Vendredi 6 avril 5 06 /04 /Avr 11:10

Pendant que Seb ruminait assis sur son canapé, Brook hurlait sur Carl.


-Si tu as encore des idées comme ça, tu as intérêt à me prévenir car, je te jure, que je te vire !! Tu m’entends, je te vire !! Bordel de merde !!! Toi et tes idées à la con!!!


Brook fulminait. Droit comme un i, dressé sur la siège arrière de la voiture. Absorbé par sa gueulante, il mit un certain temps à réagir. Son regard croisa celui de Mathieu dans le rétroviseur. Il l’interrogea mais l’autre ne broncha pas.

 

-Tu attends quoi pour démarrer ?...

-Que tu t’attaches.

 

Brook haussa un sourcil interrogateur.

 

-Que je m’attache ?!! J’habite à quelques rues d’ici alors, ta ceinture, tu sais où tu peux te la carrer !!! Mais qu’est-ce que vous avez tous ce soir à vouloir m’attacher, me lier, me ligoter ?!! Tu trouves que l’autre abruti avec son contrat merdique ne m’a pas déjà assez attaché à un parfait inconnu ? Hein ?!!! Je suis pieds et poings liés !!!


Ses bras remuaient telles les ailes d’un moulin tandis qu’il crachait sa rage.

 

-Si tu ne t’attaches pas, l’ordinateur de bord va émettre un signal strident que tu vas détester. Crois-moi.

 

Il se retourna vers Brook et soudain, sur un ton excédé, il lâcha :

 

-Vous commencez à me cassez les couilles tout les deux ! Il est tard. Je veux rentrer chez moi rejoindre ma femme et mon fils, qui doit dormir depuis des lustres. Alors, toi, tu t’attaches et tout les deux, vous la bouclez pendant les quelques minutes qui nous restent à passer ensemble.

 

Dans un ultime grognement, Brook clipsa sa ceinture de sécurité et se tut, à contrecœur , tout en jetant une œillade meurtrière à Carl, imperturbable. Le reste du trajet se déroula dans un silence de mort.

 

Avant de libérer ses passagers, Mathieu intervint :

 

-Demain c’est lundi. Premier jour des vacances scolaires. Je passe la journée au parc avec ma famille. Faudra vous y rendre tout seul à votre…petite sauterie.

 

Brook se détacha et s’avança vers son ami.

 

-Ne t’inquiètes pas, je pense que Carl a tout prévu…comme d’habitude ne put s’empêcher de railler Brook. Embrasse Lena et mon filleul. Dès que j’aurai un peu plus de temps, comme promis, je l’emmènerai au zoo.

 

Seul sur le trottoir aux côtés de Carl, il murmura :

-A nous deux maintenant…

 

Ils se dirigèrent d’un pas rapide vers la porte d’entrée.

 

Lorsqu’il ne pouvait résider dans sa villa du bord de mer, Brook habitait un grand immeuble moderne du centre ville. C’était plus pratique après ses longues journées. Dans l’immense hall d’entrée où les lustres se reflétaient dans le sol en marbre, un concierge, derrière son grand comptoir en bois d’ébène, accueillait les visiteurs tout en vérifiant les identités. Il appelait ensuite les résidents afin de savoir si le visiteur pouvait entrer. Grâce à ce filtre, Brook évitait les importuns.

 

Ce soir, c’était Jorge qui était de service.


Ils furent reçut par un grand sourire, suivi d’un « bonsoir messieurs ». Il tendit ensuite une longue enveloppe à Brook. Le contrat de l’aveugle.

 

Après un rapide remerciement, ils montèrent tout en prévenant qu’une troisième personne ne tarderait pas à arriver.

 

Brook n’ouvrit plus la bouche. Il attendait d’être chez lui pour reprendre ses récriminations.

 

L’ascenseur les déposa directement devant sa porte. Il n’y avait qu’un appartement par étage. Une fois à l’intérieur, il commença par jeter sa veste sur un meuble à l’entrée puis, il essaima ses chaussures au fur et à mesure qu’il avançait. Sa cravate subit le même sort, et se retrouva jetée au sol. Il entreprit de déboutonner sa chemise et tira sur le col avec acharnement. Une fois à son aise, il se jeta sur le canapé.

 

Ce ne fut qu’à ce moment que son regard revint se poser sur Carl.

 

-Alors…maintenant qu’on est seul, on va pouvoir parler franchement…

 

Un sourire étira ses lèvres. Mi-amusé. Mi-sarcastique. Puis, préférant jouer la carte de la compréhension avant de se remettre à rugir comme un fauve, il enchaina, sur un ton calme :

 

-Je sais que tu as voulu faire pour le mieux. Comme d’habitude. Mais cette fois, je ne crois pas que cette idée soit une bonne idée. Cela risque de nous apporter de gros problèmes. En plus, comment veux-tu qu’il se débrouille pendant les réunions, les meetings ? Tu sais très bien qu’il y a toujours des cordons de sécurité. Des estrades à gravir. Tout un tas d’obstacles. Je ne pourrai pas lui donner la main, ni le surveiller. Ce n’est vraiment pas raisonnable et cela risque d’être invivable pour lui.

 

Brook fit une pause avant d’enchainer.

 

-Puisque tu sembles très bien le connaitre et que ce jeune homme a tout d’une personne digne de confiance, on devrait arrêter là. Tu lui diras que le premier salaire sert de dédommagement pour les petites tracasseries qu’il a subit –il pensa à la façon dont il l’avait traité un moment plus tôt- et on considère l’affaire comme étant close. Personne n’est encore au courant de cette…histoire donc, tout va bien.

 

Il souriait à Carl. Assez confiant de son plaidoyer. Avec un peu de chance, il arriverait à étouffer cette histoire avant que celle-ci ne soit révélée au grand jour et ne l’affuble d’un mec dont il ne voulait pas, mais son sourire disparut immédiatement en voyant l’attitude du brun.

 

-Quoi ?!!!Qu’est-ce qui ne va pas encore ?!!!

 

Son calme et ses paroles posées s’envolèrent rapidement pour faire place à la fureur qui ne l’avait pas vraiment quitté.

 

-Alors ?!!!

 

Brook était fou de rage car le mutisme de Carl n’augurait rien de bon pour lui et lorsqu’il prit enfin la parole, il sut immédiatement que ses soupçons étaient justifiés.

 

-Tu vas faire la Une des journaux demain matin. C’est trop tard.


-Quoi ?!! Ne me dis pas que tu vas publier dans MON journal, cette connerie de faux fiancé ?!! Tu n’as pas osé faire ça dans MON journal ? T’as pas osé ?!!

 

-Non, pas dans l’ACN, mais, dans un autre canard que nous avons…Pour les concurrents, ils se contenteront des miettes.

 

Pour toute réponse, Brook se leva et d’un geste rapide tira une droite à Carl. Il grimaça sous l’impact et secoua sa main. Cet abruti avait la mâchoire dure et de bons réflexes. Sans qu’il ne puisse parer le coup, le poing de Carl vient s’abattre dans son abdomen, lui coupant le souffle tout en le pliant en deux.

 

-J’ai épargné ton visage cette fois, mais ne recommence plus souffla-t-il.

