqu’à hier soir. Le mal-être qui me gagne. Le dégoût de moi.

« Pourquoi tu fais ça ? »

Je le regarde en haussant les épaules.

« J’sais pas »

Il me sourit.

« Téléphones-moi quand tu veux. Je dois y aller. »

« Vous ne me filer pas des cachetons pour remettre de l’ordre dans ma tête »

Il hésite puis dit :

« J’ai vu ce que tu as fait avec le raticide…cela ne serait pas raisonnable »

Son bip retentit. Il part en m’adressant un signe de la main.

***

 

Dans le salon, je découvre ma mère, Jean-Charles et Lucas devant l’écran de l’ordi.

« Chérie, où étais-tu passée ? »

« Je m’occupe du cadeau de Sara »

Pas la peine de lui raconter que je reviens de l’hosto où j’ai parlé avec un toubib.

« Ha, oui, c’est vrai que le 21 c’est son anniversaire »

Je suis toujours sur le seuil de la porte. Je n’ose pas entrer dans le salon. Je me sens ‘en trop’ en les voyants tous les trois, souriants.

« Viens dire bonjour, chérie »

J’avance lentement. J’embrasse ma mère, j’hésite avec le père de Lucas puis, je lui fais une bise. Lucas est concentré sur l’écran de l’ordi. Je l’ignore.

« On a une bonne nouvelle à t’annoncer chérie »

Je souris à ma mère. Je m’attends au pire.

« Corinne et Marc passeront Noël avec nous. Comme ça, tu seras avec Sara. Lucas a invité Paul. Vous êtes toujours ensemble. On s’est dit que cela vous ferez plaisir. »

« Excellente idée. J’ai du travail à finir. Je vais dans ma chambre »

Mon portable git toujours éclaté au pied du mur.

Je m’installe à mon bureau, je sors mon travail. Je fixe mes feuilles manuscrites sans rien voir. Je suis incapable de me concentrer sur quoi que ce soit. La porte s’ouvre. Lucas. C’est le seul qui ne frappe pas avant d’entrer.

« Je vais rejoindre Paul chez ma grand-mère »

Je reste silencieuse. La tête résolument baissée.

« Viens »

Je sais ce que ‘viens’ signifie. Je ne prends pas la peine de répondre. Je commence à travailler. Je le sens bouger, s’activer. Il dépose mon portable sur mon bureau.

« Je veux pouvoir te joindre quand j’en ai envie»

La porte se referme. Je suis seule.

Par cass - Publié dans : La tasse de thé (terminée) - Communauté : Les Archanges de Sade
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Mercredi 8 octobre 3 08 /10 /Oct 18:26

Le calme est revenu autour de la table. Dania mange littéralement Greg du regard. Elle a posé sa main sur sa main tout en parlant. Sa tête légèrement penchée sur le côté. Ses longs cheveux caressant son bras. Je la regarde agir. Je la regarde s’épuiser en tentant de le séduire. Grand-mère l’encourage. Je reste impassible. Je joue mon rôle de fille. De gentille fille en attendant l’heure du départ. Quand celle-ci arrive enfin…

***

Dans la voiture, je suis assise à l’arrière. Je m’en fiche. C’est l’autre qui va gicler dans quelques minutes. Je n’irai pas m’assoir à l’avant. Poser mes fesses sur sa place toute chaude. Impensable. Impossible. Elle est arrivée. Elle débite quelques politesses à mon encontre. Je fais pareil. La portière se referme. Je croise le regard de Greg dans le rétroviseur. Il redémarre.

c'est pire que court lol...allez-y, râlez !!! j'adore...
Par cass - Publié dans : mauvaise fille - Communauté : A l'ombre des romances...
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