 

Toujours plié en deux, Brook reprenait son souffle. Il allait se ruer sur Carl pour l’étriper lorsque les portes de l’ascenseur s’ouvrirent sur un David encore endormi. Immédiatement, Carl rajusta ses vêtements et sans rien dire, partit dans la salle de bain afin de vérifier les dégâts sur son visage. Brook de son côté se massait le ventre en grimaçant. David, qui devait encore être bien au chaud sous sa couette une demi-heure plus tôt, ne remarqua rien. Les cheveux emmêlés.  L’aspect débraillé. Le visage marqué par les draps qu’il venait de quitter. Il se dirigea silencieusement vers l’enveloppe, l’ouvrit et en sortit le contrat qu’il reconnut immédiatement.

 

Gêné, il demanda :

-Que veux-tu que je fasse avec ça ?

 

-Je veux que tu le modifies. Que je sois protégé. Surprotégé. Je ne veux plus qu’il ait un seul droit. Ni à l’image. Ni à la parole. Rien. Le minimum légal. Je veux aussi qu’il soit traduit en braille. Le mec est aveugle. Carl a peut-être omis de te le dire.

 

David se gratta le menton, toujours aussi embarrassé, ne sachant pas quoi dire. C’est finalement Carl qui mit fin à son calvaire en revenant dans le salon.

 

-Merci d’être venu si vite. On compte sur toi pour apporter les modifications nécessaires.

 

Avec un grand sourire qui dut lui arracher une once de douleur dans sa mâchoire tuméfié, Carl, remit le contrat dans l’enveloppe et déposa le précieux paquet entre les mains de l’avocat.

-Si tu as un souci, tu peux me joindre sur mon portable.


David ne put s’empêcher de lorgner sur les deux énergumènes. On sentait bien qu’il voulait dire quelque chose, mais l’heure avancée ou la fatigue ou leurs airs pas vraiment engageants, il préféra se taire et rentrer chez lui afin de s’acquitter de sa tâche. Se remettre au boulot au milieu de la nuit, c’était quelque chose dont il avait l’habitude.

 

Tout comme Mathieu, David était un ami de longue date. Un de ceux avec qui il avait bourlingué et qui avait toujours était là. Un de ceux avec qui il avait monté sa boite. En qui il avait une entière confiance. Avocat dans le droit des affaires, David gérait touts les contrats. Il était épaulé par une batterie d’avocats spécialisés. Et malheur à ceux qui se laissaient avoir par sa silhouette d’éternel adolescent. Ses boucles blondes. Ses grands yeux bleus légèrement délavés que l’on devinait derrière ses lunettes rondes. David était un requin. Un tueur. Il maitrisait l’art de la mise à mort avec tact et brio.

 

Un dernier salut, quelque peu hésitant et il quitta l’appartement.

 

A peine les portes de l’ascenseur furent-elles refermées qu’en deux enjambées Brook fut sur Carl et l’attrapant froidement par la cravate, il l’attira sans ménagement vers lui.

 

 

Par cass - Publié dans : Politiquement incorrect -yaoï- - Communauté : Lawful Drug
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Jeudi 29 mars 4 29 /03 /Mars 12:57

 

seb-photo

 

 

 

Je ne sais pas exactement à quoi je m’attendais. Sûrement à pire, vu les goûts de chiottes de Carl en matière de mecs. Il va s’en dire qu’il ne correspond absolument pas à mes critères habituels. Trop banal. Trop effacé. Trop…aveugle. A-veu-gle.

C’en est trop. La colère qui ne m’avait pas vraiment quitté revient et dans un accès de rage, je saisis l’inconnu par le bras et afin de taire toute rébellion sur ma façon de faire, j’assène d’un ton tranchant :


-Je suppose que c’est moi qui paie cet appart, donc, ce n’est pas chez toi mais c’est ton lieu de travail et par conséquent, le patron c’est MOI !!


 Je l’entraine dans la première pièce qui se trouve à ma portée. Au passage, je pousse aussi Carl. Je lâche le mec à côté de lui et ne pouvant plus me contenir je continue :


-C’est quoi ce bordel ?!!! Tu vas me dire ce que signifie cette mascarade ? Parce que là, tu as fait fort !! Me dénicher un fiancé aveugle, je ne sais pas où tu l’as trouvé ton spécimen, mais bravo. Y’en avait peut-être plus des sourds et malentendants. Parce que je sûr que si tu avais pu, tu m’aurais pris un aveugle/sourd/malentendant. Le trois en un, pour faire pleurer dans les chaumières !!! Tu veux réécrire la biographie de Cosette ?!!! Tu te prends pour Victor Hugo ?!!! Rallier les pédés ne te suffisait pas, tu veux aussi rallier les amis des animaux et les détracteurs de la SPA. Je suppose qu’il a un clebs l’aveugle…et au point où on est…il n’aurait pas un cancer…un truc comme ça. Quand on est dans le pathos…autant y être à fond.


Carl va ouvrir la bouche mais, décide de se taire en voyant le regard que je lui lance. Je secoue la tête comme si ce geste pouvait faire disparaitre de mon champ de vision Carl et son acolyte. Je passe une main dans ma chevelure, tentant de reprendre mon calme tandis que je cherche désespérément une idée pour mettre celle de Carl hors service, mais rien ne vient. Trop de colère m’empêche d’avoir des pensées cohérentes. Faire diversion. C’est le truc qui me traverse l’esprit.  


-Bon, hé bien, maintenant que nous avons fait connaissance, je boirais bien un verre d’eau moi. Les émotions, ça me donne soif. Carl, va donc me chercher un verre d’eau minérale, s’il te plait. Tu as l’air de connaitre cet appart comme ta poche…


L’ironie est à peine voilée.


-Je vais rester  papoter avec mon …fiancé.


Je sens que ni Carl, ni le fiancé ne sont rassurés. Ils auraient du y réfléchir avant. Connaissant Carl et sa manie de tout contrôler, l’aveugle doit avoir un contrat de travail en béton. Ne voyant pas Carl bouger, je renchéris :


-Il arrive mon verre d’eau…minérale surtout. S’il n’y en a pas, il doit forcément avoir une épicerie dans le coin…


Il grommelle mais file dans une autre pièce tandis que je m’approche de mon…fiancé. Je le chope par le bras et avançant le visage près de son oreille afin que mes paroles ne soient entendues que par lui, je murmure :


-Quand à toi, mon ami, je ne sais pas ce que cet abruti qui me sert de directeur de campagne t’a dit, ni ce qu’il t’a fait signer, mais, crois-moi, je vais lire tout ça et rajouter toutes les clauses nécessaires. A partir de demain, puisque c’est le jour officiel de ta mise sur le marché, tu perds ton droit à l’image, ça, à la rigueur, ça ne changera rien pour toi, t’y vois que dalle. Tu perds tout tes droits. Tu deviens mon employé 24h/24h. Tu n’auras plus qu’un droit…m’obéir. Dernière chose, tu signeras une clause de confidentialité qui te fera perdre tout droit pour raconter ce qu’il s’est passé avec moi. Tu peux toujours essayer, mais, il y aura aussi une clause qui dira que si tu romps ton engagement,  je te poursuivrais en te demandant des dommages et intérêts tels, qu’une vie entière ne te suffira pas pour payer maintenant, comme je suis magnanime, je te donne jusqu’à demain matin pour me sortir de ce guêpier dans lequel tu m’as mis en étant d’accord pour jouer ce jeu débile. A toi de trouver une solution. Je te laisse jusqu’à demain matin, 9h30. Heure de la conférence de presse.


Carl revient, le regard inquiet vers nous mais, je lui lance un sourire et susurre :


-Tu avais raison. Ce garçon est délicieux. Le premier malentendu passé,  il fera un merveilleux fiancé. Regarde, il tremble de joie rien qu’à l’idée de passer du temps avec moi. N’est-ce pas touchant ?


Je m’empare de mon verre d’eau et le descends cul sec. Dans quel bordel je suis empêtré. En évoquant la durée, je me demande, combien de semaines devra durer cette mascarade. Pas le temps de m’appesantir sur le sujet. Je dépose le verre entre les mains de Sebastian et annonce :


-Il se fait tard. Demain, la journée sera longue pour nous tous.


Je pourrais aussi rajouter, éprouvante et sûrement, pleine de mauvaises surprises mais je préfère me taire. La tension est déjà palpable. Nul besoin d’en rajouter une couche.


Carl, toujours dégoulinant de politesse, murmure quelques mots à l’oreille du brun tandis qu’en ce qui me concerne, j’ai simplement envie de les étrangler tout les deux.


Alors que je vais franchir le seuil, je fais un pas en arrière, me poste devant Seb, pas mal ému après ma déclaration d’affection, et je lui roule une pelle avant de partir, sans rajouter  un mot. Autant lui donner de bonnes raisons de se creuser la cervelle pour trouver une idée.

 

***

 

Pendant que Carl et Brook rejoignaient la voiture, dans l’appartement…


Seb n’avait pas bougé. Tétanisé par la tornade qui s’était engouffré  chez lui. Immobile. Les pensées tourbillonnant tellement vite qu’il en avait le tournis. Il entendit des pas dans la cage d’escalier et soudain, son rythme cardiaque s’accéléra en imaginant que ce taré puisse revenir le menacer. Il sursauta lorsqu’il entendit une voix et mit plusieurs secondes avant de réagir. Il ne s’agissait que de son voisin, monsieur Mathurin, qui descendait son chien pour la promenade du soir. S’il avait été dans son état normal, il aurait entendu les pas descendre, et non monter. Il aurait aussi entendu, les griffes de Zeldor tapotaient sur les marches. Un petit son caractéristique, qui d’ordinaire, le faisait sourire.


-Tout va bien monsieur Luis ?


Son voisin s’était arrêté sur le palier, voyant la porte grande ouverte.


-Monsieur Luis ?...


On sentait dans sa voix une pointe d’inquiétude et Seb du faire un effort pour reprendre une contenance. Il s’approcha, d’un pas hésitant, car, il ne savait plus trop où il se trouvait exactement, se fiant à la voix et aux gémissements du chien pour avancer.


-Oui, ne vous inquiétez pas. Je vais bien merci. Bonne promenade.


Il réussit à franchir la distance qui le séparait de sa porte d’entrée et alla la fermer. Quand il fut seul, il réalisa qu’il tremblait de colère et sans réfléchir, il se rua vers la fenêtre qui donnait sur la rue, l’ouvrit et hurla :


-Sale enfoiré !!!


Mais l’unique réponse fut le bruit de la berline qui s’éloignait. Brook était déjà loin. Seul, monsieur Mathurin releva la tête, haussa un sourcil surpris devant l’attitude habituellement si polie et réservée du musicien. Puis, il vit la lune et secoua la tête en signe de fatalité. Décidément, la pleine lune pouvait changer un homme.


Nerveusement épuisé, Sebastian s’affala sur son canapé et passa une main lasse sur son visage. Tout cet argent était trop beau pour être vrai. Il aurait dû s’en douter mais, comme un imbécile et trop heureux de pouvoir enfin sortir la tête de l’eau et  laisser derrière lui ses problèmes de fric, il s’était empressé de régler certaines factures…il avait agit trop vite et maintenant, il était coincé.


Sa tête tomba entre ses mains. Il avait beau chercher une solution, il n’en voyait aucune. Fuir, peut-être…et rembourser Carl au fur et à mesure. Il était vraiment dans une sale situation et l’autre taré qui lui intimait de trouver une solution, il en avait de bonne…


Il s’imagina encore une fois prendre la fuite. Changer de nom et disparaitre puis, secouant la tête, il se mit à ricaner tout en se traitant d’idiot.

 

Carl l'avait bel et bien eut...

 

Par Cass - Publié dans : Politiquement incorrect -yaoï- - Communauté : Lawful Drug
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Mercredi 14 mars 3 14 /03 /Mars 20:11

 

 

 

 

 

Cette partie est écrite par Chester et postée en simultané sur son blog (link)

 

carl-photo

 

 

 

Le jour avant...

 

-Ahahah… Tu… Tu te moques de moi, c’est ça ?

J’ai mon thé suspendu entre mes lèvres et la table. Un rire nerveux lui me crispe le visage tandis que mon vieil ami Carl vient de m’exposer les faits. Bizarrement, un silence me répond, rien qu’un silence, lourd, pesant.

-Tu te moques de moi, j’insiste.
-Tu as besoin d’argent.
-Et depuis quand tu fais dans le proxénétisme ?

Nerveux et tendu, je suis en train de maudire Carl, un tic secouant ma lèvre, crispé.

-Arrêtes un peu, je ne te parle pas d’être sa catin. Juste son fiancé, tu devras juste aller aux meetings avec lui histoire que son image remonte un peu.

C’en est trop, je pose brutalement mon verre sur la table, renversant au passage du thé que Carl observe d’un air contrarié. Les cheveux légèrement ébouriffé de colère, Je pousse un grognement puis finit par me rasseoir, les bras croisés sur le torse, la tête sur le côté.

-Hors de question ! Je refuse. Niet, nada, no. Non, non, non et non !
-Comme tu veux, fait Carl en inspirant calmement.

Il étend sereinement ses jambes, ce que j’entends et pendant ce petit silence, Je sais très bien que cela n’augure rien de bon… Que Carl lâche une affaire si rapidement et facilement n’est jamais bon signe : il a quelque chose en tête.  Du coup, ce n’est pas très rassuré que j’écoute la suite.

-Sinon ça va ? Tu as réglé ton soucis pour ta taxe d’habitation ?
-… Pas encore…
- Et ton loyer en retard ?
-J-j’attend les revenus de l’employeur de la dernière fois…
-Celui d’il y a 4 mois ?
-Carl arrête je sais parfaitement ou tu veux en venir ! Je ne m’abaisserais pas à faire la boniche de ce type ! Je le connais même pas !
-Oui, oui je sais…

Carl sourit et pose ses coudes sur la table, évitant soigneusement le thé étalé dessus.

-Et le prêt pour ton violon ?

Il allait trop loin, j’explosais presque.

-Arrêtes j’ai dit, là tu deviens vraiment lourd ! Tu me proposes ça comme un plan génial ! Comme si ça allait tout régler en un mois ! Tu pourrais pas plutôt me prêter de l’argent et que je te le rembourses au fur et à mesure j’en sais rien, plutôt que de me proposer un contrat pour faire semblant d’être la chaussette d’un mec qui fait sa campagne politique !
-Tu ne pourrais pas me rembourser, tu n’as pas d’argent, fit remarquer Carl, mais je l’écoute à peine et continue sur ma lancée.
-Et puis quoi hein ? Je le connais pas ! Si ça s’trouve c’est un con ! Si ça s’trouve il va être chiant comme la carne ! Et… Et… Et puis j’ai pas envie de m’emmerder à des meeting où il faut rouler du cul ! Tu sais que j’aime mon calme et ma tranquillité, je n’ai pas du tout envie d’être sous les projecteurs ! A la limite à l’orchestre symphonique de la ville oui en tant que soliste mais pas sous ceux des journalistes ! J’ai vraiment pas envie ! Et c’est pas tout l’argent du monde qui me fera changer d’avis ! J’ai une fierté, une dignité quand même ! Et puis je trouve ça vraiment dégueulasse de ta part de profiter de mes problèmes d’argent pour me mettre dans une situation pareille !

Essoufflé, je m’arrête. Et encore une fois, un silence… On se connait depuis qu’on est tout petit, c’était un voisin de quartier et depuis le début, je sais que ses moments de blancs ne sont jamais bons signes… Par dans ce contexte, pas quand ça touche ses objectifs. Et rien, pas même ses amis, n’empêche Carl Kaufman d’avancer.

-Tu as fini ?
-…
-Tu auras un salaire estimé à 10 000 euros net .
-Di-di-dii… Dix-mille euros… Par… Par an ?

Carl grogna.

-Non par mois. Tu disais quoi, juste avant, j’ai pas tout compris, quand tu parlais d’être sous les projecteurs  et de profiter de mes amis ?
-…

Quand on est dans la merde, en manque d’argent au point où on sait qu’on va sûrement se retrouver à la banque de France, avec des dettes à régler dans tous les sens à a peine 24 ans, on pense alors aux solutions de faciliter. Certains y cédent, d’autres tiennent la barre. Moi j’ai réussi à tenir bon, incapable de me résoudre à faire les choses facilement : comme vendre mon corps. On a beau dire, que c’est une réplique lancée sur le ton de la plaisanterie à ses amis, il y a toujours un fond de vérité. Et là, Carl qui me propose un salaire mirobolant, exorbitant, que même dans mes rêves les plus fous, Je n’aurais pas imaginé. Et imaginer là qu’en un mois à peine, je pourrais éponger toutes mes dettes et qu’il aurait même du rab pour mettre de côté ou se faire plaisir… Même s’offrir un frigo rempli et ne plus manger ces immondes nouilles chinoises à 40cts le paquet… C’était quand même tentant…  Il va pleuvoir des poneys, c’est certain.

-Il… J’aurais quoi à faire, précisément.
-Juste bonne figure lors des meetings. Il faudra que ça ait l’air vrai bien sûr, donc ne pas hésiter sur des gestes d’affections comme un baiser chaste, une main sur celle de Brook, ce genre de chose, je pense que c’est dans tes cordes.
-Et… Et c’est tout ?
-Tu devras vivre avec lui, pour ne pas que ça fasse louche.
-Si… Si j’accepte, je veux la moitié maintenant, ça… ça m’éviterait de finir à la Banque de France…
-Parfait, je prends ça pour un oui. Il va falloir que Brook accepte et te vois. Je l’amènerais ici demain. En attendant, il faut que tu me signes le contrat que j’ai apporté pour toi.

Je me rassois, lentement, comme si j’allais faire sauter une mine.

-Je vais te le lire, fit Carl d’un ton toujours aussi monocorde
-Tu avais tout prévu hein ?

Carl commença à lire le contrat, sans même prendre la peine de répondre à ma question. Des fois, je me demande si nous sommes vraiment amis, je suis sans doute un peu naïf sur les bords mais quand il y a des limites à la connerie. Pendant qu’il me lit les clauses du contrat, je sens un mal de crâne commencer à tambouriner dans mon crâne avec un rire immonde. Je pâlis légèrement par moment mais au final, même si tout est assez carré et stricte, je pense pouvoir supporter ça. Et puis de toute façon, je n’ai pas le choix si je ne veux pas finir à jouer du violon sous les ponts, en partant du principe que les huissiers me le laissent.

A la fin, mon thé est froid et moi j’ai juste l’impression que les Spartiates et les Perses se sont battus dans ma boite crânienne.

-Et maintenant, c’est fini ? Je demande un peu épuisé.
-Oui. Tiens, voilà un crayon, tu signes en bas à droite de la page.

Il ne prend même pas la peine de me placer la main, il sait que je me débrouille. Avant que le crayon ne touche la feuille, j’hésite, un court instant, infime… Une voix hurle de ne pas signer, que ça pu les emmerdes à des kilomètres à la ronde. Mais Carl est mon ami, donc je pense bêtement que je peux lui faire confiance, qu’il ne m’embarquerait pas dans un nid à problèmes de son plein gré. Alors je signe, alignant les lettres sans lever le stylo, tenant la feuille, il n’y a que ce bruit qui grésille dans mes oreilles.

La dernière lettre à peine faite, la feuille est retirée et rapidement rangée dans l’attachée case de mon ami qui pose autre chose.

-Et j’ai déjà fait le virement sur ton compte bancaire pour l’avance, avec un petit plus.
-Que… Comment ça tu as déjà fait le virement ?! Et si j’avais refusé ? Je m’étonne, je ne comprends pas là.
-On s’en fiche, l’important c’est qu’on soit bien d’accord sur les termes du contrat. Ça m’arrange et ça te sort de la mouise. Tout le monde est content, c’est l’important, pas vrai ?
-Heu… J-Je suppose oui… Et bien merci alors…

Je ne sais pas pourquoi mais je trouve cela étrange… ça sent le coup foireux à plein nez… C’est trop beau pour être vrai… En tout cas l’affaire est entendue pour le moment, je ne réalise pas tout de suite, surtout que le téléphone de Carl se met à sonner comme s’il avait attendu que son propriétaire termine son affaire. Carl se lève et se penche pour me faire la bise.

« A demain alors. Je passerai avec Brook pour vous présenter.»

Je lui dis à demain aussi, sans vraiment réaliser ce qui vient de se passer… Du coup, je prends mon téléphone pour appeler ma banquière et savoir si Carl dit vrai, savoir si je suis toujours en train de creuser ma tombe ou si au contraire je sors enfin la tête de l’eau. Elle me le confirme.

Six mille euros.

J’en reste bouche bée et sans attendre la suite de ses commentaire, je raccroche, le visage levée avec une expression idiote sur le visage.

-YEEEEEEEEEES !!! YES ! YES ! YES !!!

J’en aurais presque pleuré de joie rien qu’à l’idée que tous mes problèmes vont s’envoler d’un coup de baguette magique. Sans attendre et me sentant comme le gagnant du grand loto, j’appelle les différents organismes pour tout payer cash. C’est un bonheur indescriptible de savoir que je peux lâcher des centaines d’euros sans friser la syncope. Après ça, j’enfile mon manteau et je file à l’agence immobilière pour tout régler également, me sentant léger ! Si léger ! J’avais l’impression que cela faisait une éternité que ça ne m’était pas arrivé, comme si je renaissais enfin de mes cendres. Emporté par mon enthousiasme insouciant, je file à la superette me prendre de quoi me faire un repas d’ogre, même si je ne finis pas tout, je m’en fiche. De retour à la maison, je me fais un bon repas, à m’en faire presque mal au ventre mais j’ai un sourire béat sur les lèvres à la fin.

Ce n’est qu’une fois dans mon lit, que je me demande quand même si tout ça n’est pas un peu trop beau… Mais vu comment je suis bienheureux, le ventre plein, la tête allégée de mes soucis, je souris comme un idiot.

-Ba, après tout il est peut-être pas si horrible que ça, ce Brook.

Par Chester - Publié dans : Politiquement incorrect -yaoï- - Communauté : Lawful Drug
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Dimanche 11 mars 7 11 /03 /Mars 08:15

brook-photo.png Quelque part, dans un quartier résidentiel d’une grande ville. Dans un beau bâtiment, des hommes et des femmes, les yeux rivés sur des écrans vivent au rythme des annonces de scores. De la pièce voisine, on peut entendre ce baromètre humain mais les deux hommes, qui se sont isolés de la foule pour pouvoir parler, n’y prêtent pas vraiment attention.

 

-Tu pensais à quoi pour aller dans ce genre d’endroit ?...

 

Il me met sous le nez son Smartphone et fait défiler une série de photos. Je relève la tête car je sais exactement ce que j’ai fait.

 

-C’est bien toi qui m’a dit qu’il fallait convaincre l’électorat homosexuel, c’est ce que je me suis appliqué à faire. Tu devrais être content.

-Ne joue pas avec moi. Tu sais très bien que je ne parlais pas de ça. Comment veux-tu être crédible en allant de saouler dans des bars de strip-tease, et en te trémoussant avec des hommes dévêtus.

 

Je souris.

 

-Tu peux dire, n’ayons pas peur des mots, en me frottant contre des mecs à poil. C’est plus près de la vérité et …de mon électorat. Je me mêle aux gens. Toutes catégories confondues.

 

Je fais mine de revoir la photo sur son écran et je rajoute, moqueur.

 

-Je crois bien que c’est un trans, là. Je pointe du doigt une silhouette. On aura gagné une nouvelle couche de la population avec cette soirée.

-Tu devrais être plus sérieux.

-Toi aussi. Tu sais très bien que j’étais dans un bar huppé de la ville. Qu’il s’agissait d’une soirée privée donnée pour l’anniversaire d’un notable et que les hommes et les femmes, car il y en avait, étaient là pour animer la fête. Tu sais aussi qu’il y avait un service de sécurité. Que les invités étaient triés sur le volet. Mais tu sais déjà tout ça, n’est-ce pas.

 

Je lui adresse un sourire moqueur.

-Maintenant, la question est de savoir, pourquoi tu me fais ce petit manège ?

 

Sa voix n’est qu’un murmure où transperce une pointe d’irritation.

-Pour te montrer comment on étouffe une carrière naissante avec une simple photo. Oui, il y avait bien un service de sécurité, mais il se trouve qu’une bande de petits scélérats avaient truffés les pièces de caméras. Pas besoin de te faire un dessin. Ce n’est pas à toi que je vais apprendre ce genre de chose. Les sondages te donnent en bonne position et il y a des chances pour que tu sois au deuxième tour. Je ne voudrais pas voir tous mes efforts réduits à néant à cause de personnes malveillantes mais aussi, à cause de ton côté ado attardé.

 

Il marque une pause avant de poursuivre.

-Le problème des films et photos de cette petite beuverie est réglé. Mais, il te faut un garde fou. Une personne qui veillera sur tes faits et gestes, t’empêchera de faire trop de bêtises.

-…

-J’ai tout arrangé. Cela fait un moment que j’ai anticipé ce genre de problème. Je me doutais qu’un jour ou l’autre, nous y serions confrontés.

-Confrontés à quoi ? Une soirée d’anniversaire entre adultes ?

Il hausse les épaules avant de poursuivre d’une voix redevenue monocorde.

-Non, confronté à ta personnalité un peu trop fantasque pour certains électeurs. Il faut recadrer tout ça. Donner une image qui puisse plaire au dépravé comme au bon père de famille.

Je ne relève pas l’allusion au dépravé. Peine perdue.

-Il te faut un fiancé. Une relation officielle.

-Quoi ?!!! Tu plaisantes là ?!!!Dis-moi que te fous de moi !! Carl, il fa…

 

La porte s’ouvre et une tête apparait dans l’entrebâillement.

-Les résultats finaux vont être annoncés d’une minute à l’autre. Tout le monde vous attend de l’autre côté.

-On arrive.

 

Carl s’avance vers moi, d’un geste sûr reboutonne ma chemise. Ajuste le col. Efface quelques plis imaginaires et me pousse vers la salle où le QG de  campagne nous attend. Je lui lance un regard meurtrier, lui signifiant qu’il ne perd rien pour attendre. Pour toute réponse, il me pousse un peu plus vers les militants. Ceux des premiers jours, qui attendent avec une certaine émotion, le résultat du scrutin.

 

 

*****

 

L’agitation est à son comble au fur et à mesure que les pourcentages sont annoncés. Je suis en tête dans beaucoup de circonscriptions mais je n’arrive pas vraiment à me réjouir. Cette idée de fiancé ne me plait pas du tout et m’absorbe tellement que je ne réagis pas lorsqu’un cri de triomphe s’élève. Je me retrouve accolé de toutes parts. Félicité. Embrassé. J’ai l’impression d’être une marionnette. Finalement, c’est Carl qui me rattrape et me met à l’abri de toutes ces manifestations de joie. Il me file aussi un coup de coude pour me ramener sur terre et comme par magie, je m’anime enfin. Je lève les bras en signe de victoire. Joints les mains en signe de remerciement car sans eux, je ne serai pas là. Je souris. Je montre ma joie tout en sachant que ce n’est qu’une partie de la victoire finale qui vient de se jouer. Dans quinze jours, le second tour sera déterminant.

 

On peut lire la satisfaction sur le visage, ordinairement inexpressif de Carl. Je sais que c’est important pour lui de gagner. De mener à bien ce projet et de voir aboutir et se concrétiser son travail. Il œuvre pour une communauté. Pour obtenir des droits et les mêmes avantages que les hétéros. Depuis des années. Si près du but, il est certain qu’il ne va pas lâcher l’affaire. Je lui adresse un sourire et le prends dans mes bras tout en murmurant :

-Tu vois, pas besoin de fiancé pour y arriver.

 

J’espère que cette victoire lui fera oublier ses idées de me mettre en couple. Je retourne auprès de mes partisans, échangeant quelques paroles maintenant que je me sens hors de danger de fiançailles.

 

Je n’ai pas le temps de papoter car déjà, je dois donner des interviews. On me signale que des journalistes attendent une déclaration en direct. On me montre l’endroit où je dois me rendre. Carl m’accompagne.

 

Après le speech habituel, on répond aux sempiternelles questions. Toujours les mêmes. Aucune imagination. Je tente de m’éclipser mais Carl me retient et prend la parole.

-Mes amis, vous êtes conviés demain à 9h30 dans ces locaux où nous tiendrons une conférence de presse sur la suite de notre campagne mais en attendant, profitez bien de la soirée.

 

Je me penche vers lui pour lui demander des explications mais il me répond simplement :

-Dans la voiture.

Ce qui signifie que nous prenons congé et que le reste des troupes va rester  répondre aux journalistes et vanter mes mérites.

 

****

Mathieu, mon chauffeur est un ami de longue date. Tous ceux qui m’entourent sont de vieilles connaissances. J’ai besoin de connaitre les personnes avec qui je bosse. Tandis que je m’installe confortablement sur la banquette arrière, j’en profite pour dégrafer le col de ma chemise. Tirant dessus pour élargir ce bout de tissu qui m’étrangle une bonne partie de la journée.

 

J’étire mes jambes, tourne la tête à droite, puis à gauche. Je sens toutes les tensions accumulées des heures durant me vriller les cervicales. Je frotte du bout des doigts mes tempes tout en fermant les yeux. Un soupir de bien-être m’envahit. Je me coule dans le siège avant de dire :

-Raconte…

Je tente discrètement de sortir mon paquet de clopes de ma poche, mais j’entends un :

-Tss Tss…pas dans la voiture

Et je pose sagement mes mains sur mes cuisses en attendant qu’il lâche le morceau.

-On ne rentre pas directement, nous allons faire un détour.

-Un bar gay ?

-Non. Nous allons chez ton …fiancé.

Je manque de m’étouffer en déglutissant.

-Quoi ?!!!

-Demain, il entre en scène. La conférence de presse est le bon moment pour te créer une nouvelle réputation. Une réputation d’homme stable.

Je fixe Carl en me demandant s’il se fout de moi mais, je devrais savoir qu’il n’est guère enclin à la plaisanterie.

-Et, d’un coup de baguette magique, je me retrouve avec un chéri alors qu’une semaine plus tôt, je n’étais qu’un dépravé…Tu crois que les gens vont gober ça ?

Je ne peux m’empêcher de ricaner.

-Ils le goberont si on sait le leur expliquer et quand ils verront Sebastian, tu remonteras forcément dans les sondages et dans leurs estimes. On fera taire les mauvaises langues.

-Ben voyons…il a quoi de si particulier ton Sebastian, que tu vois en lui le sauveur ?

-C’est un garçon adorable. Un musicien.

-…connu ?

-Non, pas encore. Il joue dans de petits endroits pour le moment.

-Me dis pas que tu l’as déniché dans le métro ?! Parce que pour la rencontre, c’est raté !! Je ne prends JAMAIS le métro !! Y’a trop de monde et ça pue.

-Je le connais personnellement. Rassuré ?

-Pas vraiment. Tu aurais pu me consulter. Des mecs et des nanas, j’en connais pleins. Je t’aurai filé mon répertoire.

-Justement, c’est tout ce que je ne voulais pas qui se trouve là-dedans.

-Et puis, c’est quoi cette tocade de vouloir me coller absolument avec un mec ? Tu sais très bien que je suis omnivore…

Pas besoin de tourner la tête, je sais que c’est à ce moment précis que Carl va plisser le nez et qu’une expression dégoûtée va venir se plaquer sur son visage.

-Peu importe. Nous sommes soutenus par un électorat qui pense que tu partages les mêmes valeurs qu’eux. Un fiancé est donc la meilleure solution.

Je n’ai pas le temps de rétorquer que Mathieu nous annonce qu’on est arrivé.

 

Je colle mon visage contre la vitre pour me rendre compte que nous sommes à quelques pâtés de maisons de chez moi. Tandis que l’on se dirige vers le petit immeuble cossu, je lève les yeux pour voir à quel étage il y a de la lumière. Tout est sombre.

Avant qu’on ne sorte, je le saisis par le bras et m’approche de lui.

-Je veux son contrat de travail chez moi, avant demain matin.

Il se libère calmement et sort, raide comme piquet puis lâche :

-Tout est en règle.

Je ne prends pas la peine de répliquer. Ce n’est pas la première fois que ce traitre de Carl vient car il connait le digicode par cœur. Je le suis sans un mot. Une fois devant la porte, il sonne. La porte s’ouvre et j’entends un simple :

-Bonsoir.

Carl entre et je m’engouffre à sa suite. Une fois dans le hall, je me retourne et me retrouve face à lui..

Par cass - Publié dans : Politiquement incorrect -yaoï- - Communauté : Lawful Drug
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Dimanche 11 mars 7 11 /03 /Mars 08:10

Voici ma nouvelle fiction. C'est mon personnage de Brook Riley sur un forum, Aves City (link)qui me l'a inspiré. Forum créé par Elle Sid et AÎ Van. Il aura comme compagnon d'infortune, un autre personnage du forum, Sebastian, qui lui ne m'appartient pas. C'est la propriété de Chester (link) mais elle me laisse le torturer XD. Normalement, il est prévu qu'elle vienne écrire avec moi sur cette histoire. Je n'ai aucune idée de l'organisation. Je préviendrais quand elle mettra un texte. Sur ce, je poste.

Bonne lecture.

Par cass - Publié dans : blabla
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Vendredi 2 septembre 5 02 /09 /Sep 20:09

Je vous écris un petit mot pour dire que je vais sûrement reprendre l'écriture après cette longue absence. J'en ai profité pour mettre à jour les nouvelles adresses des blogs que j'aime.

A bientôt.

Cass.

Par cass - Publié dans : blabla
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Jeudi 15 octobre 4 15 /10 /Oct 21:48

 

L’après-midi défile à toute vitesse. On la passe avec mes potes. Jean-phi complètement admiratif devant le moindre mot de Maximilian. Medhi toujours aussi silencieux et moi, qui regarde défiler les heures sans pouvoir les arrêter. L’angoisse me serrant les tripes à me rendre malade. Je leur ai dit que Max repartait le lendemain. Ce qui est vrai.

***

Il fait sombre. Plus aucune feuille ne traine sur mon bureau. Il fume à la fenêtre. Ni le froid ni le tabac ne peuvent le tuer. C’est moi demain qui mettrais fin à ses jours, une deuxième fois.

Je me suis endormi, assis sur mon lit et quand j’ouvre les yeux, je suis seul et il fait jour. Mes yeux se portent sur mes vêtements. J’ai toujours mes converse aux pieds. Ça n’arrive pas à me faire sourire. Un objet attire mon regard. Sur mon bureau, son stylo,  posé en évidence. Dévaler les escaliers pour aller le retrouver ne sert à rien, je sais qu’il n’est pas. Qu’il n’est plus là.

Après une douche et des vêtements propres sur le dos, je suis plus apte à affronter la journée. Je glisse le stylo dans ma poche, attrape mon skate et roule jusqu’à la bibliothèque. Toujours le même cerbère mais plus sympathique qu’au début même si elle fronce les sourcils en voyant ma planche. Si elle savait que je vais gribouiller son précieux manuscrit, elle me sauterait à la gorge.

Le manuscrit. Je pourrais le prendre les yeux fermés. Si ce n’est qu’aujourd’hui je tremble. J’ai envie de faire demi-tour, de ne pas écrire ce putain de mot sur ce putain de feuillet. Je pense à lui puis, d’une main mal assurée, j’écris.

J’écris le mot fin et tout devient clair. Les mots deviennent des phrases. Les phrases deviennent un texte et je comprends enfin.

***

Je regarde mes mains, puis la terre que j’ai commencé à gratter. Désespérément. A main nue. J’ai aussi frotté la pierre où le nom est quasiment effacé. J’ai pleuré aussi. Même si les garçons ne pleurent pas…surtout devant les autres. Finalement je suis rentré chez moi. Seul. Sale.

***

Ma mère n’a fait aucun commentaire en me voyant. Je ne lui ai donné aucune explication. Je suis simplement monté dans ma chambre et j’ai écris. Ce n’est qu’une fois mon devoir terminé que j’ai réalisé. Il faisait nuit. C’était fini.

***

Par cass - Publié dans : le dernier mot -yaoi- - Communauté : Les Romances Explosives
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Lundi 23 février 1 23 /02 /Fév 14:17

Je me suis endormi, hanté par des rêves qui ne sont pas les miens. Subissant une vie qui ne m’est pas destinée et qui pourtant commence à être mienne. Le bruit du papier que l’on froisse. D’une plume que l’on maltraite sur une feuille raturée. Maximilian écrit. Inlassablement. Je me suis redressé sur un coude. Je regarde sa chevelure négligemment remontée sur sa nuque en un chignon improvisé et tenu par un crayon. Un sourire nait sur mes lèvres mais vite effacé par ses mots.

-J’ai bientôt fini. Tu seras enfin débarrassé de ma vie.

Je ne dis rien, ne sachant pas quoi dire. Aucune insulte ne franchit mes lèvres et ne vient à mon secours pour me donner une contenance. Finalement, je me lève, enfile mes vêtements et descends dans le salon. Il est tôt. J’allume la télé. Je regarde la première connerie que je trouve. Je m’endors devant l’écran.

Une main qui me secoue.

-J’ai fini. C’est en haut si tu veux aller lire.

Je le regarde ébahi.

-Hein ?

Voilà la seule chose intelligente qui franchit mes lèvres.

-Je sors.

-Où ?

Je vois sa silhouette disparaitre sans me donner plus d’information. Je bondis enfin du canapé et commence à sauter dans la pièce.

-Il a fini !!! FINIII !!!

Je lève les bras au ciel en signe de victoire et monte 4 à 4 les escaliers qui mènent à ma chambre. Je vais directement vers mon bureau et m’empare des feuilles. Je ne les lis pas. Je les feuillette vite fait, un sourire de satisfaction sur les lèvres.

-Haaaaaaaaaa…je n’ai plus qu’à recopier et le tour est joué…

Je pousse un hurlement de joie puis revenant à la réalité, je scrute l’écriture de Maximilian.

-Putain, mais c’est quoi ça !!!

J’avais oublié que c’était illisible et il s’est barré en plus. Ma mauvaise humeur légendaire refait surface. Je suis trop impatient pour attendre son retour. Je décide de me rendre à la bibliothèque. La femme qui est là-bas pourra certainement m’aider. Le manuscrit dans une pochette. La pochette sous le bras et moi sur mon skate, je file sur les trottoirs.

Je suis toujours impressionné par le silence qu’il règne là-dedans. Souriant et heureux, je me dirige vers la femme qui bizarrement sourit en me voyant. Je jette rapidement un coup d’œil à ma tenue. Ça va. Je suis comme d’habitude. Qu’est-ce qu’elle a à faire cette tête ?

Plus je m’approche, plus elle sourit et plus j’angoisse de la voir sourire d’ailleurs, c’est elle qui vient à ma rencontre, franchissant les derniers mètres qui nous sépare.

-Vous venez voir la suite n’est-ce pas ?

Je la regarde sans comprendre.

-Vous avez du entendre la nouvelle…venez voir…c’est …c’est…

L’émotion se lit sur son visage. L’incompréhension sur le mien.

-Incroyableeeeeeeeeeee

Sans plus de cérémonie, elle m’attrape par le bras et m’entraine vers les archives. Les vieux documents. D’une main sûre, elle prend le manuscrit de Maximilian. Mon cœur s’arrête de battre.

Je suis devant la table, elle parle, elle parle…je ne capte que quelques mots.

-Vous vous rendez compte…ces feuillets étaient là depuis des d’années….personne ne les avez trouvé…quand je pense que l’on croyait cette œuvre inachevée…et elle est là…n’est-ce pas miraculeux ??

Je baisse les yeux sur les gribouillis de Maximilian. Je tourne les feuilles. Les unes après les autres. Lentement.

-Je vous laisse…c’est fantastique, non ?...quand j’y repense…

Elle me laisse enfin seul, contemplant les feuillets jaunis recouverts de cette écriture illisible.

Un regard pour m’assurer qu’elle est loin. Je prends ma pochette et l’ouvre afin d’en ressortir les feuilles que Max a écrit durant tout ces jours.

Entre mes doigts glissent des feuilles blanches. Immaculées. Si je ne les avais pas rangées moi-même dans cette pochette, j’aurai pensé que l’on m’avait fait une mauvaise plaisanterie.

Je suis planté devant cette table. Incapable de réfléchir. Me retrouvant au point de départ. Juste le temps en moins. D’un mouvement rageur, je referme ma pochette et sans un regard vers la femme, je rentre chez moi.

****

Ma mère est installée sur le canapé avec Maximilian. Ils doivent parler littérature. Moi aussi, j’ai deux mots à lui dire…l’avantage de ne pas avoir à parler, c’est que je peux penser –grouilles-toi de monter- tout en souriant à ma mère.

Il n’est pas monté tout de suite. M’a bien laissé mijoter. M’énerver. Commencer à déplumer et réduire en bouillie touts les objets qui sont passés à ma portée.

-Enfin !!!

Il entre paisiblement. Comme si de rien n’était.

-C’est quoi ce bordel ??? À la bibliothèque…ils ont le manuscrit complet !! Je fais quoi moi maintenant ??

-Tu écris le mot « fin »

-Pardon ?? Tu te fous de moi en plus ?

-Non. C’est la condition pour que je puisse repartir…je dois repartir. Ma place n’est pas ici. N’est plus ici.

Je n’ai pas parlé. J’ai juste senti une boule venir se loger dans mon estomac. Ce genre de truc qui vous dit que vous allez avoir mal.

-Et je dois l’écrire où, ce mot ?

-Sur le dernier feuillet de mon manuscrit.

-Et pourquoi tu ne le fait pas toi ?

Ma voix résonne presque comme un cri.

-Parce que c’est toi qui a ouvert le passage. C’est à toi de le refermer.

Je m’approche de lui.

-Et si je ne veux pas ?

Doucement mes mains caressent ses bras, remontent vers ses épaules, encadrent son visage et l’approchent du mien. Jusqu’à ce que nos bouches se rejoignent. Avides. Tristes. Dans un souffle je murmure :

-Demain ça ira ?...

-Demain sera parfait.

La boule a grossit. Mélange d’angoisse. De peine. De déception. Attendre demain n’est qu’une illusion. Un peu plus de déchirement pour la suite. Mais tant pis. Je ne peux pas le faire aujourd’hui. Je veux le garder encore un peu. Avant qu’il ne parte définitivement.

 

 

 

 

 

Par cass - Publié dans : le dernier mot -yaoi- - Communauté : Les Romances Explosives
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Lundi 12 janvier 1 12 /01 /Jan 17:17

Je l’embrasse. Mes mains s’emmêlent dans ses cheveux. Puis, je me recule, pose mon front contre le sien.

« Je suis jaloux. Je ne supporte pas les mecs qui te parlent. Qui te touchent. Et ce sentiment est incontrôlable. J’ai l’impression qu’il s’intensifie. C’est insupportable. Ce n’est pas moi, ça. Non, ce n’est pas moi. Il faut que ça s’arrête.»

Mes lèvres sont revenues se poser sur les siennes. Mon corps brûlant de désir.

« Ce n’est pas toi. C’est moi. Mes sentiments. Les ressentis de ma vie antérieure. Toute cette souffrance accumulée. Ces désirs refoulés. La pression sociale. Ma vie quoi… »

« Je veux que cela s’arrête !! J’ai l’impression de devenir fou… »

 

« Ça s’arrêtera dès que j’aurai fini et que je repartirai »

« Alors dépêches toi d’écrire et de finir ce satané  manuscrit»

Je m’éloigne de lui tout en fouillant dans ma poche à la recherche de mon portable.

-Tu fais quoi là ?

Sans le regarder, je réponds, moqueur :

-Depuis quand tu me demandes ce que je fais ?...Tu ne le devines pas ?

Une main s’abat sur moi, saisissant mon portable et l’envoyant sur le bureau.

Aucun son ne sort de ma bouche entrouverte. Trop surpris par cet accès de rage.

-Mauvaise idée. Mauvaise personne.

Toujours muet, mais animé d’un regard froid, je m’approche de mon bureau où je tente de récupérer mon téléphone.

-Va te faire foutre ! Je fais ce que je veux avec qui je veux.

Alors que je pense devoir me battre pour avoir droit de faire ce que je veux, il se recule. Me plante là, sans discuter. Se retourne et va s’assoir au bureau. D’un geste vif, il me balance mon portable. Je le vois s’emparer des feuilles gribouillées. Les lire. Puis, il se met à écrire. Je suis immobile. Je le fixe. Incapable de faire un mouvement. Incapable de partir. De quitter cette chambre que je voulais fuir quelques minutes plus tôt.

Je quitte finalement la pièce, mon skate sous le bras, en claquant la porte.

Il est trop tard pour le Skate Park, alors, je m’éclate sur les trottoirs vides. Jusqu’à ce que mes jambes ne puissent plus me porter. Jusqu’à ce que je sois obligé de rentrer. Fatigué. Exténué.

Je me sens sale et con. Je me sens différent. L’eau qui coule sur ma peau n’y change rien. Après une bonne douche, une serviette enroulée autour de la taille, je regagne ma chambre. Silencieusement même si cela ne sert à rien.

Il est toujours attablé. Noircissant des pages. En jetant d’autres au sol.

Je m’avance doucement. Il a attaché ses cheveux. Je m’approche. Me colle contre lui. Posant mes lèvres sur sa peau. Il a arrêté d’écrire mais n’a toujours pas bougé. Je recule son siège et me glisse entre lui et le bureau. Je dénoue ma serviette qui tombe sur le sol, dévoilant mon érection.  Mes fesses se posent sur le bureau. Mes yeux ancrés dans les siens. J’ai envie de sa bouche sur mon sexe. J’écarte les cuisses.

-Suces-moi

Les mots sont sortis sans que je puisse les arrêter. Un sourire se dessine sur son visage qui s’approche de moi. Jusqu’à sentir son souffle chaud sur mon sexe, puis ses lèvres qui titillent le bout de mon gland, relayées bientôt par sa langue. Chaude et humide. Mes mains se posent sur sa tête. Caressant ses cheveux. Me cambrant chaque fois que sa bouche m’aspire. M’arrachant des gémissements. Je m’enfonce en lui. Plus profondément à chaque fois. Ses mains effleurent l’intérieur de mes cuisses. Faisant de légers va et vient jusqu’au fesses. Je suis proche de la jouissance. Sa bouche me rend fou. De plaisir. De désir. D’envie.

Je jouis.

Mon corps se relâche. Je le regarde remonter le long de mon corps. Dégrafer son pantalon. Ouvrir sa chemise et venir m’embrasser.

Je glisse une main dans son boxer. J’attrape son sexe dressé. D’un geste sensuel, je le caresse tout en l’embrassant. Ecartant encore plus mes jambes. Le désir est toujours là. Différent mais présent. Nullement apaisé. Je délaisse son sexe quelques secondes, le temps de descendre son pantalon, puis mes mains se posent sur ses fesses. Je le plaque contre moi. Mes jambes s’enroulent autour de ses hanches. Invitation muette. Je dévore sa bouche. Mordillant sa lèvre inférieure. Mes mains effectuent des mouvements de plus en plus intenses sur son sexe tendu. Ensuite, tout s’enchaine. Ses mains qui m’amènent au bord du bureau. Ses doigts qui s’insinuent en moi. Les gémissements qu’ils m’arrachent. Puis lui. Qui me pénètre. Première fois qui me parait la centième. Mon corps qui réagit à ses coups de reins. Qui se cambre. Qui frissonne. Qui a du plaisir. Des désirs murmurés et étouffés contre sa peau. Contre ma peau. Sa bouche qui mordille mes tétons. Qui parcoure mon épiderme créant des trainées de volupté. Mon sexe durcit par le plaisir qui frotte contre sa peau.

Il s’arrête. Je le fixe. Sans comprendre. Mon regard rivé au sien. Interrogateur. Je reprends ma respiration.

Doucement ses mains dégagent les mèches de cheveux qui sont collés sur mon visage. Je fais pareil avec les siennes.

Même ce geste anodin, me fait frissonner.

-…Rassures-moi… tu ne vas pas t’arrêter… maintenant…

-…Non…

Sa bouche revient sur ma bouche. Sa langue caresse la mienne. Ses mouvements reprennent m’arrachant un cri. Puis un autre. Je les souffle contre sa peau. Dans sa bouche que j’embrasse. Bruits assourdis du plaisir qu’il fait naitre en moi, rythmés par le bruit de nos corps qui frappent l’un contre l’autre jusqu’à la jouissance. Jusqu’au dernier assaut de son corps dans mon corps. Soudain mon sperme se répand sur nos corps. Le sien se déverse en moi. Ma tête se niche dans son cou. Je suis bien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par cass - Publié dans : le dernier mot -yaoi- - Communauté : Les Romances Explosives
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Dimanche 4 janvier 7 04 /01 /Jan 13:16

Je regarde par le hublot. Arnaud écoute de la musique, ses écouteurs rivés aux oreilles. Je souris. Une impression de déjà vu…si ce n’est que cette fois, je ne suis plus animée par les mêmes sentiments. Plus sereine. Plus responsable. Je pose ma main sur sa main, l’emprisonne et l’amène à mes lèvres. Je retourne son poignet pour y déposer un baiser à l’intérieur. Il me sourit. Je lui rends son sourire pour reporter mon regard vers le hublot.

Doucement, l’azur disparait pour faire place à l’image de Greg. Debout devant l’adjoint au maire. Dania à ses côtés, vêtue d’un tailleur parme. Le reste, est flou. Seule la sentence « je vous déclare mari et femme » résonne dans ma tête.

Je n’ai pas pu m’approcher. Ni le toucher. Juste sourire. Anaïs est venue m’aider. Adorable. Digne.

Malgré tout, je ne voulais pas partir comme ça. Le laisser croire que je ne l’aimais plus. Qu’il n’avait plus sa place dans ma vie. Alors, je suis allée vers elle et j’ai simplement dit :

« C’est à vous de prendre soin de lui maintenant. Il s’est toujours occupé de moi. J’ai été sa priorité pendant tellement d’années qu’il en a oublié de vivre. Il est temps qu’il pense à lui et à son bonheur. Vous êtes la personne idéale pour le rendre heureux. Je vous souhaite beaucoup de bonheur »

Une main. Arnaud. L’aéroport est en vu…

 

FIN

Par cass - Publié dans : mauvaise fille
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